Avant de vous faire découvrir dans quelques semaines (ou mois…) la Nissan GT-R Nismo 2020, nous avons pris le volant pendant quelques jours de celle qui la précède. Cette bête de circuit s’apprécie-t-elle aussi bien sur la route ? On vous en dit un peu plus…
Un sacré look!
Conduire une Nissan GT-R Nismo, c’est un peu comme débouler sur le tapis rouge du Festival de Cannes avec un costume de carnaval, au milieu des robes du soir et des smokings. Les flashs des smartphones crépitent partout où vous passez. Sauf que la Japonaise ne fait pas qu’amuser la galerie, elle tient un rôle majeur dans le scénario du film relatant l’histoire de l’automobile sportive.
Elle n’entend pas rivaliser avec la classe de James Bond, mais a de quoi jouer les vedettes dans un Fast And Furious. Elle était facile, on vous l’accorde… Malgré sa robe grise, pour la discrétion on repassera. Le bouclier largement retravaillé, voit sa base habillée d’une large lame de carbone participant à l’équilibre aérodynamique. Dans le même but, des jupes également taillées dans ce matériau courent le long des flancs. L’arrière se montre à l’avenant, à l’instar de l’aileron. Impressionnante ! Jolie ? On vous laisse juge.
Un écran tactile donnant des infos d’ingénieur
En s’installant à l’intérieur, à l’exception des baquets, on se trouve à bord d’une classique GT-R. N’oublions pas le volant spécifique avec son repère rouge, pour mieux cibler les proies. Il faut dire que l’habitacle des déclinaisons non Nismo ressemble déjà à celui d’une sportive. Malgré le restylage de 2016, la planche de bord semble un poil datée. Elle n’a pas le chic d’une AMG GT, mais on craque devant les compteurs analogiques parfaitement lisibles.
Le clou du spectacle mesdames et messieurs, il a marqué le lancement de la voiture en 2009. Roulement de tambours… il s’agit de l’écran tactile affichant des tas de données personnalisables, développé avec l’éditeur du jeu Gran Turismo. Des graphiques, le couple, toutes les températures (huile de boite, huile moteur, eau…), tr/min, chrono ou encore la vitesse instantanée etc. On peut vous dire que ça laisse bouche bée tous les bagnolards et autres fans du jeu de PlayStation.
Un moteur impressionnant
Dans une sportive, démarrer pour la première fois fait toujours un petit quelque chose. Il faut appuyer sur l’énorme bouton rouge « Start Stop Engine » placé juste devant les trois commandes dédiées aux réglages de la transmission, l’amortissement et l’antidérapage. Le puissant V6 3.8 suralimenté se réveille avec un son caractéristique devenu désormais un repère pour tous les amateurs de GT-R. Sous ce capot, 600 chevaux qu’il faut gaver de Super Sans Plomb 98. À l’époque de cette essai, le litre s’échangeait contre 1,70 € environ…
Passons tout de suite à l’instant où on sélectionne les modes « R » soit les plus radicaux pour les suspensions et la boite. On garde un minimum d’ESP pour ne pas risquer de se satelliser tout de suite. La voiture s’élance avec… vous vous en doutez, une puissance impressionnante. Les sensations n’ont d’ailleurs sur ce point strictement rien à envier à n’importe quelle sportive avec 2 ou 6 cylindres de plus. La motricité étant excellente (merci la transmission intégrale), on ne note aucun patinage. A ce moment-là, la vie s’accélère. On passe les rapports à la volée, et le tachymètre s’affole au-delà de tout entendement.
On adore le Launch Control!
On pourrait vous parler des chiffres du 0 à 100 km/h ou 200 km/h, mais ça ne traduirait pas l’impression de poussée d’ordre spatial que cette GT-R Nismo procure. Soyons honnêtes, nous avons allègrement dépassé les limites en vigueur. Il faut moins de 3 secondes sur une route ouverte pour mettre votre permis en sursis. Le son du bloc déçoit la plupart des fans de sportives. Il faut bien avouer qu’on trouve également que cette GT-R Nismo malgré son échappement en partie en titane, se révèle trop peu démonstrative à l’oreille. Peu importe… Le moteur se montre plein comme un œuf sur sa plage d’utilisation optimale. Il répond présent à tous les régimes quel que soit le rapport engagé.
