Tesla : rentabilité plombée par une laborieuse production de masse

Perte nette pour Tesla au T1 2019

Tesla a en effet enregistré une perte nette de 702 millions de dollars au cours des trois premiers mois de 2019. Une contre-performance que Musk avait concédé en février dernier, après avoir initialement affirmé – voire fanfaronné ? – que la société enregistrerait des profits tout au long de l’année 2019.

Fin d’un cycle de modestes profits

La perte s’avère certes légèrement inférieure à celle de la même période 2018. Elle fait également suite à une modeste série de deux trimestres profitables consécutifs pour Tesla. Reste que le constat n’est au final guère brillant : depuis son entrée en bourse en 2010… la société n’a pu afficher un bénéfice net que durant quatre trimestres …

A noter également : depuis le début de 2019, Tesla a dépensé plus de 1,5 milliard de dollars en liquidités.

Chiffre d’affaires en hausse mais inférieur aux attentes

Certes, les revenus du constructeur ont grimpé de 33% au premier trimestre 2019 par rapport à la même période 2018, s’élevant à 4,54 milliards de dollars. Ils sont toutefois nettement inférieurs aux 5,19 milliards sur lesquels tablaient les investisseurs.

Le chiffre d’affaires de Tesla aura en effet été moindre qu’espéré en raison d’un volume de livraisons de véhicules – de  63.000 exemplaires – inférieur aux 76.000 attendus.

Retards de livraison de la Model 3

Selon Tesla, cette mauvaise performance trimestrielle serait due à des retards de livraisons du Model 3.

Bien que les livraisons aient augmenté de 110% par rapport au même trimestre de l’année dernière, elles ont diminué de 31% par rapport au quatrième trimestre. Le constructeur a été confronté à des difficultés pour expédier sa Model 3 à ses clients d‘Europe et de Chine, malgré l’augmentation massive des livraisons dans ces deux pays.

Reste que justement, si ce modèle est censée transformer Tesla en constructeur de masse … il semble avoir du mal à grimper la marche …

Musk promet un retour à la rentabilité au 3eme trimestre

Mais fidèle à lui-même – entre adepte de la méthode Coué, fanfaronnade ou utopie – Elon Musk a déclaré dans une lettre aux investisseurs mercredi que la société s’attendait à perdre de l’argent de nouveau au deuxième trimestre mais comptait revenir à la rentabilité au troisième trimestre.

La méthode miracle ? Tesla table sur un rebond des livraisons de véhicules et confirme s’attendre à livrer entre 360.000 et 400.000 véhicules en 2019, ce qui le cas échéant correspondrait à une hausse de 45 à 65 % par rapport à 2018.

Une rentabilité envisageable, mais à quels frais ?

Ce premier trimestre 2019 constitue tout de même l’un des pires enregistrés par Tesla depuis sa création. L’entreprise n’a pu en effet réduire ses pertes qu’après avoir amorcé un plan de réduction des coûts en fermant des magasins, en favorisant les ventes en ligne et en licenciant des employés. Ce qui n’augure rien de bon pour la suite des événements.

Ce n’est pas en réduisant la voilure, le nombre de voiliers et de navigateurs qu’on devient une invincible Armada …

Une stratégie de vente confuse

Pire encore, des allers-retours sur les conditions et modes de ventes de la Model 3 n’ont rien arrangé à l’affaire, semant confusion – voire doute – dans les esprits d’éventuels prospects, s’interrogeant sur la stratégie de l’entreprise, ces changements désordonnés n’étant pas fait pour les rassurer.

Le 28 février dernier, Tesla a ainsi annoncé fermer ses boutiques et ne plus vendre ses voitures qu’en ligne. Objectif affiché : limiter l’impact financier du lancement d’une version de la Model 3 à 35.000 dollars. Une annonce suivie quelques jours après d’une sorte de rétro-pédalage, le constructeur déclarant au final n’envisager la fermeture que de quelques boutiques tout en mettant fin à son projet de vendre son véhicule en ligne.

Un vent de moins en moins favorable

Autre élément à prendre en compte désormais. Si dans les premiers temps, Tesla pouvait disposer d’avantages offerts aux pionniers d’un domaine, tel n’est plus le cas désormais.

