Carlos Ghosn is back : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse

Après avoir remercié en anglais, français et en arabe les personnes présentes, Carlos Ghosn a enchaîné en anglais et est revenu sur les pus de 400 jours derniers. Plus de 400 jours depuis sont arrestation fin 2018 à son arrivée au Japon, ses diverses mises en accusation, sa détention en prison, puis son assignation à résidence avant sa rocambolesque évasion.

Point par point, il a tenu à répondre aux accusations de la justice japonaise en fustigeant des points sans fondement selon lui comme sa rémunération indue qui n’aurait ni été encore décidée ni payée. Développant ses arguments, il a décrit un système de justice très dur et qui cherche à tout prix les aveux. Parlant aussi d’acharnement de la part du procureur, Carlos Ghosn a rappelé plusieurs reprises n’avoir rien contre les Japonais avec qui il s’entend très bien, ni contre le pays lui-même.

Pourquoi selon-lui se retrouve-t-il sur le banc des accusés ?

Après avoir réussi à ménager la chèvre et le chou au sein de l’Alliance et l’avoir amené au premier rang mondial automobile, Carlos Ghosn a déploré la situation catastrophique de Nissan, de Mitsubishi, de l’Alliance elle-même et de Renault. Selon lui, tout part de la loi Florange. Cette loi permet aux actionnaires depuis plus de 2 ans de doubler leur droit de vote. Renault a bien tenté comme la loi l’y autorise de bloquer ce droit de vote double, mais l’Etat s’était arrangé pour faire échouer cette tentative en augmentant sa participation dans Renault.

Et pour cause, l’Etat voulait les droits de vote doubles pour lui-même. Or, le partenaire au sein de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi possède grosso-modo autant d’actions de Renault que l’Etat, mais a renoncé à ses droits de vote. Pour les dirigeants japonais de Nissan, la loi Florange a déséquilibré le fragile équilibre de l’Alliance. Dès lors, selon C. Ghosn, il est devenu la cible de la justice japonaise (et du Ministère de l’industrie ?) pour mettre fin à l’Alliance.

Et Carlos Ghosn d’enfoncer le clou en expliquant qu’il avait déjà cédé les rênes de Nissan, qu’il se consacrait au rétablissement de Mitsubishi, et surtout, qu’il négociait en coulisse un rapprochement avec FCA Fiat Chrysler pour donner naissance à un géant à plus de 15 millions de véhicules vendus par an ! Très loin devant VAG ou Toyota.

Désormais, la fusion avec FCA est caduque et l’américano-italien est en train de se marier à PSA Peugeot Citroën. Ghosn a beau jeu de souligner le désastre pour Renault et l’Alliance.

Otage du Japon

Pour justifier sa fuite, « Je pensais que j’allais mourir au Japon, j’ai été l’otage du Japon, j’ai eu l’impression d’être l’otage d’un pays que j’avais servi pendant 17 ans, j’ai redynamisé une entreprise que personne n’avait pu redynamiser » déclare Ghosn.

L’ancien numéro 1 de l’Alliance Renault-Nissan a aussi ironisé sur les frais engagés par Nissan pour enquêter sur les fraudes supposées. Les sommes dépensées par le constructeur japonais dépasseraient les 200 millions d’euros, pour une fraude supposée de quelques dizaines de millions d’euros. L’ironie encore de mise pour parler des capitalisations boursières de Renault ou de Nissan. -34% pour le losange depuis novembre 2018 et le début de l’affaire, -38% pour sa filiale/partenaire Nissan.

Même pour certains dossiers français, c’est l’attaque. Selon lui, il n’aurait pas démissionné de Renault contrairement à ce qui a été dit. En conséquence, il compte bien faire valoir ses droits. Si cela s’avère, cela pourrait coûter cher en indemnités à Renault.