Nous nous sommes même permis de tester le dispositif de départ automatique (launch control). La procédure est classique… et l’effet sans commune mesure. Entre deux battements de cils, les 200 km/h sont déjà atteints. Un chrono sans doute plus en rapport avec le monde du motorsport, que celui de la sportive routière. Même si la voiture semble facile, il faut garder tout de même une vigilance de tous les instants, comme souvent avec ces autos gavées de chevaux. Heureusement le sentiment de sécurité se montre à la hauteur de son efficacité. Le revers justement se situe dans sa capacité à repousser les limites de chacun, dans des zones de vitesses que beaucoup jugeraient dangereuses.
Une tenue de route exceptionnelle
La direction se montre précise, voire un poil collante. C’est mieux comme ça… Son châssis encore plus rigide que le modèle de base surprend, malgré les 1 725 kg (au moins). La tenue de cap impressionne et l’adhérence d’exception n’a rien à envier à celle de références plus spécialisées. Pour ça, cette Nissan doit aussi sans doute remercier ses gommes Dunlop développées pour elle. On s’inquiétait pour le freinage à cause du poids à stopper. On n’exagère pas, on peut opérer un arrêt d’urgence en lâchant les mains du volant à 200 km/h, la voiture reste stable et en ligne. Une opération qu’on croit pouvoir répéter à l’infini compte tenu de l’endurance des freins qui paraissent indestructibles. Ils ne font pourtant pas appel à des matériaux piqués à la NASA pour les disques et plaquettes.
Le peaufinage des réglages que le département Nismo a opéré sur cette Nissan GT-R repousse ses limites et son efficacité pourtant déjà de haut vol. Ça ne se fait pas sans sacrifier en partie sa polyvalence, avec un confort amoindri. Cela se ressent surtout à petite vitesse sur les routes imparfaites et en ville. Toutes les parties basses en carbone posent également problème dans les manœuvres. Et quand on connaît le cout de ces pièces, chaque frottement fait mal à une partie du corps déjà fortement sollicitée après une session de conduite dynamique. Peut-elle se montrer aussi efficace qu’une 911 Turbo S ou une Ferrari ? Si elle est bien pilotée, elle peut même les battre. Est-elle enthousiasmante à conduire ? Assurément ! Mais la performance, elle l’atteint d’une façon radicalement différente.
600 ch pas si bon marché que ça…
Cette Nissan GT-R Nismo dans le contexte fiscal de l’époque, en ajoutant les taxes et autres frais de mise à la route dépassait les 200 000 euros. À ce tarif, on commence tout de même à sortir du concept de supersportive abordable aux performances d’hypercar. On peut choisir autre chose, mais cette Japonaise a des qualités à revendre, en plus d’une personnalité à contre-courant de toutes les concurrentes de son segment. Ce qui la rend justement si singulière. Il ne s’agit pas de la prendre ou non à la place d’une autre, mais de l’avoir en plus d’autres bolides dans le garage.
Toutes les photos de l’essai de la Nissan GT-R Nismo
+ | ON AIME |
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– | ON AIME MOINS |
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Nissan GT-R Nismo 2017 | |
Prix (à partir de) | 184 950 € |
Prix du modèle essayé | 186 950 € |
Bonus / Malus | – € |
Moteur | |
Type et implantation | 6 cylindres en V – Injection directe turbo essence |
Cylindrée (cm3) | 3 799 |
Puissance (ch/kW) | 600 / 441 |
Couple (Nm) | 652 |
Transmission | |
Roues motrices | transmission intégrale |
Boîte de vitesses | auto à 6 rapports |
Châssis | |
Freins | à disques |
Jantes et pneus | av 255/40 ZR20 – ar 255/35 ZR 20 |
Performances | |
Vitesse maximale (km/h) | 315 |
0 à 100 km/h (s) | 2,7 |
Consommation | |
Cycle mixte (l/100 km) | 11,8 |
CO2 (g/km) | 307 |
Dimensions | |
Longueur (m) | 4,69 |
Largeur (m) | 1,90 |
Hauteur (m) | 1,37 |
Empattement (m) | 2,78 |
Volume de coffre (l) | 315 |
Poids (kg) | 1 725 |
The best and the beast, il n’y a pas mieux rapport prix/efficacité/sensation
A 200.000€? Pas sûr.
