Nissan réorganise et supprime des emplois de son siège européen

Confronté à des pertes financières croissantes et une baisse des ventes de ses véhicules, Nissan réorganise ses activités en Europe en supprimant des emplois et en transférant du personnel en France depuis son siège régional situé en Suisse.

Nissan réduira de 55 postes les effectifs de son siège européen situé à Rolle, en Suisse, vient en effet d’annoncer une source proche de la société. Sur ces emplois, 20 seront transférés dans les bureaux de Nissan à Paris et 38 postes devraient être supprimés, a précisé la source.

Le constructeur n’a pas précisé combien d’employés étaient concernés par la réorganisation.

« La raison de ce déménagement fait partie d’une transformation plus large de l’organisation Nissan Europe en vue d’améliorer et d’optimiser l’efficacité », a déclaré pour sa part Nissan dans un communiqué. Ajoutant que la transformation allait assurer un « avenir durable » à ses activités européennes.

Le bureau suisse demeurera le siège européen de Nissan et de sa marque haut de gamme Infiniti. Les vice-présidents resteront à Rolle, tandis que le président de Nissan Europe, Gianluca de Ficchy, occupera les locaux du bureau français à Montigny-le-Bretonneux, en banlieue de Paris, où se trouve déjà le holding Nissan Europe.

La France retrouve son importance

Notons qu’en pleine tempête générée par l’affaire Ghosn, et l’incarcération du dirigeant de Renault suite à des soupçons de malversations financières, cette réorganisation rétablit une partie de l’importance qu’occupait la France en Europe pour Nissan il y a encore 10 ans.

C’est en effet en 2008, que le constructeur avait pris la décision de transférer ses dirigeants à Rolle afin de placer le leadership des ventes, du marketing et de la fabrication sous un même toit. En 2001, la société avait établi son siège régional à Paris. But affiché alors : tirer parti des connaissances des partenaires européens de Renault sur les marchés européens. Nissan s’était ensuite installée en Suisse après avoir jugé que l’expérience acquise était suffisante.

Nissan a commencé à rapatrier des emplois de Rolle à Paris en 2016, notamment pour veiller à ce que les équipes scindées par le transfert vers la Suisse soient réunies sous un même toit, a par ailleurs déclaré la source proche du dossier.

Des résultats commerciaux en baisse

Les pertes d’exploitation de Nissan en Europe ont atteint 12,2 milliards de yens (107,3 millions de dollars) au cours du dernier trimestre 2018, contre une perte de 2,5 milliards de yens (22 millions de dollars) l’année précédente.

Des modèles clés du constructeur, tels que le Nissan Juke, arrivent à la fin de leur cycle de production, impactant les chiffres de ventes.

Selon les études de marché JATO Dynamics, les immatriculations européennes du constructeur ont chuté de 12% à 460 998 au cours des 11 premiers mois de l’année 2018.

Sa meilleure vente en Europe, le Nissan Qashqai, a vu ses résultats commerciaux baisser de 5,6%, s’établissant à 217 762 unités durant la même période. A la deuxième place du podium, la Micra a vu ses ventes chuter de 11% à 71 785, les ventes du Juke chutant parallèlement de 25% à 64 014.

Nissan indique quant à lui avoir rencontré des difficultés face la « stricte réglementation environnementale », faisant ainsi référence à la nouvelle procédure de tests d’émissions polluantes mise en place par l’Union européenne (WLTP) en septembre 2018.

Sources : Automotive News Europe, JATO Dynamics, Nissan

(30 commentaires)

  1. « Nissan indique quant à lui avoir rencontré des difficultés face la « stricte réglementation environnementale » » … je croyais qu’ils avaient les meilleurs ingénieurs!

    1. Elles ont les mêmes moteurs que les Renault, alors pourquoi Renault ne rencontre pas les mêmes problèmes ? Cette fausse excuse est pitoyable.
      Par contre, la mauvaise finition de leurs modèles est légendaire et çà finit par se savoir.

      1. oui enfin, la mauvaise finition des clio 4, captur, classe A (ancienne) et autre ne les ont pas empêcher de surperformer non plus ! L’excuse de la mauvaise finition ne suffit plus pour justifier un échec commercial ou son antithèse

        1. vendre du Dacia ou du renault rebadgé Nissan sans avoir le reseau en face…. c’est perdu d’avance.. autant prendre une Clio ou une Sandero direct./
          En revanche si tu veux une hybride fiable, tu passe chez Toy.. ou bien Huyndai/Kia.
          Nissan c’est du Dacia/renault, aucun interet d’avoir une copie sans le reseau qui va avec.

  2. logique, la mode du quahquai, du juke se tasse de manière brutale, la micra ne se vends pas vraiment, sauf aux sociétés de Loc, et on ne voit pas plus de leaf qu’avant…..
    Je roule en micra k12 (la rondouillarde) fabriquée en angleterre, avec un moteur sans turbo et à chaine (coucou la fiabilité comparer aux petits 3 cylindres turbos de merde) et l’on en voit encore bcp !!

