Le week-end dernier fut chargé en émotions, avec le 5e titre mondial de Lewis Hamilton qui permet au britannique de rejoindre Fangio au Panthéon de la F1, et avec la victoire au Rallye d’Espagne de Sebastien Loeb. Derrière ces deux triomphes de champions d’exceptions, d’autres résultats insolites ou moins médiatisés méritent d’être évoqués.
ELMS : Triplé Ligier à Portimao
Le championnat European Le Mans Series s’achevait au Portugal avec les 4 heures de Portimao. Après une bagarre intense qui voyait encore 4 LMP2 groupées en une seconde à 1 heure de l’arrivée (!), la Ligier JSP217 de Phil Hanson et Filipe Albuquerque engagée par le team américain United Autosports l’emporte. L’écurie US, déjà victorieuse à Spa, devance de seulement une demi-seconde la Ligier de Bunet-Canal-Stevens (Paniz-Barthez Compétition) et la 2e Ligier United Autosports de Owen-de Sadeleer-Boyd. Avec un triplé, on n’avait pas vu Ligier à pareille fête depuis longtemps. Jean-Éric Vergne termine 4e sur l’Oreca 07 du team G-Drive qui gagne le championnat équipes ELMS 2018.
Ligier fait aussi une razzia en LMp3, avec la victoire à Portimao et le titre équipes LMP3 pour la structure RLR MSport. En LMGTE, Porsche bat Ferrari.
F4 : Dans la famille Fittipaldi, je voudrais Enzo
On connaissait les dynasties prolifiques des Unser et Andretti, mais la dynastie Fittipaldi s’élargit ! Après le grand-père Emerson, son frère Wilson, le neveu Christian et le petit-fils Pietro, voici le second petit-fils du double champion du monde 1972 et 1974, j’ai demandé Enzo ! Membre de la Ferrari driver Academy depuis 2016 et incorporé au sein du puissant team Prema Motorsport (écurie italienne spécialiste des formules de promotion, qui aligne un certain Mick Schumacher en F3 européenne), le jeune brésilien de 19 ans a remporté le titre de Formule 4 italienne lors du dernier meeting au Mugello. S’étant adjugé les trois pôles des trois courses au programme, Enzo a connu un final tendu avec son rival Leonardo Lorandi, qui était aussi son équipier chez Prema. Au départ de la 1ère course, les deux rivaux se sont cherchés et se sont trouvés avec un contact éliminatoire pour les deux. Aux courses 2 et 3, qui se sont disputées sous une pluie diluvienne, Fittipaldi a réussi à chaque fois à garder la tête et à résister aux assauts de ses adversaires. Avec ce doublé final, il remporte donc le titre italien, qui s’ajoute à la 3e place du championnat ADAC Allemand où il n’avait décroché qu’une seule victoire. Enzo marchera-t-il sur les traces de ses illustres aînés ? En tous cas, la liste des engagés dans les formules de promotion ravive notre nostalgie : Piquet, Fittipaldi, Alesi, Schumacher, etc.
Barrichello gagne en V8 Stockcar
Pour ceux qui l’ignorent, le Brésil a son DTM aussi ! Avec de gros V8 très puissants et un look ravageur, la discipline du Stock Car V8 Brazil y est très populaire. Peugeot s’y est impliqué durant de nombreuses années et a gagné plusieurs titres, mais depuis son retrait fin 2017, Chevrolet est le seul constructeur engagé et tous les participants évoluent sur des Cruze. Le plateau est aussi attractif, puisqu’en plus de pilotes spécialistes et inconnus dans nos contrées, le V8 regorge de pilotes de renom et même de vieilles gloires : on peut ainsi croiser en piste Tarso Marquès, Lucas Di Grassi, Ricardo Zonta, Max Wilson, Antonio Pizzonia et Rubens Barrichello. Ce dernier, déjà champion en 2014, a remporté la dernière course en date du championnat et pointe à la 3e place du classement général, à bonne distance du champion en titre Daniel Serra. Une renaissance pour l’ex- pilote Ferrari qui avait subi en début d’année un AVC et une intervention chirurgicale pour enlever une tumeur bégnine au cerveau.
Marcus Ericsson en Indycar
Après 4 saisons en F1 avec Sauber, Le suédois de 28 ans rejoint son compatriote Felix Rosenqvist en Indycar. Poussé vers la sortie par le recrutement de Kimi Raikkonen et la promotion de Giovinazzi, Marcus Ericsson, en dépit de quelques belles courses, a souffert de la comparaison avec Charles Leclerc. Il rebondit donc aux États-Unis et fera équipe avec l’expérimenté James Hinchcliffe au sein du Schmidt Peterson Motorsport. Le team, qui avait permis à Simon Pagenaud de se révéler en Indycar quelques années auparavant, a été durement touché cette saison avec l’accident et la blessure grave de Robert Wickens, qui a révélé récemment souffrir de paraplégie.
Un français champion en GT
L’Intercontinental GT Challenge est un championnat d’Endurance GT qui se décompose en 4 courses : 12 heures de Bathurst, 24 heures de Spa, 10 heures de Suzuka et 8 heures de Californie, sur le circuit de Laguna Seca. Il s’agit presque d’un championnat du monde GT, avec un plateau très diversifié (Audi, Bentley, McLaren, Porsche, etc.) et un plateau pilotes très relevé, regroupant les meilleurs spécialistes GT et des pilotes reconnus d’autres disciplines qui n’hésitent pas à venir s’y confronter (comme le champion DTM René Rast, ou encore le multiple champion V8 Supercar Jamie Whincup). Lors de l’ultime manche en Californie, Audi et ses R8 LMS ont raflé la mise, permettant au constructeur allemand de remporter le titre constructeur après celui de 2017. Côté pilotes, c’est le français Tristan Vautier, sur Mercedes AMG GT, qui décroche la récompense. L’ancien champion Indy Lights 2012, après un passage infructueux en Indycar, a relancé de la plus belle des façons sa carrière en GT. Vainqueur à Suzuka, il a terminé 3e aux États-Unis.
Sources et crédits photographiques : intercontinentalgtchallenge.com, indycar.com, premapowerteam.com, europeanlemansseries.com
Sympa ce résumé des « autres » disciplines ….