En effet, ses clients ne bénéficient plus pleinement des crédits d’impôt fédéraux pour les véhicules électriques, tandis que le flot initial de consommateurs attirés par la modèles 3 s’estompe quelque peu.

Autre facteur de taille : de de plus en plus de rivaux – notamment les marques de luxe allemandes – font leur entrée sur le marché des véhicules électriques. Se présentant ainsi comme des concurrents directs de Tesla.

Nouveaux besoins de capitaux ?

Lors d’une téléconférence avec des journalistes, Zach Kirkhorn, responsable financier de Tesla, ne semblant guère soucieux, a écarté la nécessité de mobiliser davantage de capitaux. Promettant qu’un mois de production solide serait au rendez-vous après des mois de livraisons médiocres.

Un discours qui n’a guère impressionné Wall Street. Une pléiade d’analystes s’inquiètent du manque de liquidités potentiel de Tesla et de la possibilité que les ventes de la Model 3 «cannibalisent» ses anciens modèles S et X.

Bien que Musk ait déclaré qu’il n’y avait  pas besoin de capitaux supplémentaires à ce stade, certains experts financiers estiment que Tesla devra probablement mobiliser plus de 3 milliards de dollars à court terme pour répondre à ses besoins d’investissements et faire face à ses emprunts. Parmi eux, Wedbush Securities s’inquiète que soit désormais à la barre «  un directeur financier inexpérimenté ». Ses analystes considèrent les avis de la société comme agressifs et estiment que la direction et le conseil d’administration de Tesla ne prennent pas de mesures de réduction des coûts suffisamment énergiques et ne revoient pas assez à la baisse les ambitions de la société pour pouvoir préserver le capital et donner une voie durable à sa rentabilité boursière.

L’avis de Leblogauto.com

Si Elon Musk tente d’attirer les investisseurs sur une vision d’avenir de son entreprise, le présent le rappelle bel et bien à l’ordre. Et la rentabilité peine à s’installer.

Si jusqu’à présent Tesla bénéficiait de l’avantage offert par son statut de pionnier, ce délai accordé de facto par les marchés va prochainement prendre fin. Le constructeur devra désormais mener de face deux combats majeurs  : faire la preuve de ses capacités à passer au stade supérieur de producteur automobile de masse – ce qui lui impose de rendre compatible investissements long terme et rentabilité court terme – tout en menant la bataille face à de nouveaux concurrents habitués à une production de masse et disposant de plusieurs cordes à leur arc, pick-ups et SUV étant là pour garantir leurs marges.

Sources : Automotive News, Reuters, AFP, Yahoo Finance

(54 commentaires)

  1. Il faut être honnête Tesla a merdé ce trimestre sur le plan commerciale et communication, valse des prix et versions sur la Model S et X, introduction mal négocié des versions moins cher de la Model 3…

    Même vous, faites quelques faux pas dans votre article pourtant bien étayer.
    Pour rappel toutes Tesla s’est toujours de tout temps achetée en ligne. Si vous allez dans un store, on ne fait que vous accompagner sur le site pour faire la même chose qu’à la maison devant votre écran. Donc l’achat en ligne est toujours la seule façon de passer commande, mais on peut toujours le faire avec un vendeur Tesla à côté de soi et après un essai…

    La transition vers l’export de la production des Model 3 a été aussi chaotique, les livraisons bordéliques etc…

    De même je pense que la présentation de la Model Y est intervenue trop tôt surtout par rapport à sa production présumée, il n’y a pas beaucoup de hype sur ce modèle et il a surement bloqué des achats possible de Model 3, moi le 1er…

    1. vu de cette manière, on peut aussi dire que toutes les voitures Peugeot, Renault, BMW ou Toyota et consorts sont aussi achetées en ligne. Après avoir testé la voiture, testé les voitures, je signe le bon de commande et c’est le vendeur qui fera la liaison avec le constructeur…via l’ordinateur (et anciennement via un courrier postal). C’est quasiment la même chose dans un Tesla Store où c’est le client qui pianote le clavier, mais après avoir testé la voiture.

