Francfort 2019 : départ inattendu du patron du lobby auto allemand

Démission du patron du lobby automobile allemand

La VDA a annoncé jeudi dans un communiqué que Bernhard Mattes quitterait son poste de président d’ici la fin de l’année. Le conseil a déclaré qu’il avait reçu sa démission plus tôt dans la journée, sans fournir plus de détails.

Son départ intervient à un moment de transition, tant pour l’industrie automobile, que pour l’événement du Salon de Francfort. Plus de 30 marques, y compris Toyota, Volvo et Ferrari, n’ont pas souhaité s’y rendre et même le pilier allemand BMW y a réduit sa voilure. Durant le même temps, les activistes climatiques ont intensifié leurs critiques sur le bilan de l’industrie en matière d’émission de gaz à effet de serre.

Volkswagen à la manœuvre ?

Selon le journal allemand Süddeutsche Zeitung, Volkswagen n’était pas satisfait du président de la VDA et recherchait d’ores et déjà un successeur.

Des sources industrielles ont déclaré au journal que les dirigeants du secteur cherchaient à renforcer l’influence du groupe de lobby à Berlin, une préoccupation croissante alors que les politiciens renforcent les mesures de lutte contre le changement climatique.

Des critiques ont été formulées récemment par des membres de l’industrie automobile allemande, estimant que Mattes n’était pas assez politiquement connecté pour représenter les intérêts des constructeurs automobiles.

Reste tout de même que l’annonce de son départ a créé un choc, d’autant plus qu’elle coïncide avec le jour de l’ouverture officielle du Salon de Francfort après les journées de presse organisées en début de semaine.

Surprise et regret en interne du lobby VDA

«Nous avons regretté cette annonce surprenante», a déclaré Elmar Degenhart, membre du conseil d’administration de VDA et également directeur général de Continental, l’un des plus grands équipementiers automobiles au niveau mondial.

Un mandat marqué par un ralentissement des ventes de véhicules allemands

Mattes était président du groupe de lobby depuis un peu plus d’un an, après une carrière au sein de BMW et Ford. Son mandat a été marqué par un ralentissement des ventes de voitures allemandes. Phénomène qui a débuté avec l’introduction de nouveaux tests d’émissions, mais s’est poursuivi jusqu’en 2019.

Selon les données de l’Association des constructeurs européens d’automobiles, les ventes de voitures allemandes étaient à peu près stables au cours des six premiers mois de l’année.

Période de bouleversement

Mattes a pris le pouvoir pendant une période de bouleversement, a déclaré Degenhart dans un communiqué. « Il a essayé calmement, concrètement et résolument de donner à l’association une voix unifiée à un moment où l’économie, la société et la politique imposent des exigences extrêmement élevées à notre industrie. »

L’avis de Leblogauto.com

Cette démission aussi surprenante que subite interroge. D’autant plus qu’elle intervient aux premiers jours de l’ouverture du Salon de Francfort au grand public.

Il est vrai que l’industrie automobile subit de fortes pressions en raison d’objectifs climatiques plus stricts et de l’évolution de la technologie liée aux différentes motorisations.

Si les politiques souhaitent resserrer les directives dans les prochains jours, Bernhard Mattes s’était encore prononcé contre une telle stratégie jeudi dernier. S’opposant ouvertement à un resserrement des objectifs climatiques déjà en vigueur.  L’objectif premier étant déjà de parvenir à atteindre la cible fixée jusqu’à présent …. ce qui est loin d’être gagné.

Il estime par ailleurs que si l’industrie fournit des technologies, l’infrastructure nécessaire aux propulsions alternatives ne suit pas le rythme de développement.

Sources : Bloomberg, Süddeutsche Zeitung

(8 commentaires)

  1. Donc , si j’ai compris, Mr Bernhard Mattes n’a pas su ralentir les exigences du gouvernement pour faire des voitures moins polluantes en CO2.

    Et si Volkswagen indirectement payait son salaire il ont demandé à ce qu’il soit remercié?

    1. Le vrai dossier bullant en court s’appel WLTP !
      Vas t on appliquer le vrai wltp directement en janvier 2020 ou décaler encore de un an ?

      Il se dit que le vrai WLTP donne entre 20 et 30% de plus de valeur CO2 dans la fiche constructeur.

      Ce qui pourrait signifier un bon énorme du malus à l’achat de voitures thermique puissante. Et seul les modèles phev respecteraient les nouvelles normes ? (et les BEV bien sur)

      1. J’imagine que vous entendez par « faux » WLTP les valeurs exprimées en NEDC corrélé. Au niveau européen, il y a une période de transition entre NEDC corrélé (95 g en 2020) et WLTP les années suivantes.

        En France, c’est une autre histoire, à cause du malus que vous évoquez et de la différence entre les 2 valeurs… Et malheureusement, rien n’est anticipé, donc on peut effectivement s’attendre à un report de la prise en compte du WLTP…

  2. C’est (un peu) réducteur de limiter la VDA à un simple lobby. L’association est quand même à l’origine de nombreux standards qui font référence dans l’industrie européenne voire mondiale !

  3. @versdemain tu n’as donc rien compris.
    @Guillaume D, comme d’habitude moins certains connaissent, plus ils critiquent lol

  4. Mattes n’était peut-être pas assez pro moteurs d’aspirateurs aux goûts de VW(qui en fait son offensive)et a été gentiment poussé vers la sortie 😀

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