Une nouvelle Ligier pour le cinquantenaire de la marque

Pour fêter les 50 ans de la marque Ligier, Onroak Automotive va lancer une nouvelle voiture, la 7ème depuis le lancement du partenariat entre les deux constructeurs.

Onroak précise que le développement est en cours dans les usines Onroak. La nouvelle Ligier sera dévoilée en septembre et sera homologuée « FIA E II SH ». En gros, il faut s’attendre à une silhouette comme la Megane Trophy. V6 3,7 litres développant 330 chevaux. Boîte séquentielle 6 rapport, palettes au volant et… 89 000 € hors taxe.

Pour le style, mystère. On dispose de cette illustration qui montre 4 traits de lumière dans les feux arrières, des ailes larges et l’amorce d’un diffuseur.

Un peu d’histoire

La marque automobile Ligier est née en 1969 par la volonté de Guy Ligier. Ephémère pilote de Formule 1 (il a marqué 1 point tout de même en 13 GP !), le natif de Vichy (Allier) arrête la monoplace après le décès de son ami Joe Schlesser au GP de Rouen le 7 juillet 1968. Il monte son équipe d’endurance et s’engage aux 24 heures du Mans ou d’autres courses.

En 1970, la JS1 (pour Joe Schlesser 1) abandonne après 65 tours. Elle est pilotée par Ligier lui-même et Jean-Claude Andruet (que les plus de 20 ans connaissent). Les résultats sont mitigés jusqu’à l’édition 1975 où la Ligier JS2 joue la gagne jusqu’au bout face à la Mirage GR8 de Bell et Ickx qui remporte finalement l’épreuve.

En 1976, Guy Ligier revient enfin en Formule 1. Mais, en tant que constructeur. La Ligier JS5 est confiée à l’ami Jacques Laffite qui a fait partie de l’épopée endurance de Ligier. « Jacquot » signe une pole (à Monza) et marque 20 points (8ème du championnat). En 1977, Ligier n’est plus la seule écurie française puisque Renault arrive. La première victoire arrive en Suède, toujours avec Laffite.

Ligier-Laffite, indissociables

En 1979, La Ligier J11 est parmi les meilleures. En plus, deux monoplaces sont alignées. Laffite signe 4 poles et 2 victoires, Depailler 1 victoire. Depailler est recruté par Alfa Romeo et Ligier recrute Pironi au côté de Laffite pour la saison 1980. 2 victoires, 3 poles. L’écurie termine vice-championne derrière l’intouchable Williams. 2 autres victoires pour Laffite en 1981. 1982 marque un premier tournant. Ligier n’est que l’ombre de l’écurie des années précédentes et Laffite part à la fin de la saison pour Williams. Jarier et Boesel ne marquent aucun point. Une première pour Ligier !

En 1984, il n’y aura que 3 petits points. Il faut attendre le retour de Laffite en 1985 pour voir la Ligier briller de nouveau. Il fait équipe avec de Cesaris et Philippe Streiff. Tous les 3 marquent des points, mais c’est Jacques qui tire tout le monde vers le haut. C’est une nouvelle bonne période pour Ligier. Laffite prend sa retraite en 1987 avec 6 victoires et 7 poles, toutes obtenues avec Ligier.

Sursaut d’orgueil avec Panis

Pour l’écurie Ligier, c’est le début de la fin. L’écurie grappille quelques points ci et là. En plus, Guy Ligier doit jongler avec des budgets tendus. Le motoriste change chaque saison, pas forcément en bien. En 1991, c’est une Ligier-Lamborghini qui n’obtient aucun point. En 1992, Ligier passe au V10 Renault et marque 4 fois.

Mais, si le nom Ligier reste, Guy Ligier n’est plus aux commandes. C’est Cyril de Rouvre (AGS) qui négocie avec Williams pour récupérer des éléments. Williams accepte car Ligier empêche Benetton ou McLaren de récupérer le Renault V10. Avec le bloc français et l’antipatinage « magique » de Williams, Ligier retrouve une nouvelle fois des couleurs.

