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Bertrand Lesage, ingénieur CFAO diplômé du CESTI (*) a longtemps travaillé pour de grands noms du sport automobile pas forcément connus du grand public comme Tork Engineering ou Cabsicum. Après avoir œuvré pour d’autres, il s’est lancé dans l’aventure de l’ingénieur indépendant, d’abord avec KB Concept, puis désormais avec Lesage Motors.
La voiture que propose Lesage Motors est la descendante des cyclecars de l’entre-deux-guerre, ces véhicules simples, légers, mais procurateurs de gros plaisir à leur volant ou en passager. Pour le moment, Lesage Motors propose la 01, disponible en deux motorisations, la 01T et la 01E. La différence ? le carburant. La 01T est thermique et fonctionne à l’essence, la 01E est électrique et fonctionne aux électrons.
Physiquement, la voiture se présente comme un roadster bas et aux dimensions modestes. Le style, s’il est inspiré des « petites anglaises », est modernisé et ne singe pas une Lotus Seven par exemple ou une ancienne Morgan. Gros pneus hors carrosserie, grande grille de calandre verticale et simple, surmontée de deux feux rond. Les occupants prennent place dans des baquets avec harnais mais sans portière, à ras du sol. Pour fendre la bise, Lesage dote la voiture d’un pare-brise qui plus est chauffant. On évite le casque et les « goggles » (nota : il n’apparaît pas sur les visuels).
Lesage Motors 01T : mettez un lion sous votre capot
C’est joliment sobre, visuellement dépouillé et cela respire les virolos de campagne. Techniquement, la Lesage 01T emprunte beaucoup aux lionnes. C’est en effet un Peugeot 1,2 litre turbo PureTech qui se loge sous le capot. Associé à une boîte à vitesses manuelle 6 rapport, il développe 155 chevaux pour 240 Nm.
De quoi rendre très dynamique la voiture de 3,60 m de long. Il faut dire qu’avec un poids à sec de 650 kg, et un moteur en position transversale arrière qui envoie la puissance aux roues arrières, doit y avoir du plaisir et du sport à conduire la bête.
Le châssis est en aluminium collé, les suspensions avant et arrière à double triangulation. Quant au freinage, il est confié à des disques de 304 mm à l’avant et 268 à l’arrière. Pour coller à la route, on trouve des 195/55 R20 à l’avant comme à l’arrière. Le 0 à 100 km/h est fait en 6,5 secondes et la vmax est limitée à 170 km/h. Avec ce genre d’engin, c’est l’enroulage et l’enchaînement des virages qui est intéressant plus que d’atteindre 300 km/h en ligne droite. Côté conso cela reste raisonnable, annoncé à 5,4 l/100 (135 g de CO2/km).
Une version électrique pour un plaisir sans bruit
La version Lesage 01E troque le 1,2 l turbo essence pour un moteur synchrone à aimant permanent lui aussi issu de la banque d’organes Peugeot. C’est le moteur que l’on retrouve dans la e-208 par exemple. 136 ch, 260 Nm de couple, et alimenté par une batterie de 50 kWh. L’intérêt pour les clients est d’être assurés de trouver des pièces de réparation en cas de besoin, ou de pouvoir aller chez n’importe quel garagiste comme avec une voiture « normale ».
Evidemment, la Lesage 01E est plus lourde : 950 kg sur la balance. Côté performances, cela se ressent un peu avec un 0 à 100 km/h en 7,5 secondes, et une vmax limitée cette fois à 150 km/h. L’autonomie annoncée est de 340 km. Là, on retrouve un peu la philosophie de DeVinci, une autre marque française avec un petit véhicule électrique, lancée par Jean-Philippe Dayraut que Bertrand Lesage a certainement déjà côtoyé. Attention toutefois, la DeVinci est un quadricycle lourd alors qu’ici c’est un vraie voiture type M1.
Parlons argent. La Lesage 01T est disponible à partir de 64 800 € TTC, la 01E à 75 000 € TTC. La commercialisation doit intervenir l’année prochaine. Les voitures sont personnalisables et seulement 50 véhicules seront fabriqués par motorisation, par design et par an. Car oui, la voiture évoluera et un nouveau design sera proposé tous les deux ans. Un buggy est évoqué, confère la galerie plus bas.
Au moment où on parle d’industrie automobile, de made in France, etc. cette initiative fait chaud au coeur. La conception et la réalisation est entièrement faite en France, du Berry à la Nièvre en passant par le Puy-de-Dôme. Si vous voulez en savoir plus, ou pré-commander, c’est sur le site officiel de Lesage Motors.
