Les milliards d’investissements annoncés par Volkswagen ne se voient pas encore dans la gamme, puisque les premiers modèles électriques sur la base de la plateforme MEB sont attendus fin 2019 ou début 2020. Néanmoins, le discours a évolué depuis 2015. L’ère des concepts montrés à chaque salon est terminée, ou presque, et le groupe prépare activement la mise en production de ses modèles. Plusieurs usines ont donc déjà été confirmées pour cela. Soit via conversion d’installation existantes en Europe, soit avec de nouvelles implantations en Chine. Quid des Etats-Unis où le fameux scandale des émissions a couté si cher à la marque ?
Bien entendu, Volkswagen compte bien s’investir dans l’électrique ici aussi. Il y est d’ailleurs obligé, puisqu’au titre des amendes il doit investir plusieurs milliards de dollars dans la construction d’un réseau de bornes de recharge. Qui se transformera au final… en avantage. Reste à produire des véhicules sur place. Mais l’usine de Chattanooga est déjà bien occupée, avec Passat, Atlas, plus les projets à venir (Atlas 5 places, éventuel pick-up…).
Le tout nouveau patron de Volkswagen USA, Scott Keogh, a donc confirmé au salon de Los Angeles qu’une nouvelle usine était à l’ordre du jour. La question n’est donc pas de savoir si une usine sera installée ou non, mais plutôt où ? Les discussions doivent aller bon train avec divers états, à la grande satisfaction du président… Néanmoins, cela n’arrangera clairement pas les régions concernées par les fermetures annoncées par General Motors cette semaine. Les chances de voir Volkswagen s’installer dans les états du Nord où l’UAW est présent sont nulles.
« Les chances de voir Volkswagen s’installer dans les états du Nord où l’UAW est présent sont nulles »
Ah bon pourquoi? Sous l´impulsion de IG Metall, VW avait même invité ses ouvriers à se syndiquer auprès de l´UAW. Et les ouvriers avaient voté contre.
Pour le coup je suis assez curieux.
Disons quasi-nulles…
En 30 ans, combien d’usines d’assemblage automobile ont été construites dans l’Ohio, Illinois, Michigan… ?
Disons qu’il y a eu une évolution de la législation dans le Michigan qui ouvre des possibilités d’ouvertures d’usines, il n’y a plus d’obligation pour les usines, et les ouvriers qui y travaillent, de se syndiquer. Pour l’Illinois ou l’Ohio, c’est effectivement mort !
VW est, comment dire, hypocrite sur le sujet, il s’est installé dans le Tennessee où l’hostilité de la population, influencée par les églises, vis-à-vis des syndicats est réelle, j’imagine que le constructeur ne l’ignorait pas, voire qu’il s’agissait d’un critère clé. L’histoire du vote pour installer l’UAW à Chattanooga était une vaste fumisterie, le résultat était connu d’avance.
Rappelons enfin que les ouvriers qualifiés ont voté pour être représentés par l’UAW et que VW fait tout pour l’éviter, arguant qu’il ne s’agit que d’une partie du personnel de l’usine (ce qui est techniquement exact).
https://www.detroitnews.com/story/business/autos/foreign/2017/04/26/uaw-volkswagen-chattanooga/100938902/
Si le syndicat IG Metal ou le constructeur VW avait voulu le bonheur des ouvriers, le bonheur des gens, alors ils auraient déjà proposé des conditions similaires qu’en Allemagne aux employés de l’Europe de l’Est, aux employés Sud Américains, aux employés chinois, etc…. Ils auraient fait le nécessaire « pour le corporate », pour tous ceux qui travaillent pour VW…
Mais dans la pratique, ce n’est pas le cas. Ils sont là pour le business, pour maximiser le business, maximiser le profit, comme tout industriel.
Dans la pratique, VW, c’est même ça!
https://www.leblogauto.com/2018/11/vw-embauche-jaunes-briser-greves-portugal.html
Mais alors, pourquoi donc VW se disait favorable à l’arrivée de UAW dans son usine, dans un Etat du Sud dont ce syndicat est absent?
Par altruisme? Par solidarité ouvrière? Ou par intérêt?
Depuis le temps que VW est présent aux USA, il n’a pas particulièrement réussi à percer. Les constructeurs japonais ont pris la part du lion. Eux aussi se sont implantés dans les Etats du Sud loin de la zone de Detroit, loin de l »influence de UAW. Tout le monde avait pu constater l’effet de la présence de UAW chez les grands constructeurs US. Même cause, même conséquence. La présence de UAW chez les grands constructeurs asiatiques présents aux USA aura les même effets.
Donc en acceptant la présence de UAW dans son entreprise, VW voulait faire un cas d’exemple et « inciter » les ouvriers des usines japonaises à en faire de même.
