Toyota : pas de solution pour une électrification … rentable

Le CO2, la grande « star » du Salon Automobile de Genève 2019 ? Cela y ressemble …

Didier Leroy, le vice-président de Toyota, a affirmé lundi lors d’une conférence de presse, à la veille du salon automobile de Genève, que personne ne détenait à l’heure actuelle la solution permettant de concilier le respect des nouvelles normes d’émissions de CO2 exigées par l’Union européenne pour l’horizon 2030 … et une mobilité automobile abordable.

Des solutions techniques commercialement non correctes

Si, selon le numéro 2 du constructeur japonais, « les solutions techniques existent », mais « le défi principal est de trouver une solution qui est accessible et convenable » pour les clients. Sous entendu : la solution est dans les cartons mais son coût de production entraînerait un prix de vente difficilement acceptable pour les clients.

Réduction drastique des émissions CO2 exigée par l’UE

En décembre dernier, les négociateurs des Etats membres de l’UE et du Parlement européen se sont mis d’accord après moult négociations sur une réduction de 37,5 % des émissions de CO2 des voitures neuves entre 2021 et  2030.

Un objectif fortement pointé du doigt en début de semaine par Carlos Tavares, patron de PSA et patron de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), selon lequel il y a péril en la demeure automobile.

L’électrification : seule solution pour satisfaire les objectifs CO2

L’électrification sera « absolument nécessaire » pour satisfaire ces objectifs, a par ailleurs déclaré Johan van Zyl, responsable de la région Europe chez Toyota.

« C’est un énorme défi pour tout le monde, y compris pour nous », estime pour sa part Didier Leroy, qui ajoute toutefois : « si on ne trouve pas la solution, on n’aura qu’à changer de métier« .

Sautant sur l’occasion pour vanter les mérites de sa marque, le n° 2 de Toyota affirme que le constructeur est « probablement un peu mieux préparé  que certains concurrents » pour parvenir à l’objectif tout en « restant rentables » grâce à l’accent mis très tôt sur les voitures hybrides. Il faut amortir la publicité pour le CH-R !

L’avis de Leblogauto.com

Le discours de Toyota semble signifier en clair : nous ne sommes pas prêts à investir massivement pour offrir au public des véhicules qui seront vendus moins chers que nos modèles phares actuelles … et nous procurant moins de marge. Produire plus cher (compte-tenu des coûts de développement) pour vendre à prix moindres : personne n’aurait la solution selon Toyota … ou tout simplement ne voudrait l’appliquer ? La transition électrique : aussi – voire avant tout – une histoire de très gros sous  ?

Sources : AFP, Toyota

(40 commentaires)

  1. Eh oui, quand l’idéologie politique est complètement teubée ! Ca rappelle la « bonne » époque du Lyssenkisme…

  2. on se demande comment fait renault-nissan. Ils sont épuisants ces haut managers qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez

        1. …mais démarrer trop tard… peut aussi être fatal !
          Surtout, que l’on se rapproche des années 2020.

  3. À 2 % de PdM ce n’est pas rentable …. mais à 30 % !? 😉
    Et apparemment, c’est pour bientôt !

  4. une parole sensée, dont on ne mesure pas les impacts : « si on ne trouve pas la solution, on n’aura qu’à changer de métier »

    Autrement dit, s’il n’y a pas de solution viable pour conserver [automobile individuelle + possibilité de s’en servir] à bas coût tout en ne détériorant pas (trop) notre environnement, alors il faut arrêter de faire des voitures individuelles, malgré ce que cela impacte (emplois, vie quotidienne) .

    1. ou alors  » et si Electrique n’etait pas LA solution… mais plutot une solution parmi d’autres et qui depend surtout de l’utilité de chacun et non des politiques qui croient tout savoir ».
      A mon sens, thermique et electrique et autre (hydrogene…) doivent cohabiter ; le haro sur le diesel est ridicule car pour les gros rouleurs, les gros « tracteurs » ou « chargeurs », il n’ y a pas d’autre possibilité pour l’instant.
      Arrêtons cette démagogie actuelle !

    2. tu passes toutes les Toy HSD en E85 voir E100 et tu gagnes presque 30% sur les Nox et 90% sur les particules tres fines..

      Le pb c’est le délire sur le CO2.. mais bon ca a permis de defendre la position du diesel..

      Réduction des émissions en parcours RDE avec le superéthanol E85 (vs SP95)

      CO2 NOx PN*

      (g/km) (mg/km) (nombre de particules/km)

      Volvo V60 Flexfuel -2 % -29 % -90,5 %

      Audi A4 Flexifuel -6 % -35 % -91,7 %

    3. Il est tant de concevoir des véhicule thermiques optimisés en Scx et en masse. Un mélange de karting, de seat minimo, et de Twizy, avec des moteurs de très basse cylindrée et compressés.