315 secondes, soit plus de 5 minutes pour atteindre les 100km/h, je m’attendais quand même à mieux venu d’une super sportive 😉
(coquille dans les perfs, vous l’aurez compris)
Matthias vitesse Max 2,7
Donc elle peux même pas faire les 100km/h ?
Les places arrières sont-elles utilisables ou juste du dépannage ?
Ca va dépendre pas mal de votre taille et/ou gabarit. Mais c’est utilisable.
Un monstre , une tres chouette machine aussi jolie ( en tout cas moi j’aime bien
) que monstrueusement efficace ! Par contre …. Meme si elle vieillit tres bien , elle est sur le marché depuis 11 ans et le fait de l’avoir vue absolument partout , n’aide pas …. Faut vite changer maintenant , passer a la suivante car ca commence a faire serieusement long la !
N’empeche que pour la génération 2010 , cette voiture deviendra a coup sur une icone , elle aura marquée son histoire , elle sera à l’image du fameux poster Alpine de Lamborghini Countach dans les années 80 …
Si il ne devrait y en avoir qu’une…
Sinon sympa le vernis à ongles Pierrick 😉 (et la jante chromée).
La jante semble chromée sur la photo du détail de la jante et de l’étrier de frein, mais c’est peut-être juste un effet de lumière.
superlatifs pour cette voiture, sécurisante, aboutie. Ne transmet pas sa masse importante au volant grâce à ses qualités.N’ai pas essayé sur le mouillé le modèle 670 cv au ban.- Seul bémol est véritablement son empreinte, car grosse auto. Il faut en tenir compte en permanence en petites routes . Quelle auto !!!
C’est une icône certes mais… effectivement côté pédigré il y a mieux dans le tarif visé.
Un peu comme la Toyota 2000 à son époque.
Opéra italien ou hard rock japonais, c’est à chacun de choisir selon ses goûts.
Apparemment l’arrière plait plus que l’avant si on en juge le nombre de photos.
C’est plutôt l’angle sous lequel on la voit le plus souvent 😉
4 photos de trois quart arrière gauche. effectivement on la double par la gauche.
Je précise que j’aime bien cette auto.
mmhhh, l’ article est signe « Pierrick Rakotoniaina », pourtant sur une photo on voit bien que c’ est une femme qui conduit…
C’ est dommage qu’ une seule personne ne soit citee dans les credits…. Qui plus est si c’ est une femme qui conduit une voiture de haute performance, assez rare dans le milieu des journalistes auto, a majorite masculins et souvent au-dela de la 40aine.
Ah oui, j’ apprecie ces tests qui sont une petite bouffee d’ oxygene par les temps actuels, pouvez-vous cependant preciser quand ce test a ete effectue?
Surement un essai partagé avec une autre journaliste
Je ne connais pas Pierrick, mais on peut être un homme et apprécier la manucure
Prendre une voiture typée CIRCUIT, faire un essai route pour voir si elle peut être utilisé en DAILY, et faire des launch control, je comprends pas le concept… ? Ça n’enlève pas que c’est une excellente voiture.
autant je n’ai jamais vu de nsx pourtant très réussie, autant j’ai déjà vu un paquet de gtr qui a son succès
A ce prix je prends une Porsche sans hésiter
C’ est un petit peu has been vs cette Machine.
1.7t quand même…