VE : Pékin s’attaque à la surcapacité du secteur et d’Evergrande

La Chine s’attaque à la surcapacité du secteur des véhicules électriques chinois

Le gouvernement central chinois s’attaque à la surcapacité massive du secteur des véhicules électriques. Tentant ainsi d’éviter que des crises financières ne frappent les économies régionales.

Pékin envisage ainsi de nouvelles réductions de sa capacité de production, préoccupé par la surchauffe qui règne dans le domaine.

Les sociétés peu performantes sont confrontées à un risque de défaut plus élevé, aggravé par une surévaluation importante.

Pékin demande aux autorités régionales des données sur les projets concernant les VE

Le 13 novembre, la Commission nationale de développement et de réforme (NDRC) a exhorté les autorités régionales à fournir des éléments mis à jour sur les projets locaux de fabrication de VE. Les détails demandés concernent notamment des données sur l’évolution de la production et la mise en œuvre des investissements au cours des cinq dernières années, a rapporté mercredi le média financier chinois Yicai.

Le planificateur de l’État a demandé aux gouvernements locaux de rendre compte tout particulièrement des projets de VE des promoteurs immobiliers chinois Evergrande et Baoneng.

Evergrande : objectif ambitieux de 5 millions de véhicules par an

Evergrande s’est fixé un objectif de production pour le moins ambitieux de 5 millions de véhicules électriques par an au cours de la prochaine décennie. Tout en projetant d’investir 45 milliards de RMB (5,7 milliards d’euros) pour construire 10 usines d’assemblage dans le monde d’ici 2021.

En août dernier, le futur constructeur de véhicules électriques a annoncé six modèles dont la sortie est prévue pour la seconde moitié de 2021 : 2 SUV compacts, un grand SUV, 1 berline moyenne, 1 grande berline et 1 grand monospace. Trois de ces modèles (2 berlines, 1 monospace) sont signés du designer danois Anders Warming qui a longtemps œuvré chez BMW et Mini.

La société a initialisé en septembre dernier une démarche en vue d’être intégré à l’indice technologique chinois de style Nasdaq.

Inquiétudes sur la trésorerie d’Evergrande

Des inquiétudes concernant la liquidité d’Evergrande ont toutefois commencé à surgir en septembre dernier lorsque la société aurait été contrainte de demander à un gouvernement local d’approuver un plan de restructuration afin de rembourser jusqu’à 130 milliards de RMB (16,52 milliards d’euros) aux investisseurs stratégiques d’ici janvier.

A noter que les mesures prises en vue de restructurer l’entreprise avaient retardé son introduction à la bourse de Shenzhen.

Le cours de l’action de China Evergrande New Energy Vehicle Group a chuté de 5,2% à 22,8 HKD (2,94 $) mercredi à Hong Kong. Reste que la filiale VE du promoteur immobilier a toujours une capitalisation boursière de 201 milliards HKD (25,9 milliards de dollars), proche de celle de Fiat Chrysler.

La Chine suspend l’approbation de nouvelles usines en 2017

La Chine a tenté de réprimer la surcapacité des véhicules électriques en suspendant les approbations de nouvelles usines à la mi-2017, date à laquelle les infrastructures planifiées permettaient de tabler sur une production de 20 millions de véhicules électriques, soit plus de 20 fois les ventes totales enregistrées cette année-là, selon le China Securities Journal, une société d’État.

De nouvelles règles début 2019

Début 2019, de nouvelles règles ont été érigées en vue de pouvoir accorder des approbations pour ouvrir de nouvelles usines de véhicules électriques sous réserve de satisfaire à certaines contraintes. Accordant parallèlement aux gouvernements locaux plus de latitude pour superviser les investissements automobiles.

Notre avis, par leblogauto.com

Selon les chiffres de l’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), les ventes de véhicules à énergie nouvelle, principalement 100 % électriques et hybrides rechargeables, ont reculé de 4% en valeur glissante annuelle en 2019 en Chine, s’établissant à 1,2 million d’unités l’an dernier. Une raison supplémentaire pour freiner la frénésie de production.

Sources : Medias chinois

(6 commentaires)

  1. La moitié des acteurs automobiles installés en Chine va plutôt bien. L’autre moitié vivote comme PSA autour de leur seuil de rentabilité et bien en dessous de leur capacité industrielle ou même leur objectifs affichés. Un nettoyage ce fera naturellement. Les chinois ne peuvent pas avoir en tête autant de marque de voiture que de marque de biscuits.

    1. Tout à fait bizaro. Après je pense que le gouvernement s’inquiète que des marques coulent. En chine les entreprises auto sont toutes subventionnées par l’état ou les collectivités donc en cas de crash c’est l’été qui va y perdre

      1. Oui, Il y a aussi des gros investisseurs, qui pourraient perdre gros. La réussite boursière de Tesla ( réussite industrielle mise à part ) à sûrement donné des ailes à la capitalisation de certains projets.

        Mais la Chine, toute corrompue ou inefficiente soit son administration, tient un cap avec un objectif stratégique.

  2. Si un constructeur qui n’a encore pas vendu une voiture, qui n’a pas fait ses preuves dans ses tentatives précédentes est valorisé autant que FCA, il y a effectivement peut-être un léger sujet de bulle boursière.

  3. La Chine a clairement une économie libérale dirigée, sinon comment comprendre ses directions planifiées ? Au lieu de laisser faire le marché, les gouvernements régionaux mettent leur nez dans toute l’économie, à tort et surtout à travers…
    L’éclatement de la bulle pourrait en effet couter un bras, l’endettement des entreprise semble au final assez abyssal, à l’instar de Geely qui a un peu trop longtemps dépenser sans compter et qui commence à faire des appels du pied un peu partout.
    Evergrande a une capitalisation boursière basée sur quelles valeurs productives ?
    Un signe qu’on pourrait considérer positif pour les entreprises du reste du monde, le talon d’Achille des Chinois est que l’ensemble de leur industrie est posée sur du sable, un simple revers économique, genre Covid19 et badaboum pour quelques entreprises dont la surface réelle ne correspond pas à sa surface sur le marché !
    Si le gouvernement central n’autorise pas le rachat de certaines par des étrangers, ce sont les gouvernements locaux qui seront les créanciers (et la fusion de canards boiteux sur endettés ne donnent pas un cheval de course) …
    Et avec à la clé un déséquilibre global de l’économie ….
    Monsieur Xi n’est pas près de dormir sur ses deux oreilles…

  4. A la lecture de cet article, il me semble que ce que l’on voit n’est pas une surcapacité de production, mais un emballement du financement. Et comme il ne s’agit pas d’une économie de marché à proprementparler, l’état doit lui-même aller y mettre de l’ordre…

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