gênantes françaises
A la fin des années 70, Fiat propose une gamme assez large de petites voitures, comme la 126 et la 127, mais le constructeur turinois s’agace de voir que, sur son propre marché, des françaises rustiques comme la 2CV et la 4L rencontrent un vif succès et marchent sur ses plates-bandes. Outre leur prix très compétitif, elles sont polyvalentes et très pratiques à l’usage, avec un grand coffre, 5 portes et une consommation mesurée, ce qui n’était pas superflu en ces temps de chocs pétroliers. La 126 ? Trop petite. La 127 ? Trop chère par rapport aux françaises. Qu’à cela ne tienne, la riposte arrive.
Pour l’anecdote, le studio Italdesign, créé par Giorgetto Giugiaro, travaille à l’époque sur un projet de voiture simple et économique. Italdesign aurait contacté Renault pour lui proposer un modèle apte à renouveler la 4L, mais le constructeur français aurait décliné la proposition. L’idée est alors soumise à Fiat vers 1976, avec un cahier des charges précis : concevoir une voiture simple, peu coûteuse à produire, peu coûteuse à l’entretien et polyvalente.
Une genèse tendue
En février 1978 , les prototypes sont secrètement présentés à un public restreint de clients et revendeurs fidèles, hors présence de la presse. La présentation, tenue dans le parc Novegro et protégée par un cordon de sécurité rigide, pour éviter les regards indiscrets, était destinée à évaluer l’appréciation de la voiture par les utilisateurs. À cette fin, le service commercial FIAT avait distribué un formulaire à choix multiples sur lequel les participants étaient invités à se prononcer sur l’aspect extérieur et intérieur, l’espace et la finition de l’habitacle, la disposition des commandes et d’autres caractéristiques, y compris la dénomination « Rustica« , provisoirement attribuée à la voiture.
La genèse de la Panda ne fut pas un long fleuve tranquille d’ailleurs. Vittorio Ghidella, le nouveau directeur de Fiat à partir de 1979, n’appréciait pas du tout la Panda. Quand à sa mise en production, elle fut perturbée par un conflit syndical. Le gouvernement exigeait un déplacement des lieux de production de la Panda vers le centre et le sud de l’Italie, à Cassino et Sulmona à la place de Turin et Desio. Le différend a duré plusieurs mois, souvent ponctué d’incidents qui ont culminé le 10 novembre 1979 avec la destruction d’une vingtaine de Pandas de présérie, incendiées dans l’usine de Desio. Entre décembre 1979 et janvier 1980, un accord a finalement été conclu qui prévoyait la production de la Panda dans les usines Termini Imerese et Autobianchi de Desio, mettant fin à la chaîne de montage de la Fiat 126.
Fiat vise dans le mille
Quand elle est révélée en février 1980, la Panda étonne. Déjà par son nom, un joli coup marketing qui rompt avec les appellations numériques. Son style anguleux et cubique, typique de l’époque, taillé à la serpe, est original pour une petite voiture. Ce design sans fioritures répond à la fois à la maîtrise des coûts et à l’habitabilité. Les panneaux de carrosserie sont plats et donc moins chers en cas de remplacement. Avec 3,38 mètres de long et des essieux placés aux extrémités, l’encombrement est réduit alors que la voiture offre un espace intérieur suffisant aux passagers et optimise la place disponible. Pas de superflu !
La Panda ne peut cacher néanmoins les impératifs économiques qui ont présidé à sa conception, comme en témoignent les vitres plates, les sièges avec des textiles synthétiques et lavables, le tableau de bord spartiate, les pare-chocs en plastique ceinturant la voiture et la finition basique. Néanmoins, la Panda est astucieuse : sièges amovibles, banquette pliable, grands vides-poches. Mieux encore, en rabattant la banquette et en rabattant totalement les fauteuils avant, la Panda se transformait en chambre à coucher !
Sous le capot, l’économie est aussi de rigueur puisque les premières séries reprennent la mécanique et la transmission des Fiat 126/127, avec les Panda 30 (uniquement pour le marché italien, bicylindre de 652cc), Panda 34 (encore plus low-cost, il n’y a même plus l’essuie-glace arrière et les appuies-tête !) et Panda 45 (4 cylindres 903cc). C’est avec la seconde série, lancée en 1986, que la Panda recevra de nouvelles mécaniques plus modernes, notamment les 750 et 1000 Fire. Entre temps, la Panda aura fait parler d’elle avec la fameuse version 4×4 sortie en 1983, très prisée dans les campagnes pour ses capacités de franchissement et sa robustesse. Elle se différencie par une rehausse de la garde au sol de 5 cm, une largeur de pneus portée à 145 mm (au lieu de 135) et un système de quatre roues motrices développé en collaboration avec la marque autrichienne Steyr-Puch, une firme très liée à Fiat et qui avait produit sous licence des Fiat 500 et 126.
Le succès fut immédiat et la Panda allait être adoptée par des millions de familles, durant sa très longue carrière, jusqu’en 2003. Au total, elle fut produite à 5,5 millions d’exemplaires.
images : pinterest, wikimedia commons
L’intérieur fait très « Tesla » non ?
😉
Et l’extérieur « panneau et vitres plates », vs le pick-up Tesla en projet, aussi.
Ce qui me faisait d’ailleurs dire que ce cyber-truc devrait être économe à produire.
Une Seat Panda Papamobile pour Jean-Paul II, c’est mieux qu’un Tesla CybertrucK.
http://lautomobileancienne.com/wp-content/uploads/2015/07/Seat-Panda-papamobile-1.jpg
Voiture intelligente et bien adaptée à son époque.