Interview de Bertrand Lesage
Très intéressés par cette nouvelle marque automobile française et ce nouveau véhicule tourné vers le plaisir de conduire, nous avons posé quelques questions au fondateur pour en savoir plus.
Leblogauto.com : Comment vous est venue l’idée de vous lancer dans la création d’une marque auto française ?Bertrand Lesage : c’est un rêve que j’ai depuis de nombreuses années, à force de fabriquer des véhicules inaccessibles (véhicule de course et concept car), j’ai souhaité voir mon propre véhicule, que je puisse conduire sur route. Quelle genre de difficultés rencontrez-vous (soutiens financiers, homologation, sourcing français, salons annulés, etc.) ?Il reste quelques questions financières (comme toujours), cela sera plus ou moins résolu en fonction de l’accueil du public. Il ne devrait pas y avoir de problème d’homologation, la conception est faite en respecter les prescriptions de l’IDIADA pour éviter tous ces écueils. Quant aux salons, ils n’étaient pas forcément ma priorité, ayant une faible production et un large territoire de vente, je me base plus sur une communication digitale, quelques événements test et le bouche à oreille. Aujourd’hui, le plus compliqué est de pouvoir gérer correctement les délais à cause du coronavirus (la plupart de mes interlocuteurs sont actuellement ‘au chômage’ sans date de retour pour l’instant). Quels sont les objectifs ?Les objectifs sont clairs : un premier prototype cette année (2e semestre), ensuite, sous réserve d’avoir suffisamment de pré-ventes / commandes fermes suite aux essais, lancement des outillages définitifs et homologation pour une production à partir du 2e semestre 2021. Quel est le développement à moyen ou long terme envisagé pour la marque Lesage Motors ?Concernant le développement de la marque, il s’agit pour le moment d’aller au bout du projet, à savoir présenter un prototype, vendre les 50 voitures par an sur plusieurs années et ensuite, nous verrons si la demande est là pour des véhicules plus élaborés, mais dans les 10 prochaines années, d’abord se concentrer sur cette première plateforme et pérenniser l’entreprise avec 50 véhicules par an. |
Dimensions et poids
Type roadster 2 places
Longueur 3.60 m
Largeur 1.76 m
Hauteur 1.23 m
Empattement 2.45 m
Voie AV 1.55 m
Voie AR 1.55 m
Roues 195/55 R20
Réservoir 35 L / Batterie de 50 kWh
Poids à sec 650 kg pour la 01T / 950 kg pour la 01E
(*) Centre d’Etudes Supérieures des Techniques Industrielles
@Mwouais était en avance ! 😉
Ou nous en retard… 😉
(rédaction décalée d’une dizaine de jours par ma faute)
Ça a l’air formidable, mais un joujou pour riches.
Mais il faut se réjouir de voir que ça existe en France pour la beauté de l’automobile et pour les emplois.
c’est quoi ces reflexions anti-riches ??? heureusement que certaines personnes peuvent acheter en neuf ce type de vhl pour permettre à d’autres des les acheter plus tard moins chers. Et chacun met ses sous où il veut… dans un VE ou un vhl polluant 😉
Apres même si l’auto a l’air bien sympathique j’ai bien peur que l’absence d’image soit le principal frein a l’achat de ce type de vhl passion. La presence d’un moteur « constructeur » lève certains freins (pour l’entretien, la fiabilité….) , mais j’ai peur que ce soit une histoire à la PGO… A plus de 50k, les clients veulent souvent l’image qui va avec et pas trop une fausse porsche (pour PGO) ou une sous-morgan… Et dans la période actuelle, ca risque d’etre bien compliqué de se lancer dans une aventure … qui va probablement laisser qqs morts (Alpine en 1er vu la situation du Groupe Renault). Mais bon courage a eux, je leur souhaite de reussir !
« c’est quoi ces reflexions anti-riches ?? »
elle est où sa réflexion « anti-riches »? il faut apprendre à LIRE avant de l’ouvrir je pense.
Décidément, déjà avec @Robert pour déformer mes propos… mais désolé @Commandant Tour, pardon d’être pauvre à vos yeux mais ce superbe engin à 70 k€ est pour moi, un “joujou pour riches“
Je pense que je ne suis pas le seul à penser à cela…sans être contre l’auto…et les riches.
