Tesla : l’Arabie saoudite financerait une sortie de Bourse ?

Information confirmée à la suite par  Elon Musk, le patron de Tesla, sur le blog du site internet du constructeur. Ce dernier ajoutant qu’il menait des discussions avec d’autres investisseurs pour financer l’éventuel retrait de la cotation  boursière de Tesla.

Le Public Investment Fund (PIF) conduit ainsi à l’heure actuelle des discussions dont un des buts premiers serait de faire de lui un investisseur significatif du constructeur. Opération qui s’intégrerait directement dans le plan d’Elon Musk de retirer sa société de la Bourse.

Les discussions avec les Saoudiens ont pris forme après le tweet controversé du patron de Tesla, le 7 août dernier. Message dans lequel il déclarait qu’il envisageait de mettre fin à la cotation en Bourse du constructeur au cours de 420 dollars par action. Annonçant parallèlement avoir « sécurisé le financement » pour cette opération, … sans toutefois en apporter la preuve.

Diversification stratégique pour les Saoudiens

Le fonds saoudien considérerait son investissement dans Tesla comme un moyen stratégique de se couvrir contre les fluctuations du prix du pétrole. C’est dans cette optique que le gouvernement saoudien veut doter le PIF de 2.000 milliards de dollars d’ici 2030. Un moyen de diversifier l’économie du royaume, trop dépendante du pétrole à ses yeux.

Précisons qu’en dehors de Tesla, le PIF dispose d’ores et déjà d’une participation dans Uber (5%). Entre autres projets et participations, le fonds planifie également d’investir 45 milliards de dollars sur une période de cinq ans dans le Vision Fund du groupe japonais Softbank  dans le domaine des nouvelles technologies.

Selon des sources proches du dossier, aucune décision définitive n’a encore été prise quant à une éventuelle hausse de sa participation, ni sur son montant.

La participation actuelle du fonds souverain saoudien est valorisée à quelque 2 milliards de dollars.

Une opération initiée et négociée de longue date

Elon Musk a par ailleurs déclaré que les Saoudiens l’avaient approché pour la première fois au sujet de la prise de contrôle privée de Tesla au début de 2017, mais n’avaient accéléré ces négociations qu’après avoir acheté près de 5% des actions de la société.

Le dirigeant de Tesla a ajouté qu’il avait rencontré le directeur général du fonds le 31 juillet dernier, et que ce dernier avait regretté que les discussions privées, en cours actuellement, n’aient pas progressé.

Musk a également tenu à préciser que le dirigeant saoudien avait à cette date « fortement exprimé son soutien au financement d’une transaction de fin de cotation  boursière de Tesla« . Ajoutant que compte-tenu de la position du fonds saoudien, il avait déduit

« qu’aucun autre décideur n’était nécessaire et qu’ils étaient impatients de poursuivre ».

Il a ainsi ainsi quitté la réunion du 31 juillet sans aucun doute sur la faisabilité de l’accord, la seule question demeurant sur la manière de faire avancer le processus. « C’est pourquoi j’ai parlé de « financement garanti » lors de l’annonce du 7 août » a-t-il ainsi argumenté.

Une transaction d’une valeur colossale ….

Si Elon Musk avait affirmé sur Twitter disposer du financement nécessaire à un tel retrait de la Bourse, les analystes demeurent sceptiques face au montant colossal de l’opération.

Le coût de la transaction pourrait ainsi s’élever au minimum à 50 milliards de dollars si le PDG de Tesla conservait sa participation de 20%.

Le retrait d’une entreprise de la cote passe le plus souvent par une opération de LBO (leverage buy out). Mécanisme selon lequel une société externe ou des fonds d’investissements rachètent les actions en circulation avec de l’argent emprunté le plus souvent auprès des banques ou d’investisseurs.

Rappelons que des discussions pour retirer Tesla de la cote avaient d’ores et déjà eu lieu l’année dernier entre Musk et le groupe SoftBank, sans que les négociations n’aient pu aboutir.

