Non, c’est non ! Dans un contexte très défavorable à Nissan – le constructeur japonais affichant de très mauvais résultats pour le 4ème trimestre de la période 2018-2019 – son directeur général, Hiroto Saikawa a réitéré son opposition à toute opération de fusion entre Renault et Nissan, les deux partenaires de l’Alliance, également associés à Mitusbishi.
Divergence d’opinions sur la participation au capital
S’exprimant sur cet épineux dossier, Hiroto Saikawa a déclaré mardi qu’il y avait divergence d’opinions entre Renault et Nissan sur les niveaux de participation au capital. Cette question constitue un élément majeur à l’origine des tensions entre les deux constructeurs.
Une forme capitalistique déséquilibrée selon Nissan
Pour rappel, l’Etat français est le premier actionnaire de Renault, détenant 15,01 % du capital. Nissan détient quant à lui 15 % du constructeur français, sans disposer toutefois de droits de vote.
Renault contrôle pour sa part 43 % de Nissan, constructeur qu’il a sauvé de la faillite il y a près de 20 ans. Nissan possède par ailleurs 34 % de Mitsubishi Motors, troisième partenaire de l’Alliance.
Priorité au redressement de Nissan
Renault et Nissan s’accordent toutefois sur un point : ils estiment tous deux que l’heure n’est pas de discuter de participations, mais que la priorité actuelle est d’aboutir à un redressement de Nissan. Lequel se trouve dans une bien mauvaise posture, son bénéfice se trouvant réduit de moitié en l’espace d’une année.
Nissan opposé à une fusion complète
Le directeur général de Nissan maintient ainsi sa position : il demeure opposé une fusion complète entre Renault et Nissan.
Jean-Dominique Senard, président de Renault considère pour sa part qu’une fusion constitue la voie à suivre pour les deux constructeurs. Il se dit toutefois prêt à réfléchir à d’autres directions.
Quand Ghosn faisait état de la pression du gouvernement pour un tel projet
Le 16 février 2018 Carlos Ghosn indiquait pour sa part qu’il fallait « réfléchir au type d’organisation ». Ajoutant avoir accepté d’apporter une réponse et que cela faisait partie de la feuille de route de son nouveau mandat chez Renault.
Une source de Bercy avait parallèlement assuré que lors d’un entretien téléphonique avec Carlos Ghosn le 9 février 2018, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait clairement demandé au patron de l’Alliance une « feuille de route » en vue d’une « intégration plus forte entre Renault et Nissan ».
« Nous souhaitons un engagement de Carlos Ghosn à nous présenter un plan stratégique à l’Assemblée des actionnaires (de Renault) mi-juin 2018« , soulignait alors le gouvernement français.
Sources : Nissan, Reuters