Lors des questions des plus de 150 journalistes présents sur place, Carlos Ghosn a sans doute eu « LA » réponse qui tue. A un journaliste américain qui lui demandait : « Et vous n’avez pas vu venir votre arrestation ? », Carlos Ghosn a répondu du tac au tac : « Et vous, vous avez vu venir Pearl Harbor ? ». Peut-être la seule accroche acerbe de l’ancien patron envers le pays qu’il dit apprécier.

Notre avis, par leblogauto.com

Evidemment, ce n’est qu’une conférence de presse, avec le point de vue d’un seul homme. Ce n’est pas un procès, ce n’est pas « la » vérité. Mais, on peut tout de même souligner le retour au premier plan du bateleur Carlos Ghosn. Loin du Japon, il peut librement s’exprimer et montrer les dents. Cela permet également d’avoir au moins un deuxième point de vue sur l’affaire.

Il n’y a pas que le Japon et le procureur qui en ont pris pour leur grade. En effet, la France, la loi Florange, en pointillé le ministre de l’Économie de l’époque, devenu depuis Président de la France, Emmanuel Macron, et les dirigeants actuels de Renault ont été « rhabillés pour l’hiver ». Ce n’est pas la première fois que la loi Florange et les droits de vote double sont pointés du doigt.

C’est surtout l’obstination du gouvernement d’alors qui a froissé Nissan. Carlos Ghosn voulait fusionner plus avant les deux groupes pour créer plus de synergies. Mais Nissan ne voulait pas être indirectement contrôlé par un état étranger, quitte à faire seppuku. Quant à l’attaque sur l’énorme occasion ratée de fusionner avec FCA, elle éclaire sous un nouveau jour l’épisode de non-fusion qui a suivi.

Chacun peut évidemment avoir sa conviction sur cette affaire, mais, Carlos Ghosn sorti de la cloche médiatique imposée par le Japon relance le tout de manière spectaculaire. Vivement la saison 2 ! (Référence à la rumeur de contrat avec Netflix, ce que C. Ghosn a démenti).

Illustration : Global News (capture d’écran)

(34 commentaires)

    1. Ah, elle passe mal ma blagounette … Enfin en attendant les accusateurs ont tous au moins autant à se reprocher sinon plus !

  1. Mon résumé, c’est :
    – je suis innocent de toute accusation, c’est la justice qui s’acharne
    – d’ailleurs j’ai des preuves, c’est juste que je ne pouvais pas les envoyer depuis le Japon parce que je n’avais plus de forfait, mis maintenant, je peux
    – et pis après moi tout s’est effondré parce je suis le meilleur
    – et si j’avais été là, j’aurais fait mieux que les autres avec Fiat
    – et je ne vois pas le problème avec le fait de me faire offrir le château de Versailles.

    1. C’est effectivement un très bon résumé @benoit9888.
      Là aussi, je ne comprends pas la signification des dislikes, @benoit9888 résume objectivement, il ne prend pas parti dans un sens ou dans un autre.
      Je pense comme @Mike, quand il dit : « et c’est parfaitement résumé » par contre je n’ai pas, peut-être, la même conclusion !

    2. Le chateau de Versailles, ca a été très bien expliqué. La facture montrait bien 0€, de ce qu’il a montré. A savoir qu’il avait payé de son côté 1 million pour restaurer une pièce. C’était donc un geste du chateau.
      Outre ce « détail », il a clairement aussi expliqué pourquoi il ne pouvait montrer ces preuves: la justice japonaise lui avait privé de tout accès à tout document. Tout (ses mails, ses ordinateurs etc) avait été confisqué. En outre, la juste japonaise l’empêchait, par jeux de chantage, de parler à la press librement.

      Regardez simplement la conférence. C’est assez clair et n’est pas si proche de ce que vous racontez.

