Avant de parler des déroulements des courses, des finales, des classements, nous avons souhaité entrer un peu dans le fonctionnement d’une équipe.
Cette approche de l’intérieur nous a été d’autant plus facilitée, que nous avions déjà rencontré le team RDV Compétition, justement à Tours lors de l’inauguration du Speedway.
Il faut préciser que Frank Violas le team manager de cette équipe basée à Chartres, a débuté dans le sport automobile en 2006 et s’est professionnalisée en 2013. En fait, Frank Violas connait très bien la NASCAR Whelen Euro Series puisqu’il y a débuté en 2010 en tant que pilote et ce, jusqu’en 2014. Il fut un des premiers clients de la famille Galpin en leur achetant une des premières autos construites à Blois.
On peut dire que RDV Compétition a suivi la progression du NWES et maintenant, de plus, c’est l’écurie qui fait vraiment figure d’épouvantail. En effet, en alignant deux voitures à Tours et en ayant raflé ici, la pôle position dans les deux catégories Elite 1 et Elite 2, tous les membres de l’équipe affichaient en ce samedi matin un large sourire, en accompagnant leurs pilotes sur les grilles de départ.
Sur la Toyota Camry N°3 Frédéric Gabillon et Ulysse Delsaux se succéderont, alors que sur la N° 18 Boby Labonte l’américain aux 1 200 départs NASCAR aux USA et vainqueur de la NASCAR Cup en 2000, laissera le volant en Elite 2 à Adrien Paviot, un dingue de bagnole ayant déjà roulé en Nascar aux USA.
Ces voitures répondant à une réglementation très strictement contrôlée, nécessitent pour une remise en condition entre chaque meeting, le travail d’une personne à temps plein. Pour ce qui concerne la course sur ovale, ici à Tours un mécanicien et un ingénieur doivent peaufiner des réglages inhabituels réclamant une journée de travail par auto.
RDV Compétition compte environ 20 personnes, qui en hors saison Nascar préparent également des voitures de course et entretiennent des voitures de Sport.
La parole aux acteurs de RDV
Cette présentation générale étant faite nous avons donné la parole aux acteurs de ce team avec dans l’ordre de disponibilité face au micro : du team manager, de l’ingénieur, du pilote et du spotteur.
Le patron
Frank vous connaissez cet ovale de Tours pour y avoir couru, vous arrivez ici comme manager avec de potentiels vainqueurs, quelle est votre impression ?
« C’est une chose assez remarquable. Nous étions déjà là lors de la première course sur ovale. On est revenu à chaque fois depuis et on a acquis une grande expérience là-dessus. On a cette année la chance d’accueillir Bobby Labonte, qui lui aussi sait ce que courir sur ovale veut dire. En fait sur ce type de piste la préparation de la voiture est primordiale. On bosse avec Claude Galopin notre chef ingénieur, qui a trouvé des choses top pour régler nos voitures sur cet ovale. On s’est inspiré de que se fait au Etats Unis mais aussi de notre propre expérience acquise au fil des années pour retenir ce qui va bien. »
Alors votre objectif c’est victoire à Tours ou le championnat ?
« Clairement c’est le championnat. Maintenant, si ici on peut gagner une ou deux courses, on ne va pas s’en priver. Si on essaye de gagner les deux courses, ça nous mettrait bien au niveau de l’avance des points. En effet, après Tours on va attaquer les deux derniers meetings où les points compte double mais où n’a plus de course joker, c’est-à-dire où on peut retirer le mauvais classement éventuel. »
Gross stress ou sérénité avant ces courses ?
« On a un peu d’expérience maintenant, on se fait à la routine. Après, c’est quand même stressant, surtout quand tout marche bien parce qu’on a toujours peur d’une bêtise, un écrou qui se desserre et ça peut mettre tout par terre, nos efforts comme nos progrès. On s’est très bien qualifié, on croise les doigts. On sait qu’il faut qu’on soit au top et qu’il n’y ait aucune défaillance pour que nos pilotes talentueux puissent pleinement s’exprimer. »
L’ingénieur
Claude Galopin, cela fait quelque temps que l’on se croise sur les circuits, dans une autre vie avant de venir chez Frank Violas votre vie d’ingé c’était où ?
« Oh, ça a été à plusieurs endroits différents. Chez Ligier en F1 pendant une dizaine d’années, chez Dams en sports protos et F300 pour une dizaine d’années aussi, ainsi que chez Pescarolo. »
Et chez RDV depuis quand ?
