Jeu vidéo : test de F1 2019 (PC), comme le bon vin

Contenu et immersion enrichis

NB : le jeu n’a pas été testé sur une configuration très puissante, les captures d’écran ne reflètent donc pas pleinement les qualités graphiques du jeu.

Comme dans les autres simulations sportives, la « Carrière » est un aspect désormais fondamental de la série. Depuis l’édition 2016, Codemasters a constamment approfondi l’immersion du joueur, en incorporant la gestion du développement de la voiture, la gestion des contrats, les interviews, etc. Cette année, la nouveauté est la scénarisation de votre carrière. A l’image de ce que proposait le désormais culte Toca Race Driver (en 2002 déjà ! Ah Ryan McKane et les menus avec Sweet Home Alabama en fond sonore…), le parcours de votre pilote va se construire à travers une histoire pimentée par une rivalité contre deux autres espoirs de la F1.

Une fois que votre avatar est créé (avec plus d’options de personnalisation, mais on est encore loin de FIFA ou NBA2K), tout commence en Formule 2, puisque la catégorie a été ajoutée au menu cette année. Pour l’instant, il faut se contenter de la saison 2018 mais un DLC gratuit proposera la saison F2 2019. L’arrivée des F2 est un vrai plus, qui permet réellement de se projeter dans une progression de carrière sur le long terme. Qui plus est, les F2 sont assez joueuses et délicates à piloter.

Dans cette histoire, Lucas Weber, votre équipier, fait office de gentleman, mais le vrai antagoniste se nomme Devon Butler. Sûr de lui, arrogant, rapide et un brin dangereux, ce sera votre grand rival. La carrière commence en F2 avec un choix d’écurie puis de filière (Ferrari Driver Academy, Red Bull Academy, etc.) puis le joueur est confronté à trois situations de course dont il faudra se sortir au mieux. Pas de championnat complet donc ! Dommage que l’intrigue zappe si vite la F2 pour passer en F1, mais rien ne vous empêche de disputer une saison de F2 complète en parallèle. L’idée est bonne mais mérite d’être creusée.

Une recette solide qui se bonifie

Pour le reste, nous sommes en terrain connu. Une fois votre saison F2 accomplie, on arrive en F1. Détail dommageable, toutes les écuries sont accessibles lors de votre 1er choix de carrière, alors que vous êtes un rookie et que vous êtes censé être lié à une filière…Pas très logique. Un jeune issu de la Ferrari Driver Academy ne devrait pouvoir choisir que Haas ou Alfa Romeo et non pas prétendre courir chez Mercedes ! Une fois lancé, le schéma reste inchangé par rapport à F1 2018 : il faudra réussir les objectifs en essais libres (gestion des pneus, du carburant, de l’ERS, attaque chrono, etc.) et les objectifs de contrat pour accumuler des points R&D, qui vous permettront d’améliorer la voiture et les compétences des ingénieurs. Vos réactions d’après course influeront sur votre réputation (oscillant entre l’attitude Fair-play ou Showman) et donc potentiellement sur vos contrats et vos relations. Vous renégocierez régulièrement votre contrat avec, autre nouveauté, des transferts bien plus animés d’une saison sur l’autre. Il sera possible en effet de voir Hamilton partir chez Ferrari ou Verstappen chez Mercedes, avec des hiérarchies évolutives d’une saison sur l’autre. Vos rivaux Weber et Butler seront également en F1, ce qui vous amènera à croiser leur route plus d’une fois.

Le Multi prend de l’ampleur

Dans la continuité du succès grandissant des F1 eSport Series, la partie e-sport et Multijoueur se développe considérablement dans F1 2019, avec deux menus entièrement dédiés. Vous aurez au choix des épreuves hebdomadaires organisées par Codemasters, des courses en ligne classées (c’est à dire avec des joueurs d’un niveau similaire au votre), des courses en ligne non classées, les épreuves de qualification eSport et la possibilité de créer ou de rejoindre des ligues.

Un système de superlicence vous octroie des points d’expérience et une notation (basées sur vos perfs et votre comportement en piste), ainsi que des crédits qui permettront de personnaliser davantage votre écurie. En effet, c’est une autre nouveauté sympa : en mode Multi, vous avez la possibilité de créer votre livrée et de choisir le logo de votre écurie.

Le système reste assez basique néanmoins, avec un choix de décorations assez restreint au départ (on peut en débloquer avec des crédits gagnés en course… ou en payant, comme dans les jeux smartphones…) et des sponsors « bidons » (dommage, car on a droit à de vrais sponsors dans Dirt Rally 4 ou Grid). L’idéal serait de pouvoir un jour créer son écurie et l’intégrer au mode carrière ! Après, dans le multi, on trouve de tout et il ne sera pas rare de tomber sur des adversaires bourrins qui veulent jouer aux auto-tamponneuses.

