Guide 2020 de la Formule Un

La Formule 1 doit débuter le weekend prochain à Melbourne pour le Grand-Prix d’Australie. Une saison qui pourrait être marquée par le Covid-19 avec des annulations, des reports, ou des épreuves à huis-clos.

Les nouveautés réglementaires de cette saison

La saison 2020 de la Formule Un est d’une stabilité réglementaire qui fait que les voitures sont des évolutions – plus ou moins importantes – de celles de la saison dernière. Pour autant, attention à ne pas de façon simpliste penser que Mercedes a déjà titres gagnés. En effet, l’exploitation des pneus Pirelli va une nouvelle fois être la clef à tous les étages.

Les moteurs ont aussi évolués et la puissance est désormais bien maîtrisée par les motoristes. A noter que le « truc » de Ferrari pour avoir plus de puissance l’an dernier n’a pas pu être formellement prouvé par la FIA. Mais, cette dernière a passé un accord avec Ferrari qui devrait retrouver un moteur « dégonflé ». La fiabilité jouera encore un rôle important. A noter qu’à Barcelone, seuls Mercedes, Renault et McLaren ont visiblement tourné 6 jours avec le même moteur.

Les performances pures des voitures vont être en hausse. En clair, elles vont passer plus vite partout grâce à de l’appui supplémentaire trouvé par les aérodynamiciens. Donc, la gestion des gommes va être encore plus primordiale avec des pneus identiques à la saison 2019 à la demande des écuries.

Liste des écuries et des pilotes

En 2020, Toro Rosso disparaît et devient Alpha Tauri. Il ne faudra pas confondre Alfa et Alpha… Et sinon ? Nicholas Latifi prend la place de Robert Kubica chez Williams et Esteban Ocon celle de Nico Hülkenberg chez Renault.

Pour le reste, les grandes manœuvres attendront 2021 avec des contrats de pilotes qui arrivent à échéance cette saison (Hamilton, Vettel, Ricciardo, etc.), un règlement qui changera réellement, et des écuries qui réfléchissent à leur avenir. En attendant, place à 2020 !

Mercedes AMG Petronas – W11

L’écurie qui a le plus à perdre en 2020. Tellement intouchable depuis 2014 et le début de l’ère hybride qu’on se demande comment ils pourraient être battus. Et pourtant, l’an dernier, Ferrari a pu les faire douter en début de saison.

Mercedes est une « machine de guerre » qui doit déjà penser à 2021. Pour autant, ils ont marqué les esprits avec leur système DAS de direction à double valeur d’ouverture modifiable par le pilote en tirant ou poussant le volant. Pour quel gain ? A priori quelques tours de plus avec des pneus en bon état, et quelques km/h en ligne droite.

On met une pièce sur Mercedes ? Oui sans doute.

#44 – Lewis Hamilton #77 – Valtteri Bottas
Le sextuple champion du monde touche du doigt le record que l’on pensait imbattable, les 7 titres de Michaël Schumacher. Hamilton ne devrait pas trembler s’il peut y arriver malgré la peur se de dire « et maintenant ? ».

Il aura à coeur de finir cette période réglementaire en champion en offrant en plus le titre à l’écurie Germano-britannique. Un candidat sérieux au titre évidemment.

On pensait que Valtteri avait pris 2019 par le bon bout avant que Hamilton ne le mette sous l’éteignoir. Le Finlandais semble toujours friable mentalement et ne sait pas faire le dos rond.

Evidemment, on le compare à une légende de la F1 et ce n’est pas simple. 2020 année de Bottas ? Pourquoi pas.

Scuderia Ferrari – SF1000

La Scuderia pensait avoir fait un grand pas en avant en 2019. Un début de saison prometteur, mal récompensé en termes de point et un Charles Leclerc qui a le déclic et ouvre son compteur de victoires en F1. Malheureusement, cela ne suffira pas avec Mercedes qui accélère en cours de saison.

En 2020, Ferrari a sacrifié ce qui faisait sa force, la vitesse de pointe, pour mieux passer dans le sinueux. S’il est vrai qu’il faut savoir faire des concessions, trouver le bon équilibre est périlleux. En interne, la rivalité Vettel/Leclerc va aller de plus belle avec le renouvellement (ou pas) du contrat de l’Allemand à négocier.

#5 – Sebastian Vettel #16 – Charles Leclerc
L’Allemand a semblé désarçonné en 2019. Une seule victoire, huit podiums, et une 5e place au général. Syndrome Alonso chez Ferrari ?

S’il veut prolonger chez Ferrari, Vettel va devoir retrouver son niveau de pilotage et « écraser » son coéquipier. Pas simple, pas simple.

