Le roi des lacs
Comme bon nombre de ses compatriotes, Hannu Mikkola débute en rallye dans les années 60, dans un premier temps sur Volvo, avant de passer sur une Ford Escort TC. Son premier coup d’éclat a lieu en 1968, lorsqu’il remporte le championnat national et le fameux rallye des 1000 lacs. C’est le premier de ses 7 succès dans ce prestigieux rallye où il faut avoir un gros coeur et le pied lourd. Il se diversifie déjà, disputant notamment la coupe des Alpes et le tour de Corse sur Lancia Fulvia. Sa capacité à courir et à gagner sur des voitures très différentes sera sa marque de fabrique.
En 1972, toujours sur une Escort, il est le premier européen à inscrire son nom sur les tablettes du Safari Rally puis remporte son premier rallye de championnat du monde en 1974. Mikkola change toujours de voitures, courant aussi bien sur Ford Escort, Porsche 911, Fiat 124 Abarth ou même une Peugeot 504. C’est sur une voiture du lion qu’il signe d’ailleurs son 2e succès en mondial au rallye du Maroc 1975, copiloté par un certain Jean Todt.
A partir de 1975/1976, il prend comme nouveau copilote le suédois Arne Hertz, avec lequel il va connaître une longue série de succès. Deus saisons essentiellement sur Toyota, puis il devient pilote usine Ford avec un nouveau titre en 1978, décrochant sur Escort 1800RS le championnat d’Angleterre des rallyes, et insrivant au passage son nom au palmarès du RAC Rally.
Monsieur Quattro
A partir de 1979, il se concentre sur le championnat du monde et échoue de peu dans la quête du titre mondial. ll décroche 4 victoires, dont une sur Mercedes 450 SLC au rallye Bandama Côte d’Ivoire, mais Björn Waldegaard le devance d’un point au classement général. Rebelote encore en 1980 avec un titre de vice-champion.
En 1981, il rejoint Audi pour piloter et surtout développer la Quattro. Mikkola donne à la firme aux anneaux son premier succès mondial en Suède et détient le record de victoires en mondial avec la Quattro (9 rallyes). Après une saison exemplaire ponctuée par 4 victoires et trois secondes places, il décroche enfin le titre mondial en 1983, à 41 ans, ce qui constitue toujours un record. En 1984, il est encore vice-champion mais, à partir de 1985, il ne dispute plus que quelques manches mondiales par an. Cela ne l’empêche pas de signer un podium au Monte-Carlo en 1986.
Après la fin du Groupe B, il décroche une ultime victoire mondiale en 1987 au Safari Rallye sur une Audi 200. Hannu Mikkola court encore quelques années avec Mazda, obtenant quelques place d’honneur et fait sa dernière apparition en mondial en 1993. Par la suite, le finlandais participait épisoquement à des rallyes historiques, sa dernière course remontant à 2017 et avait repris le volant de la Quattro S2 au festival de Goodwood.
Images : wikipedia, pinterest, goodwood
Un grand Monsieur, merci
« ça fout un coup ! » émotion, tristesse ! En ce temps là, ces pilotes nordiques: les latins les regardaient avec un peu de complexe. Tout ceci s’est nivelé dans les ans 80. oui , Ce Monsieur , comme Bjorn Waldegard ont mis une lourde empreinte chez les caddors du rallye partout sur la planète. Après les escort, c’est sur les audi qu’ici en France on a vraiment pris dimension de ce Champion.
RIP 🙁
Je l’avais vu minot envoyer du lourd à une spéciale du Tour de Corse en 1983, quand il était chez Audi avec Michèle Mouton (dont j’étais tombé amoureux à l’époque…Soupir…), au même endroit où Loubet en Alfa m’a encore plus impressionné l’année suivante (passage d’épingle de fou en GTV6, dans un râle de Busso gravé dans les esgourdes).
L’ambiance était tellement bon enfant, on pouvait aller voir les caisses de près.
Et Ragnotti m’avait laissé monter dans son ovni qui ressemblait encore à peu près à une R5, une minute hors du temps avec la banane d’une oreille à l’autre, la bave aux commissures.
Une autre époque.
Une légende du rallye qui disparaît. Ils roulaient sur des sacrés poumons, à l’époque, avant le groupe B, mais ça rigolait pas !
Salut l’artiste !