Media: Jean-Louis Moncet tire sa révérence

Jean-Louis Moncet avait déjà « posé ses valises », comme il dit, l’an passé, mettant fin à sa longue carrière d’envoyé spécial sur les grands prix, près de 600 à son actif. L’œuvre du temps mais aussi d’un paddock dans lequel il ne se reconnaissait plus forcément, la proximité, l’amitié même nouée avec certains champions ou managers dans les années 70/80 n’étant plus vraiment possible dans le milieu très formaté et calibré du sport moderne.

Quelques mois après avoir cessé les debriefs vidéo sur la F1 pour le compte d’Auto Plus, c’est au tour de son blog d’être clôturé. « La F1 constitue un monde si complexe que l’observer de loin sert surtout à se déqualifier. Et je ne veux pas cela pour mes lecteurs et mes amis. » explique le journaliste, qui a été en effet un homme de terrain, un reporter.

Après avoir été correspondant pour France-Soir à partir de 1969, il intègre la rédaction de Sport-Auto en 1971, aux côtés de José Rosinski et de Gérard « Jabby » Crombac, qui, avec Johnny Rives, feront partie de ses mentors. En 1975, il ajoute une corde à son arc avec la télévision, chroniquant régulièrement dans l’émission Automoto sur TF1. A partir de 1979, il couvre les grands prix de F1 mais aussi le championnat du monde des rallyes, collaborant avec de grands titres de la presse écrite spécialisée : L’Auto-Journal de 1979 à 1994, Sport Auto de nouveau entre 1995 et 2006, puis Auto Plus jusqu’à 2020.

Pour toute une génération, notamment celle qui découvre la F1 au début des années 90 ou des années 2000, Jean-Louis Moncet, c’est aussi la voix de la F1 à la télévision puisque, entre 1990 et 2012, il commentera les grands prix en direct, sur la Cinq puis TF1, en compagnie de Johnny Rives, de Pierre Van Vliet, d’Alain Prost, de Jacques Laffite et de Christophe Malberanque selon les années, et même comme consultant spécial à partir de 2013 sur Canal + lorsque la chaîne cryptée récupère la diffusion. La radio n’est pas en reste non plus, RTL faisant appel à ses services depuis 2016. C’est aussi lui que les gamers purent entendre en jouant aux premières versions des jeu Formula One sur Playstation !

Avec son style inimitable, sa voix communicative, sa pédagogie, il contribue à la popularité du sport en France, tissant au passage des amitiés très fortes avec Jacques Laffite, Alain Prost ou encore Jean Alesi. On se souviendra longtemps de ce terrible 1er mai 1994 où, en compagnie d’Alain Prost et de Johnny Rives, il dut tenir un pénible direct de plusieurs heures alors que se déroulait sous les yeux de millions de téléspectateurs la tragédie d’Imola.

Jean-Louis Moncet a toujours été salué pour la finesse de ses analyses techniques mais aussi son approche humaine de la F1, soucieux qu’il fut de dévoiler aux fans l’envers du décor et les coulisses de ce monde si particulier. Peut-être aurons nous droit à des mémoires, nourries d’une longue et grande carrière fourmillant d’anecdotes et de rencontres fortes.

Chapeau bas, monsieur Moncet !

(16 commentaires)

  1. Une brillante carrière. Compétent, passionné, à une époque ou le marketing télé ne prenait pas encore la place du sport.

  2. C’est peut être son passage à TF1 qui fait que je suis pas fan de JLMoncet …
    Toujours est-il qu’en bon connaisseur de la F1 et du sport auto en général, l’analyse était bonne.

  3. Je comprends parfaitement Jean-Louis.
    Pour les passionnés de F1 des années 80/90, la F1 actuelle – bien trop aseptisée – n’a plus d’intérêt.
    __
    PS : Eh oui ! Je suis un vieux schnock du « c’était mieux avant »…

    1. mieux avant je ne sais pas ; il y avait deja des ères de domination de certaines ecuries et certains pilotes et plus ou moins de spectacles. Après, il est clair que les pilotes étaient plus expressifs dans leurs manieres de parler/piloter, qu’il y avait un coté humain plus développé, un coté plus artisanal avec les petites ecuries faites de bric et de broc qui arrivaient et repartaient…
      Je suis d’accord avec toi, je préférais la f1 des 80’s/90’s, F1 que je ne regarde plus tellement je trouve cela soporifique (si pas de crash ou de loupé d’écurie, il ne se passe pas grand chose) mais c’etait probablement deja le cas avant. Avec le temps, on a oublié le coté chiant pour ne garder que les bons souvenirs (comme avec des enfants, les nuits blanches qd ils sont bébés , on oublie et on ne garde que les bons moments 🙂 )

    2. Heureusement, il y a la moto qui reste bien moins aseptisée mais hélas aussi moins diffusée… J’ai dû arrêter de regarder régulièrement la F1 il y a 20 ans et complètement 5 ans après. Je ne pense pas être le seul.

  4. Un monsieur passionné de F1 mais qui à mon humble opinion n’hésitait pas à mettre le journalisme de côté pour protéger ses relations personnelles privilégié avec les patrons de teams.

    Monsieur Moncet n’aimait pas la critique: je me souviens qu’il avait violemment insulté l’auteur d’un commentaire sur son blog parceque son auteur avait critiqué un de ses articles. Quand on vient sur le blog de Jean-Louis Moncet c’est uniquement pour le brosser dans le sens du poil, la notion de débat est limitée.

    Perso je retiendrais le début des années 90, époque où avec Johnny Rives il a réellement apporté la connaissance de la F1 au grand public.

  5. C’est vrai qu’à l’époque où il était sur TF1, on le kiffait pas des masses, le Jean-Louis. Il n’en reste pas moins un passionné et un spécialiste de la F1.
    Bonne retraite!

  6. Des voix de connaisseurs enthousiastes du sport auto qui ne s’oublient jamais.
    Tiens ce matin et pas seulement ce matin j’ai une pensée pour Bernard Spindler. Lui manque.

  7. Quand je suivais la F1 sur TF1, je trouvais JL Moncet(et Jacques Lafitte)un peu trop pro-Renault à mon goût 😮

    1. Le fameux « Et M..de » à Jerez en 1997 lorsque Schumi se plante après avoir tenté de tasser Villeneuve me ferait dire le contraire. Je ne le critique pas, j’ai pareil ce jour là ^^ Néanmoins, je me souviens que ça lui avait valu une rétrogradation , de commentateur depuis la tour à commentateur depuis la voie des Stands (et un fameux « Ferrari, c’est du solide » après une sortie de Schumacher dans le Bac lors de l’épreuve finale en 1998 à Suzuka lors de sa remontée, après avoir calé depuis la pole. ^^)

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