VW veut partager sa plate-forme MEB (VE) pour établir un standard

VW veut partager sa plate-forme véhicules électriques pour établir un standard

Volkswagen a annoncé lundi soir, à quelques heures à peine de l’ouverture à la presse du Salon Automobile de Genève vouloir partager sa plate-forme dédiée aux véhicules électriques avec d’autres constructeurs. Objectif : réduire les sommes engagées, souhaitant parallèlement aboutir à l’établissement d’un standard dans le domaine.

La plate-forme MEB de Volkswagen  doit constituer la base technique commune à l’ensemble des nouveaux véhicules 100 % électriques du groupe, qui devraient être lancés à partir de la fin de l’année 2019.

Un partage de cette plate-forme avec d’autres constructeurs permettrait de réaliser des économies d’échelle et de « réduire les coûts de la mobilité électrique« , argumente le constructeur. Un brin ambitieux, VW estime même que la plate-forme MEB doit ni plus ni moins devenir à terme « le standard de la mobilité électrique ».

Début septembre, VW avait indiqué que le coût de son programme électrique était finalement plus élevé que les 20 milliards prévus initialement.

Partenariat avec la startup e.Go

Selon le constructeur, la startup allemande e.GO devrait être le premier partenaire à s’engager concrètement dans l’aventure. Le petit constructeur allemand sera présent au salon de Genève où il exposera ses deux modèles Life et Mover, plus deux nouvelles versions inédites.

Principal argument de vente de la petite citadine électrique e.Go Life :  un prix de départ  à 15900 euros (batterie comprise) pour une autonomie de 121 à 184 km (selon la batterie choisie).

La production doit débuter très prochainement, dans une première usine capable de produire 10 000 voitures par an, avec une seconde usine déjà dans les cartons.

Une licence accordée à Ford ?

A la veille de l’ouverture du salon de l’automobile de Genève, le patron du constructeur allemand, Herbert Diess, a indiqué à des journalistes que VW menait actuellement des discussions sur la possibilité d’accorder une licence à Ford. Si début janvier, Volkswagen et Ford se sont certes engagés à réfléchir à une collaboration  en vue de développer en commun des véhicules électriques et autonomes, quelques nids de poule pourraient néanmoins surgir en chemin. A la mi-février, des sources proches du dossier laissaient entendre que les deux constructeurs n’étaient toujours pas parvenus à s’entendre sur les modalités de cette alliance.

La plate-forme MEB non adaptée à tous les marchés ?

A la mi-février, Jim Farley, le président de Ford pour l’international, avait toutefois laissé entendre que la plate-forme de Volkswagen était surtout adaptée au marché européen et chinois et que son adaptation à d’autres marchés pourrait poser problème.

La plate-forme MEB de VW cible en effet les marchés grand public. « Il s’agit d’une voiture destinée à des millions de personnes, et non à des millionnaires« , avait déclaré Matthew Renna, vice-président d’e-Mobility pour la région Amérique du Nord de Volkswagen, lors d’un point de presse tenu au Salon de l’auto de Chicago.

Des programmes non synchronisés

Jim Farley avait également déclaré qu’il semblait de moins en moins probable que Ford et Volkswagen concluent un accord sur des véhicules électriques. Selon lui, les programmes des deux constructeurs ne sont pas synchronisés. « Presque comme le snowboard et le ski » avait-t-il ajouté.

Si Ford était lui-même l’un des premiers partisans de l’électrification, il s’est concentré initialement sur les hybrides, les hybrides rechargeables et les véhicules électriques à batterie à faible autonomie. Il prévoit maintenant d’introduire son premier modèle à large autonomie en 2020, puis d’élargir sa gamme au cours de la prochaine décennie.

Alors que VW cible principalement les segments des véhicules particuliers et le low-cost avec son programme de véhicules électriques, « le pari de Ford est celui des véhicules utilitaires et des véhicules dédiés à la performance », a déclaré Farley. Sous-entendant ainsi que les deux constructeurs ne jouaient pas dans la même cour …

Il est toujours possible que les deux groupes automobiles puissent trouver un terrain d’entente, « si nous pouvions trouver des plates-formes où cela aurait du sens », avait toutefois déclaré Farley, atténuant ses propos. Ajoutant tout de même que « du moins pour le moment », les deux constructeurs étaient « dans un timing différent ».

VW tout feu tout flamme pour l’électrique

« L’année 2019 sera une année décisive pour l’électrique », a par ailleurs affirmé Herbert Diess. Reprenant là ce que tout le monde susurre tout bas.

Le constructeur s’est fixé pour objectif d’investir d’ici 2023  près de 30 milliards d’euros dans des modèles électriques. Lesquels devraient représenter d’ici 2025 « près d’un quart » de sa gamme si l’on en croit ses propos.

Face à la contrainte de réduction des émissions de CO2 imposée par l’Union européenne, « l’électrique est la seule vraie voie à prendre pour avancer », claironne par ailleurs le patron de VW, renouvelant ses promesses d’une voiture électrique d’un prix inférieur à 30.000 euros.

