F1 Bahreïn-Debrief en 7 points: De nouvelles saveurs?

Nouvelle saison de F1, nouveau debrief! Pour cette manche inaugurale, une analyse en sept points de cette course de Bahreïn. Pas six ou huit mais bien sept points. Le résultat de cette recette bahreïnie est identique aux précédentes, mais les saveurs sont bien différentes. Si cher lecteur tu as préféré les joies de la vie en extérieur avant le couvre-feu, le résumé. Pour les confinés, pas d’excuses!

Point 1: Une course indécise et un peloton divisé en deux.

Que dire de cette course? Beaucoup de mouvements, d’actions en piste avec beaucoup de dépassements. Certes, nombre d’entre eux furent grandement aidés par la présence du DRS, mais plus d’une fois, les escarmouches furent de qualité, en témoigne cette liste non exhaustive. Le dépassement de Leclerc sur Bottas, de Norris sur Leclerc, les nombreuses actions entre Sainz, Vettel et Alonso, la remontée de Perez.

La stratégie et les incertitudes en découlant ont permis de garder le suspense, laissant planer un doute, sur de potentielles stratégies à un ou deux arrêts. L’as tu vu planer ce doute cher lecteur? Certains diront que oui, mais le silence gêné qui en découlera risque de pousser un ange à passer par là. Une nouvelle fois les courses avec une stratégie à deux arrêts et différentes options pneumatiques offrent bien plus de spectacle que les courses monotones à un seul arrêt. Le peloton est divisé en deux groupes distincts, Red Bull et Mercedes ont un cran d’avance, le reste se suit de façon extrêmement proche. Avec sept équipes différentes dans le top 10, un vrai resserrement général a eu lieu dans ce qui appelé vulgairement le milieu de peloton. Une donnée qui confirme ce point, 11 pilotes dans le même tour que le vainqueur, sans voiture de sécurité lors du dernier tiers de la course!

Point 2: Le virage 4, une défaillance des commissaires?

Voici un point qui mérite d’être soulevé. Cette question de la sortie du virage 4 et de l’abus des pilotes à emprunter le dégagement de cette zone. Pendant les essais et surtout lors des qualifications du samedi les commissaires ont annulé plusieurs tours pour un usage excessif du virage 4.

Bizarrement le règlement lors de cette course fut tout autre, où les Mercedes ont abusé allègrement de cette faille ou du leste laissé par la direction de course (29 fois rien que pour Hamilton soit plus de 50% de la course). Pourquoi avoir changé la règle en cours d’épreuve sous l’impulsion de Red Bull? Pourquoi avoir laissé une telle liberté dès le départ? Les limites de la piste ne sont pas faites pour les chiens diront certains, mais pour des pilotes. Il est fort probable que cela ait permis à Hamilton de grapiller les quelques dixièmes lui offrant la victoire, pour le plus grand bonheur des pros et ajoutant une dose de sel sur le plat des antis. Mais l’important n’est pas là cher lecteur, pourquoi tant d’incertitudes et de revirements soudains sur les décisions de la direction de course? C’est sur ce point que tu devrais râler cher lecteur. Certains demanderont de nouveau l’arrêt des échappatoires asphaltées, de les remplacer par la bonne vieille  doublette herbe et gravier. Ah le bon vieux temps…

Pour ce qui est de la manœuvre de Verstappen au même virage 4, l’échappatoire lui permet clairement de terminer sa manœuvre et lui offre un gain évident. Pas de regrets à avoir à ce niveau pour Max d’avoir redonné la position mais plutôt cet énorme travers quelques mètres plus loin qui lui coute définitivement la victoire. Dommage pour lui, la victoire était méritée et le dépassement aurait pu être sublime. A charge de revanche!

Point 3: Why always me?