      1. C’est une conférence de presse. C’est sa version à lui. Honnête ou hypocrite, on ne s’attendait de toute façon pas à ce qu’il confesse une quelconque culpabilité.
        Pour Versailles, j’ai cru comprendre que sa défense était plutôt basée sur « c’est un événement professionnel, c’est donc normal que l’alliance Renault-Nissan bénéficie du prêt d’une salle alors que nous sommes de généreux donateurs ». Il nie donc, à mes yeux, avoir bénéficié de cette salle pour une événement privé, ce qui annule les accusations d’abus de bien social.

  2. « La saison 2 »? Vous êtes sérieux? Vous admirez le Monsieur? 😉
    C’est admirable de parler d’injustice dans un pays qui se classe 143ème des pays les plus corrompus.
    C’est admirable de parler d’injustice alors que le peuple libanais se bat pour combattre les nantis qui ne passent jamais par la case justice.
    C’est admirable de braquer tous les projecteurs sur sur lui alors que Proche et Moyen Orient ont peur d’un dérapage entre l’Iran et les USA. Le Liban étant un de ces maillons faibles qui peut craindre un embrasement.
    C’est admirable d’avoir pousser Nissan à solder ses autos pour donner l’illusion d’être numéro un mondial et avoir privilégier la rentabilité aux investissements …

    Je vous invite à lire ces deux articles, à eux seuls ils résument le ridicule de cet événement :
    https://www.businessinsider.fr/carlos-ghosn-aurait-un-complexe-de-dieu-et-souffrirait-de-la-maladie-du-pdg-selon-un-ancien-pilier-de-lindustrie-automobile/
    https://www.nouvelobs.com/economie/20200108.OBS23217/ce-que-carlos-ghosn-s-est-bien-garde-de-dire.html

    Il est perché … ce monsieur. On n’a rien appris de nouveau. Les japonais ont indiqué que si c’était pour dire cela, il aurait pu le dire au Japon … comme quoi ce sont eux qui ont le regard le plus censé sur cette intervention!

      1. Merci pour cet article qui date de Mars 2019, patdpau. Très pertinent… il y a 1 an, « l’ancien numéro 2 de Renault » était donc déjà capable de qualifier la défense du 08 Janvier 2020? Quel homme!

  3. Ghosn n’a pas changé pour l’avoir écouté : Il est brillant ! J’ai aussi entendu Eric de Riedmatten, journaliste C news qui a connaissance du dossier. Je crois qu’il dit vrai et Il semble effectivement que Carlos Ghosn soit le fusible Japon/France dans cette affaire .
    J’ai toujours écrit, pas juge, pas d’avis. Je commence à discerner la rivalité nationaliste du Japon qui a craint que Renault, appuyé par le GVT français allait croquer Nissan au moment où C G avait pris décision d’aider Mitsubishi alors que Nissan ne margeait plus. Pour le Japon et Nissan , CG était le magnat de l’affaire, maillon à casser. Et avec le temps de la justice nippone , c’était certain – Je pense que CG va venir en France bientôt pour se défendre et régler ses comptes avec la firme au losange qui l’a mis à la retraite. Je ne vois pas de charges contre l’ancien boss Renault peser, Hormis le fait de posséder des faux papiers , on aura du mal à lui trouver des charges d’inculpation. Il semble costaud ce boss.Il parle 4 langues , il est français aussi – il a dit avoir regret de na pas avoir accepté la direction de GM proposée et à double salaire. il était donc à regret ce jour et prouve qu’il était motivé plus par son travail Nissan/Renault que par l’argent réellement par cette décision, qu’il était à regret de ne pas avoir été là pour Chrysler FCA . ouais il est fort.Il m’épate. Là c’est plus le challenge mutation de la voiture thermique/ électrique/ smartphone, c’est carrément de la guerre économique internationale.