SGL, a ce jeu là, un VE a 35k est aujourd’hui tout autant un joujou pour riche … 😉 mon propos est de dire que tant mieux qu il y ait encore ce type de joujou qui permettent A certains d assouvir une passion, … et a d autres de rêver, qu ils aient les moyens ou pas….
Oui et non, @Commandant tour, j’ai connu beaucoup d’exemples ou d’ex-voiture de « riche » à l’époque souvent des Espace, étaient achetés 5 à 10 ans plus tard par des classes moyennes, voire modestes comme véhicule de tous les jours.
Même si OUI une VE de 35 k€ peuvent être largement considéré comme un « joujou pour riche » il le sera toujours moins d’un autre joujou biplace de 70 k€ …et ça même dans 10 ans !
Ah ouais… pas d’accord !?
Alors c’est quoi la justification du contraire ? 😉
…bonjour la mauvaise foi 😯
@Commandant : j’ai la même crainte d’un problème de positionnement produit pour la version thermique.
Qu’on le veuille ou non, le 1.2 Puretech dans une voiture à 70.000€ me semble difficile à vendre. Certes à 50 personnes ce serait peut être possible.
Et subjectivement, je reste convaincu qu’avec un 1.0 ecoboost ce serait plus facile ou presque. French bashing ? Même pas. Réalisme ou une vision de ce que je me fait de la clientèle de ces engins.
Avec un moteur de Triumph, de BMW motorrad, un 1.5 BM ou Ford, c’est faisable.
Avec un 1.6 Renault, c’est faisable, avec un 1.2 PSA, je n’y crois guère et c’est dommage, j’aime l’idée et j’adorerais développer semblablement en 3 roues.
(Sur une Snecma, ce bloc n’est pas un problème : autre clientèle – par contre eux devraient améliorer le style…).
Mais bon vent à Lesage !
Désolé mais je ne suis pas très fan.
Premièrement parce que l’absence de pare brise est rédhibitoire : elle impose le port du casque pour un minimum de securité.
Et une Caterham 275 c’est 30,595 €.
Sauf que Caterham c’est une licence de lotus d’un produit dont l’origine de la conception date des années 50.
Il s’agit d’une coquille, elle sera équipée d’un pare brise ‘intégral’ chauffant, le port du casque étant rédhibitoire (peut-être une série spéciale très faible diffusion ?).
En effet, coquille corrigée 🙂
(@B. Lesage) bravo pour votre audace à vous lancer dans ce projet et malgré quelques remarques, beaucoup de succès.
@panama : c’est pas bien de ne pas lire l’article : pare-brise prévu mais pas dessiné
Pardon, j’ai lu plus bas que Thibaut avait corrigé
Super et courageux!
Mais prix difficile à justifier par rapport à Caterham, Lotus, Alpine qui ont des rapports poids/puissance voisins mais aussi un nom
C’est clair que le prix est bien trop haut, d’un facteur 2 et en concurrence frontale avec Caterham pas aussi limité en vitesse de pointe et plus protecteur, pour la version thermique.
Il faudrait donc faire bien mieux niveau prix et proposer quelque chose d’un peu différent du concurrent ayant un nom: Un petit véhicule plaisir restant utilisable au quotidien, par exemple, ce qui suppose qu’il fasse mieux que le concurrent quand il pleut et non pire: Là, ce sera plein la tronche par devant et se faire repeindre par les pneus arrière en prime! Le siège baquet va bien porter son nom.
Bref, 2x trop chère (ce qui dans le contexte à venir plante déjà une rangée complète de clous sur le cercueil), peu intéressante pour les pistards du dimanche avec sa vitesse de pointe limitée et sans la moindre protection pour un usage plus typé routier.
« Courageux », certes, mais sans doute qu’au final « suicidaire » sera le qualificatif juste.
oui il faut un nom et reprendre le nom d une marque française disparue (amilcar georges irat salmson …..
Après les carnets noirs (les constructeurs disparus) on ouvre la série carnets roses ?
Plutôt qu’une Catheram j’y vois une Morgan Three Wheeler … à quatre roues qui existe aussi en électrique.
Il y a pire comme référence !
Ce n’est pas (plus) mon truc étant plus orienté vers un « grand tourisme confortable » mais il y a un public pour ce type de véhicule plaisir. Et plaisir il doit y avoir !
Quelque part l’esprit MG n’est pas mort (je pense au vrai MG, pas à l’erzatz chinois) et c’est tant mieux
Courage et bonne chance !
