Selon des sources internes interrogées par Reuters, parmi les pistes étudiées pour relancer la performance en berne de Nissan, il y aurait l’arrêt de la politique expansionniste à marche forcée de Carlos Ghosn. Cette politique passerait par l’arrêt de la marque Datsun, mais aussi la fermeture de plusieurs usines – les moins rentables – dans le monde.
Ainsi, le plan « rétablissement de la performance » couperait dans le vif pour mieux repartir. Certains véhicules pourraient également en faire les frais. Là aussi parmi les moins rentables, ils participent au volume total des ventes, mais pas à la profitabilité de la marque. En clair, chez Nissan, on préfère la marge à la poursuite de la place de numéro un mondial avec les partenaires de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
La marque historique Datsun a été relancée pour produire sur les marchés émergents des petits véhicules à bas coût. Sauf que les véhicules sont peu, ou pas rentables, et que les lignes de production locale non plus. Pour autant, toujours selon ces sources, aucun départ sec d’un marché n’est à l’ordre du jour.
« La pourriture est profonde »
Aux USA, Nissan s’est acheté des parts de marché en bradant ses véhicules et en les vendant à des loueurs. Une stratégie payante en termes de PdM, mais totalement mauvaise pour ce qui est de la comptabilité. D’aucuns affirment également que cela mine l’image de marque de Nissan. Des véhicules relookés doivent rétablir cette image de marque. Toutefois, Rome ne s’est pas faite en un jour et cela prendra du temps.
« Nous essayons de nettoyer ce qu’il y a eu par le passé » dit l’une de ces sources à Reuters. « Nous devons identifier et planifier une reprise, mais la pourriture est profonde » ajoute-t-elle.
Un grand plan de relance doit être dévoilé avant la fin de l’année 2019. C’est l’une des missions de Jun Seki, l’un des nouveaux bras droits de Makoto Uchida, nouveau patron de Nissan. Le plan doit intervenir début 2020.
Entre 10 et 14 000 suppressions d’emplois dans le monde
Pour rappel, Nissan a déjà annoncé cet été la suppression de 12 500 emplois dans le monde, et que 14 usines seraient concernées. Plutôt que de vouloir chercher l’expansion à tout crin, Nissan vise désormais à se renforcer sur des marchés clefs comme les USA ou la Chine. Plutôt que de « donner » ses véhicules, Nissan préfère désormais en vendre moins, mais les vendre avec profit.
La « malédiction » du numéro 1 automobile mondial a encore frappé (*), et cette fois-ci l’ex-numéro 1 (l’Alliance) préfère faire table rase du passé et diminuer la gamme et les charges à la hussarde.
Quant à Datsun, elle va donc faire les frais de ce changement de vision stratégique. Il faut dire que relancée en tant que marque low cost, c’était une insulte faite au passé et à l’image de cette marque. Certains l’imaginent revenant comme « sous-marque » des coupés sportifs, mais ces derniers n’ont pas la cote, même aux USA.
Datsun est souvent présente en concurrence avec Nissan et après un effet positif lors du lancement, les deux marques se disputent les clients au lieu d’aller prendre des parts de marché aux concurrents externe au groupe.
Avec Reuters
(*) la malédiction veut que le groupe (ou l’Alliance) automobile qui devient numéro un mondial subisse un grave « trou d’air » rapidement ensuite. Pour Toyota ce sera le tsunami de 2011 et ses conséquences en termes de production, pour VW l’éclatement du dieselgate. Pour Renaul-Nissan-Mitsubishi, l’affaire Carlos Ghosn et désormais la fin de sa politique expansionniste.
Concernant la malédiction, on pourrait aussi citer GM et la crise de 2008/9 qui a envoyé GM direct dans le chapitre 11.
Yes, je savais que j’en oubliais un mais cela ne me revenait plus tellement il y a eu d’épisodes de la « Malédiction du neumbeurre ouane ! » 😀
Je ne vois pas le rapport avec Ghosn…
Le fait de vouloir s’implanter sur les marchés dits « émergents » est une ambition commune à toutes les marques, avec ou sans Ghosn il y aurait eut une telle tentative.
Non, le problème, c’est Vincent Cobee, passé chez PSA : c’est le petit génie qui a démoli l’image de la Micra avec la désastreuse génération précédente (pas sexy, typée low-cost), qui a eut l’idée toute aussi géniale de sortir Datsun du formol pour déboucher sur les marchés émergents, une Dacia bis, avec la dernière Micra comme base technique.
Si l’idée de faire une marque low-cost est pluôt été bien accueillie côté japonais, je choix du nom, historique pour Nissan et quasi-sacré, a été vu comme une insulte.
Le fait que :
1)Datsun ait été un échec
2)Cobee ait quitté le navir
Rendent la disparition de Datsun inéductable
aussi parce que pas de diesel, et uniquement avec un 3 cylindres asthmatique en atmo, et « comportement étrange » en version à compresseur…
Dans ces marchés-là, on ne vend que des atmos et pas de diesel, rien d’anormal par contre 🙂
ailleurs oui, au Japon oui, mais pas pour le marché européen à cette époque…
fallait bien que greg dégaine sur PSA groupe..
toujours une cartouche en stock le garçon..
Faut pas taper sur ghosn sinon il apparaît. Mais le propos n’est pas faux.
Il se trouve que à l’inverse de Ghosn, Vincent Cobee lui je le connais, je l’ai déjà rencontré lors d’une présentation sur le « succès » du lancement de Datsun et d’un road-trip organisé par un passionné.
En quoi je « dégaîne » sur PSA groupe? Parce que je reste factuel et que j’indique que le gusse est parti chez PSA?
Faut arrêter la parano mon petit lapin. C’est grave à ce niveau-là.
Celui qui a le plus gros problème actuellement n’est pas celui que l’on croit, surtout quand on est tributaire à plus de 85% d’un seul continent. Si Cobee peut résoudre ce problème … !
Ben il doit développer Citroën à l’international dont l’Inde … base arrière de la génération précédente de la Micra et de Datsun.
Les dirigeants des marques automobiles n’apprennent rien de leurs aînés…?
Déjà dans les années 80/90 Peugeot a bu le bouillon à cause du Sieur Calvet qui prétendait vendre autant de voitures que VW (3 000 000 à l’époque).
Seulement il n’a jamais précisé comment il allait les fabriquer, et encore moins les vendre. Cela a donné une 309 immonde, à la qualité et à la fiabilité catastrophiques. Des concessions aux parcs remplis de voitures imposées qu’ils ont du brader à la fin des millésimes, etc…
Inutile de dire qu’ils n’ont jamais atteint ledit record.
Mais l’image du constructeur en pâtit encore aujourd’hui.