Usine de montage Nissan à Oran
Après plusieurs mois de négociation, Nissan Algérie a obtenu l’aval du gouvernement et celui du Conseil national d’investissement (CNI).
Les investissements liés à ce projet sont estimés à 160 millions de dollars ont déclaré via communiqué les deux partenaires.
L’opération devrait induire la la création de plus de 1 800 emplois et la nomination de 35 agents agréés à travers le territoire algérien. L’usine de montage Nissan sera dotée d’une capacité de production de 63.500 véhicules de tourisme et utilitaires légers par an. Le site devrait entrer en activité au deuxième semestre 2020 et sera installé à Oran.
Le communiqué des deux constructeurs précise par ailleurs que les deux partenaires vont procéder dans quelques semaines à la création de la joint-venture. Cette structure devrait permettre d’accroître la capacité potentielle de Nissan en Afrique à environ 200.000 véhicules, en incluant les usines existantes en Afrique du Sud, en Egypte et au Nigeria.
«Nissan Algérie promet d’apporter son savoir-faire et son expertise japonaise pour construire une usine de production en Algérie répondant aux standards et normes mondiales rigoureuses qui feront de cette unité un centre d’excellence», souligne par ailleurs le communiqué.
Les restrictions d’importation : l’enjeu du dossier
Le gouvernement algérien a en effet interdit de recourir aux importations automobiles. Une situation qui déplaît aux consommateurs locaux, lesquels estiment que la qualité des véhicules produits localement est perfectible et que leur prix est inadéquat. Face à une telle situation, le président de l’Association des concessionnaires automobiles multimarques (ACAM), Youcef Nebbache, a plaidé mi-janvier pour le retour de l’importation de voitures de moins de 3 ans. Une mesure qui fera, selon lui, baisser les prix sur le marché national. Selon lui, les rapports d’expertise sur les véhicules montés en Algérie ayant subi un accident montrent des défauts dans le montage.
Le gouvernement vient néanmoins de réaffirmer ces derniers jours le caractère irréversible de la décision concernant les quotas d’importation automobiles. Tout en confirmant la volonté et la détermination de l’Etat à développer ce secteur et porter le taux d’intégration à plus de 40%.
Le ministre algérien de l’Industrie et des mines a par ailleurs tenu à rappeler que la baisse des prix des véhicules dépendait de la loi de l’offre et de la demande. Estimant que les prix sont déterminés par la compétitivité, il a affirmé que les pouvoirs publics ne pouvaient « pas exercer de pression sur les opérateurs pour réduire les prix des véhicules montés localement».
Des importations de pièces très coûteuses
Malgré la nouvelle organisation du marché automobile algérien initiée en 2012, à travers l’introduction de licences d’importation, suivie par l’interdiction pure et simple de l’importation de voiture depuis 2015, la facture d’importation des collections SKD/CKD ne cesse de progresser chaque année.
La facture d’importation des collections SKD/CKD, destinées au montage de véhicules en Algérie, s’élève à plus de 2,5 milliards de dollars en 2018, auxquels s’ajoutent les 1,5 milliard de dollars de pièces de rechange importées annuellement pour le parc roulant.
Dans un tel contexte, le secrétaire général du ministère de l’Industrie et des Mines, M. Kheireddine Medjoubi, a donné aux constructeurs automobiles installés en Algérie, un délai de 24 mois pour atteindre un taux d’intégration de 40% et réduire la facture d’importation des CKD/SKD destinés à l’assemblage de véhicules.
De nouvelles demandes d’implantations en Algérie
En octobre dernier, le ministère algérien de l’Industrie et des mines avait annoncé avoir reçu une dizaine de nouvelles demandes d’implantation d’usines de montage émanant de constructeurs originaires de divers pays.
Le ministre avait alors estimé à cette occasion que le marché algérien était l’un des plus attractifs dans la région.
Il avait alors indiqué que la production des véhicules assemblés en Algérie devrait atteindre les 400 000 unités d’ici 2020, une partie devant être destinée à l’exportation. Le nombre des véhicules assemblés localement a atteint 110 000 unités en 2017.
L’avis de Leblogauto.com
Nissan emboîte ainsi le pas à de nombreux constructeurs ayant choisi d’implanter des sites d’assemblages en Algérie afin de contourner les quotas d’importation.
Sources : Presse algérienne
« une partie devant être destinée à l’exportation »
Ils interdisent l’importation mais veulent bien exporter… c’est logique
En même temps quand tu importes tout et que tu n’exportes rien… on peut comprendre qu’ils cherchent à rééquilibrer un peu les choses (et y’a du travail!)
En France depuis 3 ans, on réduit la production / l’export et on augmente l’importation…
Depuis 3 ans? ou depuis 40ans?
Il me semble qu’augmenter le pouvoir d’achat des français en important des produits manufacturés depuis des pays à bas cout n’est pas une idée très nouvelle.
Tout comme l’idée de favoriser et de créer artificiellement des emplois « intellectuels » mieux rémunérés et moins pénibles est elle aussi une vielle idée.
2 bonnes idées qui valent près de 60 milliards(incluant l’importation de produits pétrolier) en 2018, comme dans beaucoup d’autres pays.