Décès de Ferdinand Piëch

Plusieurs médias allemands ont annoncé la nouvelle, affirmant que Ferdinand Piëch s’est écroulé dans un restaurant bavarois avant d’être emmené en urgence à l’hôpital. La famille n’a pour l’instant fait aucun commentaire sur les circonstances rapportées par ces médias.

Quel point commun entre la Porsche 917, le système Quattro d’Audi ou encore le délirant moteur W16 de la Bugatti Veyron ? Ces joyeux sont le fruit de la volonté mais aussi de la passion que Ferdinand Piëch vouait aux voitures. Un vrai « personnage », talentueux et mégalomaniaque à la fois, qui a accompagné la mutation, la modernisation et l’ascension d’un géant mondial de l’automobile.

Né à Vienne en 1937, Piëch débute sa carrière en 1963 chez Porsche en tant qu’ingénieur au département moteur, puis passe chez Audi dans les années 70, contribuant fortement à l’ascension vers le premium de la marque aux anneaux dans les années 80. L’épopée des Quattro en Groupe B lui doit beaucoup.

En 1993, il accède à la direction du groupe Volkswagen. Ingénieur de talent, pilote aguerri, perfectionniste, patron totalement investi jusque dans le design et la technologie des modèles mais aussi redoutable manager à la poigne de fer, il métamorphose le groupe VW, moribond et déficitaire au début des années 90. En une décennie, VW est devenu un géant mondial, rachetant au passage des marques de prestige comme Bentley, Lamborghini et surtout Bugatti. Un rêve personnel, financièrement déraisonnable, mais hautement efficace en termes d’image.

En 2002, il quitte la direction du groupe et prend la présidence du conseil de surveillance jusqu’en 2015. La fin de sa carrière est marquée par la bataille politico-financière interne VW-Porsche contre Martin Winterkorn pour le contrôle du groupe et par le Dieselgate.

(32 commentaires)

  1. Quattro c’est lui!
    Le TT c’est lui!
    La reine Golf 4 c’est lui aussi!
    La V5 …
    L’Audi A6 C5 c’est lui aussi!
    Bugatti c’est lui!
    Le bras de fer avec BMW pour acheter Rolls/Bentley, c’est lui aussi!
    La déroute de Porsche en tant qu’actionnaire majoritaire, lui aussi!

    Sacré Monsieur! Sa seule déconvenue, ne pas s’appeler Porsche.
    A quelques jours de la révélation du nouveau logo VW, le destin.

    1. Sans remettre en cause les qualités du défunt, cela me semble un peu réducteur de lui attribuer toutes ces innovations, sauf si bien sûr le bureau d’étude se limitait à cette unique personne…

      1. @Tof. Qui validait? Dès le Mégane 2, Renault pensait sortir un SUV sur la berline. Avec la Mégane 3, une cousine du Qashqaï était prévue … Goshn a préféré privilégier Scénic et Nissan Europe … des visionnaires qui sentent les choses … il était l’un des seuls, Ferdinand.

    2. @SAM.
      Il est aussi le père de la 911 et des 908 et 917 des 24 heures du Mans.
      Génie et ingénieur passionné, mégalomane (dans le bon sens du terme), un patron comme on en verra probablement plus. VAG lui doit tout.
      RIP Ferdinand.

      1. Père de la 911 ??? Non, c’est un autre Ferdinand (prénom familial), son cousin Ferdinand Alexander Porsche.

  2. J’imagine le communiqué de VW « nous avons viré Ferdinand qui voulait virer Martin que nous avons finalement viré quelques mois plus tard pour cause de Dieselgate mais en fait, ce mec était génial ».

    Sur le fond, un grand Monsieur de l’automobile allemande, c’est indéniable.

  3. Un grand homme assurément mais aussi une terreur.
    On a vu ce que ce type de management a coûté à cette entreprise

  4. Un grand homme d’insdustrie , un de ceux qui avaient la descence de se présenter au boulot ou devant des tapis de journaliste en costard et pas en pull over ?

  5. une génétique de passionné. Les défauts de l’homme sont des qualités quand on arrive à monter un tel empire.
    On a du respect forcément.

  6. Marchionne, Piech, Ghosn (oui luis est pas mort), tout ses grands noms de l’industrie auto sont partis.
    Tech de management ou autres (magouilles financières ou turqueries) discutables mais ces grandes multinationales ont forcement besoin d’un exécutif fort pour .

  7. UN grand de l’automobile !
    Et une belle reussite à la clef d’avoir menè VW en tete de tous les constructeurs mondiaux .
    Hommage !