    1. les moteurs Renault-Nissan 0.9 et 1.2 TCE (1199cc) sont aussi à chaine
      leur nouveaux 1.0 et 1.3 TCE sont aussi à chaine
      le 1.0 Ecoboost de Ford est aussi à chaine

      c’est vrai que le 3 cylindres 1.2L de Nissan n’a pas connu de problème majeur. Ceci dit, sortir 80ch d’une telle cylindrée, ce n’est pas une très grande sollicitation mécanique. PSA sort aussi une telle puissance avec son 3 cylindres 1.2L, et malgré le choix d’une courroie, ne connait pas lui non plus des problèmes mécaniques majeurs

      Maintenant, le côté inconvénient de ton moteur sans « turbo ».
      Il a une course très longue, conçu ainsi pour favoriser le rendement énergétique. Son inconvénient est qu’il est long à réagir. C’est ainsi que dans sa version suralimenté, il est associé à un compresseur volumétrique et non à un turbo, pour justement diminuer le temps de réaction. Dans sa version atmo, ton moteur, c’est un veau

      1. Wizz,
        Micra K12 = cr12de soit 4 cylindres 1.2 course longue chaine de distribution. 65 ou 80 ch.
        Moteur réactif et nerveux grâce a un volant moteur assez light… Sans être un foudre de guerre, certes.
        La K13! a eu un 1.2 3 cylindres 80ch atmo qui a en effet existé en version suralimentée par compresseur mécanique.

        Ah et au fait le 1.0 ecoboost Ford n’a pas de chaine, c’est une courroie « humide » comme le 1.2 puretech PSA.

      2. oui enfin, qu’un moteur soit un « veau » ou un pentathlète au souffle sans fin, maintenant, avec les 0 km/h, ça change quoi ?

      3. Elle marche largement pour rouler partout, tout en étant fiable 🙂
        Elle est meme plus agréable a conduire que nombre de moteurs modernes car elle n’a pas de boite longue.
        Et chose importante : elle pèse moins de la tonne….

  3. Mises à part le Patrol (plus diffusé en Europe) et la 370 Z (et la GT-R), les Nissan n’ont pas beaucoup de personnalité (excepté l’horrible Juke).
    Alors quand ça devient des Renault-Nissan avec des (petits) moteurs Diesel Renault, toute saveur s’est volatilisée.

    1. Peut on dire que la Golf aurait beaucoup de personnalité, avec ses designs consensuels pour ne déplaire à personne. Et lorsqu’on l’équipait du (gros) moteur 1.4 TDI, tu en penses quoi? (de la Golf, best seller européen depuis une éternité)

      Et puis dans une Europe ultra dieselisée, sans les moteurs « sans saveur » de Renault, les ventes de Nissan se compteraient sur les doigts d’une main…

  4. 2019 est une année de Nissan. Les ingénieurs de Nishiin Sangyo Kabushiki Kaisha sont parmi les plus intelligents dans le monde et les plus capables dans l’avangardisme. Attendre et voir!

  5. BREXIT et chute des ventes au RU.
    Plus pertinent d’être en France pour Nissan si l’Angleterre part avec pertes et fracas.

    1. D’autant plus que quand il faudra négocier avec les britanniques et l’Union Européenne.. Nissan se cachera derrière Renault et l’Etat français pour garder sa base industrielle au RU et pouvoir importer des autos en France ou en Espagne … donc ça va faire tache d’être domicilié en Suisse…

      1. Il me semble que ce conglomérat de « Balochards « , du « style Renault NV », est domicilié aux Pays Bas , donc assujetti aux diverses taxes de la pieuvre CEE

  6. La vérité, c’est que Nissan avait ouvert cette centrale en 2007 (pas 2008) pour y déclarer les revenus européens car l’entreprise bénéficiait d’un avantage fiscal de 10 ans.
    Il y avait une structure hybride, avec deux sièges européens, un en France pour être proche de Renault, et un en Suisse pour y déclarer les revenus avec l’effectif requis pour justifier la déclaration en question.
    En 2016, ils avaient déjà annoncé une réduction de 50% de l’effectif pour anticiper le manque à gagner, les 50% restants n’étaient justifiés qu’ en raison d’un avantage amoindrit mais toujours existant.
    Sauf que cet avantage est dorénavant dégressif, je pense qu’à terme ils vont tout fermer.

      1. @pat d pau, c’est un peu paradoxal oui mais reste très petit joueur à coté de ce qu font nos copains les géants de l’économie numérique.
        Pour apporter des précisions, l’état ne détient pas Renault mais n’est qu’actionnaire minoritaire, toutefois ça lui permet d’avoir son mot à dire grâce à des droits de vote importants.
        Enfin l’état Français touche quand même des dividendes.

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