Festival de Cames : Autobianchi Bianchina Cabriolet (Le Corniaud – 1965)

Le Corniaud est surtout connu pour être une comédie, mais on peut  aussi le considérer comme un  « road movie » à la française, tant il  laisse une large place aux voitures. Au nombre des stars du film, il y a bien entendu la Cadillac Series 62 Deville Cabriolet 1964, qui tient l’affiche avec le duo Bourvil (Maréchal) / De Funès (Saroyan). Mais on peut aussi retenir la 2CV qui tombe en pièce, bousculée par la Rolls-Royce Silver Cloud, la Jaguar MkII verte, la fumante Rolls-Royce Phantom I ou encore l’Austin Healey 3000… Mais la plus petite des vedettes automobiles du film est sans doute cette Autobianchi Bianchina Cabriolet jaune.

A son volant, Lino (Lando Buzzanca) le très jaloux barbier de l’hôtel Residence Palace (aujourd’hui Duke Hotel) de Rome. Maréchal (Bourvil) a en effet emmené à bord de la Cadillac sa fiancée Gina (Alida Chelli). La petite puce lance donc les 21 ch de son bicylindre 599 cm3, et son klaxon, à la poursuite du V8 de l’américaine (et avant du 6 cylindres de la Jaguar) sur les routes de l’arrière-pays romain, en direction de Sienne. Le contraste joue à plein entre l’excentricité de la Cadillac et ses dimensions, et la spécialité italienne des petites voitures. Et version cabriolet, elle est aussi une certaine image de la Dolce Vita. En particulier vu de France où l’auto connaîtra une jolie carrière grâce à un marketing bien placé, nous y reviendrons.

De Bianchi à Autobianchi

En 1885, Eduardo Bianchi fonde son entreprise, pour produire des vélos. Mais dès 1899, il souhaite se lancer également dans la production automobile. Le premier modèle de Bianchi sort en 1902. Par la suite, les voitures de la marque seront plutôt des modèles de luxe et n’ont rien à voir avec la marque Autobianchi. Car après la seconde guerre mondiale, les usines sont détruites, puis Eduardo se tue dans un accident de voiture en 1946. Son fils Giuseppe reprend l’entreprise, mais laisse de côté la production de voitures. Bianchi produit alors des vélos, des motos et des camions. Aujourd’hui, Bianchi produit d’ailleurs encore des vélos.

En 1955, le directeur général Ferruccio Quintavalle souhaite relancer la marque sur le marché automobile, et se rapproche de Fiat et Pirelli. Autobianchi nait ainsi en 1955 sous la forme d’une coentreprise entre Fiat, Pirelli et Bianchi. Fiat fournira la base technique des voitures (châssis, moteur, etc), Pirelli… les pneus, et Bianchi produira les carrosseries et effectuera l’assemblage. En 1968, Autobianchi deviendra une filiale à 100% de Fiat, et la marque disparaîtra en 1996 lors du lancement de la Lancia Y, remplaçante de l’Autobianchi / Lancia Y10.

La Bianchina

Le premier modèle lancé par Autobianchi en 1957 est la Bianchina. Elle reprend la base technique de la Fiat 500, mais habillée à son lancement d’une très sympathique carrosserie de coupé à toit souple, signée Luigi Rapi. Cette Bianchina Trasformabile conserve ses places arrière, et se distingue aussi par ses portes à ouverture inversée qui ne seront pas reprises sur les autres variantes.

En 1960 arrive donc le cabriolet, toujours avec 4 places dans 3m04… Ce modèle, produit jusqu’en 1969, connaîtra surtout le succès en France, même s’il n’y est lancé qu’en 1964. En effet, importé par Chardonnet et vendue sous le nom d’Autobianchi Bianchina Eden Roc, elle sera vendue à 3150 exemplaires, sur les 9300 Bianchina cabriolet produites ! La petite italienne gagne en effet en notoriété grâce à une campagne de promotion assurée par… Brigitte Bardot. Elle est aujourd’hui la version la plus recherchée, et la plus chère, de la famille Bianchina.

La même année que ce cabriolet, la famille Autobianchi Bianchina gagne également un break baptisé Panoramica, renommé Texane en France. Puis en 1962, le coupé Trasformabile est remplacé par une « berline » (2 portes) Berlina qui sera connue en France sous le nom de Lutèce. En 1965 la version utilitaire Furgoncino, proche du break, est lancée, la famille est complète…

Les Bianchina Cabriolet et Berlina cessent leur production en 1969 avec l’arrivée de l’A112. La Furgoncino est quant à elle remplacée en 1970 à la fois par une version à plus gros volume arrière qui sera vendue jusqu’en 1977, mais aussi par une Fiat 500 Giardiniera rebadgée. Suite au rachat de la marque par Fiat, la production de la version break de la 500 a en effet été transférée dans l’usine Autobianchi de Desio.

Illustrations : Autobianchi / Captures du film

Festival de Cames : Autobianchi Bianchina Cabriolet (Le Corniaud – 1965) 1

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(9 commentaires)

  1. Aussi mignonne soit elle, j’avoue, ce n’est pas elle que je retiens dans « Le corniaud ». Non, moi, je retiens l’énorme Cadillac dont Bourvil va progressivement révéler (et perdre) les trésors cachés. Et bien sur la 2CV qui, faut bien le dire, va beaucoup moins bien marcher, maintenant !

    1. L’idée de notre saga de l’été est aussi (surtout) de faire découvrir (ou redécouvrir) des voitures plus « confidentielles » que les grandes stars (même s’il y en aura car le cinéma a besoin de stars 😀 ).

  2. Vous avez oublié la BMW 700 LS Luxus puis 507 représenté dans le film Le Corniaud puis d’autres marques présentes dans le film Ferrari 250 GTE , Lancia Appia , Fiat 1100 Lusso , Simca 900 , Simca Vedette Versailles , Simca Aronde P60 ou Alfa Romeo Giulietta .

    1. Le but de cette saga est de braquer les projecteurs sur une voiture peu connue, star ou second rôle d’un film.
      Pas de lister tous les véhicules d’un film 😉

  3. Absolument toutes les autos de ce film ont un parfum qui a gravé les mémoires, toutes! la 2 cv, la Cadillac Deville, la 100.6 rouge, la Jaguar mk II verte verte avec son téléphone, la rolls et oui cette Autobianchi quand elle est conduite par le barbier jaloux de sa belle au petit soin de Bourvil ! J’adore.Il en existe quelques-unes à vendre en France. Celles que j’ai vues rouler du temps de leur commercialisation étaient conduites par de très jolies demoiselles. ça doit contribuer à la cote de la machine ??

      1. Non non, une DeVille convertible de 1964.
        Modèles très proches sur leur face avant. Mais sauf erreur la DeVille avait le logo souligné par un V chromé quand l’Eldorado avait une couronne de lauriers.

        De côté c’est plus flagrant (pas de « Eldorado » sur l’aile, pas de baguette chromée, passage de roue arrière, etc.).
        http://www.defunes.free.fr/html/rubrique-p/cine-p/pages/t-connus/le-corniaud/ph-film-02/600/le-corniaud-1132.jpg

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