Taxes douanières de 10 % : un coût de plusieurs centaines de millions d’euros pour BMW
S’exprimant dans le cadre d’une conférence téléphonique, Nicolas Peter, le directeur financier de BMW a argumenté ses propos en indiquant que la mise en place de taxes douanières de 10% sur la vente de ses véhicules coûteraient au constructeur plusieurs centaines de millions d’euros. Une somme qualifiée de « considérable » par le dirigeant.
Pour lui, « la seule option pour en compenser une partie est une augmentation des prix » a-t-il conclu.
Exportations vers et depuis le Royaume-Uni
A l’heure actuelle, le groupe allemand produit dans l’Union européenne des véhicules de la marque BMW, dont une importante partie est exportée vers le Royaume-Uni, lequel constitue son quatrième marché.
En parallèle, près de la moitié des Mini assemblés outre-Manche en 2019 avaient été vendus à des clients européens.
BMW garde toujours l’espoir d’un accord
« Les Minis en Europe et les BMW au Royaume-Uni deviendront plus chères » a conclut Nicolas Peter.
Conscient que cette hausse de prix puisse entraîner une baisse des ventes, le directeur financier espère toujours qu’une solution raisonnable soit trouvée. Selon lui, un accord tardif, même après Noël, ne poserait pas de problème logistique au constructeur allemand.
Dans tous les cas, « nous pouvons adapter nos systèmes immédiatement » à l’issue des pourparlers, a-t-il même tenu à préciser. Ajoutant que les plans étaient dans « le tiroir. »
Le Brexit : un casse-tête pour le secteur automobile britannique
Alors que Honda a été contraint la semaine dernière d’annoncer une pause dans la production de son usine britannique de Swindon par manque de pièces détachées, bloquées par l’encombrement de plusieurs ports britanniques, BMW indique de son côté que « le point critique pour la logistique » est la Manche.
Nicolas Peter s’attend toutefois à une stabilisation rapide des flux logistiques, après éventuellement « quelques semaines » de turbulences.
Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré mercredi que les jours à venir seraient décisifs dans les négociations tendues entre Bruxelles et Londres, BMW se dit préparé à toute éventualité et « ne prévoit pas d’interruption » de la production début janvier grâce à des stocks supplémentaires.
La Mini transférée aux Pays-Bas en cas de hard Brexit ?
Reste que BMW pourrait avoir un plan B dans ses tiroirs.
En août 2019, BMW avait ainsi indiqué qu’en absence d’accord sur les modalités de sortie du pays de l’Union européenne, le constructeur allemand pourrait transférer un nouveau pan de la production de son usine d’Oxford, où il assemble à l’heure actuelle des Mini vers les Pays-Bas.
Le président du directoire de BMW, Harald Krüger avait ainsi déclaré que des transferts de production de l’usine d’Oxford vers d’autres unités de production, notamment au Pays-Bas étaient envisagés. Affirmant que le constructeur était très « flexible », le dirigeant avait déclaré que BMW pourrait « ajuster les volumes à Oxford et à Nedcar, aux Pays-Bas. »
Une déclaration faite lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, après la publication des résultats trimestriels du groupe.
L’hypothèse Pays-Bas envisagée depuis plusieurs mois pour la Mini
En octobre 2018, en marge du Paris Auto Show, Harald Krüger, alors PDG du groupe BMW, avait déclaré qu’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord obligerait le groupe allemand à accroître la production dans l’usine néerlandaise de VDL Nedcar.
« J’ai dit à la Première ministre britannique Theresa May et à l’Union européenne que s’il y avait un Brexit sans accord, les deux côtés seraient perdants. Nous ne respecterons plus les accords commerciaux et nous serons obligés de construire la Mini aux Pays-Bas », avait alors indiqué Harald Krüger.
Si BMW produit actuellement la plupart de ses véhicules Mini dans l’usine de Cowley, près d’Oxford, une grande partie des composants sont en revanche importés des usines allemandes de BMW. Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord aurait un impact sérieux.
VDL Nedcar, base d’exportation de BMW pour les Mini
BMW a également pris depuis quelques mois d’autres mesures moins médiatisées. Le constructeur allemand a ainsi commencé à faire de VDL Nedcar, sa base d’exportation pour les Mini. L’usine néerlandaise produit les Mini 3 portes et décapotables ainsi que le Countryman. La production de Mini croît régulièrement et les effectifs avec. Ceux-ci sont passés de 4 500 en 2017 à 7 200 en 2018. Tandis que les effectifs de l’usine de Cowley restaient stables.
À la question de savoir si un hard Brexit ferait des Pays-Bas le principal centre de production de Mini pour les marchés de l’Union européenne, M. Krüger avait répondu par l’affirmative.
Notre avis, par leblogauto.com
BMW cherche avant tout à maintenir sa rentabilité. Brandissant le bâton d’une hausse des prix pour le consommateur, il pourrait préparer le terrain d’une annonce de transfert de production et d’emploi en mettant les clients de son côté.
Car l’emploi britannique pourrait être sérieusement menacé, alors que BMW emploie un peu plus de 4.500 personnes à Oxford.
Rappelons également qu’en raison des incertitudes liées à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, en juillet 2019, BMW avait annoncé avoir déplacé hors du territoire britannique une partie de sa production de moteurs.
L’usine britannique BMW de Hams Hall ne produit plus désormais de moteurs destinés à l’Afrique du Sud, ce qui constitue évidemment une mauvaise nouvelle pour le Royaume-Uni, avait alors reconnu lui-même le directeur de la production de BMW.
