FCA – PSA : les conseils d’administration donnent leur accord

Selon l’AFP, « le conseil d’administration de PSA a accepté mercredi soir le principe d’une alliance avec Fiat-Chrysler (FCA), étape dans la constitution d’un nouveau géant de l’automobile. »

Le CA accorde sa confiance au président du directoire de PSA, Carlos Tavares, pour avancer dans les négociations avec FCA. D’après Reuters, « Le conseil d’administration

de Fiat Chrysler FCHA.MI a donné mercredi son feu vert à la poursuite du projet de rapprochement avec PSA PEUP.PA , a-t-on appris de source au fait des discussions ».

Attention, accord à la poursuite des discussions ne signifie pas que ces-mêmes conseils donneront leur accord au projet final. Mais cela montre la volonté de tout le monde d’avancer, et plutôt vite visiblement.

Selon les sources qui ont rapporté à l’AFP, le futur ensemble disposerait d’un conseil d’administration à 11 membres. 6 pour PSA et 5 pour FCA. On savait déjà que John Elkann pourrait présider le nouvel ensemble tandis que Carlos Tavares en serait le Directeur Général.

Les représentants des organisations syndicales ont été convoqués au Comité de Liaison du groupe par la Direction de PSA jeudi matin 7h50.

Une alliance qui séduit tout le monde pour le moment

Les marchés d’abord, puisque le cours de PSA a progressé de 4,5% à la Bourse de Paris et que celui de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a bondi de plus de 9% à Milan.

Les syndicats ensuite: Force Ouvrière, premier syndicat chez PSA, a souligné une « dynamique industrielle positive » du projet et la CFE-CGC, numéro deux, retient qu’il n’est « pas prévu de fermeture de site en France ».

Le gouvernement français, si réticent il y a quelques mois lorsque FCA a tenté, en vain, de convoler avec Renault, a dit être « particulièrement vigilant » au sujet de l’emploi. Mais l’État, actionnaire à environ 12% de PSA via BpiFrance, estime aussi que les discussions « confirment le mouvement de consolidation mondiale de l’industrie automobile, qui est nécessaire et dans lequel la France veut prendre toute sa place ».

Le vice-ministre italien de l’Economie Antonio Misiani a estimé « vital de préserver les sites » dans son pays. Il a souligné dans le même élan qu’il y avait un « changement de paradigme sur le marché automobile avec le passage à l’électrique », rendant « nécessaires de lourds investissements et des regroupements ».

Ces discussions interviennent quelques mois seulement après l’échec d’un projet de fusion entre Fiat Chrysler et Renault, numéro un français de l’automobile.

Du côté français, on estime que ce projet est différent, avec un « mariage à deux et non pas à trois dont un acteur qui ne voulait pas de l’union », en référence à Nissan, allié de Renault, qui était sceptique.

– Fusion entre égaux ? –

Les modalités du mariage restent encore à définir, même si une source proche du dossier a confirmé à l’AFP les informations du Wall Street Journal: à savoir une fusion entre égaux avec échange d’actions, tout en notant que d’autres options étaient également sur la table.

La question potentiellement épineuse du siège de la future entité n’a pas été tranché, mais l’hypothèse des Pays-Bas est sur la table, selon la même source.

Carlos Tavares deviendrait directeur général de la nouvelle entité, dont le conseil d’administration serait présidé par le patron de Fiat Chrysler (FCA) John Elkann, héritier de la dynastie Agnelli.

La valorisation boursière de l’entité fusionnée est évaluée à environ 50 milliards de dollars (45 milliards d’euros).

Un tel rapprochement ferait entrer la nouvelle entité dans le collège des mastodontes du secteur derrière Volkswagen, l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et Toyota.

PSA a vendu 3,9 millions de véhicules l’an dernier, pour un chiffre d’affaires de 74 milliards d’euros. FCA a écoulé 4,8 millions de véhicules, pour 110 milliards d’euros. Le couple contrôle les marques Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot et Vauxhall.

« Un remarquable rebondissement pour PSA »

A l’heure où le marché automobile mondial est confronté à une conjoncture morose, et à des défis technologiques majeurs liés à l’essor des véhicules électriques, « c’est un remarquable rebondissement pour PSA, qui avait frôlé la mort en 2012 », observe Michael Hewson, analyste du courtier CMC.

Le constructeur n’avait été sauvé de la faillite que par l’entrée à son capital de l’État français et du chinois Dongfeng, au côté de l’autre actionnaire de référence, la famille Peugeot.

Une fusion permettrait à PSA de revenir par la grande porte sur le marché américain grâce aux Jeep et aux pick-up Dodge RAM de son fiancé. Fiat Chrysler de son côté consoliderait ses positions en Europe, où le groupe souffre de n’avoir pas suffisamment renouvelé sa gamme.

burs-pid-lo-cco/aue/tq/cam

Avec AFP

(41 commentaires)

  1. Eh ben. Ca va plus vite qu’on ne le pensait!

    Hâte de voir la suite.