    1. Au royaume de la désinformation, les amnésiques sont rois, nous pouvons citer nombres d’histoires malheureuses qui ont entouré le personnage :
      – Le Japon lui a donné carte blanche pour licencier, fermer et délocaliser en faisant de lui un demi-dieu. Alors on peut comprendre que le ressenti négatif soit d’autant plus grand si les faits qui lui sont reprochés s’avéraient véridiques. Sans jugement, nous ne savons pas le degré de son innocence ou de sa culpabilité.
      – Il ne faut pas oublier la période de suicides de 2006-2007 et celle de 2013 à 2017 découlant d’une tyrannie institutionnalisée chez Renault.
      – Que dire de l’affaire des faux espions chinois qui a couté la place de son numéro deux.
      – Que dire de la volonté d’un autre numéro deux qui souhaitait lui succéder et qui a été remercié.

      N’oublions surtout pas qu’il devait prendre sa retraite et qu’il a refusé prétextant qu’il mettrait en place une gouvernance pouvant lui succéder. Est-ce l’appât du gain qui a justifié qu’il joue les prolongations ? Des échecs à la tête de Renault-Nissan il en a aussi à foison.
      Libre à lui de s’enfuir mais de grâce au regard de l’actualité du Liban, le silence devrait être la règle d’or. Il est décalé, décadent, anachronique, quant à sa verve ou à son âme de bateleur … ça ne fait pas de lui un génie mais une caricature risible ! Par respect pour les salariés qui ont construit une aventure avec lui, il mériterait de se taire.

      Soit il a parlé, enfin on va pouvoir passer à autre chose. Il devrait en faire de même, une maison au bord de la mer au Liban et se faire tout petit et oublié … ce sera le secret pour ne pas se faire emprisonner.

      1. « – Que dire de la volonté d’un autre numéro deux qui souhaitait lui succéder et qui a été remerci »
        Dans n’importe quelle entreprise, quand ton nr2 dit publiquement qu’il aimerait bien devenir nr1 chez ton concurrent (GM), tu le vires immédiatement. Sur ce point je ne peux qu’approuver.

      2. « N’oublions surtout pas qu’il devait prendre sa retraite et qu’il a refusé prétextant qu’il mettrait en place une gouvernance pouvant lui succéder. Est-ce l’appât du gain qui a justifié qu’il joue les prolongations ? »
        Il est pourtant clair et assez officiel que celui lui a été offert alors qu’il allait partir. Ce n’est pas lui qui en a fait la demande, à priori.

        Quant à l’actualité au Liban, où est le rapport? C’est un autre domaine, un autre sujet, un autre combat, une autre histoire. Vous êtes en train de dire qu’un homme qui se trouve être immensément riche et Libanais est coupable de fuir dans son pays (ou « l’un de ses pays ») et qu’il doit alors se taire à jamais car il se trouve que ce pays est mal en point? C’est absurde.

        Avez vous la conférence? N’a-t-il d’ailleurs pas dit être prêt à faire ce qui est en son pouvoir pour aider et soutenir le Liban?

      1. Incroyable, il a montré des documents ! Et vous le croyez sur parole avec des scans? Bien crédule vous êtes…

  4. Pauvre France pour une fois on a eu un patron qui a fait un miracle et on le remercie comme une m…e !
    On a lâché un vrai boss en pâture aux Japonais.
    Ni sa seigneurie le president de la République ni son valet Le Maire n’ont levé le petit doigt.
    Résultat Valorisation De Renault et de Nissan en chute libre et une alliance en sommeil.
    Honte a l’ancien ministre de l’économie et que penser de la loi Florange et du vote double ça a précipité la chute on a pris les japonais pour des buses !!!!
    Quel Gâchis !

    1. Sinon la réussite économique évidemment d’importance, je ne comprends pas l’enthousiasme de plusieurs sur les résultats de Ghosn : jamais Renault n’a eu aussi mauvaise image. Jamais Nissan en Europe n’a eu aussi peu de considération d’image. Le Qashqai lui doit probablement ma seule considération d’intelligence Automobile (alors que c’est l’exemple même de la voiture qui me rebute : SUV populaire).

