Nissan a obtenu 6,9 mds d’euros de ses créanciers depuis avril

Depuis avril, Nissan a levé 6,9 milliards d’euros de financement auprès de ses créanciers pour tenter de consolider sa trésorerie face à la baisse des ventes engendrées par la crise liée au coronavirus. Des informations issues de son dernier rapport annuel sur les valeurs mobilières.

Nissan appelle ses banquiers à la rescousse

Dans un dossier déposé lundi auprès des autorités financières japonaises, le constructeur automobile a indiqué avoir levé depuis avril un total de 832,6 milliards de yens (6,9 milliards d’euros ). Sur cette somme, 712,6 milliards de yens (5,87 milliards d’euros) avaient déjà été annoncés fin mai avec pour objectif de faire face aux difficultés financières générées par la crise sanitaire.

Le constructeur automobile n ° 2 au Japon peine à retrouver sa rentabilité après avoir affiché sa première perte annuelle en 11 ans, souffrant d’une baisse des ventes, d’une image ternie et d’une détérioration de la trésorerie avant même que l’épidémie de virus ne sape la demande mondiale de voitures.

Amélioration des flux de trésorerie : le plus grand défi de Nissan

Sous l’ère du nouveau – mais très discret – PDG, Makoto Uchida, Nissan s’est engagé à réduire de 300 milliards de yens (2,47 milliards d’euros) ses coûts fixes au cours des quatre prochaines années, en réduisant d’environ un cinquième sa capacité de production et sa gamme de modèles de véhicules.

Dévoilant son plan de redressement fin mai, Uchida a déclaré que l’amélioration du flux de trésorerie serait le plus grand défi de Nissan, bien que la société s’attende à avoir un flux de trésorerie disponible positif au second semestre de l’exercice en cours, contre 641 milliards de yens (5,28 milliards d’euros) de trésorerie négative en valeur glissante annuelle en mars 2020.

Dégringolade des ventes

Mais la société a reconnu que davantage de fonds pourraient être nécessaires pour amortir le coup du coronavirus s’il continue de peser sur les ventes dans les prochains mois.

Nissan a enregistré une baisse de 40% de ses ventes mondiales de véhicules en valeur glissante annuelle durant la période courant de mars à mai, contraint – comme ses concurrents – de fermer la plupart de ses usines et ses concessions automobiles en vue d’endiguer la propagation du virus.

Standard & Poor’s abaisse de nouveau la notation de Nissan

Face à une telle situation , l’agence de notation financière Standard & Poor’s a une nouvelle fois dégradé vendredi la note de la dette de long terme de Nissan, tout en l’accompagnant d’une perspective «négative».

La note de la dette de Nissan par S&P est passée de «BBB» à «BBB-», soit juste un cran au-dessus de la catégorie des investissements que l’agence de notation considère comme spéculatifs, précise un communiqué. Rappelons que S&P avait d’ores et déjà abaissé d’un cran la note de Nissan il y a à peine deux mois.

«La rentabilité de Nissan va probablement subir encore davantage de pressions que ses grands concurrents mondiaux dans les 1-2 ans à venir, parce que le coût de sa restructuration significative va s’ajouter à la chute des ventes automobiles liée à la pandémie de Covid-19», a justifié S&P dans son communiqué.

Perte massive de Nissan

Sur son dernier exercice annuel, clos au 31 mars, Nissan a subi une perte nette de 671,2 milliards de yens (5,7 milliards d’euros). Si le constructeur n’a pas encore fourni de prévisions pour l’exercice en cours, ce dernier s’annonce également préoccupant.

Notre avis, par leblogauto.com

Si certes, Nissan a mis les bouchées doubles fin mai pour accélérer son plan de restructuration, les temps s’annoncent extrêmement difficiles. Le constructeur semble désormais vouloir s’appuyer sur l’Alliance avec Renault et Mitsubishi pour tenter de renouer avec la rentabilité.

Sources : Reuters, Automotive News, AFP

(7 commentaires)

  1. On va dire que l’histoire se répète.
    On peut dire aussi que Nissan a un très sérieux problème avec son offre, pas vraiment sexy, et en concurrence frontale en Europe et aux USA avec des modèles coréens plus aboutis et très concurrentiels.
    Renault a sauvé Nissan une fois mais est-ce qu’il le fera une seconde fois ?

    1. Renault fera encore une autre fois….en achetant cette fois ci le reste, pour aller de 44.6 à 100%

      ensuite, il n’y aura plus de problème : le Japonais est très obéissant face à une hiérarchie absolue

      1. A condition que cette hierarchie soit japonaise.
        Plus qu’ improbable que Renault monte au capital de toutes les manieres.

  2. « …Le constructeur semble désormais vouloir s’appuyer sur l’Alliance avec Renault et Mitsubishi pour tenter de renouer avec la rentabilité… »
    Si une poignée d’intégristes japonais n’avaient pas voulu torpiller l’alliance, la situation ne serait peut-être pas si mauvaise.
    Et c’est encore grâce à leur collaboration avec Renault qu’ils s’en sortiront.
    En remerciement ils feront une nouvelle tentative de déstabilisation dont ils ont le secret…

  3. Ah quelle époque ! On peut, sur sa chaise longue, regarder avec délices les compagnies aériennes, les avionneurs se débattre dans leur misère, le secteur de l’automobile à l’agonie, la corruption du système de santé, le « retournement » du marché des cadres macronistes…

    1. Monsieur Salva est dans l’axe d’une des pistes d’Orly ? Attention Lubrisol va être remis en route plus à l’ouest !! Et c’est autre chose que le va potage !!!

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