    Sinon petite question. J’y connais rien dans le domaine, mais si PSA à 6 places au conseil d’administration, et que FCA en a 5, ce veut dire que PSA aurait la main sur la future entité? Et les Agnelli dans tout ça? Ils seront actionnaires majoritaires?

    1. C’est à peu près cela concernant le CA. Mais les actionnaires ont aussi leur mot à dire.
      Pour le moment, les transactions et les actionnariats finaux sont en discussion.
      Cela va dépendre des valorisations de chacun des groupes, des trésoreries, etc.
      Ce n’est pas fini 🙂

      1. @ Thibaut Emme
        Concernant la répartition des places au C.A
        On ne lit pas les mêmes informations:
        11 membres: 5 Français 5 Italoaméricains et 1 indépendant.
        Ceci dit ça n’a aucune importance dans quelques années les cartes seront rebattues et l’actionnaire de référence émergera.
        On comprend déjà que les Chinois sortiront, que la famille Peugeot est divisée et que l’état Français n’a pas vocation à rester au capital.

  2. Apparemment pour équilibrer les valorisations de chaque groupe, les actionnaires de PSA se partageront les actions Faurecia dont dispose encore le groupe et les actionnaires de FCA se partageront un dividende de 5,5Mrd€.

  3. A première vue le deal semble bon.FCA n a pas le choix,PSA peu d alternatives crédibles.
    Attendons d en savoir davantage…

  4. Vraie fausse nouvelle, si PSA et FCA communiquaient ce matin sur leur potentielle fusion, c’est que cette étape était déjà, dans les faits, pliée, non ?

  5. Quand je vois l’image d’illustration de l’article ….il y a quelque chose qui me choque !
    deux voitures qui représente le « niveau/emblème » de chaque marque…la jaune dernier cris et une bleue qui à 10 ans
    Et la fusion serai une bonne chose pour PSA ?!
    C’est un peu l’EHPAD qui cherche à se marier ?

    1. Fiat n’est pas en très bon etat, mais ce n’est pas non catastrophique
      Le groupe fait des bénéfices
      Ni pertes ni marges en Europe
      Finalement c’est presque moins pire que Opel

    2. j’ai des doutes sur la viabilité de cette alliance. Cela risque de se terminer comme avec Renault, et avant comme avec les autres alliances qu’a fait FCA. Tout cela ressemble à un chant du cygne, et que FCA panique. Tavares risque de s’en mordre les doigts. En espérant me tromper toutefois, mais avec FCA …

  6. Aujourd’hui jeudi il pourrait y avoir l’officialisation de la fusion(ce qui serait hyper rapide, c’est certain) 😮

  7. Pas rapide du tout. Que ce soit Renault ou PSA … ils n’ont jamais cessé de parlementer avec FCA en off. Puisse cette fusion se faire car l’un comme l’autre (FCA, PSA) … ils en ont besoin.

    1. C est oublier qu aucune plateforme PSA ne peut accueillir ces moteurs … qui de toutes façons ne se vendent pas (cf le niveau de ventes particulièrement bas d alfa avec des modèles portant récents)
      Ça sera donc du 3 et 4 cyl qui feront les ventes

      1. C’est dans le monde qu’il faut vendre……..pas en France….

        Lachez vos moteurs de tronçonneuses……..

    2. Pas sur que le V6 Alfa rentre en position transversale dans la 508 ou la future DS9 + un ensemble boite/transmission qui encaisse toute la puissance sur les roues avant
      On peut fantasmer et songer à une SM du XXI siècle

      1. Mais qui parle de reprendre le V6 Alfa sur une plateforme EMP2 ? Le plus simple serait de récupérer directement la plateforme Sergio, qui ne sert pour le moment qu’à Alfa.

    3. Oui de vrais moteurs pour se prendre une amende européenne inoubliable. Juste pour rigoler les émissions de Co2 la giulia en essence (en oubliant le V6) et en prenant que le 2.0 : on est entre 138g (200ch) et 171g(280ch), la 508 en puretech on est entre 114g(180ch) et 130g(225ch).
      Donc sur des niveaux de puissance relativement comparables entre 20 et 30% plus…
      Quel va être d’après vous la décision de la direction face aux milliards d’amendes qu’imposent le dépassement des émissions ?

  8. C’est officiel! Confirmé certain. Il est annoncé que d’ici 4 ans 80% des synergies seront effectives.
    A mon avis FCA va profiter au max des R&D PSA moteurs/plateforme de ces dernières années pour renouveler la quasi intégralité de ses modeles vieillissants. Enfin!

    Hâte de voir la suite.