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Bottas et son arrêt interminable, Perez et sa coupure de courant? Le manque de chance entre les deux seconds éléments des tops teams fut criant lors de cette course. L’un comme l’autre ont effectué une bonne course. Bottas était bel et bien dans le coup proche des deux leaders, avec un excellent deuxième relais en Dur. Lui qui était à 5 secondes de la tête avant son second arrêt qui l’a définitivement mis hors cours à la victoire. Aurait-il pu prétendre à une meilleure position finale sans cet évènement? Pour beaucoup dont l’auteur de ces lignes la réponse est non, mais une bataille à trois est toujours plus amusante qu’à deux. Plus on est de fou, plus on rit!

Perez c’est la même histoire, sa course fut belle en partant des stands, finir P5 est en soi un excellent résultat! Jacquouille a-t-il joué avec l’interrupteur de son moteur? Reste que cette fripouille de mécanique a fait des siennes. Sans cela la quatrième place était un objectif largement atteignable. Il est difficile d’imaginer mieux compte tenu de ses qualifications.

Point 4: Petit tour des rookies

Voici un petit tour des bébés de la F1 qui ont connu leur première course en F1. Le plus impressionnant fut Tsunoda. Première course, premier point, certes sorti en Q2 lorsque son équipier fait P5, mais la différence d’expérience explique cet écart. C’est prometteur, pour l’enfant des années 2000. Te sens-tu vieux cher lecteur? D’un coup l’auteur de ces lignes a senti un lourd poids sur ces épaules. Reste que la curiosité augmente sur le « crack nippon »

Schumacher a vécu une course anonyme, loin de tout, une erreur au virage 4 l’a éloigné de toute compétition. Il faut dire que la Haas est clairement la plus mauvaise voiture du plateau et de loin. Reste que le descendant de la dynastie des Schumacher a convaincu fasse à son équiper. C’est pour l’instant la seule chose sur laquelle il peut positiver.

Le dernier trublion de la bande s’est déjà fait une réputation. Déjà considéré comme un fils à papa, à en faire palir Lance Stroll, le voilà affublé d’un surnom qui a tout du désaveu ultime. « Mazespin ». Entre le « buzz » de l’intersaison et ses réussites sur le tarmac, tout le monde attend de voir quelle stupidité il va offrir au monde de la F1. Gunter, lorsque Mazepin père demandera une prolongation de contrat pour fils

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Point 5: Quid des « papis »?

Commençons par le revenant Alonso, qui a fait une grosse impression le samedi avec une Q3. Pour la course, ce fut un peu plus compliqué, son undercut fut bien mené, mais le second relais en mediums fut difficile. Est-ce le manque de compétition? Une difficulté de sa monoplace sur les Mediums? L’âge? Comme le dirait Kylian « me parle pas d’âge » mais, à moins de contredire l’auteur de ces lignes cher lecteur, cela ne t’a-t-il pas traversé l’esprit? Il a porté les espoirs

Pour Raikkonen, il suit les progrès évidents de sa monture, P11 à une poignée de secondes de la P10, cela n’était nullement envisageable l’an dernier. Cela est confirmé, par la double Q2 de la veille. C’est peut-être un détail pour vous lecteur, mais pour Fred, ça veut dire beaucoup. De là à dire qu’ils pilotaient debout, c’est une étape que l’auteur de ces lignes n’oserait faire.

Point 6: La première très contrastée d’Aston Martin

Nouvelle livrée, nouveau nom, un recrutement XXL et de grosses ambitions, voici le cocktail que nous proposait Aston Martin pour son grand retour en F1. Résultat, une voiture Aston a mené la course… la safety car. Vettel piégé en Q1 puis pénalisé le samedi. Malgré un superbe départ, P14 à la fin du premier tour, il n’a pas réussi à remonter d’avantage. Sa stratégie décalée lui a couté un temps énorme, avec une fin de relais difficile. Il est à créditer de belles défenses contre Alonso. Tous ces efforts pour finir dans l’aileron d’Ocon à une anonyme P15 juste devant le tracteur Haas. Triste premier weekend qui ne taira pas les doutes planant à son sujet. Vettel on board lors de son accrochage avec Ocon.

