Ford-Blanquefort: la CGT demande l’appui de l’Etat devant la justice

Philippe Poutou (délégué CGT de Ford-Blanquefort) a été récemment reçu à Bercy qui « a pris connaissance de notre assignation et va nous donner réponse cette semaine », a précisé Me Brun.

Le ministère de l’Economie « se charge aussi de nous obtenir un rendez-vous très rapidement avec le président de la République », a-t-il ajouté.

Le groupe américain, qui avait annoncé en février 2018 son intention de se désengager de Blanquefort, a refusé en début d’année l’offre du seul repreneur en lice, le strasbourgeois Punch-Powerglide.

Le ministre de l’Economie Bruno le Maire s’était beaucoup impliqué dans ce dossier, mais sans succès.

« Tout le monde est d’accord, les salariés, les syndicats, les collectivités territoriales, et L’Etat, jusqu’au plus haut niveau, pour dénoncer le rejet de cette offre », a assuré Me Brun.

« Emmanuel Macron avait même qualifié ce rejet d’acte +lâche, hostile et incompréhensible+ », a-t-il souligné. En conséquence, la CGT demande « l’appui de l’Etat en tant qu’intervenant volontaire dans la procédure » qui va être initiée contre Ford, a ajouté l’avocat du syndicat majoritaire, sur le site.

« On tente l’exploit, a expliqué Philippe Poutou. On va utiliser cet outil judiciaire et s’appuyer sur les déclarations du ministre (Bruno Le Maire), sur les déclarations du président (de la République), sur la dénonciation qu’ils ont faite de la politique de Ford, des choix de Ford, pour essayer d’empêcher la fermeture de l’usine et les licenciements ».

Le délégué CGT, ancien candidat NPA à la présidentielle, a précisé qu’il avait demandé à voir Bruno le Maire qui l’a reçu il y a une dizaine de jours. « Il peut être intervenant volontaire dans la procédure, il peut nous soutenir dans le prolongement de ce qu’il a dit jusqu’à présent ».

« La réponse que l’on a eue du ministre c’est qu’on avait raison et qu’il allait voir avec ses services juridiques comment, lui, allait intervenir et on attend toujours la réponse », a ajouté le syndicaliste .

La CGT, qui devrait déposer son assignation vendredi au TGI de Bordeaux, avait annoncé mercredi son intention d’aller devant les tribunaux.

Implantée à Blanquefort en 1972, l’usine est programmée pour fermer le 30 septembre. Toute production aura cessé fin juillet.

Le site, qui produit des boîtes de vitesse, a employé jusqu’à 3.600 salariés.

Par AFP

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