Sauf que Briatore passe par là et rachète Ligier. A Benetton le Renault V10. Pour Ligier, ce sera le Mugen-Honda, et Tom Walkinshaw aux commandes. Les Ligier accrochent régulièrement les points et, comble du comble, il y a même une dernière la victoire, à Monaco avec Olivier Panis. L’écurie Ligier disparaît à la fin de la saison 1996. Cela deviendra Prost Grand-Prix avec l’issue que l’on connait.

Pendant ce temps, Ligier est devenu synonyme de voitures sans permis (un comble pour une écurie de F1 !). La marque de sport va alors entrer plus ou moins en sommeil avec toutefois quelques prototypes. Le réveil viendra avec Onroak Automotive fin 2013. Ligier revient en endurance. Certes, derrière c’est Jacques Nicolet, mais le nom est bien là. Et les protos se nomment toujours JS… en hommage à Joe Schlesser. Guy Ligier verra ce retour en sport auto avant de disparaître en 2015.

Illustration : 1-2-Ligier, 3-DT123990/CC2.0

(8 commentaires)

  1. Que d’approximations :

    « (merci les nouveaux barèmes plus généreux) », Ligier n’a jamais connu d’autre barème que les points aux 6 premiers

    « En plus, Guy Ligier doit jongler avec des budgets tendus. », ça n’a jamais été vraiment le cas avec les sponsors des entreprises publiques (Gitanes, Loto, Antar)

    « C’est Cyril de Rouvre (AGS) qui négocie avec Williams pour récupérer des éléments. » : quel rapport avec Williams ?

    « Avec le bloc français et l’antipatinage « magique » de Williams, Ligier retrouve une nouvelle fois des couleurs. » : tu parles, regardez les résultats des années 90, pas fameux, et ils n’ont jamais eu l’antipatinage Williams

    1. En fait les budgets de Ligier avaient beau être avec des entreprises d’etat, ils n’étaient pas dans les top budgets et souvent le moteur était le parent pauvre de l’écurie.

      Quand Renault fait son V10, il le fourni en exclusivité à Williams (89, 90 et 91).
      Mais, Renault veut une deuxième écurie. Benetton possède un V8 Ford et Briatore cherche à récupérer le Renault.
      McLaren est avec Honda mais sait que 92 sera la dernière année.

      Williams ne souhaite pas que Renault fournisse un potentiel concurrent pour le titre.
      Ils passent donc un deal avec de Rouvre, Renault fournira le moteur (en plus c’est tricolore tout ca) et Williams fournit l’antipatinage, les suspensions actives et la boite.
      En 1993, Ligier se bat pour la 4ème place. (pas rien vous en conviendrez 😉 ). 3 podiums malgré 13 sorties de route de pilotes de Blundell et Brundle.
      A la fin de la saison, l’antipatinage est interdit. En 94 ils sont 6ème. Merci le moteur. Mais, ils sont largués.

      Briatore rachète Ligier à de Rouvre et ainsi le contrat Renault V10 qui file alors chez Benetton.
      D’ailleurs les « arrangements » continuent. Ligier récupère le Mugen (Honda étant officiellement parti) mais aussi Aguri Suzuki en pilote, la boîte de vitesse de la Benetton et pas mal de pièces aussi.

      Pour le barème, je me suis mélangé les crayons 🙂 merci du signalement. J’ai viré cette remarque.

      1. Vous devriez arréter d’employer des formules qui « font journaliste » mais qui ne veulent rien dire.

        « Le moteur était souvent le parent pauvre de l’écurie », ça ne veut rien dire.