    1. Déjà dit et c’est ce que souligne Tavarès, la loi, les normes européennes ne font pas de distinctions sur les différentes technos et font le bourrin uniquement sur le VE sans aucune clairvoyance…

      1. La loi n’impose pas de solution, ni VE, ni VT, elle impose un résultat en émissions de C02 à l’usage (pour le moment).
        Charge aux constructeurs de trouver une solution, via l’électrique ou autre.
        Certes, ces lois sont imparfaites, car elles ne prennent pas en compte la façon dont l’électricité est fabriquée, ni les particules, ni la fabrication, mais sont une solution pour faire changer nos comportements .

        @ Commandant Tour, Ce n’est pas de la démagogie, au contraire, c’est du courage politique qui consiste à aller contre les intérêts à court terme des électeurs et des constructeurs !

        Le fait de réduire les émissions de Co2 à l’usage est nécessaire et urgent, quitte à parcourir moins de km et à produire moins de voitures.

        1. Et en attendant on prends toujours l’avion pour aller se bourrer la gueule en Espagne !! Vive le CO2 sponsoring !!

          Sans parler du bullshiting du glyphosate, du suremballage, des agriculteurs et la surconso de viande (rappelle nous l’impact du bouffer de la viande sur le CO2), ou de faire des gosses (LE plus gros impact de CO2…)
          Non, tout ce que voient les écolos en mousse, c’est flinguer par tous les moyens la voiture individuelle…

          1. un trajet en avion est moins emetteur de CO2 qu’un trajet en voiture

          2. Comparaison biaisée. Vous pourriez dans la même veine, comparer automobile et car Macron. Ou bien, aller en Australie en Captur et chez belle-maman à St-Flour en avion.

          3. en même temps les petits ruisseaux finissent par faire des fleuves.
            Donc l’étalement urbain qui impose les moyens individuels de transport en lieu et place des transports en commun, ça tient un peu de l’évidence… l’auto pollue, qu’on le veuille ou non, gj ou pas, le pb est dans le moteur, et surtout la multiplication des moteurs, du temps des vélos, l’air à Pekin n’était pollué qu’en hiver à cause du chauffage au charbon, rustique, (le charbon comme le chauffage), depuis la voiture et malgré des améliorations substantielles dans les chaufferies, Pékin est irrespirable 365 jours par an !
            Et ne venez pas dire que c’est la faute au chauffage…

  5. @ema : certes, mais il faudrait aussi s’attaquer à ce qui pollue encore plus : tanker, paquebots, avions, production de viandes bovine etc…. toujours taper sur l’auto c’est pratique en terme de taxes mais je doute de l’aspect purement écologique de la chose!

    1. Eh oui rv11, mais avec Ema comme avec d’autres, quand tu évoques les problèmes dans leur ensemble, les autres problèmes passent sous le tapis. En revanche, dès qu’il s’agit de flinguer la voiture individuel (sur un blogauto soit dit en passant…), là tu peux être sûr de les voir rappliquer….

    2. En ce moment à Paris et les autres grandes villes, la pollution de la route vient à plus de 50 % pour la pollution grasse et à cause de l’ensoleillement et les températures élevées, les chauffages étant peu sollicités.
      Il ne faut pas constamment se rejeter la patate chaude.

    3. sur leblogbateau, j’imagine qu’ils parleny scrubblers, assistance par kite surf, normes d’emission souffre, courant à quai, normes et taxes…
      sur le blogavion, je pense qu’ils parlent de réduction de la consommation, ultrafan, avion hybrides, normes et taxes…
      Sur le blogabovin, j’imagine que …

      mais là, sur leblogauto, on s’intéresse à la voiture, et donc aussi aux effets dramatiques de l’usage de notre « passion » sur la survie de l’espèce, suite à 1 siècle de diminution des coûts énergies fossiles (en nb de km par heure de travail) qui a permis au monde occidental de changer de mode vie, sans se préoccuper des conséquences.

      Ce n’est pas parce que nous sommes passionnés par la voiture qu’il nous faut nous fermer les yeux sur les impacts …

      en fait, les ART, Rv11 et autres… non, rien, ne changez rien, attendons que tous les autres problèmes soient résolus pour remettre en cause notre confort de voiture individuelle …

      … fatigue…

  6. @SGL : mais justement, regardons global et non pas d’un point de vue limité au grandes villes en France. Sur les polluants mondiaux, de tête l’auto est loin derrière d’autres industries en terme de rejet. Il faudrait que je retrouve l’article faisant un point là dessus.

    1. OK @rv11
      Le problème de la pollution « global », c’est Trump, Xi Jinping et Poutine qui ont la « main » sur les solutions éventuelles
      … C’est une tout autre dimension ! 😯
      Comme dit l’adage « balayons devant notre porte » et on pourra critiquer avec des arguments !

      1. la Chine pourrait très bien réduire drastiquement sa pollution : il lui suffirait de renvoyer les usines chez nous….

  7. En même temps quand on voit les profits de Tesla (enfin plutôt les pertes) on comprend que les autres constructeurs soient plutôt réticents. Pour le moment mis à part les obligations imposées par l’Europe la clientèle intéressée par une électrique est faible. Je pense que si l’électrique arrive à être pertinente en haut de gamme en entrée de gamme la différence est pour le moment beaucoup trop importante !

