Suite à la décision du groupe Volkswagen de suspendre ses investissements en Turquie, les pays des Balkans rivalisent entre eux en vue d’accueillir un nouveau site d’une capacité de 1,3 milliard d’euros (1,4 milliard de dollars).
Alors que la Turquie ne semble plus avoir les faveurs de Volkswagen pour le choix d’implantation de sa nouvelle usine, la Bulgarie, la Roumanie et la Serbie espèrent que VW prenne en compte à sa short list précédente – laquelle incluait les pays des Balkans et l’Afrique du Nord – pour déterminer quel sera l’ »heureux gagnant » .
Il faut dire que l’enjeu est de taille : l’investissement serait l’un des plus importants réalisés par un constructeur dans l’un de ces trois pays. Lesquels luttent depuis longtemps pour tenter d’endiguer la corruption et améliorer leurs infrastructures.
VW reporte sa décision finale sur une implantation en Turquie
VW s’était arrêté sur le choix de la ville de Manisa, située à 40 km au nord-est d’Izmir, sur la côte ouest de la Turquie, pour y implanter une usine dont la production devait débuter en 2022.
Mais mardi dernier, le constructeur a déclaré qu’il avait reporté la décision finale sur le choix du site de Turquie. Une annonce qui fait suite aux vives critiques internationales contre l’opération militaire turque en Syrie, Volkswagen s’inquiétant notamment d’un mauvais impact sur son image de marque en cas d’une annonce allant dans le sens d’une construction d’un nouveau site en Turquie.
La Bulgarie fait les yeux doux à Volkswagen
Le gouvernement bulgare s’est dit prêt à augmenter son offre et à doubler les subventions disponibles pour VW, qui devaient passer de 135 millions d’euros à 260 millions d’euros, a déclaré Rosen Plevneliev, membre du conseil d’administration du groupe non gouvernemental Bulgarian Automotive Cluster.
« La Bulgarie a préparé une proposition merveilleuse, qui offre tout ce qui est possible en vertu de la législation de l’Union européenne », a déclaré mercredi à la radio publique bulgare BNR Plevneliev, par ailleurs ancien président de la République de Bulgarie.
Il a parallèlement ajouté que son pays était prêt à élargir sa coopération avec Volkswagen dans différents domaines, indiquant en parallèle que la Bulgarie devait construire une infrastructure pour les voitures électriques.
« Nous avons également des idées sur la manière de soutenir le constructeur en développant de nouvelles infrastructures et en mettant en place des mesures éducatives », a déclaré Plevneliev.
Le directeur de l’agence InvestBulgaria , Stamen Yanev, a déclaré pour sa part : « nous avons répondu à toutes les exigences de l’investisseur et nous avons offert plus que cela. Nous restons un facteur de stabilité dans la région, en tant que partenaire fidèle et nous attendons la décision finale ».
La Roumanie a entamé des discussions avec VW
Suite à la mise en suspens de la décision de Volkswagen, la Roumanie a déclaré qu’elle avait entamé de nouvelles discussions en vue de faire pression en faveur de l’investissement.
« Nous avons entamé de nouvelles discussions avec le groupe Volkswagen », a ainsi déclaré mercredi le ministre du Commerce, Stefan Radu Oprea, cité par le quotidien roumain Ziarul Financiar.
Le pays est loin d’être novice dans la matière, puisqu’elle abrite le constructeur Dacia et qu’une usine Ford Motor y est implanté. Autre avantage majeur : traversé par le Danube, la Roumanie détient un accès à la Mer Noire.
La Serbie se porte également candidate
Un investissement de VW « aiderait à stabiliser toute la région » et serait bénéfique pour VW, car la région dispose toujours d’une main-d’œuvre qualifiée pour l’industrie, a déclaré quant à lui Marko Cadez, président de la Chambre de commerce de Serbie alors que le pays s’est porté candidat.
La Serbie étant hors de l’UE, contrairement à la Bulgarie et à la Roumanie, ses salariés n’ont pas accès aux emplois des pays membres. Mais leur niveau de rémunérations pourrait être un précieux avantage pour le constructeur. Précisons que le salaire moyen en Serbie est de 378.56 €.
Usine Fiat Serbie : un des sites automobiles les plus modernes
Le groupe Fiat dispose d’une usine dans le pays, à Kragujevac . À l’origine, le site était la propriété du groupe étatique Zastava Automobili, le fleuron de l’industrie automobile dans l’ex- Yougoslavie. À la suite de son acquisition par Fiat en 2010 et après des investissements très importants pour la reconstruction complète des ateliers de production, l’usine de Kragujevac est une des plus modernes actuellement au monde.
Le site est composé de 51 bâtiments couvrant une surface de plus d’un million de mètres carrés, dont 350 000 couverts. L’usine a créé 2 400 emplois directs et 10 000 emplois indirects dont plus de 1.000 auprès des sous-traitants.
Le site est dimensionné pour la production de plusieurs modèles sur des plates-formes différentes. La grande majorité des véhicules fabriqués est destinée à être exportée sur les marchés d’Europe via voie ferrée et d’Amérique à partir du port de Bar au Monténégro.
Une nouvelle usine pour VW Passat et Skoda Superb
La nouvelle usine de VW devrait construire les VW Passat et Skoda Superb de prochaine génération avec une capacité de production annuelle maximale de 300 000 véhicules, précise un document interne au groupe.
Le nouveau site devrait alléger les contraintes de capacité des usines tchèques de Skoda et permettra à l’usine VW d’Emmen, en Allemagne, de passer de la production de Passat aux voitures électriques.