    Finalement, même si EXOR sera l’actionnaire le plus fort, les droits de votes seront à égalité entre tous, et il n’y aura donc aucun camp plus fort que l’autre.

    Annoncé également le retrait des participations de PSA dans Faurecia et Fiat dans Magnetti Marelli.

    1. C’est faux : 5 + 5 + 1 = 5 + 6 voila la répartition actionnaire.
      Le onzième penchera du côté, je vous le laisse deviner

  9. Quand on voit la différence de rentabilité des 2 entités non ce n’est pas une fusion entre égaux ! Mais john elkman en tant que principal actionnaire de fca tient à son dividende spécial !

    1. Le marché en envoyant psa en baisse de 10% et fca en hausse de 10% a bien compris qui était le vrai gagnant du deal !

      1. Si les marchés comprenaient toujours tout, il n’y aurait jamais de crise financière parce que Mr Smith, qui gagne 2000$ a acheté une maison qu’il ne peut plus rembourser avec son taux variable et que son prêt est dans un bundle mélangé avec une action d’une boite qui assure le dit prêt et le tout dans le portefeuille de la caisse de retraite d’un instituteur.

  10. je te parle monde aussi
    hormis les pickup et les grosses jeep, tout aura de la plate forme PSA et donc les moteurs qui sont adaptés a ces plate-formes donc des 3 et 4 cyl
    on ne fait pas rentrer un moteur dans un chassis juste en claquant des doigts ou parce que ca serait bien; ne rentre que ce qui est prevu pour rentrer dedans

      1. c est pas une question de reve, faut etre realiste et se tenir aux logiques/possibilités industrielles …. un v6 dans une 508, ca ne rentre pas

  11. Sans être partisan d’une économie étatique, je vois mal l’Etat français délaisser un secteur vital comme l’automobile. Il sera au contrario bien présent pour sauvegarder la part française du capital.
    Ce sont les Agnelli-Elkann qui n’ont pas vocation à rester dans l’industrie automobile, le temps pour y pomper les rentes, et seront à la remorque des plans et décisions PSA

  12. Exactement. L’intérêt de l’État c’est de favoriser la préférence «Nationale». Préserver l’emploi et l’économie française.

    L’intérêt des Agnelli est de faire de l’argent. Ils s’en contrefoutent de qui dirige et comment. Pour preuve c’est Tavares qui prendra les rennes du futur groupe.

  13. Euh ca n’a rien à voir. C’est ridicule de se baser sur les marchés boursiers. Si beaucoup de monde achète des actions FCA oui, c’est justement pour profiter par la suite des dividendes qui vont recevoir en cas de fusion. C’était d’ailleurs la même situation à l’époque quand on parlait de fusion avec Renault. Et ça n’a strictement rien à voir avec une quelconque supériorité point

    1. @ Stabak

      Sans les marchés boursiers on fait comment on nationalise tout comme du temps de la régie Renault?

    2. Non ce n’est pas tout à fait ridicule de se baser sur les marchés boursiers. Il n’a jamais été question de supériorité on parle de finance là. Que le marché est raison ou pas on s’en fout ce n’est pas le sujet par contre ce que ça reflète c’est un arbitrage du marché en faveur de FCA : c’est très simple la variation du jour montre que le marché considère que l’opération est plus favorable aux actionnaires de FCA qu’à ceux de PSA.

  14. Mais pourquoi ? Si ils font désormais parti du même groupe, il est normal que les recherches des uns servent aux autres. Pour PSA c’est même plutôt pratique parce qu’en partageant les plateformes, ils les amortissent d’autant plus vite. Reste à voir si à l’avenir ils pourront toujours concevoir eux-même moteurs et plateformes.

    Il est clair qu’en l’état, FCA n’a pas grand chose à amener à PSA niveau technique, en revanche eux sont bien implantés sur certains marchés où PSA est absent ou en difficulté. Il n’y a qu’en Chine où là c’est statut-quo pour les deux.

    1. C’est méconnaître ce qui veut dire les nouvelles plates-formes. Elles intègrent la motorisation soit pour l’hybride, l’electrique ou encore le thermique à norme CO2 2020 et de ce fait elles ne pourront que être de PSA.
      La fusion est apparament 50-50 car le pilote â bord sara un seul, Tavares qui aura la responsabilité operative world-wide

  15. Je comprend pas le rapport?

    De plus même sans marchés boursiers,la nationalisation n’est pas systématique. Faut pas tout confondre.
    Plein de marques ne sont pas en bourse, et pourtant leur capital n’est pas nationalisé.

    Ce que j’ai expliqué, c’est que les variations boursières d’aujourd’hui de FCA et PSA ne sont en aucun cas représentatives de la prise de pouvoir de l’un ou de l’autre. Référence au message de Pcur.

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