Mais… ne la regrettez pas, c’était un mouroir sur roue. J’ai eu un accident en ville côté passager, le siège conducteur a cassé ses rails et a projeté le malheureux conducteur sur le volant !
Panamá, commentaire anachronique.
Comme n’importe quelle voiture de cette période. C’était l’époque qui voulait ça, la sécurité n’était pas la priorité des clients – la finition, la qualité des matériaux et l’infotainment tant vantés de nos jours encore moins – ce qu’ils recherchaient c’était une auto pratique et pas chère. D’ailleurs de nombreuses autos plus anciennes qu’elle étaient encore produites : la 2CV, la 4L, la 104, la R5 – tu sais le fameux « tombeau roulant ». Autre temps, autres mœurs.
Non, PAS comme n’importe quelle voiture de cette époque, les années 80.
La sécurité commençait à être prise en compte, les zones déformables étaient la règle.
Fiat Panda, première année de production : 1980, donc auto conçue dans les années 70. De plus, tu ne peut pas reprocher à une auto basique le manque d’équipements sécuritaires (d’ailleurs les équipements dit sécuritaires étaient à cette époque réservées aux voitures haut de gamme). Concernant les zones deformables, il faudra qu’une tu me cites tes sources car je ne suis pas certains que c’était la règle à cette époque.
Une vraie FIAT dans le bon sens du terme. Voiture vraiment sympa.
Ma première voiture…
Que de souvenirs !
Ma seule seconde voiture car j’étais, à l’époque nous habitions trop loin des transports..
Les enfants l’ont adoré et moi aussi. Sympathique, pratique, économique, je faisais un maximum de réparation, acheté d’occasion à 65000km, revendu à 88000km à un collègue…. elle roulait encore à 110000km.
Ce genre de voiture n’existe plus, hélas, au nom de la sécurité, du confort, des intérieurs moussés, etc….
Jamais eu aucun accident en 48 ans de conduite mais vu pas mal de conneries avec ou sans limitation!!!
Le fait que ce type de voiture n’existe plus dit tout de notre époque. Le pays est mis à feu et à sang pour 2 centimes d’augmentation sur l’essence, mais personne ne veut se contenter de « ça ».
Entre temps on a imposé de plus en plus d’équipements de sécurité et de confort, alors aujourd’hui à acheter une voiture neuve, autant la prendre avec quelques bonnes options. Le constat est assez simple quand on regarde chez Dacia : la Sandero qui se vend le plus est paradoxalement la plus chère. Les versions de base sans clim, personne ne veut en entendre parler parce qu’à 8 000 € on a une Clio d’occasion infiniment mieux équipée et plus confortable et ce même si la Sandero de base est quasiment inusable.
@allegra
Celui qui fait le choix est majeur, vacciné et on ne lui met aucun pistolet sur la tempe. Il le fait par rapport à ses priorités (consommation, sécurité, confort…) dans les limites de son budget. Ensuite il faut assumer, individuellement et collectivement, sans chercher un coupable au gouvernement, chez les constructeurs ou le bon dieu.
2020: je dirai que c’était une bonne auto. j’ai roulé un peu au pro avec une 4×4. j’ai été bluffé. je l’ai posée un jour dans un chemin inaccessible . je me suis débrouillé seul et sans aide pour passer là où un motard aurait réfléchi avant de s’aventurer. C’est passé sans dommage aucun – J’ai fait encore pareil plus tard avec 80 quattro dans la neige un peu plus lourde : là: le camion venu au secours a déroulé du cable.
La Panda actuelle est chouette, très concurrentielle en tarifs, Fiat offre Garantie. Et pour rouler comme on est contraint de rouler à présent, l’auto est magistrale dirai-je. Sur le plan sécurité: Comme avec toutes les autos, il faut bien songer en permanence qu’on ne doit JAMAIS « cartonner » une Grosse Auto. Le truc qui fait réfléchir, c’est qu’il y a un paquet de grosses autos dans les trafics partout. C’est même la course et c’est une erreur pourtant que de préférer les grosses voitures .
Voiture tres intelligente pour son epoque.
Seul regret: il ne reste quasiment plus de Pandas de la premiere annee de production. La corrosion, LE defaut de la voiture, a eu raison de la plupart.
Bah oui Greg pffff
C’est vrai que des R5 et des 104 de 1980 on en voit partout.
Il y a 8 ans d’écart entre les voitures… de plus la fabrication de la Fiat Panda 1 est maintenue jusqu’en septembre 2003 soit 20 ans de plus que R5 et des 104.
Quand tu es journaliste et veut faire un essai retro oui tu en trouves des R5 ou des 104 gros malin.
J’ en connais un qui officie dans un magazine consacré aux anciennes. Il y a 5 ans il a fait un article pour célébrer les 35 ans de la Panda.
Il lui a fallu plus de 3 mois pour en trouver une, il m’ avoué qu’ il n’ a jamais eu autant de difficultés pour un youngtimer de généraliste. Il n’ a trouvé qu’ en Italie. Rien en France, allemagne, autriche, espagne, suisse et pays-bas. Les rares encore immatriculées dans ces pays étaient dans un état déplorable. Et même en Italie il en reste à peine une quarantaine encore immatriculées.
Une sacrée merdouille.
Si on y ajoute une tablette , des grosses roues et des moteurs d aspirateur, on obtient un Tesla Cybertruck . Ma Fire 750 m a laissé de bon souvenir comme première voiture.