Donc en acceptant la présence de UAW dans son entreprise, VW se tirerait une balle dans son petit pied américain. Mais si le mouvement ouvrier à vouloir syndiquer à UAW s’amplifie chez les autres constructeurs, alors les constructeurs japonais auront encore plus à perdre.
Dans la compétition économique, il y a 2 manières d’aborder
-je gagnerais 5 pendant que mes concurrents ne gagneraient que 1 ou 2. Alors oui, j’y vais sur ce chemin
-je vais perdre 1 ou 2, MAIS mes concurrents vont perdre 5 ou 10. Alors oui, j’y vais…
Je ne sais pas si c´était une fumisterie ou non, je vois en tout cas peu de compagnies aux USA qui prendraient le temps d´organiser une telle élection en invitant ses employés à se syndiquer.
Par contre pour l´exemple que tu cites, je vois pas le problème: imagine en France une usine où seuls les cadres sont syndiqués et seuls eux ont donc droit à des avantages négociés dans le cadre d´accords, avec une situation qui est déjà comfortable.
Combien de temps crois-tu que la paix sociale sera maintenue si tu laisses passer cela?
Aux USA, quand un avantage est accordé dans une usine, il est accordé à tout le monde, salariés syndiqués et non syndiqués. En gros, si VW laissait faire, cela deviendrait surtout le problème de l’UAW car pourquoi claquer mon pognon dans une côtisation annuelle si je peux avoir les avancées sociales gratos ? C’est le problème des États qui ont des lois « right to work » et c’est aussi ce qui pousse l’UAW à se mettre quelques fois aux limites de la légalitè, en pressurisant les ouvriers non syndiqués avec des méthodes expéditives (publication de listes, menaces, insultes, etc…).
« Bien entendu, Volkswagen compte bien s’investir dans l’électrique ici aussi.
Il y est d’ailleurs obligé, puisqu’au titre des amendes il doit investir plusieurs milliards de dollars dans la construction d’un réseau de bornes de recharge. »
En Europe le nom c’est Ionity et aux USA, le nom c’est « Volkswagen’s Electrify America »
https://electrek.co/2018/02/06/map-ionity-ultra-fast-charging-network/
Et le Reseau Lidl « FastCharger » est aussi tres developpé en Europe.
http://www.abettertomorrow-lidl.ie/news/lidl-ireland-commits-to-the-largest-network-of-electric-vehicle-charging-points-across-irish-supermarket-sector/
C’est la blague du jour ça: Trump crache sur les Etrangers, et VW qui veut encore investir chez lui 😀
Le problème de VW est le même problème de l’industrie allemande, ils ne sont plus vraiment des leaders dans l’éolien, nucléaires, photovoltaïques, TGV, chantiers navals, etc.
l’industrie automobile en Allemagne est une part énorme du PIB, ils sont donc prêts à faire n’importe quelles concessions pour conserver leur PdM
Oui mais voilà, le problème c’est que VW ne fait que d’en parler, de l’électrique ! Il multiple les concepts cars de salon, satures les médias de news sur le sujet pour éviter d’avoir à parler de ses déboires, mais cela s’arrête là ! La seule VE qu’il a est sa super dépassée e-golf, vendue deux fois plus chère qu’une Zoé tout en offrant moins technologiquement parlant !
Le dieselgate s’est déclenché à l’automne 2015. Nous sommes 3 ans plus tard.
Entre la décision de se lancer dans une telle stratégie, les études sur le positionnement, le design, la conception, les validations, l’industrialisation et le début de la production, il faut au moins compter 4 ans, chez VW comme tous les constructeurs. Une voiture ne se fait pas en 6 mois.
oui enfin, s’il faut une accumulation de scandales pour que VW se décide à investir dans la solution d’avenir, cela montre à quel point ce groupe est à ch**r quand même !
Mais bon, c’est dans la lignée du reste : ils laissent les autres prendre des risques et quand ils voient qu’une niche fonctionne bien ils mettent leurs billes dessus, raflant la mise, comme nous l’ont montrés les EOS, Sirroco and co
Ils n’ont pas l’Etat français interventionniste qui les arrosent de milliards eux. Ce sont des entreprises privées qui ne reçoivent aucunes aides qui faussent la concurrence. La preuve ? C’est l’État français au début de la crise en 2009 (Monsieur DEVEDJIAN) qui a filé de l’argent à Renault pour fabriquer une électrique (zoé, soit dit en passant : quel nom à ch…er). Idem pour Peugeot, qui se permet ensuite d’acheter la marque Opel … Concurrence déloyale !!! et sans l’État français (en réalité le contribuable), Renault n’aurait jamais pu aller investir dans Nissan… Et oui, les jeux sont faussés mais les plus méritants sont ceux qui s’en sortent seuls, par leurs propres forces dans al planète automobile (Toyota, VW, FCA …)
ah ce niveau là, ce n’est plus de la concession