Sources : AFP, BMW, Reuters
et qui peut prétendre que le royaume uni qui est souverain sur sa monnaie, contrairement à la france qui collabore mais ce n’est pas nouveau lol, ne dévaluera pas sa devise pour retrouver sa compétitivité et contrer le dictat européen….
Je ne suis pas sûr que ce soit aussi simple. Et en général, tout ce qui avantage à l’exportation pénalisé à l’importation.
Et je ne crois pas que l’Angleterre soit totalement indépendante de ce point de vue.
Alors tout ce qui ne serait pas produit aux UK (c’est à dire une immense partie des biens et des matières premières, comme le pétrol) coutera plus cher aux Anglais. Le pouvoir d’achat diminuerait. Le pays souffrirait largement.
« Le dictat Européen », ou ici son absence, est précisément ce qui est en train de faire tant souffrir l’Angleterre. C’est facile de cracher dessus quand ça change nos habitudes, mais il y a énormément à y gagner. Le UK est en train de le comprendre par la manière forte.
surtout les anglais vont comprendre malheureusement les quelques mensonges qu’on dit les dirigent pro brexit genre nigel farage avant le référendum …
c’est le prix à payer pour la liberté mais bon ….sur les plages de Normandie en 44, il n’y avait que 177 gaulois sur 35000 gi’s anglosaxons…..Le brexit un peu piquant à avaler est probablement une bénédiction pour l’avenir de la jeunesse anglaise et c’est aussi un choix…..du reste quand on analyse les faits, la dette anglaise est à 83% du pib et essentiellement en investissement quand la française inféodée à l’Europe est à 120% avec une grosse part en fonctionnement
« Le brexit un peu piquant à avaler est probablement une bénédiction pour l’avenir de la jeunesse anglaise et c’est aussi un choix…. »La jeunesse a vote majoritairement contre le brexit…Ce sont les retraites qui ont fait pencher la balance vers le « non ».
Et elle le sent mal, avec la sortie de Erasmus et des programmes de recherche universitaire pan-europeens qui y sont attaches.
Accessoirement, la majorite des personnes ayant vote pour le brexit voulaient et veulent toujours un accord.
Il faudra m’expliquer le rapport avec le débarquement…
Mais surtout c’est particulièrement les jeunes qui vont morfler avec le Brexit. Etudes, pouvoir d’achat, emplois, carrière à l’international, tout ça va devenir BEAUCOUP plus difficile. C’est un fait indéniable, que personne n’a d’ailleurs réussi à dénier.
La dette de la France, là aussi, n’a pas grand chose à voir avec l’Europe, puisqu’elle a commencé à monter en flèche depuis le milieu des années 80. Certes il y a eu un pic en 2009/2010 à cause de la crise économique, mais de là à dire que c’est la faute de l’Europe, c’est un raccourci très facile et une certaine flemme intellectuelle…
D’une manière générale, montrer un peu d’intérêt pour l’économie, se fournir en un minimum de littérature (1 ou 2 livres suffisent largement), permet de vite comprendre l’intérêt réel de l’Europe. Par contre, lire des blogs vaseux et des posts Facebook et les considérer comme « info », forcément, ça met de belles œillères …
la dette de la France n’a rien à voir avec l’Europe… c’est uniquement que nos gouvernants n’ont jamais réussi à réduire la dépense publique, qui augmente année après année.
au UK il ne faut pas être malade, pas être au chômage, pas être retraité, pas être pauvre; en France on a des systèmes d’amortissement et de redistribution qui permettent de réduire les écarts: tout ça coute de la dette aussi surtout les mauvaises années comme 2020….
En fait, le directeur financier de BMW est alle encore plus loin hier:
en cas de hard brexit, seule l’ usine de Goodwood (Rolls Royce) sera maintenue au R-U.
L’ usine d’ Oxford fermerait ses portes, et la production sera integralement transferee a Leipzig, ou BMW comptait de toutes les manieres produire le Countryman III en 2024. Nedcar n’ est vu que comme une solution transitoire.
Tout à fait. Et que d’autres « Européens sceptiques » gobent joyeusement ici aussi…
Oui, ce n’ est pas l’ Europe qui a demande a la France d’ augmenter ses depenses et sa fonction publique…. D’ autres pays tout aussi infeodes reduisaient leur dette quand celle de la France et de l’ Italie augmentait. Par contre la dette du RU a depasse les 100% du PIB….
https://www.ft.com/content/57974640-8bea-448c-9d0b-32f34825f13e
Donc en fait BMW nous explique que le brexit va uniquement coûter aux clients mais pas à eux. Belle mentalité, mais ça a le mérite d’être clair
ca va surement couter cher à BMW car s’il déplace la production de la mini du UK vers l’europe, ce ne sera pas gratuit. ce qui est dit c’est que les taxes d’importation des véhicules fabriqués en Europe seront répercutées sur le prix des voitures au UK (et inversement). et donc au lieu que tous les européens aient à payer la taxe d’importation, il prefère délocaliser la production du UK vers l’Europe. comme ça les britanniques vont pouvoir profiter à plein du Brexit, en payant les taxes d’importations.
Je l’aime bien ce Nicolas Peter, en bon directeur financier qu’il est probablement, il nous rappelle une règle de base de l’économie, toute taxe, même pour une « noble » raison (par exemple, le protectionnisme) se répercute sur la facture finale, celle payée par le consommateur.
Maintenant, dans l’affaire, qui a le plus à perdre ? Les deux blocs vont y laisser des plumes mais l’un pèse 66,65 millions d’habitants, l’autre 446 millions d’habitants, game over !
D’ autant que l’ impact sera dilue entre plus de 20 pays d’ un cote, tandis que de l’ autre un seul va tout prendre.