F1 : bras de fer entre Haas et Racing Point Force India

Décidément, l’écurie américaine Haas aura animé les coulisses de la F1 cette année. Après l’imbroglio avec Renault, qui avait déposé une réclamation contre Haas pour non conformité de sa VF-19 à l’issue du grand prix d’Italie et obtenu gain de cause, c’est désormais avec Racing Point Force India (interminable) que l’équipe de Romain Grosjean se prend le bec.

Une histoire de gros sous

La raison ? Haas remet en cause le droit de Racing Point Force India à percevoir pour l’an prochain certaines primes, notamment celles d’ancienneté qui sont accordées aux équipes ayant terminé dans le top 10 sur les deux dernières saisons. Force India avait été placée sous administration judiciaire cet été, avant que le consortium mené par Lawrence Stroll -père de Lance Stroll qui prendra la baquet d’Ocon en 2019 – ne rachète l’écurie en épongeant les dettes et en acquérant les actifs. La FIA avait validé l’opération et entériné le nouvel inscrit, à la condition d’une  remise à zéro des points inscrits. La nouvelle entité a cependant continué d’utiliser la monoplace VJM11 construite par Force India en début de saison, et c’est sur ce point que Haas va essayer de faire jouer le règlement en sa faveur, arguant qu’une équipe doit détenir le propriété intellectuelle de sa monoplace, ce qui n’est pas le cas de RPFI, pour prétendre percevoir les revenus liés à ses résultats. En vertu de cette règle, Haas a du patienter deux ans avant d’être éligible aux primes et demande donc que RPFI, arrivé mi-2018, soit traité à l’identique, c’est à dire en n’étant éligible aux primes qu’à compter de la saison 2020.

La guerre de la F1.5

Les représentants des deux équipes sont convoqués vendredi matin chez les commissaires pour statuer sur ce litige, qu’il faut cependant replacer dans un contexte plus large. Si l’on peut voir dans cette démarche entamée à l’issue de l’ultime course une manœuvre de déstabilisation, il faut aussi se remémorer le contentieux qui oppose Haas à ses rivales du milieu de peloton (dont Renault) depuis le début de la saison. Arrivé dans le paddock en 2016, le Haas F1 Team a fait un bon en avant en termes de performance cette année, ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents ses rivaux, qui ont pointé du doigt le partenariat très poussé entre Haas et Ferrari, qu’ils estiment inéquitable voire « mystérieux ». Pour eux, la Haas, construite par Dallara mais reprenant le moteur, la boîte de vitesses et les suspensions de la SF71H, est une sorte de « Ferrari B » à peine déguisée, dont la ressemblance visuelle avec sa consœur italienne est troublante. L’écurie, de part sa grande proximité avec la Scuderia, en tirerait donc un avantage abusif par rapport aux autres écuries de milieu de grille qui ne bénéficient pas d’un partenariat rapproché avec un top team, à l’exception de Renault qui est, faut-il le rappeler, une équipe usine constructeur. Haas n’a cessé de se défendre et d’accuser ses adversaires de mauvaise foi, sachant que Force India fut de ceux ayant crié le plus fort au loup, comme Otmar Sfaznauer, le directeur opérations Force India, qui avait déclaré après Melbourne :  «Je ne sais pas comment une équipe qui est en F1 depuis aussi peu de temps, avec aussi peu de ressources, peut produire une telle voiture(…) Est-ce arrivé par magie? Si c’est le cas, je veux leur baguette.»

Réponse demain à Abu Dhabi. Une chose est sûre, ça promet une chouette ambiance dès l’entame de la saison 2019 !

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