Le garçon est talentueux, ça personne n’en doute. Il s’est montré souvent frustré l’an dernier, avec raison, suite à des tactiques « bizarres » de Ferrari. Avec sa 4e place au général (presque 3e), Charles a les cartes en main pour s’imposer en patron.

Pour cela, il lui faut faire un début de saison tonitruant. Qui sait, avec la fougue de la jeunesse ?

Aston Martin Red Bull Racing – RB16

Red Bull semble avoir fait un pas en avant sur son concept. Adrian Newey a toujours été le champion du « rake » (l’angle entre l’avant et l’arrière de la voiture) et cette année n’y fait pas exception. Reste à voir ce que donnera le moteur Honda. Le motoriste nippon met de très gros moyens pour développer son moteur. Red bull vise la saison sans pénalité moteur. Vœux pieux ou réaliste ?

En tout cas, RBR vise les victoires et pourquoi pas la 2nde place au général, voire mieux… Petit point négatif, Red Bull a tendance à tout miser sur son pilote vedette, Verstappen.

#33 – Max Verstappen #23 – Alexander Albon
 
Verstappen est comme un coq en pâte chez Red Bull Racing. La voiture est faite autour de lui, pour lui. Toute l’équipe est tournée pour qu’il puisse gagner. L’an dernier, il a fait des « boulettes » et est retombé dans ses travers.

S’il arrive à se maîtriser il peut être redoutable. Surtout, la F1 va à Zandvoort cette année, en pays Orange. Il aura à cœur de briller et de confirmer – enfin – les espoirs mis en lui. Avec plus de 100 départs, il ne fait plus figure de débutant.

Albon a fait des débuts convaincants quand il a remplacé Pierre Gasly au pied levé. La voiture lui convient et il a une certaine fougue en piste. Au final il termine derrière Pierre sur la saison (merci le podium du Brésil) mais a montré de bonnes choses.

Et pour 2020 ? Albon peut-il hisser son niveau de pilotage jusqu’à celui de son coéquipier ? Il a encore peu de GP derrière lui mais peut être un candidat à plusieurs podiums et apporter sa pierre à l’édifice Red Bull.

McLaren – MCL35

McLaren est revenu sur le devant de la scène de F1. Enfin pas complètement devant, mais par rapport aux saisons 2015 et 2017 (9e) finir 4e c’est le nirvana. L’écart avec le trio de tête est quand même encore conséquent. L’équipe peut-elle faire encore un pas en avant et aller chatouiller le podium ? Sur quelques courses, sans doute. Mais sur la longueur du championnat ? Pas sûr.

On mise sur des podiums au cours de la saison, et du top 6 régulier.

#55 – Carlos Sainz #4 – Lando Norris
Carlos Sainz a décroché la 6e place du général en 2019. Cette année, il vise au moins aussi bien, avec plus de podiums à la clé.

Il a montré un coup de volant sûr et une capacité à suivre les tactiques de course. Rapide sur un tour et économe de ses gommes. De quoi faire de bons résultats.

Lando Norris fait l’unanimité. Que ce soit humainement ou en piste, il a montré une belle fraîcheur l’an dernier. Cette année, il va devoir confirmer et hausser son pilotage au niveau de Sainz.

Il va devoir surtout faire mieux que les deux sixièmes places de 2019. Peut-être va-t-il être obligé de perdre son côté « gentil » ?

Renault Sport – RS20

Renault a manqué sa cible en 2019. Les « jaune et noir » visaient le 4e rang mais se sont faits dépasser par l’écurie cliente moteur, McLaren. La réorganisation d’Enstone (l’usine châssis) a pris pas mal de forces et la voiture de l’an dernier avait un gros souci à l’avant.

Avec son tout nouvel avant, Renault a-t-il mis le doigt sur les faiblesses de son concept ? L’année 2020 est primordiale pour Renault. Une mauvaise saison et les vivres pourraient être coupés par la direction du groupe.

#3 – Daniel Ricciardo #31 – Esteban Ocon
Honey Badger a fait une « bonne » saison 2019 même si on aurait pu attendre mieux d’un pilote payé autant pour 2 saisons. La fin de saison fut mieux que le début. Espérons pour Ricciardo que ce début de saison 2020 démarre sur les chapeaux de roues.

Pendant les essais de Barcelone, il s’est montré très prudent. De mauvais augure pour cette saison ? Ou coup de bluff ?

Esteban retrouve la Formule 1 dans un baquet de titulaire. Ce n’est pas chez Mercedes mais chez Renault. Le Français va devoir être performant tout de suite par rapport à son coéquipier.

Quand il était chez Force India, il a su montrer de bonnes choses, mais aussi pas mal d’agressivité en piste. Attention à ne pas se griller dans le peloton.

