Sophia Flörsch, la miraculée de Macao

Le monde du sport automobile a été horrifié par l’incroyable accident dont a été victime Sophia Flörsch, la jeune pilote allemande âgée de 17 ans, lors de la course de F3.

Les circonstances du crash

Malgré l’absence d’images montrant le début de l’incident, on en sait plus désormais sur les circonstances de l’accident : en raison visiblement d’un drapeau jaune déployé par erreur, Flörsch a été surprise par le brusque ralentissement du pilote placé juste devant elle, Jehan Daruvala. N’ayant pas le temps de réagir, Sophia a percuté le concurrent et sa Dallara a été projetée contre le mur intérieur de la piste, où deux roues ont été arrachées. Telle une voiture folle, elle a poursuivi sa trajectoire à plus de 276 Km/h sans ralentir. En arrivant sur le vibreur surélevé, la voiture a décollé – ce qui a sans doute joué dans sa survie- car la monoplace a heurté sur le sommet l’arceau de la monoplace de Sho Tsuboi.

On peut imaginer que, sans ce vibreur ayant fait un effet tremplin, Flörsch aurait percuté de plein fouet la monoplace sur son flanc droit ou même le mur, avec des conséquences sans doute bien plus dramatiques en raison d’une décélération ultra rapide et violente. La monoplace a ensuite traversé le grillage, qui a absorbé en partie la force centrifuge (certains poteaux de soutènement du grillage ont été tordus), puis elle s’est encastrée par l’arrière dans un abri médias. Les grillages avaient été relevés quelques années auparavant et sans la présence de l’abri média, sa voiture aurait poursuivi sa trajectoire inferale. Or, derrière, la zone est occupée par une haie d’arbustes et ensuite des gros piliers d’un immeuble. En heurtant la guérite, la voiture s’est redressée à 90° vers le haut, avant de retomber au sol.

4 autres personnes ont été blessées : le pilote percuté, un commissaire qui a eu la mâchoire fracturée et deux photographes, dont un restera encore en observation une dizaine de jours en raison d’une blessure au foie.

L’opération

Prise en charge très rapidement, l’allemande a confirmé qu’elle pouvait bouger ses 4 membres. A 10h ce matin (heure locale), les chirurgiens ont débuté une longue opération, très lente pour éviter les complications, visant à réduire la fracture de la vertèbre cervicale C7 touchée. Ils ont confirmé que ses constantes vitales étaient stables et que le risque de paralysie était écarté.

Le père de Sophia Flörsch, contacté par le magazine Der Spiegel, a donné quelques précisions sur les soins reçus par sa fille :« Elle s’est fracturée la septième vertèbre cervicale. Heureusement pour elle, la moelle épinière n’a pas été endommagée. D’après les médecins traitants, l’opération de onze heures s’est bien passée. Sophia sera sous surveillance en soins intensifs et y passera la nuit du lundi au mardi. »

Les suites de l’accident

Les organisateurs du Grand Prix de Macao et la FIA vont se pencher sur cet accident et envisager les changements à opérer pour améliorer la sécurité en vue de l’édition 2019, comme l’indique ce communiqué du Comité d’Organisation du Grand Prix de Macao (MGPOC) : « À l’avenir, le MGPOC continuera de suivre les directives de la FIA et de prendre toutes les mesures nécessaires pour organiser cet événement. » La Fédération internationale de l’automobile (FIA) « est mobilisée pour analyser ce qui s’est passé […] Nous allons étudier la situation et tirer les conclusions nécessaires », a réagi sur Twitter le président français de la FIA, Jean Todt.

(16 commentaires)

  1. Des images qui font froid dans le dos , je souhaite à Sophia Flörsch un prompt rétablissement, mais que cette femme pilote revient de loin

  2. Je ne comprends même pas comment il est possible de rouler sur ce soi-disant circuit… hormis le fait qu’il est très médiatisé grâce à de gros apports financiers. Hormis les lignes droites, il n’y a absolument aucune visibilité, et je ne parle même pas des zones très étroites… le top du top, c’était pendant les premiers essais GT… si les bagnoles n’étaient pas pile poil sur la bonne trajectoire, ils ne pouvaient pas tourner à l’épingle, … à mourir de rire… rouler en aveugle sur une petite route sans dégagement, avec comme unique bord de chaussée le rail, … ça donne des crashs en pagaille … il est impossible de piloter à 100% sur cette piste….