        OK, Ligier n’avait pas le budget le plus élevé ni le meilleur moteur durant les année 88 – 98, mais il faut regarder ce qu’on fait, en même temps, des écuries avec un moteur équivalent et un budget inférieur. ET ce n’est pas très flatteur pour Ligier, dont les errements débutent en fait en 82, au départ de Ducarouge (errements lasqués par la courte période Larrousse-Tétu en 85 et 86)

        Jusqu’au rachat par De Rouvre, ça n’a été qu’une succession de conneries, souvent par la volonté de vouloir « péter plus haut que son cul », plutôt que de faire des voitures simples et soignées

        83 : des voitures moteurncosworth gagnent encore des courses, Ligier ne marque pas un seul point (la JS21 est un infâme bricolage basée sur la JS19 déjà ratée, avec suspension Citroën qui n’ont jamais marché)

        87 : fausse bonne idée de la signature avec Alfa, qui pourrit l’année entière (monoplace bricolée pour adapter le mégatron)

        88 : avec le Judd, March et Wiliams marquent des points. Ligier non. Monoplace « limande » avec double réservoir complètement loupée

        89-90 : des écuries avec le même moteur (Cosworth DFZ) obtiennet des places régulières dans les points. 3 minables points pour Ligier en 2 ans

        Bref, le parent pauvre de Ligier durant toutes ces années, ça a été l’incapacité de Guy Ligier de monter une équipe technique pérenne et solide, et en revanche une capacité à claquer un pognon dingue (je pense que même les années « serrées » au niveau budget, il n’oubliait pas son salaire…)

        Dernière approximation de l’article « Pendant ce temps, Ligier est devenu synonyme de voitures sans permis » : rien à voir avec les difficultés de l’équipe. Ligier a monté en parallèle une usine de voiture sans permis dès le début des années 80

        1. Un dernier conseil : ne croyez pas tout ce qui est écrit dans Wikipedia…

          Par exemple, le coup de l’antipatinage fourni par Williams, ce serait à vérifier plus sérieusement. Quoiqu’il en soit, 5° cet année là, OK, c’est une éclaircie, mais avec 23 points, quand Williams en marque 168, et Mc Laren (avec un moteur à la ramsase) : 84.

          En 79 et 80, Williams et Ligier font jeu égal. En dix ans, l’un s’est professionalisé, a investi, et voilà l’écart. Ce n’est pas une question de budget, mais de choix (par exemple, Honda voulait s’associer avec Ligier en 82, mais Ligier a refusé, pour des raisons patriotiques , la belle affaire !). Il sont allés avec Williams, et ont tout gagné en 86 et 87 (même si en 86 Prost remporte le championnat pilote sur un coup de dés)

          1. « Un dernier conseil : ne croyez pas tout ce qui est écrit dans Wikipedia… » >> Raté, ce n’est pas Wikipédia ma source, mais des gens qui ont vécu cette époque 😉

            Merci pour vos retours.

        2. Dernière approximation de l’article « Pendant ce temps, Ligier est devenu synonyme de voitures sans permis » : rien à voir avec les difficultés de l’équipe. Ligier a monté en parallèle une usine de voiture sans permis dès le début des années 80

          Faut pas inventer ce qui n’est PAS écrit 😉 Merci.
          Demandez autour de vous ce qu’évoque Ligier pour les gens.
          90% voir plus vous dirons….voitures sans permis et non « écurie de F1 ».

          Voilà le sens de « Ligier est devenu synonyme de voitures sans permis ». Rien de plus.
          Avant, à Vichy, Ligier était synonyme de travaux publics. Puis ce fut course, puis VSP.
          Rien de déshonorant ou quoi. Un constat 😉

  2. Faut quand même noter que le groupe Ligier-Microcar est aujourd’hui le leader du marché des véhicules sans permis européen avec une gamme qui s’étend des modèles accessibles aux luxueux: certes, c’est moins sexy qu’une JS2 mais il ne faut pas non plus dénigrer ce beau succès industriel.

    Il faut avouer que côté moteur, la stabilité aura mis l’équipe à mal: comment développer correctement une voiture sans moteur correct et stable ?
    Je me souviens surtout des très bonnes performances des Ligiers en 1992 et 1993 avec l’excellent V10 Renault qui leur permettra de se battre pour le podium à Monza et Hokenheim (le vrai). Pour le reste de la saison, l’aérodynamique simpliste de la voiture sera trop juste pour lutter régulièrement pour les points (Les 6 premiers à l’époque, faut le rappeler) déjà trustés par Williams, McLaren, Ferrari et Benetton: marquer des points relevait réellement de l’exploit.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *