Entre Assetto Corsa, Project Cars, Forza Motorsport, la série F1 de Codemasters ou le futur Dirt rally 2, on peut dire que la simulation de sport automobile se porte bien. En retard par rapport à d’autres sports, le sport automobile a aussi pris un envol spectaculaire depuis deux ans dans le monde de l’e-sports, qui se traduit par l’implication grandissante des équipes et des pilotes. Fernando Alonso et Jean Alesi ont ainsi leurs propres structures d’e-racing. L’interaction entre les pilotes de course et le virtuel n’est cependant pas nouvelle, de nombreux pilotes ayant vu leur nom associé à des jeux vidéo de course automobile, pour le meilleure ou pour le pire. Voici un florilège:
F1
Nigel Mansell
Historiquement, « il leone » comme le surnommaient les Tifosi a été le premier à prêter son nom à un jeu, avec Nigel Mansell GP, sorti en 1988 sur Amiga et Atari ST entre autres. On y incarne Mansell avec la Williams et il est possible de gérer le turbo, sur 16 circuits. Mais avec 1/3 de l’écran seulement pour voir la piste et 2/3 pour l’instrumentation, la réalisation n’était pas très inspirée…
Le jeu n’a donc pas marqué les esprits, au contraire de Nigel Mansell’s World Championship. Sorti en 1992 sur Amiga et Atari, il rencontre un gros succès en 1993 avec sa déclinaison multi-consoles sur NES, SuperNES et Megadrive, profitant évidemment du titre mondial décroché en 1992 par le britannique. Le jeu pour l’époque est très réussi sur le plan graphique, proposant 11 autres réels pilotes. On peut régler la voiture, choisir les pneus, etc. Un autre épisode, intitulé Nigel Mansell’s World Racing Championship (nuance), n’apportera pas grand chose de plus en 1994. La même année, surfant sur le titre de Mansell en 1993, un jeu quasiment identique mais rhabillé à la sauce CART est également édité sous le nom de Newman-Haas Indycar featuring Nigel Mansell.
Ayrton Senna
Référence absolue de la F1 au tournant des années 80-90, charismatique et adulé au Japon, le pays du jeu vidéo à l’époque, Senna était la figure idéale pour parrainer un jeu de F1. Sega ne s’y trompe pas en s’attachant les services du champion brésilien, qui ne sera pas un simple prête nom mais va, fidèle à son professionnalisme et à son perfectionnisme, s’investir dans la conception du jeu.
Ayrton Senna’s Super Monaco GP 2 sort ainsi en 1992 sur les consoles Sega Master System, Mega Drive et Game Gear. Sans être une merveille graphique, le jeu marque son époque par l’impression de vitesse spectaculaire et surtout la difficulté du jeu. Immersif, ASSMGP2 propose plusieurs modes de jeu, dont le « Senna Mode » où l’on affronte en personne le champion, et un mode carrière où il faut grimper les échelons pour jouer la victoire. Fidèle à l’esprit de Senna, le jeu se révèle difficile, ne pardonnant aucune erreur et exigeant du joueur des nerfs d’acier pour vaincre, face à une IA très coriace. Pas de flashbacks, pas d’aides à la conduite. La victoire est très dure à obtenir, mais si belle quand on y parvient ! Senna, c’est plus fort que toi ! Le jeu aura aussi sa déclinaison en borne d’arcade.
L’histoire entre Senna et Sega finira pourtant en queue de poisson, la firme nippone soutenant Williams et Prost en 1993. Senna aura l’occasion de se venger, en remportant le fameux grand prix de Donington qui était sponsorisé par…Sega !
Satoru Nakajima et Aguri Suzuki
Au début des années 90, avant que Sony puis EA et Codemasters s’arrogent l’exclusivité des licences, de nombreux studios souvent japonais développent des jeux de course pour les consoles : Sega, Jaleco, Konami, Namco, etc. Les rares pilotes du Soleil levant ayant percé en F1 ont donc eu droit à leurs déclinaisons vidéoludiques. Satoru Nakajima, pilote Honda et équipier de Senna en 1987 chez Lotus, a droit à plusieurs itérations : F1 Grand Prix : Satoru Nakajima (1991), F1 Super License Satoru Nakajima (1992) et même Nakajima Satoru F1 Hero (1994). Mais avec une réalisation un peu datée, ils n’ont pas laissé de trace indélébile.
Aguri Suzuki, révélé en 1990 avec son podium sur Lola au fameux grand prix du Japon, a droit aussi à son Aguri Suzuki’s F1 Super Driving sur Super Nintendo (1992), mais le jeu se révéla déplorable au niveau des commandes avec des voitures quasiment inconduisibles.
https://www.youtube.com/watch?v=8–qMaWuxJI
Johnny Herbert aussi a eu droit à son jeu en 1998, mais le logiciel a eu une sortie très confidentielle. Et quand on voit les images, on comprend pourquoi…
Alain Prost
Prost était certes soutenu par Sega en 1993, le studio japonais étant un des sponsors de Williams mais, ironie du sort, c’est quand il fut team-manager que le quadruple champion du monde a eu un jeu portant son nom, Prost Grand Prix (1998) développé par Ocean. Ainsi, on n’incarne pas Alain Prost mais Olivier Panis sur la piste. Mais ce ne fut pas vraiment une réussite…
Sport auto USA
Bill Elliott
Et oui, surprise, ce n’est pas Andretti qui fut le premier. Peu connu dans nos contrées hormis les amateurs de Nascar, Bill Elliott a remporté 44 courses et le titre de la Winston Cup en 1988. Il a aussi la particularité d’avoir gagné à 16 reprises le titre de « pilote le plus populaire » de la Nascar et détient le record de la pole position la plus rapide de l’histoire de la Nascar (344Km/h de moyenne à Talladega en 1987).