Senna-Prost, la déception

Depuis 2017, la série F1 nous propose des voitures classiques des années 70, 90, 90 et 2000. Leur nombre augmente encore cette année, avec l’ajout de trois monoplaces de 2010 et surtout l’arrivée d’un mode Prost vs Senna. Ainsi, 8 épreuves sont proposées pour revivre ce duel, où vous pouvez incarner le champion français ou brésilien, avec au choix la Ferrari 640 (étrangement nommée F1-90 dans le jeu…) et la McLaren Mp4/5B de 1990. Sur le papier, cela était très intéressant mais dans la pratique, la déception est de mise. Non pas que les voitures soient ratées – bien au contraire – mais l’expérience n’est pas à la hauteur. On aurait pu imaginer que le joueur soit amené à revivre certains épisodes clés de la rivalité (Estoril 88, Imola 89, Suzuka 90 ave le fameux départ !) mais à la place, on se contentera d’épreuves très classiques (course poursuite avec dépassements, contre la montre) où Prost et Senna se retrouvent mêlés en piste à d’autres pilotes fictifs. Bref, on reste sur sa faim. Il n’y a pas de circuits classiques (contrairement à F1 2013 qui proposait Imola, Jerez, Estoril, etc.) et la dramatisation de la rivalité est totalement absente. A revoir !

Technique maîtrisée

Bonne nouvelle, pas besoin d’un ordinateur de la NASA pour faire tourner correctement le jeu (cela ne concerne évidemment que les joueurs PC). Une configuration musclée est préférable pour apprécier au mieux les graphismes et bénéficier d’une fluidité optimale. Les bugs semblent bien moins présents que les années précédentes. Les textures et les modélisations 3D sont améliorées (notamment au niveau des décors et des pneus, très bien reproduits) et la gestion de la lumière a été revue, ce qui ressort clairement dans les épreuves nocturnes de Bahrein et Singapour.

Au niveau du pilotage, la conduite des F1 dans l’édition 2019 semble moins difficile que l’année passée. Les monoplaces sont vraiment scotchées à la piste, il est donc conseillé d’enlever quelques aides pour accroître le challenge. Ce qui est intéressant, c’est que les différences de comportement sont nettement marquées d’une voiture à l’autre. La gestion de l’usure des pneumatiques et de l’ERS sont encore plus réalistes et auront un réel impact sur vos performances, ce qui, dans les modes de difficulté élevés, va réellement corser le pilotage. L’IA connait aussi une franche amélioration, avec des comportements parfois encore trop rudes mais globalement plus réalistes. Alors que l’IA se montrait très attentiste ou carrément idiote les années précédentes, elle fait davantage la « course » désormais : prendre l’aspi, attaquer au freinage, protéger sa position. Un feeling immersif en plus.

Bilan : F1 2019, un excellent cru

Pour l’édition 2019, Codemasters fait l’effort de proposer un contenu nettement enrichi et d’affiner par petites touches un gameplay qui fait ses preuves depuis quelques années. Quelques incohérences en carrière sont à signaler et le contenu, surtout au niveau des championnats annexes, mérite d’être davantage travaillé. C’est bienvenu que le jeu propose du contenu historique mais il faut le valoriser davantage. Néanmoins, le bilan global est très positif et proposera une expérience de jeu agréable. On a affaire à la meilleure simulation de F1 depuis très longtemps !

Ici un très bon test d’un youtubeur spécialiste des simulations

Note : 17/20

+

Carrière enrichie et toujours prenante

L’arrivée de la F2 et de la scénarisation

Un multijoueur plus immersif avec de la personnalisation

La restitution globale de la F1 et de son univers

une IA plus…intelligente

Une configuration technique accessible

Amélioration graphique et technique

Une scénarisation qui peut être encore plus poussée

Quelques incohérences dans la carrière

La déception du mode Prost-Senna

Les temps de chargement du Mutijoueur assez lents

Un commentaire

  1. Je me demande si il sera encore possible d’invoqué la safety car avec le replays et si celle ci est moins….mystique, le delta qu’on nous demande de respect pendant un temps: je vois pas son intérêt, vu qu’on va finir derrière la voiture, est ce qu’elle va encore rouler à 250 et donc nous demander d’attendre 3 a 5 tours que tout le monde soit derrière elle avant de rester 2 tours et partir.

    Est ce que les retardataire seront aussi bizarre? En ce moment Stroll me rend fou, alors il te laisse pas passer en ligne droite, mais s’arrête presque sur la corde d’une épingle….

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