  8. Un des très rares directeurs d’entreprise qui soit un ingénieurs de talents, loin, très loin de nos directeurs actuels, avant tout des financiers, même si ses positions et décisions étaient parfois surréalistes comme pouvaient l’être certains pionniers de l’automobile ou de l’industrie en général!!!
    Respect et condoléances à la famille.

  9. Un bilan extrêmement contrasté, mais sans nul doute un grand nom de l’industrie automobile, et le dernier « car guy » à haute responsabilité qui était encore en vie.
    Peu de gens ont comme lui à ce point marqué l’industrie, je le place au même niveau que des Henri Ford et André Citroen. Et non quoi qu’on dise, Ghosn et surtout Marchionne c’est pas la même catégorie. Des deux derniers on ne retiendra que leur politique industrielle. Du premier on retiendra aussi ses nombreux produits que SAM a évoqué. Cela dit, il oublie les Porsche 908, 917 et 918

    1. @greg. OUI pour le génie technique, l’homme a fait de grandes choses mais pour moi Audi A3 1, Octavia 1, Golf 4, Passat B5, A6 C5 et TT ont fait basculer le groupe dans une nouvelle ère … et il capitalise toujours sur ces autos là pour vendre ses autos actuelles. Le coup de génie a été là! Il y en a eu d’autres bien entendu.

  10. Oui, la stratégie des plateformes et modules, c’était lui aussi.
    Mais au final comme indiqué, son bilan reste contrasté. Certes il a fait de VW un mastodonte. Certes il a amené des produits parfois fabuleux sur le marché. Mais il aussi fait nombres d’erreurs dictées par l’ego, et il est aussi le responsable de l’endettement massif du groupe. Actuellement, la dette dépasse le niveau abyssal des 50 milliards si je ne m’abuse.

  11. Je me suis basé sur le Wikipedia, ou il est dit qu’il est le créateur de la 911 et de son flat-six. Mais c’est peut-être une erreur du rédacteur de l’article. Je vous fais confiance, Gautier.?

    1. Wikipédia se mélange les pinceaux, quasi sûr 🙂

      Le projet 911 est lancé officiellement en 1959 (déjà dans la tête de Porsche depuis un peu plus).
      En 1959, Piech est à l’université (ETH Zurich) dont il sort diplômé en 1962, soit qq mois avant la présentation officielle de la 901 (devenue 911).

      Donc non… 🙂

  12. C’est bien beau toutes ces phrases d’hommages, mais, vu sa tête, on voit qu’il n’a fait que magouilles.

    1. … Pas dans la catégorie “enfant de Coeur” il est vrai.
      Mais le fait qu’il a atteint la place N°1 pour son groupe, n’y est pas étranger.

      1. C’est rigolo, figures-toi qu’un seul régime au 20ème siècle considérait que l’hérédité était un facteur aggravant en matière pénale, et te condamnait non pas en fonction de ton crime ou délit, mais en fonction de ta propension à récidiver selon tes gênes et ton hérédité.
        Je te donne un indice : ce régime utilisait la croix gammée en symbole.
        Donc bon tu as de bonnes références on dirait….

    2. « vu sa tête »? Fascinant, le fait d’avoir un long nez pouvait suffire dans le passé à te faire lapider.

  13. Sacré bonhomme, ingénieur émérite.
    Un documentaire d’ARTE sur la Famille Porsche/Piech était passionnant.
    Il avait qquch de machiavélique… Difficile de croire qu’il n’ait eu aucun rapport avec le Dieselgate.
    Bien sûr, maintenant qui est décédé plus personne n’osera enquêter sur le sujet.

  14. @Thibaut Emme.
    En effet, sur l’article sur la 911 de Wikipedia, il n’est nullement fait mention de la paternité de la 911 par Piëch. Il s’agit bien d’une erreur.

  15. même si Ferdinand Piëch est un grand industriel ses qualités humaines et managériales laissaient a désirer. Il a certes pu échapper a la justice de son vivant mais il n’a pas pu réparer son âme et canaliser son égo monstrueux.
    Cependant je reconnais le fait accompli:il a transformé Volkswagen en un géant industriel. Au prix du dieselgate. Rien ne garanti que l’enquête ne se poursuivra pas. La vérité finit toujours par ressurgir. surtout quand on s’y attend le moins.
    Sans compter que la quête de justice environnementale et fiscale conjugué aux besoin de transparence informationnelle.

    Repose en paix.

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