Espagne : le secteur automobile réclame une aide extraordinaire (COVID-19 )

Demande d’aide extraordinaire pour sauvegarder les emplois en Espagne

Les associations de constructeurs, fournisseurs, concessionnaires et vendeurs d’Espagne ont demandé à l’exécutif Pedro Sánchez une aide extraordinaire pour sauvegarder les entreprises et les emplois du secteur automobile. Lequel représente 9% de la population active d’Espagne.

Dans le même temps, ils soulignent l’importance de garantir le transport de marchandises, élément fondamental – selon eux – pour éviter l’ arrêt de toute activité dans le secteur  automobile, comme c’est déjà le cas avec Seat, Nissan et Renault. Ford devant quant à lui stopper son activité suite à plusieurs cas  d’infections parmi ses employés. 

« La crise des coronavirus est devenue l’une des situations les plus graves et les plus exceptionnelles que l’Espagne ait connues dans son histoire démocratique », prévient le secteur.

« C’est pourquoi, compte tenu de la déclaration de l’état d’alerte, l’industrie automobile, qui représente 10% du PIB et 9% de la population active, souhaite renforcer son engagement envers le pays en mettant en oeuvre une solution à cette situation très compliquée » précise-t-il.

Le secteur automobile exhorte l’exécutif à agir sur l’économie et l’emploi

Les associations de constructeurs de véhicules et de composants, ANFAC et SERNAUTO, et celles de distribution et commercialisation de véhicules, FACONAUTO et GANVAM, reconnaissent par ailleurs les efforts du gouvernement et les mesures de coordination pour garantir la meilleure gestion possible de cette crise. Ils expriment leur soutien et leurs remerciements à tous les groupes qui travaillent pour lutter contre le Covid-19 et pour maintenir la stabilité et les ressources indispensables aux populations. « Leur travail est crucial à ces moments critiques et il est de notre responsabilité de faciliter leur travail », déclarent-ils … en guise de préambule.

Ajoutant que les employeurs du secteur considèrent que cette situation exceptionnelle nécessite une « réponse extraordinaire non seulement au niveau sanitaire et social mais également au niveau de l’économie et de l’emploi de l’industrie automobile et du secteur tout entier ».

Maintenir l’emploi et la compétitivité après la crise

Ils souhaitent ainsi obtenir des réponses leur permettant de combler cet écart et de maintenir le rythme, la compétitivité et l’emploi des entreprises, une fois l’état d’urgence levé. « Les usines et les établissements commerciaux du secteur sont essentiels pour maintenir l’emploi au sein d’une importante population espagnole et leur maintien est essentiel pour préserver l’économie, maintenant et après cette crise » ajoutent-ils.

Les entreprises soulignent par ailleurs que les plans d’urgence, mis en place depuis l’émergence de la crise en Chine, ont permis, « avec beaucoup d’efforts, de maintenir la production » bien que la situation actuelle, en Espagne et en Europe dans son ensemble, « soit très préoccupante » et d’un impact d’ores et déjà « significatif » sur l’activité des usines et établissements du secteur automobile espagnol.

Le confinement de la zone d’Igualada qualifié « d’aveugle » par la presse espagnole

Les usines de Seat et Nissan ont dû arrêter les lignes de production mais ce n’était pas faute de pièces en provenance de Chine ou d’Italie … mais de fournisseurs beaucoup plus proches situés dans la zone confinée d’Igualada, en Catalogne.

Le pont aérien lancé par les constructeurs automobiles européens avec leurs fournisseurs chinois pour accélérer l’arrivée de composants à 10 000 kilomètres ou le recours à des camions avec plusieurs chauffeurs italiens (…. gloups !) n’a pas été utile face au confinement aveugle d’une zone située près de Martorell, écrit ainsi la presse espagnole. Les camions qui transportaient des roues et d’autres pièces pour les véhicules Seat et Nissan ont été bloqués à Igualada car ils n’étaient pas des marchandises considérées comme indispensables, les seules qui pouvaient franchir la barrière de police.

L’industrie s’attendait à ce que la Generalitat agisse avec sensibilité et qu’elle permette un «corridor de fret» avec des conditions contrôlées d’hygiène et de désinfection pour garantir qu’il n’y ait pas de pénurie dans les usines qui dépendent de l’approvisionnement des fournisseurs se trouvant dans la «zone rouge» catalane. Mais il n’en a pas été ainsi à la surprise du secteur.

S’agissant de prestataires de proximité, situés à seulement 15 minutes des sites des constructeurs, ils sont soumis aux règles de production «just in time». L’impact d’un blocus comme celui d’Igualada ordonné par le gouvernement catalan de Quim Torra a abouti à la paralysie des usines de Seat et Nissan en quelques heures ou jours au plus.

