VW ne résiste pas à la vague Covid-19 : 800 millions de pertes

Avec les différents confinements, les concessions et les usines ont été mises à l’arrêt un peu partout dans le monde. Les ventes du groupe Volkswagen ont baissé de 27,4%, passant de 5,4 à 3,9 millions de véhicules. « Seulement » serait-on tenté de dire vu la contraction parfois plus importante des marchés.

Le Chiffre d’Affaires suit cette tendance avec une baisse de 23,2%, passant de 125,2 milliards d’euros à 96,1 milliards d’euros. Avec cette baisse des revenus, et les frais inhérents aux structures continuant de courir, le résultat opérationnel ressort négatif de 800 millions d’euros alors qu’il était positif de 10 milliards sur la même période en 2019. Près de 11 milliards « disparus » donc.

Le groupe VW continue de provisionner de l’argent pour l’affaire du dieselgate ce qui pèse pour 700 millions d’euros sur ces six premiers mois (contre 1 milliard en 2019). Au plus fort de cette première crise (s’il y en a d’autres à venir), les ventes ont baissé au pire de 45%. Néanmoins, avec moins de 25% de baisse, VW a renforcé ses parts de marché sur plusieurs marchés automobiles. Reste à voir si le groupe réussira à les conserver avec la reprise ou non.

Comme d’autres groupes automobiles, VW a cherché à dégager des liquidités pour amortir le choc et pouvoir « voir venir ». Le groupe annonce 900 millions d’euros de liquidités en plus en trois mois, avec un total de 18,7 milliards d’euros à fin juin contre 17,8 fin mars 2020. Pour cela, le groupe a sécurisé une ligne « hybride » de crédit pour 3 milliards d’euros.

Un dividende plus bas, mais maintenu

Résultat, VW dispose de 4,8 milliards en flux de trésorerie (net cash flow) juste pour la division automobile. Pour autant, c’est en-dessous des 5,6 milliards de l’an passé. Dans le but de maîtriser les dépenses, des décisions ont été prises de coupes budgétaires. La R&D est amputée de 4,8% soit -300 millions à 6,7 milliards d’euros. VW indique tout de même qu’en rapport avec le Chiffre d’Affaire, la R&D a un pourcentage plus élevé…

Le but de tout cela est de finir l’année 2020 dans le vert. Les ventes devraient rester en recul par rapport à 2019, mais VW entend bien couper dans les dépenses pour terminer sur une note positive. VW prévient tout de même que le groupe va continuer de « brûler du cash » et donc que le bas de laine va fondre. C’est un peu normal vu le mastodonte industriel à alimenter et qui se voit privé d’une partie des rentrées d’argent.

L’Assemblée Générale des actionnaires, qui n’avait pu se tenir en mai et a été reprogrammée le 30 septembre 2020, se tiendra à distance. Le coupon (ou dividende) qui était prévu de 6,50 € par action ordinaire et 6,56 € par action privilégiée est désormais proposé à 4,80 par action ordinaire et 4,86 € par action privilégiée. Cela laisse 855 millions d’euros de plus non distribués au titre de 2019 qui seront reversés dans les comptes du groupe.

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Le groupe Volkswagen n’en a pas fini avec le remaniement de sa direction. C’est en effet ce qu’a indiqué son patron, Herbert Diess, dans le cadre d’un entretien accordé au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Le sport premium et le luxe à la rescousse de VW

De façon « amusante », les marques du groupe réagissent de façon différente face à la crise de la Covid-19. En effet, VW en tant que marque passe de 1,9 million de véhicule en 2019 à 1,1 million (soit -39,8%), le CA est dans les mêmes eaux et la perte pour la marque est de 1,5 milliard contre un gain de 2,3 milliards d’euros un an auparavant.

Les ventes de Seat et Skoda baissent respectivement de 46,9% (197 000 véhicules) et 33,6% (372 000 véhicule) tout comme les véhicules utilitaires légers de VW qui reculent de 34,7%.

En revanche, les ventes d’Audi reculent moins (-22,8%) surtout grâce à la co-entreprise avec FAW qui voient les ventes passer de 258 000 à 271 000 unités sur les six premiers mois. Bentley reste quasi stable (!) à 4 569 véhicules vendus contre 4 670 en 2019. Quant à Porsche, les ventes passe d’un peu plus de 136 000 à 116 000 unités soit seulement 14,8% de baisse.

La diversité des marques et des positionnements de ces dernières sur les marchés (du généraliste au luxe) permet en fait au groupe Volkswagen de limiter la casse. Porsche affiche un résultat net de 1,1 milliard d’euros. Certes l’an passé c’était 2,1 milliards, mais la marque reste largement positive.

Notre avis, par leblogauto.com

Les géants ne sont pas éternels et sont aussi fragiles que d’autres plus petits. VW le démontre avec une perte, certes limitée de 800 millions d’euros, mais une différence d’une année sur l’autre de près de 11 milliards d’euros pour S1 2020 par rapport à S1 2019. Surtout, VW est annoncée comme l’entreprise la plus endettée du monde en 2019 par le cabinet Janus Henderson. Avec 192 milliards de dollars de dette, la situation n’est pas catastrophique (loin de là). Enfin, quand tout va bien niveau rentrées d’argent et résultat net.

Pour autant, en maintenant une R&D haute en pourcentage (mais en recul en valeur absolue), et en maintenant un dividende au titre de 2019, VW montre une confiance en sa capacité à rebondir.

(9 commentaires)

  1. Aujourd’hui le trolle ou pas ?

    Donc Seat à les pires résultats du groupes VW avec -47%
    Si j’avais été DG de cette division j’aurai vite posé ma démission pour aller travailler ailleurs avant de me faire couper la tête par Diess.
    Restera à voir si ce DG fera mieux dans son nouvel emploi.

  2. Les symboles de l’ancien disparaissent, s’effacent petit à petit. Le plus emblématique est le vieillissement du parc automobile.
    Not’modèle allemand, lui, patine. Et patinera de plus en plus. Peu importe qu’il soit resté industriel. Une industrie, sans client, avec 50 % du pib crée par l’exportation, c’est intenable.

      1. Exact. Si on veut avoir une idée du futur voir Beyrouth. Il faut des voitures solides De Gaulle proposait déjà des modèles en 14.

  3. je me demandais si c’est la meme personne qui à dessiné l’immeuble , et les golf polo, et autres fantaisies vw, il doit etre un joyeux drille

    1. Ce n’est pas un simple immeuble, la Markenhochhaus fait partie de l’usine de Wolfsburg…cela reste basiquement un bâtiment industriel en brique.
      Un peu comme de dire que celui qui a dessiné les hauts fourneaux n’était pas un joyeux drille 😉

  4. Bloomberg compare l’Allemagne avec les passagers de première classe du Titanic.
    Mais, bon, la cabine du passager de première classe, même dûment repeinte, finit avec le reste…

    1. Certes oui mais il existe un autre passager ripoliné de l’autre côté de 8000 km d’eau salée et si les Européens sont malins ils seront bientôt tous dans les chaloupes !!

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