J’adore le principe, une auto orientee plaisir. Mais comme dit plus haut, elle souffre d’un face a face avec Caterham : pour ce prix, on a une 620 qui est litteralement intouchable en terme de performances pure.
Et une petite 270 est deja plus perfromante et nettement moins chere.
Cette Lesage a pour elle le style, definitivement, mais elle devra avoir un peu plus que ca.
C’est marrant, on trouve beaucoup de similitudes avec SECMA, le constructeur nordiste, dont les véhicules existent déjà depuis des années et qui se porte très bien, à des prix très inférieurs. Je suis un ancien possesseur de F16 et futur possesseur du nouveau modèle Turbo 225cv, je suis ravi de leurs services et leurs véhicules apportent un plaisir fou !
tout a fait d’accord, Secma est sur le même créneau, par contre le designer de la Lesage a été plus inspiré à mon gout.
Par contre cela donne l’objectif en terme de prix, environ 30 K€
juste un regret il aurait fallu reprendre le nom d une marque disparue (amilcar georges irat )
Bon courage, car tout le monde n’a pas l’histoire de Morgan……..
Je vois plutôt une variante de Vanderhall au prix assez conséquent également.
Avec une finition parfaite, pourquoi pas ?
Une nouvelle marque française, bien ça. Y a encore de la passion auto chez nous.
Après c’est un projet de niche espérons qu’ils survivent. C’est comme akylon on en entend plus parler. Maintenant
J’aime bien la mention très DS « Créateur d’automobiles » toute dégoulinante d’arrogance bien franchouillarde. On peut prédire une plantage en beauté.
Temps en temps être positif ferait moins “franchouillard” 😉
J’ai aussi cette petite boule dans la gorge face à ce genre de phrase trop marketeuse.
On peut s’orienter vers le luxe sans pédanterie.
Marrant, leur slogan est celui de chez Renault a la fin de la periode Schweitzer, inaugure avec le lancement de l’ Avantime 🙂
…très certainement un véhicule jouissif pour qui a connu les joies de la conduite jadis dans des véhicules légers, qui s’inscrivent bien en entrée de virages, courbes rapides, autorisent des allures de passage inavouables à présent. Ce plaisir est absolument irremplaçable par les nouveaux engins en trop grande quantité, TOUS bien trop lourds. Cette auto est très certainement l’auto qui donne envie. On est là au poids d’une Alpine, d’une TT du bon temps. l’NSU avait le moteur de moto transversal lui aussi d’ailleurs dans le dos…
J’adore ! Mais j’ai pas les moyens. Et si je les avais faudrait que je les ai encore plus afin d’avoir déjà une Alpine dans mon garage. Bon courage !
En tout cas bon courage à eux pour le lancement, par contre pourquoi se limiter au 1,2L qui en plus a quelques soucis de fiabilité et ne pas mettre le 1,6L qui lui permettrait de chatouiller les Caterham
Bravo a Monsieur Lesage de se lancer dans pareille aventure .
La France n’est vraiment pas le pays où ce genre d’entreprise reussit. On peut même constater qu’il ne reste pratiquement plus d’artisans pour produire une « petite serie » Et puis le periode vient encore compliquer l’entreprise.
Bon courage malgré tout!!!…
Et la renaissance de Delage , on en parle jamais!
Ah ben Thibaut t’a trouvé une rare info
joli jouet mais pourquoi le tarif augmente de 10800€ entre le site en version EN et FR!!!
on prend les français pour des vaches à lait?
@Jesse Bird, car dans la version anglaise, c’est du hors taxe : » from 54.000 € (TVA excluded) »
Donc rajoutez 20% de TVA et vous obtenez : 64 800 € TTC…ah ben le prix Français 🙂
Aucun souci donc 😉
j’ai lu trop vite et compris « TVA included » 🙂
😉 🙂
Ne vous emballez pas trop vite les amis !
Combien de projets de nouvelles marques – ou d’anciennes marques à ressusciter – on été présentés de cette manière et n’ont jamais vu le jour.
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P.S. : Rappelez-vous la présentation d’un projet de 2012 voulant ressusciter Facel Véga dont on nous annonçait la présentation de la voiture pour le Salon de l’Auto d’octobre 2014 et qui, en fait, s’est révélé un canular…
Voir
Joli projet, mais ce n’est pas vraiment donné.
Mais si la qualité des matières et de la réalisation sont là ça peut se vendre.
En tout c’est déjà plus utilisable en dehors du urbain que les 20 cv de la DeVinci Brigitet, elle aussi à 75 000 € …