Sécurité Routière : le corridor de sécurité enfin dans la loi

Cela peut paraître étrange, mais, jusqu’à présent, rien dans le code de la route n’obligeait un conducteur à se déporter lorsqu’il passe à hauteur d’un véhicule d’intervention, ou un véhicule en feux de détresse, sur une 2×2 ou 2×3 voies. Chaque année, ce sont des centaines de camions de dépanneurs ou d’intervenants qui sont percutés, et beaucoup de véhicules particuliers. En 2017, ce sont 185 véhicules de patrouilleurs percutés violemment. Et cela occasionne des morts régulièrement.

D’autres pays imposent déjà, sous peine d’amende, que l’on se déporte et que l’on respecte une distance de sécurité. En France, beaucoup le font naturellement. Exemple, au Canada, ne pas respecter le corridor de sécurité peut vous coûter 200 à 300 dollars canadiens (135 à 200 euros environ). Il est même conseillé de s’immobiliser si on ne peut pas passer sur la voie adjacente.

135 euros d’amende

C’est suite à la mort d’un dépanneur fin 2016, happé par un véhicule passé trop près, que toute la profession s’est mobilisée pour obtenir plus de sécurité. La proposition a trouvé écho auprès du gouvernement qui a pris un décret publié au Journal Officiel : article R. 412-11-1 du Décret n° 2018-795 du 17 septembre 2018 relatif à la sécurité routière.

Le principe de base est qu’il est obligatoire de se déporter à l’approche d’un véhicule en intervention (dépanneur, pompiers, ambulance, forces de l’ordre, etc.) ou un véhicule en feux de détresse. Si ce n’est pas possible de laisser une voie d’écart, il faut alors s’éloigner le plus possible.

La loi prévoit une amende de classe 4 en cas de non-respect de la nouvelle loi. C’est à dire 135 euros, minoré à 90 euros si réglée rapidement (ou majorée à 375 euros si payée trop tard).

Évidemment, une loi n’empêchera pas les percussions par inattention, somnolence ou autres. Mais, devrait éviter les accidents du type victime happée par un camion ou une voiture passant trop près. C’est déjà pas mal.

Illustration : Vinci Autoroute

(13 commentaires)

    1. C’est comme pour les alarmes incendies, les français ont besoin que ce soit dans la loi pour appliquer le bon sens (ils se disent , si c’était vraiment ça qu’il faut faire, ce serait obligatoire).
      Ça fait longtemps que j’ai des gilets jaunes et extincteur dans ma voiture, des pneus hiver en hiver, mais tant que ce n’est pas dans la loi, mes amis ont l’impression que je dépense l’argent pour rien …

      Ps pour Thibault, il reste un « prêt » à rembourser à la fin ..

      1. Merci 😉 (ne pas corriger le matin sur le téléphone…on ne voit rien 😀 )

        Pour les détecteurs de fumée ou de CO, le souci est comme bien souvent, la relation bailleur-locataire.
        Qui doit payer (même si cela coûte très peu) ? Qui est responsable ? etc.
        Ce sont les assurances et les associations de locataires qui ont imposé une loi, pour que tout soit bien écrit.

        Nous vivons dans un monde où tout ce qui n’est pas écrit est flou et « mauvais ».

        Ici, il est de bon sens de se déporter pour s’éloigner le plus possible de la zone de danger.
        Et de ralentir aussi. Mais, derrière le volant, le bon sens souvent s’évapore (cf. Goofy motor mania).

        1. Autre approche, plutôt que de dépenser en frais de  »légifération » et en  »atermoiements » stériles autour des capteurs de fumée… Au Luxembourg l’état a offert un détecteur par foyer ( »Done » is better than  »Perfect »)

    1. Bien entendu qu’ils sont inclus dedans 😉
      Mais je vais rajouter explicitement la mention. Merci

      « …ou tout autre véhicule dont le conducteur fait usage de ses feux de détresse… » dixit la loi mentionnée (et avec le lien).

  1. Tout à fait d’accord sur les remarques concernant le bon sens à s’écarter quand un véhicule d’intervention ou un véhicule tout court est arrêté sur le bord de l’autoroute.
    Par contre on peut s’étonner que les sociétés d’autoroute n’aient pas plus investi dans des systèmes de signalisation visibles de très loin ( comme en cas d’accident ou de travaux ). Car les accidents avec les véhicules d’intervention sont certainement plus dus à un manque de vigilance de conducteurs ( conduite à la queue-leu-leu, monotonie de l’autoroute ) qu’à une volonté délibérée de percuter les dits-véhicules.
    A noter que les mêmes sociétés d’autoroute sont capables de neutraliser 10 km d’une voie pour changer un morceau de barrière de sécurité…créant par là-même bouchon, énervement, et conduite dangereuse après la fin de zone de restriction.

    1. …à ce sujet je réaffirmerai que depuis que le 80 est applicable, les distances de sécurité se sont réduites. Peut-être que les autos ont de bons freins. Mais la somnolence engendrée empêche la réactivité obligatoire en cas de ralentissement, changement ou écartement imposé du couloir de passage.

      1. Heu…on parle des percussions d’autoroute et de 4 voies.
        Donc le 80 km/h hein 😉

        Par contre je ne comprends pas l’argument de la somnolence à 80 par rapport à 90.
        En ville, à 50 ou 30, ou en zone à 70 vous devez alors carrément dormir non ? 😉

        1. Quand on roule à 12 sur autoroute, trafic dense, l’allure tombe à 100, 80 aux nombreux couloirs de rétrécissements ( travaux ) j’appuie sur les distances de sécurité qui vont à la réduction. c’est visible toujours, et c’est là que se produisent les collisions.
          Forcément qu’il y a plus encore des endormis pour aller jusqu’à ôter les cônes posées en bordures de couloirs ( j’en ai encore vu ce matin ).
          Rassurez vous Thibaut,(pour mon cas personnel) je roule avec des engins quelques qu’ils soient . Ils m’empêchent de dormir.
          Donc OUI je réaffirme que moins on va vite, moins les distances de sécurité sont respectées.

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