Une Toyota carburant à l’hydrogène aux 24 Heures de Fuji 2021

Le pari de l’hydrogène

Toyota est convaincu que le futur de l’automobile passe par l’hydrogène. La pile à combustible est au coeur de cette stratégie, et le constructeur japonais déploie déjà une gamme de véhicules équipés de cette technologie, camions, bus et voitures particulières sous la forme de la Mirai, dont la seconde génération est dans les concessions depuis la fin de l’année dernière.

La compétition est un vecteur important de cette stratégie, et l’endurance, discipline dont Toyota est un acteur majeur, se prépare à s’ouvrir aux voitures propulsées par l’hydrogène comme le montre régulièrement l’ACO avec le projet Mission H24.

Mais on n’y est pas encore, et Toyota a décidé de tâter le terrain avec un projet de moindre ampleur. Avant d’avoir un groupe propulseur basé sur une pile à combustible, c’est avec un moteur thermique modifié pour brûler de l’hydrogène que le constructeur de Nagoya va s’engager aux 24 heures de Fuji, épreuve vedette annuelle de la série Super Taikyu que nous avions visitée il y a deux ans.

Un moteur à combustion interne

L’hydrogène comme carburant du moteur à combustion interne, c’est une solution connue. BMW en particulier avait exploré la chose, comme d’autres constructeurs, avant que la technologie ne retourne (provisoirement ?) dans les tiroirs. Dans le cas de la Toyota de course, il s’agit d’un 3 cylindres 1,6l turbo dérivé de la grande série, installé dans une Toyota Corolla Sport.

La voiture est engagée par le ROOKIE Racing, l’équipe « privée » dont le propriétaire est Akio Toyoda en personne et qui est active dans les principaux championnats nationaux au Japon. Le Super Taikyu s’est doté cette saison d’une nouvelle catégorie réservée aux véhicules expérimentaux, dont on comprend désormais le but à l’occasion de cette annonce.

Toyota ne met donc pas en branle la grosse cavalerie du Gazoo Racing, plutôt un projet exploratoire qui rappelle celui de la Toyota Supra Hybride engagée aux 24 heures de Tokachi 2007 par SARD, mais c’est à suivre de près. Même si la technologie n’est sans doute pas directement applicable pour les futures voitures pour Le Mans, il y a des choses à apprendre et des composants a tester, en terme d’alimentation, de ravitaillement, de fiabilité, et le cadre de la compétition est un terrain idéal.

Pour renforcer le message environnemental, Toyota mentionne que l’hydrogène utilisé proviendra de l’unité de production modèle construite dans la préfecture de Fukushima, ouverte l’année dernière en fanfare et plus grande usine au monde de production d’hydrogène par voie renouvelable.

Rendez-vous le 21 mai à Fuji pour voir l’auto en piste.

Crédit illustrations : Toyota

(4 commentaires)

  1. L’ancien monde des moteurs à pistons se meurt, mais certains constructeurs ne veulent pas y croire.

    J’avais remarqué que ce phénomène est très présent chez les Japonais. Sans doute à cause du traumatisme laissé par Fukushima. Ainsi les Japonais essaieront jusqu’au bout de retarder les moteurs à batterie.

    Il finiront donc Dernier et seront derrière les constructeurs qui ne perdent plus leur temps ni leur argent sur les moteurs à pistons ou hydrogène.

  2. Il y a MissionH24 prévue pour 2024 avec une PàC. Toyota pourrait vouloir y aller avec du H2 en combustion ? Pourquoi pas.

  3. Dans l’imaginaire collectif grand public (et persistant), le risque hydrogène est beaucoup le risque explosif. Peut être est-ce un moyen pour Toyota, qui souhaiterait que l’hydrogène se démocratise dans les consciences, de démontrer qu’ils arrivent à maitriser une logistique liée à cette question. La com c’est très important.

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