    1. allons y alors avec un circuit en plein campagne ou désert, avec des rails à 500m de la piste, et entièrement recouvert de bitume. A ce moment là, je suis certains que certains vont râler, circuit insipide, réclamant un « vrai circuit d’Homme… »

      à part cela, est ce que Monaco est il mieux que Macao (d’un point de vue purement pilotage)?

    2. @opti78 : les pilotes adorent ce circuit car la moindre erreur se paie c(r)ash.
      Dans le sinueux on ne peut pas doubler, mais les immenses lignes droites le permettent.

      Pourquoi les routiers d’Indy, Monaco, la Nordschleife, le Tourist Trophy, etc fascinent encore les pilotes ?
      Et pourquoi une victoire sur l’un de ces circuits donne une aura au vainqueur ?

      Avec sa victoire par exemple, Ticktum se rachète un peu de ses idioties en piste en 2015 (suspension de deux ans dont un ferme pour avoir délibérément percuté un concurrent sous régime de voiture de sécurité).
      Regardez en France le GP de Pau.

  3. vu que Renault est actionnaire de Nissan à 44%, (et que rien ne peut forcer Renault à revendre ces actions), et que Nissan rapporte quelques milliards $ de dividende, alors toi je ne sais pas, mais moi (et certainement quelques personnes ici), je ne suis pas du tout contre ce genre de cheval de Troie…(à supposer que tu sais ce que signifie cheval de Troie, et dans quels cas on peut utiliser ce terme)

  4. En voyant les images j’ai plus l’impession qu’elles a oublié de freiner.
    Elles a complétement oublié la forme du circuit .

    1. Non @Megane, c’était un restart, et devant cela a un peu tassé. Elle a été surpris par un freinage plus tôt des pilotes de devant.
      Etant à l’aspiration forcément cela tape. Elle tente d’éviter, la voiture part en tête-à-queue, se met le long du rail et la suite on connait.

      Accident assez classique (rappelons nous de Red Bull à Baku par exemple).

      1. Ça tasse, ça freine Mais elle elle continú a 270, elle arriba comme une fusé dans une zone lente.
        Selon moi il y a une erreur flagrante.

        1. comme une fusée ? Elle est à la même vitesse peu ou prou que les autres.
          Il ne faut pas voir que la fin de l’action mais le tout début, qui commence en milieu de ligne droite, bien avant le point de freinage.
          N’importe qui, même vous, auriez été surpris d’un ralentissement en milieu de ligne droite, surtout au restart.

          C’est tellement flagrant que quasiment tous les pilotes qui ont vu l’accident disent qu’il n’y avait pas grand chose à faire.

    2. Et oui, rappelons qu’une voiture freinera uniquement si les pneus touchent le sol… Dans ce cas-ci, la voiture a décollé sur un vibreur. Zéro frein donc.

      On a également déjà vu ce genre de chose avec une voiture qui emboutit une voiture par l’arrière. Le pneu peut servir de tremplin.

      1. Le même problème que sur la route quand qqun devant sur-réagit. Avec un espace contraint par les autres et la largeur de la voie, ce genre de situation peut vite être sans solution. Surtout qu’on ne s’attend pas forcément à ce qu’un pilote se comporte de manière aussi erratique qu’un conducteur du dimanche.

    3. A t’on les images antérieurs?
      La télémétrie?
      Donnés importantes pour ce faire une vrai idée.
      Un drapeau jaune même mis par erreur ne change rien, les pilotes freinent sans savoir pourquoi il a été mis.
      L’hypothèse d’une erreur du pilote n’est pas à balayer sans même la vérifier.

  5. La cabane à journalistes recule de 1 m à 1.5m, elle a absorbée également le choc. Dans tous les accidents, il y a des « si », là, ils sont en sa faveur : tant mieux pour elle.

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