« Chez RDV depuis 4 ans maintenant. J’avais commencé en NASCAR avec Eric Hélary et déjà avec Fred Gabillon. Quand Eric a arrêté, j’ai continué avec Frédéric qui est arrivé chez RDV. Je trouve qu’il est sympa, c’est un bon pilote. Il a toutes les qualités pour gagner le championnat, j’espère cette année. »
Avec les meilleurs temps obtenus en qualification, vous avez à priori trouvé les bons réglages ?
« Oui, à priori, oui on est pas mal ça doit être la troisième ou quatrième pole position qu’on fait ici. Oui les réglages sont très spécifiques. On avait trouvé un set-up qui marchait pas mal, depuis on s’appuie dessus en essayant de le développer un peu tous les ans et ça va bien. »
Le Pilote
Fred Gabillon il semblerait que Tours vous inspire ?
« Oui, oui on a fait la pôle hier, et mon coéquipier l’a gagné aussi dans sa catégorie ce qui veut dire que la voiture marche bien.
On sait que Claude nous fait toujours une super auto pour ce circuit (on a déjà gagné 4 courses ici). On va bien voir comment ça va se passer. »
Du stress ?
« Pas spécialement. On est en tête du championnat, on va tenter d’y rester. Vous savez en sport auto, surtout sur un ovale, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Alors on prend les courses l’une après l’autre et on essaie de marquer des points. »
Alors rouler sur ce circuit vous aimez, vous redoutez ?
« Oh non, j’aime bien. Après, physiquement c’est quand même très dur. On a très peu temps de repos, il fait très chaud. Il faut savoir bien gérer le trafic, avec cette piste courte on double les retardataires, c’est délicat et hyper important d’avoir l’aide d’un spotteur. »
Le spotteur
Alors Sébastien Guérin, vous avez été pilote en Formule Renault et F3, vous connaissez le monde de la course. Fred, votre pote de 25 ans compte sur vous pour réussir ses courses, expliquez-nous.
« C’est très important d’avoir une bonne homogénéité entre les deux acteurs : spotteur et pilote. Le spotteur est un peu l’ange gardien du pilote. C’est lui qui gère les dépassements, les drapeaux jaunes, les safety cars, les retardataires. C’est d’autant plus important ici à Tours parce que c’est un ovale qui plus est, très, très court. »
Comment les choses se déroulent-elles ?
« En fait, je suis un peu dans la voiture avec lui. J’ai une vue périphérique. Je m’efforce de l’avertir de cde qui se passe juste à côté de lui. Dans ce genre d’auto on n’a pas une grande visibilité. Alors quand un autre concurrent –intérieur ou extérieur-se présente il faut lui signaler pour éviter tout accrochage ou crash. Pour le pilote, l’action du spotteur permet d’anticiper toutes les choses qui peuvent arriver. »
Pour cette première journée tout a semblé parfaitement huilé au sein du team chartrain et l’on a assisté à une maitrise parfaite de la course par Frédéric Gabillon, qui accusait un peu le coup de la fatigue à sa descente de voiture après 43 tours et précisait que ce genre d’épreuve nécessitait une hyper concentration.
Gabillon impérial pour la 7ème manche Nascar Whelen Euro Series
Frédéric Gabillon (# 3 Tepac RDV Compétition Toyota Camry) était imbattable samedi lors du premier tour ELITE 1 de l’Oval World Challenge à Tours. Après avoir remporté la première demi-finale, le Français a mené chaque tour de la finale de la Série 7 pour remporter sa deuxième victoire de la saison et la 11e de sa carrière, se hissant au troisième rang de la liste des vainqueurs de tous les temps. Le champion de la NWES Alon Day (# 54 CAAL Racing Toyota Camry) s’est classé deuxième après s’être qualifié en cinquième position grâce à une stratégie parfaite en demi-finale et en finale.
« C’est très spécial pour moi de gagner dans mon pays », a déclaré Gabillon, qui remporte sa quatrième victoire de la saison. « La voiture était fantastique. La course a été très dure à cause de la grande vigilance nécessaire et de la température élevée à l’intérieur de la voiture. Je remercie mon équipe RDV Compétition pour son excellent travail. J’attends la course demain avec impatience et je ferai de mon mieux pour gagner encore une fois ici à Tours Speedway. »