Autosport disparaît des kiosques

Longtemps incontournable des informations en tout genre, la presse (alias le print) connaît une lente agonie face aux coups de boutoir du numérique (lui-même en pleine refonte, mais c’est un autre sujet). De nombreux titres disparaissent ou changent de main en tentant de repenser leur formule pour survivre.

Autosport, hebdomadaire fondé par Gregor J. Grant, a été très couru des fans de sport motorisé en tout genre. Couvrant l’actualité mondiale mais surtout britannique et locale du sport auto, le magazine allait de l’essai en longueur à la rétrospective historique en passant par tout ce qui touchait aux pilotes du Royaume Uni.

Le site Autosport.com a été lancé très tôt, en 1997. Plus récemment, le titre a lancé des éditions locales en Asie, au Moyen-Orient ou même en France. Racheté en 2016 par Motorsport Network, Autosport confirme donc sa disparition en print pour se recentrer sur le numérique. Toutefois, la direction indique regarder les options pour repenser sa version papier.

Après la concentration, la disparition

A l’heure des réseaux sociaux sur lesquels les constructeurs communiquent directement, de l’hyper-médiatisation de tout un tas de sport automobile que les fans peuvent suivre en direct via différents canaux sur le web, de l’information consommable/jetable, les magazines papiers se cherchent tous un avenir avec « LE » bon angle d’attaque pour conserver leur petit matelas de fidèles.

Autosport tire à un peu plus de 15 000 exemplaires par semaine dont un peu plus de 10 000 abonnés selon les chiffres moyens de 2018 (source ABC Data). Longtemps terre de prédilection du print du sport motorisé, le Royaume Uni se dépeuple. On pourra citer F1 Racing (même propriétaire) qui tire encore à 27 000 exemplaires chaque mois, ou MotorSport à un peu moins de 30 000.

Il y a quelques années, certains groupes ont décidé de racheter « tout ce qui passait » et de concentrer différents titres dans de gros conglomérats médiatiques. Désormais, la digestion est difficile. L’heure semble plus à l’élimination et aux coupes budgétaires. L’automobile et le sport automobile ne font pas exception.

(22 commentaires)

  1. Donc tout ça c’est la faute à LBA !
    Aller, par solidarité avec la presse écrite (c’est mieux que print, non?) je ne vous lis plus ??

  2. Reworld Média a racheté Mondadori France avec comme effet immédiat le départ de nombreux journalistes et des grands noms de magazines autos sont dans le flou artistique. 3 grands journaux autos sont menacés.

    1. Début octobre 2019, le groupe se retrouve face à une situation inédite1? sur 330 journalistes en CDI, 194 démissionnent dans le cadre de leur clause de cession, un dispositif qui permet à un journaliste salarié en CDI de quitter son emploi en l’échange d’indemnités légales lorsqu’un changement d’actionnaire survient au sein de la direction du groupe pour lequel il travaille

  3. La presse écrite a un avantage sur les sites internets dédiés : son sérieux et ses investigations vérifiées et son discours dépassionné. Ils font un travail de fond. Mais l’hypermediatisation des sites internets fait que l’immédiateté prévaut sur tout le reste. La palme de l’immédiateté non vérifiée revient aux Youtubeurs testeurs … c’est le fond du fond. Les grands titres ne peuvent pas être aussi réactifs que le net … qui par exemple a divulgué les images inédites de l’Afla Roméo Tonale de Série. Le temps que ces images arrivent en kiosque … il se passera deux semaines.

  4. @pat d pau. Oui mais 3 grands magazines auto vont en souffrir dont un qui à mon sens était le plus complet dans ses informations et le plus sérieux dans ses analyses et essais. Me coltiner les youtubeurs à cerveaux de moineau en guise de test auto … ou les scoops « Instagram » … triste monde. Et les magazines sommés de se convertir au numérique pour « garder » le titre du papier évocateur pour les lecteurs. Internet ne fait que relayer l’information sans l’analyser … toutes ces disparitions en kiosque ça me navre d’autant plus que je compare tout (internet et presse écrite). D’autant plus que les groupes autos ont moins de scrupules à raconter des conneries sur internet (sur leurs ventes trafiquées, leurs commandes illusoires ou leur futur électrique, leurs plans produits qui ne voient jamais le jour, les milliards virtuels qui dépensent en R&D) très vite relayées par nombre de sites internet qui ne vérifient rien. Le culte du buzz et du très vite oublié. On va perdre en qualité d’information!

  5. Motorsport a racheté pas mal de choses pour les solder. L’année dernière, Motors Tv qui disparait, uniquement diffusé sur internet.
    Aujourd’hui, le magazine …

  6. Ça fait un peu froid dans le dos, moi qui lis avec assiduité sport auto et auto hebdo, je ne voudrais pas les voir disparaître ou devenir des titres médiocres… ?

    1. Sport Auto a perdu de sa superbe .quand je relis les SA de début 2009, moins de pubs , une ou deux pages sur les montres et babioles. Moins de photos et plus de texte. Je regrette les articles de JL Moncet

      1. Place au superficiel, à l’éphémère, aux fake news etc etc…
        Il faut consommer , tout tout de suite, l’immédiateté a plus de valeur que la réalité.
        D’ailleurs tout cela n’est il pas devenu une réalité ? La boucle est bouclée lol

  7. Un bon article de JJO. Je regrette son départ de LBA, ces articles étaient très documentés et illustrés.

  8. Au risque de me prendre une volée de -1, je m’en fiche.
    – Déjà parce que ce genre de magasine ne m’intéressait pas, donc ça me fait le même effet que si Jeune et Jolie disparaissait (si ce n’est déjà fait).
    – Parce que j’avais l’impression qu’une partie de ces magazines était composée du résultats des rallyes X ou Y, listés les uns après les autres, et qu’internet le fera aussi bien.
    – Parce que je ne suis pas convaincu que certains sites internet ne soient pas capables de faire aussi bien en terme de qualité rédactionnelle.

    Oui, le youtubeur ne vous donnera pas la même qualité. Mais le youtubeur moyen ne traitera pas de ce genre de sujets, tout comme événement Insta n’aura aucun lien avec ce genre de sujet, car ça n’intéresse qu’un nombre très limité de personnes.

    Il y aura par contre quelques Youtubeurs, avec sans doute moins d’abonnés, qui eux traiteront le sujet en profondeur, et avec passion. Tout comme certains blogs, certains sites web…

    En gros, il y aura Kevin le youtubeur, qui s’adressera aux lecteurs de presse auto généraliste, et il y aura des passionnés qui parleront aux passionnés.

  9. « quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent pas les magasines d’automoto pour que ça ne se vende plus…. », aurait encore dit Coluche

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