On rappelle d’abord que les qualifications se déroulent en plusieurs temps : une première séance, le samedi, a permis d’établir les positions de la 10e à la 30e place. Les 9 premiers chronos sont retenus pour le « Fast 9 », l’équivalent d’une Q3 qui détermine la pole position le dimanche, tandis qu’à l’autre bout, les pilotes les moins véloces se disputent lors d’un ultime run (enchaînement de 4 tours) les trois dernières places disponibles sur la grille (31e,32e et 33e places).
Une pole historique !
Sébastien Bourdais, premier à s’élancer pour le Fast 9, effectue un run à la moyenne de 228,621 mph (367,930 km/h) avant d’être battu par le patron-pilote Ed Carpenter (qui ne dispute que les courses sur ovale) en 229,889 mph.
Simon Pagenaud s’élance à son tour et prend la pole position provisoire, à 229,992 mph de moyenne (370,136 km/h), en faisant mieux que le leader du championnat Josef Newgarden ! Will Power, son équipier du Penske Racing, 2e le samedi, n’est que 6e, puis vient Spencer Pigot, très en verve sur l’ovale et qui avait réalisé le meilleur temps du samedi. Le jeune américain réalise un beau run en 229.846, mais ce n’est pas suffisant ! 100 ans après René Thomas, Simon Pagenaud installe de nouveau un français sur la première place de la grille. Quelques jours après sa superbe victoire sous la pluie au grand prix routier, le champion 2016 peut voir grand, mais l’Indy 500 est une très longue course…
Alonso éliminé !
La triple couronne devra attendre. Après une première tentative remarquée en 2017 avec l’appui technique d’Andretti Autosport, Fernando Alonso est revenu cette année avec McLaren qui avait décidé d’engager elle-même une Dallara-Chevrolet. Les 500 miles d’Indianapolis ont infligé une dure leçon d’humilité au tandem Alonso-McLaren, qui a sans doute manqué de préparation et n’a pas été verni lors des essais libres.
Le mardi, c’est un souci électrique qui avait fortement amenuisé le roulage de l’espagnol, avant que ce dernier ne parte à la faute le mercredi, sa McLaren terminant dans le mur. La journée de jeudi fut ensuite perdue pour réparer les dégâts.
Incapable d’être dans les 30 samedi, Alonso jouait donc son va-tout dimanche pour la session de rattrapage du « Last row shootout » qui offrait les 3 dernières places disponibles aux 6 pilotes encore en lice. La séance a été retardée à cause de la pluie. Alonso occupait encore la dernière place disponible quand vint le tour du dernier candidat au repêchage, Kyle Kaiser. Avec un run à la moyenne de 227,372 mph, Kaiser coiffait au poteau le pilote McLaren (227,353 mph) qui était donc éliminé des 500 miles ! La joie éclatait dans l’équipe Juncos Racing, qui revient de loin après un gros crash de Kaiser en essais et la perte de ses sponsors juste avant le début des 500 miles. Le contraste était saisissant avec le masque que l’on devinait sur le visage de Fernando Alonso.
« Évidemment, cela aurait été agréable d’être dans la course dimanche prochain. Nous sommes venus ici pour courir et pour relever un défi, mais nous n’avons pas été assez rapides. Je félicite tous les autres gars qui ont fait un meilleur travail et j’espère que nous verrons un spectacle sympa dimanche prochain. Nous sommes tous déçus et nous essaierons de faire mieux la prochaine fois. Mais c’est le genre de choses dont vous tirez des enseignements. Je l’ai dit précédemment, je préfère être ici, même 34e, que d’être à la maison comme l’an dernier. »
Une dernière option existe : que McLaren rachète la place d’un qualifié, une pratique qui est permise en Indycar. Toutefois, cette méthode serait indigne d’un grand champion…
Bilan
L’échec d’Alonso ne manquera pas de faire jaser, surtout ses détracteurs qui ont monté en épingle les déclarations -parfois présomptueuses il est vrai- du double champion du monde. Alonso avait fait cette semaine profil-bas, sentant sans doute que la partie serait beaucoup moins aisée qu’en 2017. McLaren n’a pas d’expérience et le challenge de l’Indy 500 demeure un des plus difficiles au monde.
Reste maintenant à savoir quelles seront les conséquences de cet échec, surtout pour la collaboration entre Alonso et McLaren qui n’est pas vraiment couronnée de succès. Après les années de galère en F1, le partenariat Indycar a pris du plomb dans l’aile. Zak Brown souhaite fortement faire revenir McLaren à plein temps en Indycar et Alonso n’est pas contre l’idée d’un engagement complet pour 2020. Mais l’union va-t-elle perdurer ?
Sources : Indycar
La pôle, c’est 9 points dans la besace pour Simon 🙂
C’est surtout le premier Français depuis 100 ans….depuis René Thomas en 1919.
Le premier Français en pole fut Jean Chassagne en 1914.
1914, année ou René Thomas a remporté la course sur une Delage, 1 année après que Jules Goux a imposé sa Peugeot 🙂 Peugeot qui s’est imposé 3 fois (dont une non officielle usine).
Depuis…Waterloo morne plaine !
Allez Simon (s’il l’emporte il aura encore sa petite fête à Montmorillon 😀 )
On a deux excellents pilotes pour les 500 miles cette année. En espérant que l’un ou l’autre la décroche !!
Je n’ai jamais été un grand fan d’Alonso, en revanche je ne peux que louer son vœu d’égaler l’exploit de Graham Hill avec la Triple Couronne.
C’est vrai, Mais je trouve que la préparation fut baclée. Alonso a eu des accidents et il faut croire que l’intégration du Chevrolet dans la Mclaren n’a pas si bien fonctionné.
Serait-il parti trop confiant en se basant sur sa performance de 2017?
Ce n’est pas la même écurie non plus…ce qui peut aussi expliquer le « manque » de progression (de compréhension du pbm).
Certes, ce n’est peut être qu’une impression, mais j’ai l’impression qu’ils sont passés à coté et qu’ils auraient pu faire quelque chose.
C’est dommage.
N’est pas l’écurie Andretti qui veut 🙂
Mais il va avoir le temps d’apprendre (et l’écurie aussi) s’il rejoint réellement l’Indycar en 2020.
il n’y a pas de problème d’intégration du moteur dans la voiture. L’Indy est une formule quasi-monotype. Cette année, c’est le même chassis pour tout le monde, et la meme aéro pour tout le monde, et bien d’autres même composants pour tout le monde. Les écuries ont le choix entre se faire motoriser par Honda ou par Chevrolet. La question d’intégration du moteur ne se pose pas. Ce qui fait principalement la différence entre les écuries (ayant le meme motoriste), c’est la compréhension de la voiture, afin de faire le meilleur compromis. Sur ce grand ovale, vu les vitesses atteinte, un pouillième d’angle supplémentaire de l’aileron suffit pour perdre quelques km en vitesse…