Demande d’un fonds d’aide extraordinaire

Compte tenu de la situation actuelle, le secteur prépare déjà « un plan de choc avec des mesures extraordinaires qui renforcent celles déjà approuvées par le gouvernement, dont la mise en œuvre rapide permettrait de minimiser l’impact négatif que cette crise mondiale a déjà sur notre industrie, afin que la viabilité, la compétitivité et l’emploi dans l’ensemble du secteur soient garantis, maintenant et dans les mois qui suivent la fin de l’état d’urgence » est-il encore précisé.

De l’avis des entreprises, « des mesures professionnelles urgentes sont nécessaires, telles que la simplification et la rationalisation des procédures dans les dossiers de réglementation du travail temporaire et un large éventail d’autres mesures économiques et fiscales. Il sera également nécessaire d’ouvrir un fonds extraordinaire pour aider le secteur à la reprise industrielle et à la relance du marché. Elles exhortent également « à la mise en place d’une réflexion ultérieure sur l’impact de cette crise sur la mise en œuvre des obligations européennes au sein du secteur. « 

« Comme nous le faisons depuis des décennies, le secteur automobile maintiendra son engagement et sa responsabilité vis-à-vis de la santé et de la sécurité de ses collaborateurs et employés et de l’ensemble de la société espagnole et se mettra à la disposition du gouvernement et des syndicats pour élaborer conjointement un plan d’action urgent et extraordinaire pour le secteur « , concluent les représentants.

Notre avis, par leblogauto.com

Le coronavirus risque d’avoir autant d’impacts sanitaires qu’économiques et sociaux … L’Espagne se trouve particulièrement touchée par les deux aspects de l’épidémie. La France lui emboîtera-t-elle bientôt le pas ?

Sources : cocheglobal.com

(6 commentaires)

  1. Paul Craig Roberts, nous livre sa vision du futur : le retour de l’URSS, par la nationalisation totale de l’économie , pendant que les mamies se précipitent encore dans les marchés, les fouteux se désolent de la fin des matchs, les voyageurs se déclarent déçus de ne pas aller à New York..
    Effondrement économique et effondrement politique sont à l’oeuvre en Europe, et au delà…

    1. les Echos : 13/03/2020
      Face au coronavirus, c’est à l’Europe de prendre en charge les salaires
      Pour éviter des faillites en série, plusieurs pays, dont la France, ont déjà recours au chômage partiel, c’est-à-dire à une « nationalisation » du paiement des salaires. Pour Eric Le Boucher, il faut aller un cran plus loin, en demandant à l’Europe, en se dotant d’une capacité d’emprunt, de payer directement les salariés de l’Union dans l’incapacité de travailler.

    2. 14/03/2020
      Face au Covid-19, Berlin évoque de possibles « nationalisations » (Le Monde)
      « Dans ma stratégie industrielle présentée en 2019, j’avais déjà évoqué une participation temporaire de l’Etat, en dernier recours, au capital d’entreprises des secteurs hautement stratégiques, afin d’empêcher leur rachat », a expliqué le ministre de l’économie, Peter Altmaier, dans un entretien accordé au magazine Der Spiegel, publié vendredi 13 mars. « Dans une crise comme celle du coronavirus, des questions semblables se posent en termes de souveraineté technologique et économique », a poursuivi ce proche de la chancelière Angela Merkel.

  2. L’Europe se substituant aux entreprises pour payer les salaires, et en alimentant sa fake currency aux taux négatifs et autres déficits publiques qui vont bientôt se réenfoncer abyssalement dans les limbes…, c’est bien sûr plus qu’une « weimarisation » pour juste gagner du temps, reporter l’échéance et tenir… gagner du temps… comme le savent très bien les polymafieux tenant la boutique pour eux même….

    Quand on savait déjà la moribonde situation bancaire et monétaire, et maintenant avec ce cygne noir, va désormais s’y ajouter un nombre très impressionnant de défauts de remboursements de plein plein plein d’entreprises….

    La Chine pouvait tenir car ayant une économie structurellement en forte progression, ….. alors dire que la zone euro et son marécage pouvant tenir, le sujet n’existe même pas …..

    A noter, il n’y a pas encore de récession officielle, mais Renault est déjà quasi coté et valorisé au plus bas de la crise des Subprimes (fin 2008 début 2009), même pas au prix de la ferraille car étant valorisé actuellement à un prix équivalent ou inférieur à la seule valeur qu’elle détient dans les 44% de Nissan….

    1. On pourrait t’expliquer en quoi le capitalisme est responsable de la situation actuelle des systemes de santé et autres taches regaliennes, mais tu n’es pas equipé pour comprendre. La partie de monopoly mondiale prend un coup de frein. Les capitalistes, c’est l’individualisation des profits et la mutualisation des pertes…

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