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Finalement ce fut Stroll le porte-étendard vert ce weekend. Mine de rien, il a fait le job, une Q3 plus une arrivée dans les points. Ce fut dur, il n’a devancé que d’une poignée de secondes la voiture derrière lui, mais il a ramené un résultat positif. C’est certes loin des ambitions affichées, mais il sauve un peu les meubles. Pas mal pour le fils du patron!

Point 7: Mclaren, le meilleur des autres?

Dernier point pour Mclaren. Pour le retour des Mclaren Mercedes, force est de constater que le changement de PU n’a pas eu d’incidence sur les performances. Au contraire, elle semble plus forte que l’an dernier. D’un côté, Ricciardo s’adapte à son nouvel environnement, il a subi les undercuts de fin de premier relais qui ont compliqué sa course. Sans être « l’avocado » de Daniel, c’est un bon début. Il ne fut certes pas au niveau d’un Norris étincelant avec une course solide de bout en bout. Il est à créditer d’un sublime dépassement sur Leclerc. Ils sont bien mérités ces feux d’artifices!

N’oublie pas Ferrari cher lecteur, qui est une menace sensible proche que ce soit en termes de performance, le premier résultat de la saison tend à montrer que c’est l’équipe la plus proche de Mclaren. Il n’y a qu’à voir la qualification de Leclerc ainsi que la double arrivée dans les points pour s’en convaincre.

Conclusion en sept points

  • Une course sympa grâce à la stratégie, un peloton resserré et deux équipes pouvant jouer la victoire. De nouvelles saveurs en perspective.
  • Les commissaires, faites un effort, prenez une ligne de conduite et gardez là par pitié!
  • Qui aura le moins de bol entre les seconds baquets Red Bull et Mercedes?
  • Tsunoda impressionant, Schumacher en délicatesse, Mazepin nul!
  • Papis font de la résistance
  • Aston c’était pas ça
  • Mclaren, c’est fort et solide.

Crédit: F1, Giphy

(14 commentaires)

    1. Les freins arrière d’Alonso auraient eu un souci à cause…d’un emballage de sandwich…oups.

      Depuis hm…Rosberg et un tearoff dans le brake duct avant je croyais que les écuries avaient de quoi se prémunir contre de telles déconvenues…

      Contre les passages au large, une bonne solution…de la terre ou des graviers !
      Cela ajoute en plus un petit aléa de crevaison, de perte de temps ou pas, de perte de contrôle ou pas, etc.

      Cela éviterait les courses sur parking…

      1. Le problème de la terre ou du gravier est qu’à chaque sortie de piste on risque les retrouver sur la trajectoire et declacher une opération balayage.
        Un revêtement très rugueux en forme de mini vibreurs serait un bon compromis.

        1. En même temps c’est un peu la course…les F1 à la Pierre d’Argent sortent sur une bande d’herbe…on peut faire cela aussi.
          Ou façon Grimaldi…un mur ou de l’eau 🙂

  1. « Les commissaires, faites un effort, prenez une ligne de conduite et gardez là par pitié! »
    C’est clair !! un systeme à deux poids 2 mesures ne pourra jamais fonctionner quelle que soit la compétition…
    Déjà en terme de cohérence. Les track limits en qualif devraient etre les mm quand course…

    1.  » Déjà en terme de cohérence. Les track limits en qualif devraient etre les mm quand course… »
      Cela semblait pourtant couler de source 😉

  2. Masi c est pourtant expliqué:
    Il apparaît, selon la lecture des notes du directeur de course, que les pilotes n’étaient pas autorisés à aller au large au virage 4 en essais libres et en qualifications (les chronos étaient effacés). Mais en réalité, cette règle (première confusion…) n’a été appliquée que lors des EL2, elle n’était pas en vigueur pendant les EL1.

    En course, la FIA avait précisé que les limites de la piste ne seraient pas « surveillées » au briefing des pilotes, le vendredi soir. C’est pourquoi les Mercedes se sont senties autorisés à exploiter tout l’espace disponible… au point de déclencher un appel radio de Red Bull pour Max Verstappen – l’équipe a prié son pilote d’en faire de même, puisque c’était permis pour les autres.