      Les geeks de l’informatique n’avaient pas eu de mal à passer les commandes par internet pour leur achats d’ordinateur puis de smartphone. Mais pour beaucoup de gens, il leur fallait se déplacer dans une boutique et palper, tester ces produits. Aujourd’hui, une partie de ces gens achètent enfin ces produits par le net, mais il en a fallu du temps. Après s’être déplacé plusieurs fois à chaque nouveau achat, ils ont enfin un peu plus de confiance pour un achat « à l’aveugle » (sans avoir testé le produit)

      Il en est de même pour la voiture électrique. Actuellement, les geeks oui, mais la masse des gens n’est pas encore prête à faire un achat à l’aveugle.

  2. La vérité c’est que le marché des voitures électrique ne représente que 1 à 2 % des ventes de véhicules actuellement, ça reste un marché de niche, qui veut changer sa voiture pour une voiture avec plus de contraintes (autonomie, temps de recharge) à part quelques geeks fortunés persuadés de sauver la planète avec leur 400 kg de batteries….

    1. Oui, alors, ça, c’est pas si vrai. Regardez les volumes de vente de VE en Chine.
      Les mix d’électrique montent en flèche. Encore peu dans notre vieux continent, mais nous ne sommes pas le Monde.
      Nous sommes en 2019. C’est trop tard pour se montrer électro-sceptique. On peut douter de l’effet écolo de cette technologie, mais pas de son futur.

        1. Et c’est poussé par quoi: La demande client ou l’obligation/politique?

          Quand on voit les grosses bouses (de la citadine Zoé à 1.5T au gros Q-étron de 2.5T) qui malgré le tonnage sont une régression jamais vue (autonomie/temps du « plein »), on se dit qu’il faut en effet pousser à la conso pour en vendre.

          Certes, on peut espérer l’arrivée prochaine de la batterie miraculeuse… celle qu’on attends depuis la « Jamais Contente »!

          1. Et pourtant…les chiffres sont têtus et ne vous donnent certainement pas raison. Ces si grosses électriques que vous semblez détestez (d’ailleurs à relativiser elles sont 20-30% plus lourdes qu’une thermique équivalente) sont elles vraiment si inefficientes ?
            Prenons une thermique efficiente, comme une 308 diesel de 100ch on est à environ 5L/100 km de consommation réelle. 1L de gazole est équivalent à 10.55 kWh soit environ 52 kWh/100 km. La plupart des électriques de gabarits « classiques » (l’audi e-tron est certainement au dessus de ça) tournent autour de 20-25 kWh/100 km en condition réelle (ce qui correspond très bien une Model 3 parcourant environ 300km à 130km/h avec sa batterie de 75kWh), autrement dit une thermique efficiente nécessite environ 2x plus d’énergie pour parcourir la même distance (et encore sur la comparaison la plus défavorable pour une électrique…l’autoroute)

          2. Ce calcul n’est pas complet et donc ta comparaison est malhonnête. Tu ne parle que de l’énergie embarquée dans le véhicule.
            Jamais tu ne parle de l’efficience énergétique totale, càd comprenant tout de A à Z : production, transport, stockage, charge etc.
            Je ne parle pas de pollution ou CO2, mais juste du coût énergétique. Et à ce jeux, le vrai résultat n’est peut-être pas si limpide…

          3. tout à fait lolo

            Le moteur diesel ou essence, ou tout moteur thermique, est une machine thermodynamique, subissant la loi de Carnot. Sur 10kWh d’énergie brute consommée, environ 1/3 sera convertie en énergie mécanique utilisable

            Le moteur électrique a un meilleur rendement, mais ce n’est pas une machine thermodynamique. En revanche, l’électricité n’est pas une énergie mais un vecteur d’énergie, qu’il a fallu produire alors, avec par exemple une centrale au charbon, ou au gaz, ou au fuel, ou nucléaire. Ces 4 exemples sont des machines thermodynamiques, avec encore cette fameuse loi de Carnot. Pour pouvoir disposer de 75kWh d’énergie sous forme électrique dans la voiture, il a fallu consommer environ le triple par la centrale électrique. (et je fais grâce des diverses pertes entre la centrale électrique jusqu’au moteur élect)

