Surprise dans le monde du sport automobile, après 13 années de présence, Rebellion Racing arrête tout. Partenaire de Peugeot pour le retour du Lion dans la Sarthe en 2022, Rebellion oblige Peugeot à reprendre intégralement la main sur le projet WEC hypercar.
Communiqué de RebellionÀ l’issue d’un comité stratégique, REBELLION CORPORATION a décidé de réorienter sa politique d’investissements et cessera toute activité dans le cadre du sport-business à l’issue de la saison actuelle de WEC 2019-2020. Après un cycle complet de 13 années en sport automobile, la notoriété de la marque REBELLION a fortement progressé et a atteint un niveau très satisfaisant. En effet, REBELLION Racing a été l’un des acteurs majeurs de l’endurance depuis la création du championnat FIA en 2012, et l’une des seules équipes privées à avoir contesté la domination de constructeurs officiels. Le team s’est montré victorieux de courses prestigieuses aux Etats-Unis et s’est également attaqué aux dunes du Dakar. REBELLION Racing met fin à ses activités en sport automobile après une dernière participation aux mythiques 24H du Mans en juin prochain. |
Réorientation du projet Peugeot-Rebellion
Pourtant, l’annonce du rapprochement de Rebellion avec Peugeot pour créer une voiture répondant au règlement hypercar semblait montrer que l’enthousiasme de la structure helvète était toujours là. Surtout que cette saison, l’équivalence de technologie et les lests de résultats permettent à Rebellion de jouer la gagne face à Toyota.
Ce désistement a mis Peugeot face à une situation de relative urgence. Certes le retour n’est prévu que dans 2 ans environ mais le projet consiste en 2 années de développement pour au moins 3 années d’exploitation en course.
Heureusement, Peugeot tient à ce retour et a réussi à embarquer son partenaire de toujours, Total. Chacun mettra un peu plus la main au portefeuille pour conserver le budget du programme. Peugeot redevient entièrement maître d’oeuvre. Selon AutoHebdo, certaines parties seront externalisées comme l’aérodynamique confiée à Ligier.
En revanche, le châssis que Rebellion devait prendre en charge sera soit fait en interne, soit le résultat d’un appel d’offre externe. « Nous sommes actuellement dans la phase initiale de construction technique du projet & prenons acte de la décision de Rebellion, qui nous conduit à modifier la config. de notre dispositif opérationnel à l’horizon 2022. Cela ne remet pas en question le programme de Peugeot en WEC ».
Nous poursuivons avec enthousiasme notre engagement @FIAWEC, dans une configuration recentrée avec notre partenaire @TotalRacingFR, pour concevoir une voiture qui fera la fierté de la Marque @Peugeot, en parfaite adéquation avec sa transition énergétique pic.twitter.com/xxOIaCzYRQ
— Peugeot Sport (@peugeotsport) February 13, 2020
Notre avis, par leblogauto.com
Nous sommes mitigés sur cette annonce. L’arrêt du programme de sport auto Rebellion est une mauvaise nouvelle pour l’endurance. Il ne restera que Ginetta (et ByKolles en pointillés) en écurie privée en LMP1. Pour l’endurance, c’est la disparition d’un animateur depuis plus de 10 ans. D’autres privés devraient arriver comme Glickenhaus.
D’un autre côté, voir Peugeot ne pas jeter l’éponge sur cet écueil est une bonne nouvelle. Surtout que Peugeot Sport a les ressources internes pour mener à bien tous les aspects du projet. Visiblement Peugeot se pose encore la question entre hypercar WEC et la formule LMDh qui naîtra du rapprochement entre l’IMSA et le WEC. Comptons sur Peugeot pour étudier à fond les règlements et la balance de performance pour faire le bon choix.
En attendant, Peugeot a vite gommé Rebellion de l’image officielle du projet. A toute fin utile, on rappellera que c’est le concept Peugeot L750R HYbrid Gran Turismo remis au gout du jour avec des « dents de lion ».
Pour ceux qui se poserait la question sur ce que fait Rebellion à part du sport automobile, ils font des montres.
Illustration : Peugeot
Je pose mon véto, c’est non.
Un acteur majeur de l’endurance décide de s’arrêter . c’est leur choix .
Peugeot a décidé de son coté de revenir en endurance, il trouveras d’autres partenaires si besoin !!
Mouai, ca sent un peu l’arret du programme… Ces derniers temps, les engagements sportifs de PSA ont été faits un peu a l’économie et la tendance n’est pas vraiment à l’augmentation des budgets entre les gros invest pr l’electrique, les gamelles commerciales hors Europe, l’intégration d’Opel, le possible rapprochement avec FCA…. le sport n’est surement pas la priorité numero 1.
A mon avis, on aura une annonce dans qqs mois avec l’arret du programme
Pas sûr. Déjà, Monsieur Tavares est un passionné du sport auto (certes historique).
Surtout, le coût d’une saison d’hypercar devrait se situer entre 20 et 40 millions d’euros.