Scuderia Alpha Tauri – AT01

Toro Rosso est mort, vive Alpha Tauri ! La scuderia de Faenza, héritière de Minardi, fait mieux que de la représentation. Surtout, quand elle n’a pas à servir de laboratoire à la grande sœur Red Bull Racing.

Cette saison encore, Alpha Tauri va chercher à être la meilleure des autres. Une stabilité dans la paire de pilote pourrait aider. A moins que Red Bull ne vire l’un des deux (Kvyat ?) pour y placer Sergio Sete Camara devenu officiellement pilote de test et de réserve ?

#26 – Daniil Kvyat #10 – Pierre Gasly
Daniil sait qu’il n’aura pas de 3e chance. Repêché face à l’absence de pilote sérieux dans la filière Red Bull, le gendre de Nelson Piquet est conscient que cela ne durera pas.

Il va devoir prendre la mesure de son coéquipier Pierre Gasly. Surpilotage et retour de « Torpedo » en vue ?

Pierre a su rebondir après son éviction de Red Bull. Retourné chez Toro Rosso, il a retrouvé une voiture plus à sa main, et surtout une direction qui ne lui met pas une mauvaise pression.

Cette année, il va vouloir (devoir ?) prouver qu’il a toute sa place en F1 pour, pourquoi pas, pouvoir s’émanciper de la filière en 2021.

Racing Point – RP20

Avant de devenir Aston Martin en 2021, Racing Point est « Mercedes 2019 ». En effet, la voiture de cette année est clairement la Mercedes championne du monde l’an dernier. Encore faut-il savoir la faire avancer, et la faire évoluer.

Avec un concept théoriquement mûr, on peu mettre une petite pièce sur Racing Point au début de la saison. Ensuite, il y aura essoufflement faute de budget pour faire évoluer un concept en bout de développement.

#11 – Sergio Pérez #18 – Lance Stroll
Pérez espère enfin retrouver une voiture à la hauteur de ses espérances. Avec la Mercedes W10 en rose, il a de quoi espérer un podium sur les première course.

Surtout que le Mexicain se montre toujours autant incisif au bon moment avant de faire le dos rond dans le mauvais temps comme en 2019 quand il a réalisé 8 courses d’affilée hors des points.

Lance Stroll, alias « Merci papa #1 » a vécu une année 2019 moins pire que 2018 chez Williams. Pour autant, il n’a pas marqué les esprits par ses résultats. Surtout qu’à ses côtés, Péres a montré qu’on pouvait marquer des points avec la Racing Point.

Lance va devoir largement hisser son niveau de pilotage et de résultats s’il veut être – enfin – pris au sérieux en F1.

Alfa Romeo Racing – C39

L’écurie Sauber, « rebrandée » Alfa Romeo a été en retrait par rapport aux espérances de Frédéric Vasseur. La faute à une voiture en manque de développement ? Sans doute un peu. Mais aussi à un duo de pilotes déséquilibré.

Giovinazzi a eu du mal à suivre son champion du monde de coéquipier. 43 points à 14, c’est une claque. L’Italien va devoir réagir sous peine de devoir rapidement céder son baquet à l’un des poulains de la filière Ferrari.

#7 – Kimi Räikkönen #99 – Antonio Giovinazzi
Après un début de saison plus que correct, Alfa Romeo et Kimi sont rentrés dans le rang. La faute à un budget développement suffisant, et sans doute à des ressources déjà tournées sur cette année.

Espérons pour Kimi que cette saison qui pourrait être sa dernière soit correcte, et qu’il nous régale encore de ses réactions si franches.

Attention Antonio ! Il y a de jeunes loups qui poussent derrière pour prendre ta place. Il va falloir clairement faire mieux que les 14 points de l’an passé pour espérer continuer d’avoir le soutien de Ferrari.

Surtout si on voit qu’il n’a marqué qu’à 4 reprises contre 9 fois pour Kimi. Une bonne saison de Robert Shwartzman (Russe) avec Prema en F2 et le siège de Giovinazzi pourrait être éjectable.

Haas F1 Team – VF 20

Après une saison 2019 en dessous de tout, Haas espère rebondir en 2020. Comme depuis son entrée en F1, l’écurie américaine achète une grosse partie de sa monoplace chez Ferrari. Mais, comme on l’a vu, ce n’est pas gage de résultats.

L’écurie a reconduit Grosjean et Magnussen qui attendent une monoplace plus constante dans les performances pour pouvoir jouer régulièrement les points. A défaut, Gene Haas pourrait être rapidement lassé.

#8 – Romain Grosjean #20 – Kevin Magnussen
Romain approche de la fin de sa carrière en F1. Si l’an passé il a finalement eu gain de cause sur les développements de la voiture faits par Haas, de façon comptable, il était à la rue par rapport à Magnussen.