  3. Tesla n aurait pas pour le moment du fait des véhicules de masse : trop d investissements pour une entreprise qui perdait déjà de l argent! Un SUV haut de gamme avec une bonne marge de vente aurait été plus judicieux …et puis cette communication!!!! … vaut mieux se taire et passer pour un con que de l ouvrir et de le prouver

    1. tout à fait d’accord!
      Pourquoi TESLA n’a pas d’abord bétonné sur le haut de gamme, où les marges sont conséquentes? Puis bien plus tard lorsque les process de production de masse sont acquis, descendre en gamme.Non vraiment je ne comprend pas.

      1. Non, je ne pense pas. Le relatif amateurisme de Tesla couvert de geeko coolitude commence à flancher aux US. Pour moi, la Taycan me paraît être la première concurrente a Tesla S uniquement pour l’instant. Mais se faire concurrencer par Porsche en ce moment pas évident…

          1. et Tesla a résolu le pb de recharge, pas Porsche, cantonnée aux réseaux généralistes. Une Porsche sur un Paris Marseille devra galérer pour faire son plein sur des bonnes partagées, Ionity n’est pas présent partout, (y compris en Allemagne ou Pays bas)…
            Tesla ne partage pas son réseau privatif, ce n’est pas sans arrière pensée…

          2. https://www.automobile-propre.com/les-superchargeurs-tesla-bientot-ouverts-a-tous/

            Si les autres constructeurs n’utilisent pas les superchargeurs de Tesla, c’est un problème de compatibilité des normes…et de partage des couts. Tesla veut bien que les autres puisent utiliser leur bornes, à condition de participer aux couts de construction de ces bornes et d’adopter la norme de Tesla (ps: d’où cette « générosité » de donner libre accès aux brevets de Tesla)

            .
            Parce que Tesla sait très bien que pour pouvoir vendre ses voitures partout, il lui faudrait un grand réseau de recharge, que ce soit le sien ou celui des autres. Les Tesla 3 européens, moins exigeantes, seront aussi compatibles à la norme CCS Combo, tandis que toutes les voitures Tesla en Chine sont compatibles avec la norme locale
            https://www.automobile-propre.com/la-tesla-model-3-sera-au-standard-combo-ccs-en-europe/

            .
            Vu le faible volume de Tesla, ce constructeur a t il les moyens de développer son propre réseau de recharge dans le monde entier, dans les pays dont il a ambition de vendre des voitures? Peu probable

        1. @John d’ou ?
          L’amateurisme, s’il y a, est plutôt chez VAG que Tesla !
          Tesla à au minimum 7 ans d’expérience sur la production en masse de la VE premium… et donc 7 ans d’avance !
          Porsche est historiquement très bon, mais ils se sont déjà planté plusieurs fois, c’est à eux de prouver qu’ils sont également bons dans les VE sur le terrain et pas seulement en théorie.

        2. Pour l’instant le réseau ‘Unity’ est embryonnaire ça risque assez rapidement de limiter le potentiel de la Taycan quand les utilisateurs se rendront compte qu’ils ne peuvent pas faire d’autoroute avec !

  4. Vous oubliez un point essentiel pour e long terme : la gamme tesla est 100% électrique, et le prix des batteries ne cesse de diminuer. Donc à long terme la rentabilité est garantie.

  5. « Un discours qui n’a guère impressionné Wall Street. »

    Donc on écoute les traders et financiers de Wall Street nous dire ce que l’on doit comprendre de Tesla.