    Mais la direction de course avait aussi précisé que les limites de piste seraient bien surveillées si un pilote gagnait un « avantage durable », c’est-à-dire principalement, si un pilote dépassait. Ce qu’a bien fait Max Verstappen face à Lewis Hamilton en fin d’épreuve..

    « Ce n’était pas pour avoir dépassé les limites de la piste. C’était pour avoir gagné un avantage durable en dépassant une autre voiture hors de la piste. »

    « En ce qui concerne la tolérance accordée aux pilotes qui courent en dehors des limites de la piste pendant la course, cela a été mentionné très clairement lors de la réunion des pilotes et dans les notes du directeur de course : les temps au tour signés en Grand Prix ne seraient pas contrôlés. »

    1. Certes mais l’explication est incomplète selon moi. Pourquoi cette tolérance s’est arrêté à mi-course? Le règlement s’adapte au milieu de la course, ce n’est pas une pratique raisonnable.
      Sans compter une forme d’incohérence à annuler certains tours en qualifications, puis permettre cela lors de la course n’a pas vraiment de sens. Soit c’est autorisé, soit ce ne l’est pas.
      Reste néanmoins que la manœuvre de Verstappen ne fut pas « légale ».

  3. Très bon débriefing !

    Pour les histoires de sorties de piste, j’ai 3 solutions :
    1) appliquer un règlement sans tolérance, 3 sorties max = drive throug, plus = mise hors course.
    2) poser un revêtement « freinant » après la ligne blanche de limite de piste, comme dans les dégagements au Paul Ricard, qui entrainerait un ralentissement de la voiture qui pose ses roues dessus.
    ou 3) poser un revêtement « usant », qui entrainerait une dégradation pneumatique prématurée (je ne sais pas si ça existe ou si c’est possible).

    On peut aussi retenir que les Mercedes ne seront pas aussi dominatrice cette saison. Hamilton a eu du mal à calmer les ruades de sa monture quand il était chassé par Verstappen.
    Je suis d’accord, attention aux McLaren. Ils sont de retour aux affaires (grâce à leur diffuseur « magique » ?) et on pourrait avoir un match à 3.
    Sinon, il y a le cas Vettel. Il n’a plus le niveau, il surpilote pour compenser son manque de compétitivité depuis au moins 3 ans, ça le conduit à faire des erreurs de débutants, Ocon s’en est rendu compte dimanche.

    1. Merci 🙂
      Les revêtements façon Paul Ricard, je me suis toujours demandé si cela marchait vraiment. Après faudrait-il des sanctions plus dures? Peut-être. Les portions non asphaltées semblent toujours être les plus efficaces pour empêcher ces « dérives ».
      Pour Vettel tout est allé à l’envers ce weekend et la monoplace fut décevante. Attendons le prochain weekend de course.

    1. En effet, l’absence de clarté a permis à certains d’en abuser et la différence entre qualification et course a accentué cela.
      Pour le commentaire, sur le point 7, c’est vrai, mais la performance de Gasly était-elle l’arbre qui cachait la forêt? Difficile de se prononcer dessus directement. Ferrari a globalement fait une meilleure impression. C’est un choix, mais les mentionner aurait pu être pertinent en effet.

  4. Pour Alpine, la qualif d’ALonso et son premier 1/3 de course sont encourageants. Par contre, le relais en mediums a été un désastre, mais le pb de freins faisait-il déjà son effet ? Sur le dépassement de Tsunoda, on a vraiment l’impression qu’Alonso est sur des oeufs. Ocon aurait fini P12 je pense sans la bourde de Vettel, ou P11 en rattrapant Raikkonen, mais ça reste moyen.
    Bref, c’est quand même un recul par rapport à la fin de la saison 2020, mais l’écart est tellement serré en milieu de peloton qu’il faudra tout mettre bout à bout pour réussir de bons résultats.

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