Elliott est donc la vedette en 1990 du jeu Bill Elliott’s Nascar Challenge, publié par Konami et sorti sur les ordinateurs (Amiga, Dos et Mac) ainsi que sur la NES. C’est le premier jeu de Nascar a disposer de la licence, avec une approche assez réaliste, puisqu’on peut accomplir dans leur intégralité les courses de 500 miles !
Les Andretti
Incontournable famille des sports mécaniques aux USA, les Andretti ont eu droit à plusieurs jeux. En 1994, le père et le fils ont chacun leur soft !
Mario Andretti Racing, édité par EA Sports sur Megadrive et Sega Genesis, propose un contenu varié, à l’image de la carrière éclectique de la légende américaine : on a le choix entre les courses de Stock Car, de Formule Indy ou de Sprint Cars. Toutefois, la réalisation reste médiocre.
Le fils Michael roule pour Nintendo, avec Michael Andretti Indycar Challenge (1994), sur la SNES. Le jeu ressemble dans sa réalisation à la série F1 Pole Position, mais un cran en dessous.
En 1996, Andretti Racing sur Playstation, puis sur Sega Saturn et PC en 1997. Il propose une carrière à la fois sur la Nascar et l’Indycar, avec quelques vrais noms de pilotes. La réalisation est correcte avec des courses nerveuses, mais pas inoubliable.
Al Unser Jr
Le rival des Andretti a eu aussi son jeu, qui est devenu culte et qui a aussi la particularité d’avoir…trois noms différents. Développé par Data East en 1989 pour la NES, il sort au Japon sous le nom World Grand-Prix: Pole To Finish, aux États-Unis en 1990 en tant que Al Unser Jr.’s Turbo Racing et enfin en 1991 en Europe sous le nom sobre de Turbo Racing. Il faut dire que Al Unser n’était pas vraiment connu en Europe et que son nom n’aurait pas été très vendeur. Ainsi, toute référence au pilote disparaît chez nous, Al Unser devenant… »Driver » ! Les circuits rappellent le calendrier de F1 mais il n’y a pas de licence. Le jeu proposait un challenge intéressant, avec la possibilité de partir avec une voiture de base et de la développer au fur et à mesure de nos progrès. Le jeu est resté célèbre pour sa réalisation bluffante alors que la NES avait des capacités techniques limitées, sa musique entraînante, ses courses diablement rapides et …un « bip bip » très stressant quand on était talonné par nos adversaires, sans disposer du rétroviseur !
Rallye
Carlos Sainz
El matador a été le premier rallyman à prêter son nom à des jeux avec Carlos Sainz Rally sur ordinateur en 1990, qui fut techniquement très très limité…
Colin McRae
Peut-être, sans doute même le plus célèbre jeu de courses portant un nom de pilote. Profitant de la notoriété du champion écossais au milieu des années 90, Codemasters entre dans la cour des grands en sortant un Colin McRae Rally révolutionnaire en 1998, pour Playstation et PC. Si les graphismes n’avaient rien d’extraordinaire, le jeu proposait par contre des sensations de conduite très réalistes et un pilotage grisant, grâce aux conseils de McRae en personne. C’était aussi le premier jeu de rallye à bénéficier de la licence officielle du WRC, ce que la saga ne proposera plus par la suite. McRae a prêté son nom à une saga vidéoludique, qui a évolué ensuite vers la série Dirt plus fun, mais le décès accidentel du champion dans un accident d’hélicoptère mis un terme à cette belle collaboration.
Sébastien Loeb
Après un WRC Loeb Edition en 2005 sur PS2 où il ne fut qu’un prête-nom, Sebastien Loeb apporte sa caution technique au studio italien Milestone, connu pour les séries WRC et Moto GP. A l’instar de ce qu’ils firent avec Valentino Rossi pour Rossi The Game en 2016, Sebastien Loeb Rally EVo propose un large choix de voitures et de tracés. Surtout, le mode « Loeb expérience » permet au joueur de revivre les plus grands moments de la carrière du champion alsacien, en reprenant le volant de ses voitures marquantes sur les courses clés de sa carrière. L’idée était bonne, mais le jeu fut critiqué pour sa réalisation graphique très moyenne et un moteur physique décevant.
Richard Burns
Le regretté champion du monde 2001 donne son nom à un jeu Consoles et PC certes sorti en 2004 mais qui est encore considéré aujourd’hui comme le jeu de rallye le plus réaliste jamais réalisé et l’une des simulations les plus exigeantes qui soit ! Servi par un moteur physique ultra rigoureux, Richard Burns Rally propose une vraie expérience de pilotage. La communauté du « modding » est très active et propose encore de nos jours des mises à jours de voitures, de spéciales et mêmes des saisons entières ! La bible du rallye.
Hors catégorie : Michael Schumacher
Fait étonnant, Schumacher n’a pas été associé à un jeu dédié digne de ce nom en monoplace. Certes, l’exclusivité de la licence de F1 octroyée à partir de 1995 à Sony, puis à Codemasters depuis 2009 (exception faite de Microprose avec la saga Grand Prix) a fortement réduit les possibilités. On trouve cependant un jeu de karting, Michael Schumacher Racing World Kart, sorti en 2002 sur Playstation et PC ainsi que Michael Schumacher Kart Challenge en 2005. Cependant, ces jeux n’ont pas laissé de souvenirs impérissables…Dommage que le Kaiser n’ait pu avoir l’opportunité de faire l’équivalent d’un Senna Monaco GP.
Ah colin mc rae
Une référence à une époque j’en ai passé des heures dans ma sub !!!