      1. @SGL : effectivement. J’ai moi-même longtemps cru à ce scénario lors du lancement raté de la Model 3. Mais désormais Tesla peut facilement survivre sans Musk

        1. Par contre mon scénario numéro 2 est pour toujours d’actualité : àpd 2020 les généraliste vont s’y mettre réellement, et Tesla sera reléguée en seconde zone

        2. Tesla peut facilement survivre sans Musk…

          Pas si sûr
          Depuis son début, Tesla vivait sous de régulières perfusions d’argent frais, sous forme augmentation du capital. Les actionnaires de Tesla ne sont pas des gentils du genre « fond de développement écologique », ou « fond de développement de la transition énergétique », des fonds qui auraient une cause « noble » qui se montreront aussi patients que nécessaires jusqu’au changement de la société humaine…

          Non. Les actionnaires de Tesla sont relativement classiques.
          Et aussi étonnant soit il, à chaque fois que Elon Musk a fait une levée de fond, il y a eu des gens pour y répondre.
          Et en moyenne, le rendement de l’action de Tesla doit être proche de zéro. Dans le monde économique, seules les entreprises d’Etat peuvent se permettre d’afficher ce genre de bilan. Dans tous les autres cas, les actionnaires auraient déjà jeté l’éponge depuis bien longtemps
          Bref, que ce soit dans l’automobile électrique ou toute autre secteur d’activité, aucune entreprise (privée) n’a eu autant de bienveillance de la part des actionnaires qu’a pu bénéficier Tesla…sous la présidence de Musk

          Demain, Musk quitte Tesla. Ce dernier pourrait survivre sans lui….ou pas
          -si Tesla affiche une forte croissance en continue, affiche des bénéfices, (et aussi n’a plus besoin d’emprunter), alors Tesla pourra survivre sans son fondateur

          -si jamais la croissance stagne, très faible, peu de dividende (voir l’ex PDG de Ford), voire pire: une autre levée de fond, alors il n’est pas garanti que le monde de la finance soit encore aussi compatissante qu’avant envers Tesla (sans son fondateur)

    1. Baaaaaah, c’est une vaste blague. Il n’y a pas d’entretien tous les 20000, c’est la police du lulu qui a craqué.

  6. Voici une société qui investit sur l’avenir.

    Rien a voir avec les pauvres boite française qui sont a la ramasse qui investissent un minimum dépensent tout en com et qui on un retard technologique extreme et aucun avenir sans subvention de l etat.

    C le modele a suivre alors arreter de tailler, c est eux qui sont sur la bonne voie!

    1. La vérité est peut-être entre les deux ?
      Les boîtes françaises sont certes un peu frileuses, mais elles n’ont pas des milliards à jeter par les fenêtres.

      1. Bah, là, j’avoue pour ma part que c’est la première fois où je suis un peu inquiet pour Tesla.
        Jusqu’à maintenant, je « défendais » Tesla, non pas que j’étais fan comme beaucoup me caricaturaient, tout simplement parce que j’étais lucide.
        Nous étions à 22.000 exemplaires en 2013, plus de 100.000 ex en 2017, plus de 200.000 en 2018 ?
        Bref Tesla produit 10 x plus en moins de 7 ans !
        Maintenant Tesla n’est plus seul, Jaguar, Polestar, les Chinois (ils sont nombreux), les BAM et même les généralistes qui attaquent par le bas, tous, vont faire une pression énorme à partir de 2020-21.

        1. http://www.lefigaro.fr/societes/2019/01/02/20005-20190102ARTFIG00228-tesla-model3-fait-exploser-les-ventes.php

          justement, plus de 100.000 exemplaires en 2017, puis 200.000 en 2018, cela a dépassé le plafond des aides fédérales, décidées en 2017. Pour les clients intéressés, il ne reste plus que les aides locales, et éventuellement des contraintes locales spécifiques (le système quota ZEV en Californie)

          La part de marché de la Chine pour Tesla, c’est peanut
          La concurrence que subit Tesla dans le reste du monde, c’est peanut. Les ZOE ou Leaf ne jouent pas dans la cours des Tesla S et X. Seules les dernières élect coréennes (Kona) ou Jaguar (I-Pace) sont dans la zone de Tesla.

          Bref, on ne peut pas dire que les déboires actuels de Tesla seraient imputables à la concurrence, parce que cette dernière n’est qu’au stade d’émergence. On ne s’improvise pas en industriel es production de masse…

          1. « On ne s’improvise pas en industriel et production de masse… »
            Mais néanmoins, ils ne sont plus du niveau de l’artisan automobile depuis 2013.
            Aujourd’hui, ils sont à 360.000 ex/an bientôt 500.000 ex/an avant 2021, le million à terme. (avant 2025, si la faillite n’aura pas frappé !?)
            Sur le réseau de superchargeur, Tesla entame la 2 ème génération ! Quand la concurrence est encore embryonnaire.