… même pour un fonds saoudien

Si Elon Musk a également déclaré que de « toute évidence, le fonds souverain saoudien a plus que suffisamment de capital pour exécuter une telle transaction« , la question se pose tout de même …

Mais la solvabilité du fonds saoudien n’est pas si évidente qu’il n’y paraît. Selon un article du Wall Street Journal, le fonds lutterait actuellement « pour trouver des moyens de financer ses engagements existants« . De ce fait, des sources proches du dossier ont d’ores et déjà mis en doute l’idée que les Saoudiens augmentent leur participation dans Tesla.

Sources :  Tesla, Bloomberg, Wall Street Journal, The Verge 

Crédit Illustration : Tesla

(28 commentaires)

  1. Sans même se poser la question de savoir si le fonds souverain saoudien a l’argent, j’aurais quand même tendance à croire que c’est le cas, le financement n’est pas sécurisé, Elon Musk, sans dire qu’il rêve debout, va vite en besogne.

    Ce que je comprends dans l’histoire est que les Saoudiens sont intéressés par Tesla depuis en gros deux ans mais je comprends également qu’aucun accord ferme et définitif entre les deux parties n’est signé or c’est bien ce que veut dire le terme « financement sécurisé ». En clair, si demain la monarchie du Golfe quitte la table des négociations (je ne sais pas, elle en a marre d’attendre, ce n’est pas possible pour des raisons juridiques ou réglementaires, elle rachète Faraday Future, etc…), elle partira avec ses sous donc non, rien n’est sécurisé.

    J’ai l’impression que Musk prépare surtout le terrain pour plaider la bonne foi, pas la manipulation boursière volontaire. Quand il explique avoir voulu prévenir tout le monde, que vous ayez une ou un million d’actions Tesla, et que les saoudiens l’assurent de leur soutien, il passe pour le saint qui joue la transparence , un peu naïvement ici.

    1. comme quoi, les américains ont beau critiquer ces pays du golf, ils sont bien content de les trouver quand il s’agit de sauver des boites US en péril ! Quoi qu’en Europe, ce n’est pas mieux lol

      1. Les relations entre Trump et l’Arabie saoudite sont très bonnes, pour au moins deux raisons :
        – À l’époque d’Obama, elles étaient tendues or l’actuel locataire de la Maison-Blanche prend toujours le contre-pied de son prédécesseur.
        – L’Iran est un ennemi commun.

        Nous n’oublierons pas non plus le magnifique accueil princier des Saoudiens lors de la visite du président US, le genre de détail qu’il apprécie.

  2. La privatisation???
    Un fond souverain (qui plus est) pour financer la privatisation d une société et la sortir de la bourse!!!!Comprenez vous un traitre mot des neries que vous écrivez?
    Que vous ne soyez pas journaliste et ainsi tenu aux mêmes règles,je le concède,que vous maîtrisiez souvent mal le français,je vous le pardonne,mais ici ,vous venez de dépasser,tambour battant, les limites de l’ineptie,et cela n est pas acceptable.

  3. http://www.atlantico.fr/decryptage/saoudiens-desormais-forces-accepter-emplois-qu-confiaient-auparavant-uniquement-immigres-ardavan-amir-aslani-3471588.html
    L’état providence saoudien est mis à mal.

    Musk s’est fendu d’un tweet vengeur contre tous ceux qui spéculent sur la baisse du cours Tesla.
    Suite à l’enquête ouverte, il se justifie avec l’aide de ses amis actionnaires saoudiens.
    Le merveilleux monde immoral de la finance…
    Et sinon toujours pas de représentants de l’UAW chez Tesla ?

