Europcar a annoncé mercredi avoir obtenu des lignes de financement garanties par l’Etat espagnol. Des discussions se porusuivent en parallèle pour obtenir d’autres subsides granatis par l’Etat français.
Europcar Mobility Group mène des négociations pour élaborer un plan de sauvetage
La semaine dernière, nous vous indiquions que Europcar Mobility Group, la célèbre société de locations de véhicules serait en cours de négociations en vue d’élaborer un plan de sauvetage de son entreprise. Partenaires de ses discussions : des banques, son principal actionnaire, Eurazeo, et l’Etat français. Le coronavirus et les mesures de confinement qui ont en découlé plaçant désormais Europcar sur la sellette.
Europcar soutenu par l’Etat espagnol
Europcar précise désormais avoir finalisé des financements garantis à 70% par l’Etat espagnol pour un montant de 36 millions d’euros pour ses deux filiales opérationnelles en Espagne (Europcar et Goldcar).
Europcar négocie un prêt de liquidités en France
Le journal Le Monde indiquait la semaine dernière qu’en France, Europcar négociait un prêt de liquidités de 223 millions d’euros auprès d’un consortium de banques. Sa démarche serait appuyée par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), entité rattachée à Bercy soutenant les grandes entreprises en difficulté.
Europcar indique désormais poursuivre ses démarches auprès de certaines de ses banques en vue d’obtenir un financement additionnel garanti par l’Etat français via la banque publique Bpifrance.
La société de locations de véhicules a ajouté que des contacts du même type étaient nouées par ses filiales à l’étranger dans les pays où des dispositifs similaires ont été déployés.
Selon Le Monde, l’Etat serait venu à la rescousse d’Europcar pour convaincre les banques d’accorder des liquidités au loueur.
Le journal ajoute que même la garantie publique de BpiFrance – à hauteur de 90% du montant prêté – n’avait pu jusqu’à présent rassurer les établissements financiers, très peu enclins à prêter à l’entreprise, et à prendre un risque sur le solde de 10%.
Europcar bouleversé par le Covid-19
Le 23 mars dernier, Europcar avait fait état d’un bouleversement de son activité due à l’épidémie de Covid-19. Rappelons que la société opère dans plus de 140 pays et compte plus de 12.000 employés.
« Dès début mars, la chute du nombre de réservations s’est accélérée, d’abord en Italie, puis dans tous les autres grands marchés du groupe en Europe (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni), ainsi que, désormais, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande », avait expliqué le groupe dans un communiqué.
Pour faire face à cette perte de chiffres d’affaires et préparer la reprise de ses activités, le loueur avait annoncé la mise en oeuvre d’ »un plan extraordinaire de réduction des coûts » et de « préservation » des « liquidités ».
Notre avis, par Leblogauto.com
Les banques françaises plus frileuses que les banques espagnoles ? Alors qu’en Espagne, les financements sont garantis à 70% et qu’en France, le taux s’élève pourtant à 90 %, Europcar peine à obtenir l’accord des puissances financières de l’Hexagone.
Sources : Reuters, Europcar, AFP, Le Monde
Même garantis à 90% par l’état les banquiers français préfèrent jouer à la bourse que soutenir l’économie. Quand on sait que les banques sont les entreprises qui versent le plus de dividendes (BNP en tête au 2ème trimestre 2019), il y a peut-être des mesures à prendre pour les « inciter » à faire ce qui est la base de leur travail, non ?
L’activité et la rentabilité d’Europcar est peut-être aussi différente suivant les pays, ça me surprendrait pas qu’elle soit supérieure en Espagne.
c’est aussi ce que je suppose. Je tente d’obtenir des infos pour pouvoir vérifier. plus de touristes louant des voitures en Espagne ?
juin 2017 – Europcar acquiert son concurrent espagnol Goldcar, numéro un du low cost européen
Article très interessant de Marianne sur le sujet :
https://www.marianne.net/economie/sauvetage-du-loueur-europcar-l-etat-la-rescousse-des-actionnaires
Notamment : « Longtemps filiale de constructeurs automobiles – Renault puis Volkswagen – Europcar est rachetée, en 2006, par le fonds d’investissement Eurazeo, bras armé des familles Decaux et David-Weill. Coût de l’opération : 3,08 milliards d’euros, dont 1,8 milliard d’euros de reprise de dettes. ***C’est l’époque des LBO triomphants où les fonds d’investissement n’hésitent pas à surpayer leurs acquisitions. « ***
» En 2015, le transport aérien et le tourisme se portent mieux, la crise semble passée. Eurazeo introduit 50 % des actions Europcar en Bourse, ce qui lui permet de récupérer un peu plus de 400 millions d’euros. L’action est introduite à 12 euros.
Le groupe se lance alors dans une politique d’acquisitions tous azimuts, pour tenter de booster le cours de bourse. Dans son métier traditionnel (Goldcar en Espagne, Brunel et, en août 2019, Fox Rent a Car) mais aussi dans les nouvelles mobilités (Scooty, Snappcar). Une sorte de fuite en avant. Des acquisitions qu’il faut payer avec du cash et de la dette qui enfle (1,6 milliard à fin 2019) à laquelle il faut rajouter la dette pour l’achat de véhicules (plus de 3 milliards). » « à fin 2019, l’entreprise se retrouve avec des fonds propres de 843 millions, pour un total de bilan de 8,2 milliards. Un sérieux déséquilibre ! » Lorsque le confinement survient, l’action s’effondre à 1,3 euro. Depuis, elle est remontée à 1,7 euro. Pourquoi ? Grâce à l’annonce, le 8 avril, qu’Europcar pourrait bénéficier d’un PGE de 223 millions.
Or, ce montant ne respecte pas les règles d’éligibilité. Le PGE ne doit pas représenter plus de 25% du chiffre d’affaires. Europcar a un chiffre consolidé de 3 milliards, mais de 400 millions seulement en France.
Une relecture de l’article est à envisager.
Cela va être la course aux prêts, les investisseurs vont devoir sortir leur calculatrice et faire les bons choix.