          2. 5 ans d’expérience, c’est quoi?
            C’est beaucoup pour un particulier.
            C’est beaucoup pour un artisan
            Mais pour un grand industriel, c’est rien. Renault, Toyota, PSA, VW, Bosch, Valeo, etc….malgré leur très longue existence, leur très longue expérience, connaissent encore des couacs lors de la mise en place d’un nouveau process, de la construction d’une nouvelle usine. On peut citer par exemple les difficultés de Mulhouse avec la nouvelle ligne monoflux alors que cette méthode a déjà été appliquée à Rennes, à Sochaux, etc… Ou encore, on peut citer les difficultés de VW lors du démarrage de leur plateforme MQB (qui a couté la tête d’un de leur directeurs). Pour un grand constructeur, 5 ans, c’est « une usine à peine rodée »

            Aujourd’hui, Tesla serait à 360.000 exemplaires. Soit! Mais ce volume a t il été obtenu avec une cadence normale où tout est maitrisé? Ou ça aurait été obtenu à l’arrache, avec des machines dans des tentes sur le parking???

            300.000 ex/an, c’est le rythme de croisière de l’usine de VW produisant la Golf, ou celle de PSA-Fiat produisant les gros utilitaires, etc…Tout tourne rond depuis des années, à ce rythme, ainsi que leur fournisseurs, de toute la chaine logistique. Ce n’est pas le cas encore pour Tesla

          3. Certes Wizz, mais qui a la production de plus de 300k véhicules électriques actuellement? Je ne vois pas grand monde pour le coup…

            Donc oui, en thermique, les constructeurs historiques sont rodés. Mais en électrique, ils découvrent encore, là où Tesla a 5 ans d’expertise, ils ont tout juste 2-3 ans pour les plus avancés. Et pas avec la même production.

      2. Les inquiétudes sur Tesla me paraissent, pour le moment, exagérées. Des liquidités il y en a (beaucoup même vu le niveau des taux) et pour l’instant nous ne sommes ni en récession ni dans une quelconque crise. Avec l’aura dont dispose Elon Musk il pourra lever des capitaux si il le faut (il en a d’ailleurs parlé lors du dernier point trimestriel). Après c’est sûr qu’il va falloir à un moment où un autre se bouger et assurer la viabilité à LT de la boîte (en faisant des profits tout simplement) car le marché automobile ne restera pas éternellement bien orienté…

    2. @mopral: discours ridicule de qqun qui semble rien connaître. Tesla est une boîte qui a misé sur l’électrique, un pari, et qui a tout investi sur la com et le marketing depuis sa création.
      Les boîtes françaises que vous critiquez tant elles fonts des bénéfices et existent depuis un siècle.
      Tesla a une image geeko coolitudequi commence à flanchr comme a dit John plus haut.
      La concurrence est là maintenant donc ça ne suffit plus à vendre, l’image ça dure qu’un temps après faut la changer.
      Attendons de voir comment va s’en sortir tesla, à eux de gérer leur avenir.
      Pour le reste si c’est pour juste critiquer car c’est Français, (car rien dit sur les autres marques en soit disant retard) faut aller vivre aussi US.
      Vous auriez pu dire : j’espère que les Françaises vont investir pour couvrir leurs retard par ex…
      PS: désolé ça fit un peu coup de gueule et c’est pas très constructif sur ce forum. Mais le
      french bashing je supporte pas.

  7. Tesla n’a jamais été une marque viable, car elle est depuis son origine propulsé par l’argent de son propriétaire qui comble l’abysse financier dans lequel elle se trouve.
    L’avance technologique du début, s’amenuise. Et si l’électrique fait partie de l’avenir automobile il ne s’agit pas DE l’avenir de l’automobile. L’hydrogène, et d’autres solutions existeront… Et le thermique est très loin d’être enterré ! Il ne faut pas avoir une vision trop « Commission européenne » des choses… L’europe n’est pas le monde.

