Le futur directeur général de Renault, pas nécessairement Français (Senard)

C’est au cours d’une entrevue sur la radio publique « France Inter » que M Senard a fait cette déclaration. « Ce n’est pas une absolue nécessité ». La recherche de la future (ou du futur) dirigeant de Renault est toujours en cours. Pour l’intérim, le poste de DG est occupé par la Directrice Financière de Renault, Clotilde Delbos.

« Très honnêtement, aujourd’hui je n’en sais rien. Tout est ouvert. Il n’y a aucune espèce de restriction par rapport à la nationalité de la personne » déclare le Président Senard tout en ajoutant qu’il avait déjà en tête « quelques noms de candidats possibles ».

Pour rappel, le départ de Thierry Bolloré, en poste depuis un an et demi, a été acté le 10 octobre 2019 lors d’une réunion exceptionnelle du Conseil d’Administration de Renault. Proche de Carlos Ghosn, Thierry Bolloré était vu comme une trace de ce passé récent par le partenaire Nissan. Il est aussi reproché, selon des sources internes, un manque de performance, mais également de management du personnel.

Officiellement, ce départ doit permettre de donner un nouveau souffle à l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Outre Carlos Ghosn poursuivi par la justice japonaise et démis de fait de ses fonctions, Hiroto Saikawa a démissioné et Thierry Bolloré a été démissionné. Aussi, du côté de Nissan, Makoto Uchida a été nommé. Désormais, il reste à connaître celui qui prendra les rênes de Renault.

Une dirigeante ou un dirigeant étranger pour Renault, c’est déjà arrivé avec Carlos Tavares, Portugais même s’il a fait ses études en France et est dans le pays depuis ses 17 ans. De son côté, Carlos Ghosn, Libano-Brésilien avait demandé la nationalité Française avant de prendre les commandes du groupe pour éviter toute polémique.

Déclarations de Jean-Dominique Senard sur France Inter

« L’affaire Ghosn pour nous c’est le passé. L’entreprise a besoin d’autre chose (…). Les équipes n’en peuvent plus, elles veulent regarder devant », a encore affirmé M. Senard sur France Inter, assurant que la relance du partenariat industriel avec Nissan était désormais la priorité.

« Les dirigeants de nos groupes doivent faire en sorte que les équipes maintenant vraiment, avec la meilleure volonté du monde, travaillent ensemble », a-t-il dit, alors que la relation entre le management des deux constructeurs souffre de tensions anciennes.

« J’ai découvert une alliance en beaucoup plus mauvais état que je l’avais imaginé et cela se répare lentement », a poursuivi M. Senard.

Interrogé sur un possible abaissement de la participation de 43% de Renault dans Nissan, le dirigeant n’a rien écarté. « Il ne faut jamais exclure quoi que ce soit » mais « le sujet n’est pas là aujourd’hui », a-t-il estimé.

De la même façon, il a constaté que le mariage avorté au printemps avec le constructeur italo-américain Fiat Chrysler n’était « aujourd’hui pas sur la table ».

Une éventuelle renaissance de ce projet défendu par M. Senard n’est pourtant pas exclue à l’avenir. « J’ai toujours dit qu’il ne faut jamais dire jamais mais il faut que les circonstances soient là pour que tout le monde se sente à l’aise avec une éventualité de cette nature », a estimé le président de Renault.

aro/pn/nth AFP

Avec AFP, Illustration : T. Emme/Leblogauto.com

(12 commentaires)

  1. Alors j’ai regardé toute l’interview de Léa Salamé … Il change de l’autre! Il a mis « l’humain » au centre de son discours, les équipes et le potentiel du groupe. Mention spéciale à Tanguy Pastureau dans sa chronique sur Renaulet et Anne Hidalgo. Je suis pas sûr que Carlos Ghosn se serait fendu autant, y serai même pas venu. Après des années de paranoïa face aux médias qui avait vu l’arrestation de journaliste ayant révélés la Twingo 2. Renault va-t-il enfin revenir vers une communication sympathique et ouverte? Wait and see.

  2. Ne pas s’arrêter à la nationalité lorsqu’on est typé multinationale semble pertinent et devrait rassurer aussi les clients étrangers. Quoique Senard présente bien sûr le plan international.

    L’exemple de Citroën qui semble vouloir imposer une femme est plus problématique, non pas qu’une femme ne puisse diriger cette entreprise, mais par le choix du sexe comme argument majeur.

  3. Tavarès il n’est pas Français (il a fait ses études en France) donc ce ne serait pas une première chez Renault, puis comme vous le dite Ghosn a eu la nationalité Française via une naturalisation.
    Au passage il y a quand même peu de groupes ou constructeurs automobiles qui sont dirigés par des « étrangers »

    1. Tout à fait, j’avais totalement zappé que Carlos Tavares n’avait pas la nationalité Française. Merci du signalement 😉

    2. Sauf que là c’est Jean-Dominique Senard qui a le dernier mot, c’est lui le boss (il l’a démontré en poussant vers la sortie deux capitaines de Carlos). Renault s’est déjà retrouvé sans DG avec Carlos 1 après le départ de Carlos 2 par exemple. Alors s’ils veulent trouver la perle rare c’est qu’à moyen terme Jean-Dominique Senard après avoir « consolidé » l’Alliance, partira et à ce moment se posera la question de savoir si ce sera le DG de Renault ou celui de Nissan qui prendra les rênes. A quoi bon au sinon.

    3. @polo.
      FCA, Mike Manley, anglais (même si le vrai PDG est John Elkann). Mercedes-Benz, Ola Kallenius, suédois. Ferrari, Louis Camilieri, maltais (idem FCA). On pourra ajouter PSA bien sûr, mais aussi Bugatti et je dois en oublier. Dans le passé, il a eu aussi des constructeurs dont le patron était étranger, le plus emblématique étant VAG avec Ferdinand Piëch, autrichien.

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