Bien en deçà des 75 millions que mettait Peugeot à l’époque 908.
Ensuite, les arrêts des programmes WRC, WRX et Dakar font qu’il y a du budget 🙂
En ce moment il ne reste que DS en Formule E (moins de 10 millions d’€ surtout allié à Techeetah)
L’hypercar doit mettre bien plus en avant l’hybridation. C’est un positionnement idéal, à « peu » de frais.
Perso j’y crois. Surtout que Peugeot n’est pas contraint par une supercar dans sa gamme et peut donc faire un pur proto, avec des dents de lion…
Comme à la grande époque des 407 km/h (405 pour la com’ autour de la 405) de Gérard Welter et Heuliez.
Vous êtes sur qu’il n’y a pas cette contrainte de modèles civils ?
mais j’adorerais qu’ils reviennent, les 905 m’ont fait rever plus jeunes… et pour moi Peugeot = le mans et/ou rallye, donc ce retour serait tout a fait légitime
J’ai juste peur que compte tenu du contexte (commerce difficile et intégration de FCA si ca se fait), le départ de Rebellion soit un bon pretexte pour se désengager
Rebellion était surtout un allié pour faire baisser le coût tout en maintenant le budget.
Mais si Total met 5 millions de plus (au pif), le budget n’est pas vraiment un souci.
Le truc c’est de ne pas faire que de la figuration…pas trop dans l’ADN de Peugeot Sport.
Il n’y a qu’à voir le Dakar…le programme a été validé uniquement s’il permettait de l’emporter.
Ici, rien n’empêche par exemple de faire faire un châssis à Oreca, l’aéro à Ligier, et de se garder la motorisation (visiblement c’est un souhait de la direction pour pouvoir revendiquer les victoires).
L’avantage, c’est que l’on n’est pas sur un moteur de F1 (qui coûte bien plus cher à concevoir et faire évoluer). L’essentiel du budget sera là, mais l’ACO veut un maximum d’emploi de matériel « sur étagère » et contraint donc assez fortement le règlement.
Moi je veux y croire, rien que parce que 40 millions d’euros, c’est une toute petite goutte d’eau dans le budget publicitaire mondial de Peugeot/PSA et qu’avec Le Mans, la pub est mondiale.
On est d’accord c’est juste un ressenti.
Mais pour rappel, la grosse majorité des derniers engagements de PSA en sport étaient sur des disciplines « a bas couts », où si on investissait un peu plus que les autres, alors la victoire n’etait vraiement pas loin (Dakkar, wtcc avec citroen, rallye cross)… Puis quand les budgets explosent (en partie a cause d’eux, le serpent qui se mord la queue), cassos….
Si le départ de Rebellion était un bon prétexte pour se désengagé, est ce qu’il aurait pris la peine de dire « pas de soucis, on continu quand même »? Je pense que si il s’était vraiment posé la question de la suite, ils auraient pris le temps de la réflexion en laissant planer le doute et en ne communiquant que plus tard. Là on a les deux infos presque en même temps, comme si ils étaient déjà au courant et que Rebellion avait laissé le temps à Peugeot de trouver un partenaire.
Oui mais Rebellion a aussi annoncé son enthousiasme lors de la signature avec Peugeot il y’a quelques mois…on voit le résultat, et côté Peugeot ce qui s’est passé un certain 18 janvier 2012, alors tout est encore possible 😮
Dommage pour Rébellion, @thibaut, plus d’infos sur cette histoire de production limitée de modèles civils ? Est ce que c’est une des raisons du départ ? Ça m’étonnerait que Peugeot y aille seul surtout si la production obligatoire est avérée
L’article du règlement que je vous avais copié collé il y a un moment.
Si j’ai bien compris, il y a une obligation de production pour de l’Hypercar mais pas pour du LMPh.
Selon l’ACO (pour l’instant…) :
Les constructeurs ont 2 options au sein d’un seul et unique règlement :
– Concevoir un prototype ayant les formes d’une Hypercar
– À partir d’une Hypercar de route, développer une voiture de course (un minimum de production de 20 modèles de route sur 2 ans est imposé)
Moteur à combustion
– Pour les prototypes : moteur spécifique ou issu du moteur d’une hypercar de route
– Pour les hypercars de route : issu de la voiture ou issu d’un moteur du même constructeur
En lisant cela, on se dit qu’il faudrait être BIIIIIP! pour ne pas choisir le proto… 🙂
Après, il y a eu une phrase (et un mot) qui a mis un peu le bordel…
Le Mans Hypercar competitors « must enter a homologated car under the name of an automotive brand »….
On devrait bientôt être fixé car pour le moment c’est « may » et pas « must »…le prochain conseil du sport motorisé mondial en mars doit statuer.
Mais, de ce qui se dit, si l’obligation d’avoir une marque sur le capot serait mise en place, le caractère proto resterait….bref, pas de supercar Peugeot en vue.
En plus, l’ACO se réserve le droit d’autoriser des proto sans marque comme ByKolles.
Peugeot planté… à la Peugeot ? ^^