      Nissan ne fonctionnent plus en Europe. Les grandes Renault sont condamnées. Le Scenic a perdu au fil des évolutions de sa substance. L’Espace est mort. La gamme Z de Nissan est nul part. La GTR, ok, …..
      Les pickups Nissan sont moins fiables qu’avant, les taxis du moyen orient sont-ils encore Nissan ? Ou devenus chinois et coréens ?

      L’ambiance chez Renault me dit-on était plutôt mauvaise également (suicides et autres ne sont pas pires inventions).

      Merci de me donner une information produit pour remplir ce verre que je vois à moitié vide.

      Et je n’évoque aucun point litigieux de son comportement dans cette liste.

      Mais il est plus facile de dire vilains japonais. Fallait-il les comprendre lorsqu’on est chef d’entreprise multinationale aussi.

    2. C’est sûr, être un patron qui a redressé une firme excuse de piocher allègrement dans la caisse…

      « Il a tué ma femme, mais il y a 4 ans il a sauvé mon gosse, donc ça va, je le pardonne »…

  5. Je n’ai pas été très surpris par les « révélations »
    En même temps quand on attend rien , on n’est pas déçu. 😉

  6. Je n’ai pas suivi le truc mais qu’en est-il des accusations sur les millions de revenus qu’il n’aurait pas déclarés et sur les millions de dépenses perso qu’il aurait fait passer dans les comptes de l’alliance ?

  7. Enfin, cela nous a permis d’apprendre que ce sont les Japonais qui bloquaient toutes les synergies possibles et les alliances avec FCA.
    Leurs jalousies qu’un constructeur français qui contribue à les sauver et à les redresser et qui potentiellement pouvait légitimement prendre le pouvoir ne passait vraiment pas !
    Les Japonais défendaient énormément le nationaliste de leur entreprise, quitte à se faire un seppuku industriel pour pas qu’un constructeur étranger prend les rênes.
    Ils sont donc totalement responsables de leurs mauvaises situations !
    Carlos Ghosn, même coupable, n’est qu’avant tout un gros fusible.

  8. Voici un article très intéressant qui donne un autre point de vue sur l’affaire.
    L’article est introduit par ce petit texte :

    THE CARLOS GHOSN SHOW
    Our cover story this week is on Carlos Ghosn. The main author of the piece is John Gapper, our new editor-at-large and former chief business commentator at the Financial Times. Two Japanese colleagues co-authored the article.

    The editing process for this story was like a collision of East and West. If I were a total Japan outsider and able to get information on Ghosn in English only, he might come across as a victim of a brutal Japanese judicial system and a hero of human rights.

    The reality is that Nikkei knows Ghosn and Japanese corporate culture better than any other media organization in the world. It was only after discussion upon discussion on this subject in the newsroom that we finally published this article. It’s not a compromise between editors and writers, or East and West. Quite the opposite. We collectively gathered information from various sources and succeeded in painting a full picture of this controversial maverick.

    No two judicial systems in the world are identical, because they reflect each country’s history and values. In my view, despite its unique judicial system and corporate culture, Japan will continue to attract talented foreign corporate managers, because no one can resist the globalization of the economy and cross-border mergers and acquisitions.

    Some will succeed, others will fail. The « old Ghosn » succeeded under the Japanese legal system: He and his legal and accounting advisers knew Japanese laws, regulations — and their loopholes — better than anyone else. We regret that he escaped from having to stand trial in a Japanese court, because that is precisely where he should express his claims openly to the public.

    In any case, to let an accused person easily and illegally escape from the country is a national disgrace to the Japanese authorities. Nissan’s lack of governance toward Ghosn is also regrettable. These subjects require further discussion.

    Et voici l’article : https://asia.nikkei.com/Spotlight/Cover-Story/What-Japan-Inc.-really-thinks-about-Ghosn-Nissan-s-maverick-savior

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