Tesla : sortie de route à Wall Street

Les investisseurs s’inquiètent de voir le constructeur livrer moins de véhicules que prévu. Ils redoutent également que sa décision de baisser les prix de l’ensemble de ses véhicules aux Etats-Unis ne viennent réduire à néant ses efforts pour atteindre – enfin ! – la rentabilité.

Sortie de route boursière

Une demi-heure après l’ouverture à Wall Street, l’action du constructeur aura ainsi dégringolé de près de 9 % à 302,90 dollars. Fini le temps où, comme en 2017, le titre affichait une hausse sur l’année de 46 % ? Sur les 12 mois de l’année 2018, il n’aura progressé que de 7 % environ.

Livraisons inférieures aux attentes

Les livraisons de Model 3 se sont révélées au final inférieures aux attentes des analystes. Si Tesla indique avoir livré 63.150 Model 3 au cours du dernier trimestre 2018, ces derniers tablaient quant à eux sur 64.900 unités.

Cadence de production inchangée

Durant le 4ème trimestre 2018, le constructeur aura produit globalement 86.555 véhicules, dont 61.394 Model 3, contre 53.239 au trimestre précédent. Maintenant son niveau de production à 5.000 unités par semaine, volume inchangé depuis la fin du troisième trimestre.

Une situation qui pourrait également inquiéter les investisseurs, démontrant que Tesla peine toujours à accroître les cadences de production de la Model 3. Or, le constructeur se doit d’accélérer le rythme pour assurer sa rentabilité.

Lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre, Tesla avait pourtant affirmé qu’il allait s’attaquer au problème durant les trois derniers mois de l’année. Ce qui avait conduit les analystes à revoir à la hausse leurs prévisions de ventes.

Baisse des prix de vente aux Etats-Unis

Le constructeur a parallèlement annoncé une baisse de prix immédiate de 2.000 dollars (1.760 euros) de ses Model S, Model X et Model 3 aux Etats-Unis. Une décision prise pour tenter de contre-balancer les conséquences de la réduction des mesures fiscales  avantageuses destinées aux clients Tesla, le constructeur ayant dépassé les quotas de véhicules électriques vendus permettant à ses clients de bénéficier d’une remise plus large.

Réduction puis suppression de l’avantage fiscal

Pour rappel, dans le cadre de la réforme fiscale adoptée aux Etats-Unis en décembre 2017, un avantage fiscal est accordé pour les 200.000 premiers véhicules électriques vendus par un constructeur. Cet avantage est ensuite réduit de moitié, pour ne durer que quelques mois.

Au final, à compter du 1er janvier 2019, l’avantage fiscal pour l’acquisition d’un véhicule Tesla passera de 7.500 dollars (6.426 euros) à 3.750 dollars jusqu’au milieu de l’année, selon les informations fournies par le constructeur.

En juillet dernier, un porte-parole du constructeur avait annoncé que Tesla  avait désormais livré 200.000 voitures électriques aux Etats-Unis. Une bonne nouvelle certes, mais qui en engendrait une moins réjouissante : cela entraînant la diminution de l’avantage fiscal dont bénéficient les futurs acheteurs. Pour à terme le supprimer.

Sources : Reuters, Tesla

Crédit Illustration : Tesla

(8 commentaires)

  1. Au dernier trimestre 2018, Tesla aura donc dégagé 1 000 000 000$ sur la vente de ses véhicules !!!
    Sans investissements lourds sur cette période, il devraient donc une nouvelle fois, afficher un bilan positif.

    1. Il n’y a pas que les revenus liés aux ventes
      Il y a aussi les crédits carbone ZEV, appliqués en Californie et dans quelques autres Etats

  2. Je ne suis pas certain que la solution pour Tesla réside dans la baisse des prix de ses modèles…
    Une baisse des prix dans le luxe est rarement bien appréciée.
    Autre bémol pour Tesla, en Norvège… mais une bonne nouvelle pour les VE en général, le I-Pace de Jaguar cartonne mais fait baisser les ventes de Tesla à un niveau inquiétant.
    La Norvège est un mini marché, mais un marché test.

  3. Je l’ai déjà signalé mais je le refais, ce quota de 200 000 VE ne fait pas partie de la réforme fiscale de fin 2017 mais d’une décision prise en 2008 et modifiée quelques mois plus tard (ma source est le fisc US).
    https://www.irs.gov/newsroom/first-plug-in-electric-vehicle-manufacturer-crosses-200000-sold-thresholdtax-credit-for-eligible-consumers-begins-phase-down-on-jan-1

    Au passage, c’est logique car le principe de non rétroactivité des lois existe aussi aux USA donc si le quota avait été voté fin 2017, le décompte aurait au mieux débuté début 2018, pas début 2010, et Tesla bénéficierait toujours (certes pas forcément pour longtemps) du crédit de 7500 dollars car l’article parle de ventes mondiales, pas américaines.

  4. Concrètement, Tesla, c’est plus de 245.000 voitures livrées en 2018 contre seulement 103.000 voitures en 2017.
    … pas si mal !? 😉

  5. La limite a 200.000 véhicule elec vendues avant de baisser les subventions..

    Vous avez entendu parler de cela en Europe dans un avenir proche, avec idem division par 2 du bonus?

    1. Diviser par deux les subventions pour les VE, alors que l’épisode des gilets jaunes n’est même pas terminé et sachant que le coût du km a été l’élément déclenchant de la crise et que justement les VE ont les coûts du km le moins élevé.
      Ça ne me semble pas être le bon moment ! (même si le prix du diesel est relativement bas aujourd’hui)
      Plus il aura des VE, pour 80 % des trajets quotidiens, plus le coût du déplacement baissera sensiblement, et moins on dépendra des fluctuations du prix du pétrole, et plus l’indépendance énergétique se portera mieux.
      …et ça en mettant volontairement l’impact sur l’environnement de côté !

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