Skoda Motorsport se retire officiellement du WRC-2

C’est l’hécatombe ! Après Citroën, c’est au tour de Skoda de quitter officiellement le WRC (dans la catégorie inférieure), sans pour autant stopper le programme compétition-client de la Fabia R5.

Skoda sort d’une saison 2019 historique, qui a vu la firme tchèque rafler avec la Fabia R5 Evo pas moins de 30 titres, incluant le WRC-2, des championnats régionaux et nationaux. C’est la continuité d’une success story commencée par la Fabia S2000, poursuivie par la Fabia R5 (plus de 1000 victoires !) et la petite dernière, la R5 Evo, lancée au printemps et qui compte déjà 320 commandes. Un joli succès sportif et commercial.

N’ayant en réalité plus grand chose à prouver, Skoda stoppe ainsi son engagement officiel dans le championnat WRC-2, qui fera pâle figure désormais. C’est l’énième domino d’une série de coupes franches entamée par le groupe VAG dans ses programmes sportifs thermiques, à l’instar du WTCR dont Audi vient de se retirer. Tout est misé sur l’électrique, qu’il s’agisse de la FE, des records de la ID.R ou l’ETCR avec Cupra.

Les Fabia R5 vont néanmoins continuer de rouler. Christian Strube, responsable du développement technique ŠKODA AUTO, a souligné: «Nous mettrons encore plus l’accent sur nos clients – et nous soutiendrons les jeunes conducteurs, comme nous l’avons déjà fait avec succès dans le passé. Avec notre ŠKODA FABIA R5 evo rapide et fiable, nous avons la bonne voiture pour concourir à un niveau supérieur sur les pistes de rallye du monde entier et pour faire de la 119e année de notre histoire du sport automobile avec notre grande équipe à nouveau le succès! ”. En effet, si l’implication en WRC est terminée, le soutien dans des programmes nationaux, dont les retombées sont visiblement plus fructueuses, continue. Jan Kopecky sera toujours épaulé par l’usine dans le championnat polonais et Skoda Chine supporte le team chinois DA Motorsport qui engage des Fabia R5 Evo dans le championnat national en plein essor.

Notre avis, par leblogauto.com

Le WRC entre dans une phase de récession, avec le départ consécutif de Citroën et de Skoda. Voilà des débouchés supplémentaires qui se ferment pour certains pilotes. Au-delà des raisons officielles avancées, on sent bien que la formule du WRC n’attire plus les constructeurs, qui privilégient la philosophie plus rentable de la compétition-client. Quand on fait le tour des championnats FIA, beaucoup sont ou ont été en souffrance : WEC, WRX, WRC…Il est légitime de se poser des questions sur la gouvernance en terme de retombées médiatiques, de calendrier, de direction technique et d’orientation vers l’hybridation. On doit aussi faire le constat du tournant progressif que vit le sport automobile, en parallèle des évolutions du marché.

Image : Skoda

(4 commentaires)

  1. Comme souvent avec cet auteur, un bel article et bien écrit, un plaisir à lire. Puissent les autres auteurs de ce blog s’en inspirer;)

  2. Curieux presque de voir Toyota aller totalement à contre-courant (même si je me réjouis de la Yaris GR qui promet !).
    Mais à force d’exploser les budgets constructeurs dans chaque catégorie, je ne suis pas étonné que ça attire de moins en moins. D’autant plus qu’on est arrivé à un stade où comme en F1, LMP1, WRC, il y a deux catégories dans une même catégorie, et où ça devient artificiel de maintenir une fausse bataille.

    Mais difficile d’aller à l’inverse du « toujours mieux », surtout en compétition, on est juste arrivé à un stade où ça devient problématique…

    1. Skoda est arrivé dans le WRC2 avant que VW n’arrive en WRC. Et ils ont fourni une voiture au top niveau du WRC2 (il n’y a qu’à voir le nombre de Skoda dans cette catégorie).
      Ils arrivent à la fin d’un cycle et ils devaient se demander s’ils relançaient un programme ou pas.

      Est-ce que le WRC2 profite à la marque en termes d’image ? Pas certain.
      Mais, perso je pense plutôt que VAG coupe toutes les dépenses pour justifier d’un bénéfice en augmentation…

      1. En terme d’image, WRC ou WRC2, c’est pas terrible en ce moment. Et comme je disais, pour être bien placé, il fallait une auto au budget conséquent, ça ne parle plus trop aux gens. L’image du WRC2 ne peut être dissociée du WRC, on voit l’un grâce à l’autre, un peu comme la F2 ou les LMP2…
        Aujourd’hui le WRC ne rime plus à rien et je trouve qu’on est plus dans la compétition entre ingés qu’entre hommes/machines (ensemble), comme si les pilotes n’avaient plus un rôle déterminant dans la réussite d’une équipe.
        Les catégories inférieures sont plus grisantes.
        À partir de tout ça, je ne suis pas étonné que les constructeurs ne jugent pas nécessaire de poursuivre dans le milieu…. jusqu’à ce qu’ils reviennent ! On connaît la musique !

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