    1. @Lynx
      Tesla est encore phase d’investissement dans tous les niveaux.
      R&D, Réseaux, construction d’usines, etc.
      Donc c’est normal qu’ils ne gagnent pas d’argent, sinon, ils seront encore au niveau d’artisans.
      Ils ont 7 ans d’avance dans le déploiement d’une flotte de VE premium que sont encore loin d’avoir les BAM, Jaguar (avec l’Inde qui « pousse »), Polestar (avec la Chine qui « pousse »)
      C’est certain que s’ils perdent encore de l’argent en 2025, ils seront morts !
      Mais ils ont encore une petite avance confortable qui leur donne une marge de manœuvre…

  8. Quand on leur voit leur resultat en Chine…Chapeau Mr Musk !!!

    En moins de 10 ans Tesla a reussit à s’imposer dans le monde comme marque Premium Technologique devant les plus grands !!! Bravo

  9. https://www.automobile-propre.com/des-voitures-electriques-plus-abordables-grace-a-la-chute-du-prix-des-batteries/

    SGL
    Tu en penses quoi de ce paragraphe??? (que je trouve « très intéressant »)

    « Mais selon la dernière étude dont les résultats ont été rendus publics il y a quelques jours, les analystes prédisent qu’en Europe les véhicules électriques ne seront pas plus onéreux que leurs semblables thermiques dès 2022. C’est dans 3 ans ! Cette évolution est surtout due à la réduction spectaculaire des prix des batteries, dont les capacités de stockage ne diminuent pas mais dont les coûts négociés dans les contrats pour des livraisons d’ici 2 à 3 ans s’effondrent littéralement. »

    1. Malheureusement, pour moi, cela veut dire que l’on va négocier les prix des batteries au plus offrant en mettant la pression entre les constructeurs Coréens, Chinois et éventuellement d’autres dragons asiatiques.
      Ça va être dur pour faire naître l’Airbus de la batterie…

  10. moi, je vois autre chose : les fournisseurs cassent les prix, d’un facteur de 2, voire de 3. Que peut on en déduire?

    -option 1: ils avaient une énorme marge, faisaient plus de 50% de bénéfice sur les ventes. Ils peuvent donc diviser par 2 les prix des futurs livraisons

    -option 2 : ils n’ont pas une énorme marge, peut-être disons 10%, ou 20% comme des industriels très chanceux (tout le monde n’est pas Apple, vendant 1500$ un smartphone dont le cout de revient vaut moins de 350$). Mais comme ils anticipent les futurs progrès, réussir à diviser les prix par 2, par 3 dans 2, dans 3, dans 5 ans, alors ils se disent qu’ils peuvent se permettre de vendre la peau de l’ours dès maintenant, en signant des contrats de futures livraisons avec des prix 2 à 3 fois moindres

    -option 3 : ils n’ont pas une énorme marge, peut-être disons 10%, ou 20% comme la plupart des industriels chanceux (tout le monde n’est pas Apple, vendant 1500$ un smartphone dont le cout de revient vaut moins de 350$). Et donc si on pense qu’un progrès productif permettant de diviser par 2 ou par 3 les futurs couts de revient n’est pas réaliste, et s’ils divisent les prix par 2, par 3, alors ils vendent à perte.

    .
    Dans les 2 premières options, alors oui, on aura des batteries pas chères dans quelques années, et ça restera pas cher

    Dans la dernière option, la vente à perte amènera la filière à la faillite, à la restructuration du secteur. Puis peu à peu, les prix reviendront à un niveau réaliste

    .
    question : qui ici pensent qu’on pourra avoir des voitures électriques pas chères pour l’éternité, parce que le cout de la batterie deviendrait dérisoire?

    .
    .