  4. Sur le terme privatisation : c’est le terme employé par Musk lui même . Merci d’avoir un esprit plus large que franco français est voir dans privatisation autre chose que l’inverse d’une nationalisation. Pour musk im s’agit bien de privatiser Tesla. Cf . Ces explications sue le site internet de Tesla. Update on Taking Tesla Private
    Elon Musk
    13 août 2018
    As I announced last Tuesday, I’m considering taking Tesla private because I believe it could be good for our shareholders, enable Tesla to operate at its best, and advance our mission of accelerating the transition to sustainable energy. As I continue to consider this, I want to answer some of the questions that have been asked since last Tuesday.

    What has happened so far?
    On August 2nd, I notified the Tesla board that, in my personal capacity, I wanted to take Tesla private at $420 per share

    1. Pour musk privatiser signifie en priorite s’affranchir des publications imposées par les autorités boursières.

    2. Musk emploie un faux ami, il faut comprendre « private » par sortir de la bourse, pas privatiser Tesla qui est déjà une entreprise privée. Une privatisation, cela consiste pour l’État de vendre une partie (si elle est partielle) ou la totalité d’une entreprise publique, rien d’autre en français. D’ailleurs, j’ai bien tenté de trouver un article dans notre langue qui aurait employé ce terme, en vain.

      Après. on peut toujours souligner une erreur sans sortir la kalache. 😉

  5. Ils ont alimenté une Bulle. Musk sait qu’elle va imploser …. valorisé à hauteur de 75 milliards … une entreprise non rentable et on nous parle de fonds sécurisés? Facebook, Apple, Alphabet et Amazon concentrent des capitalisations boursières… alors que l’économie réelle est sous évaluée …

    1. cela ne change rien, il faudrait modifier le titre par « sortie de la bourse », sinon, cela ne veut rien dire !

      Et je crains que les articles cités soient des mauvaises traductions des communiqués, faites par des stagiaires en ce moi d’aout.

      Elisabeth, vous valez mieux que cela !

  6. Les journalistes français sont fainéants et en général copie-collent les depeches AFP ou utilisent google translate

  7. oui enfin Trump a aussi très apprécié le défile du 14 Juillet l’année dernière, quand Macron l’avait invité, et pourtant, il cumule les traces faites à l’encontre de « l’ennemi Europe » (anciennement partenaire commercial) et donc la France !

    1. Avant, les « familles charbonifères » étaient toutes puissantes. Puis le pétrole est arrivé et avait commencé à tout chamboulé, remettant en cause la suprématie du charbon. Ces familles continuaient à s’accrocher au charbon, avaient tout fait pour discréditer le pétrole. Trop dangereux, trop inflammable, trop polluant (il était plus facile de ramasser des morceaux de charbon tombés dans la rue que du pétrole lorsqu’un baril était cassé)

      Mais depuis, les humains sont devenus plus malins. Être au sommet de leur business n’est plus une fin en soi. Un business machin-truc est fait pour se constituer un empire….financier. Et lorsque ce business machin-truc est en déclin parce que détroné par un autre nouveau business concurrent, alors on ne s’y accroche plus à son business machin-truc. On prend son fric et l’investir ailleurs, comme dans ce nouveau business qui va mettre fin à son business machin-truc. Grâce au pétrole, ces acteurs ont pu se constituer des milliards de réserve monétaire. Mais le jour où le pétrole ne sera plus indispensable, ne sera plus une source financière, alors ces monarchies iront ailleurs en investissant dans d’autres domaines. Tu as surement remarqué qu’on ne dit plus une monarchie pétrolière mais une monarchie pétro-dollar. Lorsque le pétro n’y sera plus, le dollar ira ailleurs tout simplement: hydrogène, nucléaire, solaire, aviation, voiture électrique ou n’importe quoi qui génère du profit. Il est fini l’adage « ils ont racheté les brevets et les avaient mis au placard afin de faire perdurer leur business… »

    1. désolée .. j’étais à Lourdes , normal pour un 15 août … Mais comme j’ai fait une prière … 😉

      1. silence radio des Saoudiens : normal ! c’est le 15 aout ! 😉 ok je sors 😉 enfin, pas complètement faux, c’est la presse toute entière ou presque qui est en congés.

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