      1. @amiral_sub Oui très bien tu as vu l’autonomie de cette version ? enfin permet moi de trouver contestable la qualification ‘d’abordable’ pour cette version, on parle quand même de 40000€ en France…
        Globalement les versions d’entrée de gamme de Tesla sont surtout là pour afficher un ‘prix’ (comme de nombreux autres constructeurs malheureusement). Souhaitons juste à cette version d’accès un sort un peu meilleur que la Model S P70D (qui est sortie, rentrée, ressortie…du catalogue…)

    1. Tesla est parti de nul part, les efforts auraient été totalement différents pour un deuxième constructeur mondial. C’est une volonté de Toyota de ne pas aller dans le full electrique car cela rendrait l’hybride presque obsolète.

      Toyota passe son temps à critiquer le coût de l’électrique mais aurait pu aisément faire de Lexus un Tesla. Je trouve d’ailleurs détestable (bien que malin) qu’ils aiment dorénavant appeler leurs hybrides « self charging electric vehicles »…

    2. @pcur : non il n’y a pas qu’en Europe que les normes sont strictes, la Californie et qq autres états US imposent aux constructeurs un % de véhicules Zéro Émission. Idem en Chine (qui au passage suffoque sous les gaz toxiques…
      Pour Tesla, il ne faut pas oublié que Musk a quand même réfléchi à son projet : Véhicule haut de gamme pour amortir la techno, + réseau de chargeur dédié + descente en gamme pour le volume quand les autres se cherchent : Jaguar lance un ‘véhicule de l’année » mais qui n’a pas de bornes pour se recharger, surtout en France, et qui ne supporte en réalité pas les Ionity 100 kw/h…

    1. « Self charging » de par le système de récupération d’énergie lors des freinages. Et ensuite après quelques km, la pompe qui donne une « autonomie hybride illimitée ».

  8. Ce n’est pas détestable, c’est astucieux. C’est de la pub ! Qui prend le contrepied de cette arnaque qu’est l’hybride rechargeable.
    Tout le monde regarde ailleurs quand on évoque la véritable consommation des hybrides rechargeables… Les hybrides Toyota et Honda sont plus efficients et coûtent moins cher.

  9. Les constructeurs ont plus de 10 ans pour trouver le bon équilibre entre faible émission et rentabilité et prix de vente correct. Si toyota ne se sent pas prêt à cela eh bien qu’ils arrêtent de vendre en Europe tout simplement. D’autres le feront.

  10. En même temps il va falloir un sacré prix du baril(et une grosse réduction de prix pour les électriques) pour rendre non compétitive des voitures qui consomment 5L/100…
    Car ne l’oublions pas ce qui au final prévaut c’est quand l’aspect économique et pour le coup Toyota l’a bien compris.

  11. Toyota ne fait que dire tout haut ce que nombre de constructeurs et ingénieurs disent tout bas : l’électrification à marche forcée recèle des chausse-trappes et manquent d’infrastructures en quantité suffisante. Les constructeurs ne veulent pas assumer à eux seuls un choix politique pour que dans cinq ans on fasse stop et même machine arrière!
    Cette réticence de Toyota est amplement compréhensible.

    1. @RBC : surtout quand à priori on n’a rien en gamme pour y répondre et qu’on investit dans d’autres teck (Hydrogène) mais dont le plan Co² est vaseux voir foireux si on par des HC pour en produire…
      Même Tavares pas fan des électrons solo sur un véhicule en glisse dans sa gamme.
      La solution n’est pas pas dans le mode technologique de propulsion mais bien dans le style de vie : réduction des modes de transports inutiles (avion pour faire Paris Lyon par ex), Ferroutage des marchandises, réflexions sur les échanges commerciaux…
      Mais TOY nous enfume un peu et tente de reprendre l’avantage en vendant ses saucisses, pas plus illogiques que VW qui tente ni plus ni moins d’imposer sa plateforme elec comme référence… (Il nous refont le coup des normes DIN ?).

  12. Pour démocratiser la voiture électrique, il faut l’alléger afin de limiter la puissance des batteries et donc leur poids(valable aussi, bien entendu pour le thermique et l’hybride). Mais pour alléger le poids des voitures, il faut que les constructeurs rompent avec les techniques employées encore aujourd’hui, et toujours basées sur un assemblages de plus de 150 pièces soudées et/ou collées. Seul le passage dans des solutions châssis/structure externe à base de composites peut le résoudre, c’est faisable, déjà fait même par des Startups, mais le soucis c’est que la réduction du nombre d’opérateur pour créer une voiture est extrêmement importante et donc avec pour conséquences des vagues de licenciements dans tous les groupes.
    Ces groupes vont de toute façon, déjà devoir réduire leurs effectifs avec la diminution des moteurs thermiques.
    Ceci dit, la planète a besoin d’une mutation mondiale pour redevenir respirable, vivable, mais tant que le système actuel basé sur le profit et la croissance sera au pouvoir, RIEN ne bougera ou tellement doucement qu’il sera trop tard…..

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