    « C’est dans 3 ans ! Cette évolution est surtout due à la réduction spectaculaire des prix des batteries, dont les capacités de stockage ne diminuent pas mais dont les coûts négociés dans les contrats pour des livraisons d’ici 2 à 3 ans s’effondrent littéralement…
    En 2015, pour une voiture américaine de taille moyenne, la batterie représentait plus de 57% du coût total. Aujourd’hui, c’est 33% dixit Nathaniel Bullard l’auteur de l’article publié par Bloomberg NEF. Et d’ici 2025, les analystes estiment que la batterie ne vaudra plus que 20% du coût total du véhicule. »

    Pour moi, il y a vente à perte. Chaque fournisseur a récemment investi des sommes considérables dans ce domaine. Or, dans le capitalisme qui nous entoure, le retour d’investissement doit être rapide, sous peine de faire faillite. Le secteur de la voiture électrique est encore très faible : il n’y aura pas de contrat pour tout le monde. Et toute livraison que je ferais quel que soit son prix, ce seront des livraisons, et donc des productions, et donc des ventes que ne feront pas mes concurrents. Sans contrats, ils jeteront l’éponge. Les fournisseurs jouent donc à une partie de poker menteur, une partie de chaise musicale dégressive, en acceptant de signer des contrats avec des prix complètement effondrés, et en espérant que des concurrents seraient morts entre temps. Ces futurs prix pas chers dans 2 à 3 ans, ça ne peut pas durer…

  11. Oui Stig

    Pour les constructeurs conventionnels, la voiture électrique est un nouveau domaine à découvrir, à maitriser. Mais ils ont tous une très longue expérience dans l’industrie, dans l’engineering. Cette phase ne sera pas très très longue. Ensuite, la production de masse, la production à haute cadence, ce sera juste un petit détail. Par exemple, Honda n’avait jamais fait de moteur diesel (pas comme son compatriote Toyota et ses pick up ou utilitaires sillonnant le monde entier). Combien de temps a t il fallu à Honda pour maitriser cette nouvelle technologie, et de produire en masse par la suite?

    Par contre, pour Tesla, monter rapidement en cadence de production, sans heurt (comme les machines sous des tentes sur le parking), ce n’est pas encore une chose de garantie. Or, il va falloir le faire rapidement, atteindre une taille critique, accaparer une part de marché suffisante, fidéliser cette clientèle, avant le décollage des constructeurs classiques dans la voiture électrique

  12. Tesla avait besoin de convaincre les investisseurs que le marché électrique était suffisamment mûr et que la marque pouvait y prendre une large part de marché.
    Sauf qu’une Model S à $70 000 c’est bien (les marges ne sont pas si énormes que cela en fait). Mais si on peut vendre 3 ou 4 Model 3 à 40 ou 45 000 dollars, c’est mieux non ?
    Plus Tesla vend de voiture, et plus l’amortissement sur les batteries est intéressant. Et la batterie, c’est le nerf de la guerre tant technique, que financier.

    Bref, Tesla doit vendre, en gros volumes, et pour cela, il vaut mieux des centaines de milliers de Model 3 que des dizaines de milliers de Model S 😉 Voilà pourquoi.

  13. Parce que la clientèle des Tesla S est assez restreinte. Par exemple, je suis un fidèle client des BMW Serie 5. Je me découvre une âme écologique, désirant rouler en électrique….mais n’a pas envie de rouler dans une Imiev ou dans une i3. La solution, c’est d’acheter une Tesla S.

    Or, le pourcentage des clients des Serie 5 désirant rouler dans une voiture électrique (du même standing) est quand meme rare, très peu. S’ils étaient 50%, ou même seulement 25%, alors BMW le saurait, et aurait déjà fait le nécessaire pour conserver cette clientèle, en concevant une Serie 5 électrique: on ne laisse pas partir ailleurs 25% de sa clientèle!!!. Mais ce n’est pas ce qu’on a pu constater. Cela veut donc dire qu’il y a très peu. Et une fois que cette clientèle aura acheté sa Tesla S, alors ça sera fini. Un petit pourcentage des clients des Serie 5, un petit pourcentage des clients des A6, un petit pourcentage des Classe E, etc…et puis c’est tout. Les autres clients des Serie 5, des A6 et autres sont très contents de leur 6 ou 4 cylindres thermiques, voire sont des clients fidèles inconditionnés de ces marques.

    Dès lors, si Tesla veut continuer sa croissance (entre autre, il faut bien absorber la production des batteries de sa Giga Factory et amortir le cout de cette usine), alors il faut élargir la production à un autre segment

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