L’avis de Leblogauto.com
Le revirement de stratégie de Volkswagen quant au choix d’implantation de sa nouvelle suisne pourrait bien être une véritable aubaine pour la Roumanie, la Serbie ou la Bulgarie, compte-tenu des investissements majeurs en jeu et des conséquences – très positives – sur l’emploi. Mais la Turquie n’a très certainement pas dit son dernier mot …. et le pays est tout de même stratégiquement situé entre Europe et Asie, permettant ainsi d’approvisionner les deux marchés.
Le coût de la main d’oeuvre et l’aspect logistique seront l’un des critères principaux qui devraient rentrer en ligne de compte. Sans compter sur l’aspect géopolitique.
Sources : Reuters, Bloomberg, Automotive News
Le dumping social est en marche, à celui qui fournira le plus de finances, de réductions d’impôts et de main d’oeuvre sous-payée et corvéable à volonté.
C’est justement courageux de choisir de produire en Europe plutôt qu’en Chine
aucun rapport avec la chine. la on parle de turquie ou serbie ou en EU, la bulgarie ou la roumanie. nothing do to with china. merki !
Trop d’incertitudes en ce moment avec la Chine.
Et d’un point de vue de la logistique mieux vaut produire dans les zones où le véhicule est commercialisé.
Surpris de ne pas voir une nouvelle usine en République tchèque, ou un agrandissement des surfaces actuelles
http://dominiquegambier.fr/wp-content/uploads/2018/04/graphique-cout-horaire-1.jpg
parce que 2x moins cher par rapport à la Tchéquie
ensuite, pas de Chine pour le moment, puisque taxe d’importation de 10%, rendant la production locale plus compétitive (avec les pays européens à bas coût, voire Turquie et Maroc qui bénéficient des accords commerciaux avec l’UE sur certains domaines dont l’automobile)
et comme si l’Europe (Turquie comprise) n’était pas en surcapacité…
Il y a comme une incohérence dans la logique VW, disposer de capacités supplémentaires n’a aucun sens, les électriques n’ouvrent pas de nouveaux marchés mais vont venir se substituer aux thermiques…
Je pense plutôt que VW délocalise discrètement sur un plan à long terme, ne cachant pas une perte théorique de 3000€ par ID vendue…
Une fois la Passat devenue ID 6 ou 7 bye bye Emden..
Ou alors VW convertie les sites Allemands en site de production de ID-X. En attendant que la sauce prenne, VW bascule la production des autos « traditionnelles » vers d’autres pays.
dans ce cas là, un seul site suffit pour assembler ces différentes ID, comme lorsque les constructeurs confient leur production marginale à Magna ou Bertone. Un seul site de VW, très polyvalent (même si ça doit se payer sur le plan de productivité), en attendant que les ventes des VE prennent de l’ampleur, un site qui servira de laboratoire, de retour d’expérience…
Ils peuvent la mettre à la jonction des 3 frontières (enfin juste à côté du Danube quoi), comme ça pas de jaloux :p
ou alors on fait comme PSA : on assemble des véhicules de motorisations différentes sur les mêmes lignes, on perd moins d’argent, et l’usine donc la production, est plus souple…
Mais comme on s’appelle VW on veut de nouveau, comme en 2008, étouffer le marché ?
« Mais comme on s’appelle VW on veut de nouveau, comme en 2008, étouffer le marché ? »
N’importe quoi….Ceux qui ont le plus profité de la crise pour augmenter leurs ventes, c’est PSA, Fiat et Renault. Et dans une moindre mesure Toyota.
C’est pas parce que Marchionne a dit une chose qu’elle était forcément vraie.
Maintenant, VW a décidé d’utiliser deux usines pour sa gamme VE :
-Zwickau, qui produisait avant la Golf, ainsi que lzq carosseries de l’Urus et la Bentayga. La Golf part pour Wolfsburg, les carosseries seront faites en Angleterre et en Italie. Zwickau passe à 100ù à l’électrique, et produira l’ID3.
-Emden, lieu de production des Passat, et qui sera également converti à l’électrique à 100%.
Si tu veux produire une vraie gamme, un seul site industriel ne suffit pas.
Comment faisait Magna pour assembler divers véhicules de différents constructeurs, genre des i3 pour BMW ou des RCZ pour PSA???
avec des usines monoflux, PSA est capable de produire des petites voitures et des plus grandes, des 2008 à côté des C4 et DS7. VW ne serait il pas capable de produire 2 types de véhicules sur un même site de production (avec une ou deux lignes de production)?
les usines de VW, comme beaucoup d’autres, c’est prévu pour de la grosse production, Golf et Passat sont des grosses production, 200000, 300000 unités par an. Ce serait extraordinaire, révolutionnaire si jamais VW parvient très rapidement à vendre 500000 voitures électriques par an, justifiant ainsi 2 sites ou davantage pour la production des VE…
bref, pour commencer, 100000 par an, 150000 par an, ça peut être sans problème assemblé par un seul site, voire même en monoflux. Et lorsque les ventes s’approcheront de la limite de la 1ere usine, il sera toujours temps de transformer un autre site (ou d’installer une deuxième ligne d’assemblage dans la première usine)
Pourvu qu’on ait toujours assez de pauvres pour construire nos voitures !
Bientôt, on pourra acheter directement les voitures chinoises !
Ca va être bien 😉
On pourrait la mettre dans le 93…..
Nickel pour le chomage
aulnay 93.. on remplace une usine de production par un centre logistique de la Stef…
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/aulnay-carrefour-redonne-vie-aux-anciens-terrains-psa-09-04-2018-7655490.php