Il va devoir retrouver le niveau qu’il a connu, sinon sa grande expérience et sa pointe de vitesse sur un tour ne le sauveront plus. Un bon début de saison le mettrait en confiance. Et Romain marche à la confiance.

Magnussen est de ces pilotes qu’on adore détester. Volontairement rentre-dedans, sur la piste et en dehors, c’est un caractère comme la F1 en manque.

En revanche pour Haas, il s’est révélé un piètre développeur en envoyant l’écurie dans le mur niveau développement de la monoplace. Attention de ne pas lasser non plus Steiner avec ses déclarations ou d’éventuelles frasques en piste.

Rokit Williams Racing – FW43

2020 l’année du rebond pour Williams ? Débarrassée de Robert Kubica (désolé Robert, ton retour nous a fait énormément plaisir, mais les résultats n’ont pas du tout suivis), et réorganisée, Williams pourrait rebondir. A condition que Russel confirme les espoirs mis en lui, et que Latifi, alias « Merci papa #2 », se montre un minimum à la hauteur.

Selon les dirigeants de l’écurie, ils ont corrigé l’énorme souci qu’ils avaient l’an passé qui faisaient qu’ils ne pouvaient exploiter les pneumatiques. Au moins aux essais de Barcelone, ils étaient là en temps et en heure et n’ont pas été totalement à la rue.

#63 – George Russel #6  – Nicholas Latifi
George Russel est le moins vernis des pilotes de sa mini-génération (Albon, Norris, Leclerc) en étant chez Williams. Mais, il fait le taffe et espère une saison moins en fond de grille pour pouvoir se démarquer et qui sait rebondir ailleurs.

En tout cas, il est « corporate » et souriant. Un futur Bottas ? Cette année il devrait viser le dernier point de la 10e place, si sa Williams lui permet.

Difficile de se montrer positif sur Latifi. Bon, il a tout de même terminé 2nd de Formule 2 en 2019, mais loin derrière Nick de Vries le champion, qui n’a pas trouvé de baquet en F1 lui.

On va lui laisser le bénéfice du doute. S’il arrive à faire jeu égal avec Russel après une moitié de saison, nous réviserons notre jugement.

Calendrier 2020

Date Grand Prix Lieu Résumé
15-mars Grand Prix d’Australie Melbourne
22-mars Grand Prix de Bahreïn Sakhir
5-avr. Grand Prix du Viêt Nam Hanoï
19-avr. Grand Prix de Chine Shanghai (repoussé)
3-mai Grand Prix des Pays-Bas Zandvoort
10-mai Grand Prix d’Espagne Barcelone
24-mai Grand Prix de Monaco Monaco
7-juin Grand Prix d’Azerbaïdjan Bakou
14-juin Grand Prix du Canada Montréal
28-juin Grand Prix de France Le Castellet
5-juil. Grand Prix d’Autriche Spielberg
19-juil. Grand Prix de Grande-Bretagne Silverstone
2-août Grand Prix de Hongrie Budapest
30-août Grand Prix de Belgique Spa-Francorchamps
6-sept. Grand Prix d’Italie Monza
20-sept. Grand Prix de Singapour Singapour
27-sept. Grand Prix de Russie Sotchi
11-oct. Grand Prix du Japon Suzuka
25-oct. Grand Prix des États-Unis Austin
1-nov. Grand Prix du Mexique Mexico
15-nov. Grand Prix du Brésil São Paulo
29-nov. Grand Prix d’Abou Dabi Yas Marina

Illustration : Ecuries, sauf 1 & 7 Michaël Dautremont, 23 & 26 Wikimedia

(5 commentaires)

  1. J’espère que l’ouverture de la saison en Australie ne sera pas compromise par le Corona virus.
    Vivement les FP et la Q2 pour voir le niveau de perf des teams.

    1. Merci pour cet article.
      A priori Bottas a changé de PU lors des essais à Barcelone, tout comme Williams concernant le PU Mercedes.

      1. Hm à priori c’était « juste » le MGU-H qui posait pbm et ils avaient annoncé ne pas avoir à changer le PU.
        Mais ils l’ont peut-être fait pour être tranquille vu les kilomètre qu’il avait déjà encaissé.

        Revenons en 2014….les moteurs cramaient en 100 km 😀 enfin…le Renault dans la Red Bull 🙂 et le Honda plus tard quand ils sont arrivés avec McLaren.
        Quels bonds en avant ils font chaque année !
        Et des radiateurs de plus en plus étroits…impressionnant.

        1. Dommage (le mot est faible…) pour ce début de saison, en effet on aurait eu de belles images de ces nouvelles monoplaces si fines !

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