L’avis de Leblogauto.com

A quelques heures de l’ouverture du Salon Automobile de Genève, les constructeurs semblent vouloir rivaliser d’annonces non pas sur de nouveaux modèles mais bel et bien sur leur positionnement et stratégie en matière de véhicules électriques. Comme s’ils voulaient prouver au monde entier qu’ils sont prêts financièrement, technologiquement et politiquement à aborder le difficile virage de la transition électrique.

Sources : AFP, VW, Reuters, Ford

(18 commentaires)

  1. Avec Peugeot SA? Au regard des dernières déclarations de son pdg, le groupe français ne semble pas « prêt » technologiquement du moins c’est ce qu’il laisse entendre par son positionnement tranché sur l’emploi et le diesel … Donc la proposition de VW est un appel du pieds à Ford, GM ou Peugeot SA?

    1. Je suis d’accord avec toi, pas sur un partenariat entre PSA et VW, mais sur les signes évidents de nervosité de ces deux groupes, dus à leur manque de préparation sur l’électrification (pur et hybride) qui va nécessiter des investissement colossaux pour rattraper leur retard.

      Tavarès est aussi représentant de l’ACEA, aussi c’est son rôle de chouiner pour l’ensemble de l’industrie.

      1. @Gus. C’est surtout les marges de 6% à 7% qu’il va falloir oublier pour les 5 prochaines années et les marchés financiers qui vont sanctionner les actions … Tesla faisant figure d’exception … jamais rentable depuis peu! Wall Street et compères vont être sévères avec nos constructeurs traditionnels!

    1. Sinon, à part cette attaque gratuite et sans rapport, tu as quelque chose à dire pour ou contre la possibilité que cette base technique devienne un standard? 🙂
      Fait-nous pasrt de ton expertise, cela pourrait devenir intéressant.

      1. Personnellement, si j’etais constructeur, j’eviterai de collaborer avec un concurent qui a triché sur une majorité de sa gamme pour m’enterrer. Et mentit aux gvt, et a sa clientele. Et fait des ventes grace a des aides financieres qu’il n’aurait pas du avoir, etc etc etc etc.
        En tant que simple consomateur, je n’achetes tout simplement pas leurs produits. Et je leur souhaite de couler.

      2. Je vois pas en quoi c’est sans rapport de rappeller qu’ils ont agit comme des grosses merdes, et qu’eviter de collaborer avec eux serait la moindre des choses.
        Comment leur faire confiance ? Alors de la a parler de faire d’un de leur produit un standart… Non merci.
        Mais, toi, fais nous part de ton expertise. Pourquoi, a part le fait qu’ils soient allemands, est ce que l’on devrait pardonner et collaborer avec ?

      3. Dit le gars qui passe son temps à attaquer de la même manière les marques françaises…
        MDR !!!

  2. c’est pourtant factuel: VW a réalisé une des plus grandes tricheries de l’histoire: 11 millions de voitures truquées

    1. Ça reste dans la moyenne quand on compare aux 9 millions de Toyota rappelles y a 3 4 ans et aux 30 millions de GM rappelles début 2000.

    2. 11 millions c’etait le postulat de depart, non ? J’ai pas les chiffres sous les yeux mais ils me semble que le nombre a grossit depuis.
      Nb : je pari qu’on ne va pas revoir greg sur ce post de si tot.

    1. Le problème dans la voiture électrique est de savoir démarrer au bon moment…
      cf. Renault vers 2012 et son programme ZE qui est d’un certain point de vue, un échec total par rapport aux prétentions de PdM d’origine, et ça, malgré une Zoe au-dessus du lot des VE équivalentes.
      Le problème est aussi que les VE font au maximum 2% des ventes contre plus de 30% pour le diesel même en pleine période de diesel bashing.
      Les VE sont l’avenir, certes, mais surtout pour l’après 2025, et d’ici là, les pertes pour l’investissement ressembleront à un tonneau des Danaïdes… cf. la situation de Tesla qui font tout avant tout le monde.

      1. N’oublions pas non plus, que le groupe VW, se sente obligé à prendre les devants sur l’électrique pour faire oublier le dieselgate.
        Il y a aussi une obligation de faire rapidement du greenwashing depuis 2015, mais au bout de 4 années à faire l’illusion, il faut bien que cela débouche sur qquch de concret.

  3. Sont rigolos, ils déguisent un appel au secours en partage de technologies.
    Le colosse aux pieds d’argile aurait peur de l’avenir ou du mal à éponger la dette du diesel gate ?
    Ben plutôt que tricher, fallait investir m ‘sieu !

    1. C’est tout le problème.
      Merkel a voulu réduire la Dette au lieu d investir sur l avenir.
      Il y a un temps pour tout.
      L Allemagne est au bord de la récession et c’est mérité.
      Vive la Grèce !!!

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