Une victoire aux 24 Heures du Mans n’est jamais le fruit du hasard. Celle de 1978 a trouvé son origine en 1973, lorsque Alpine décidait de revenir en compétition circuit à haut niveau, avec l’appui d’Elf.
Plusieurs facteurs décideront du succès : une équipe de qualité, impulsée par Jean Terramossi et qui trouvera son harmonie autour de Gérard Larousse ; un moteur V6 créé par Bernard Dudot innovant dans la nouvelle technique du turbocompresseur ; l’implication de Renault à travers Renault Sport, créé en 1976 ; des pilotes talentueux et constants, comme Jabouille, Jaussaud, Jarier ou Pironi.
La victoire puis le départ du Mans
En cinq ans, la première A440 atmosphérique évoluera en A441 puis A442 suralimentée, s’imposant régulièrement en Championnat du Monde. En 1977, la victoire au Mans est à portée de main mais les trois voitures engagées abandonnent sur casse moteur. L’année suivante, Jaussaud et Pironi (totalement déshydraté) triomphent. Ils devancent 2 Porsche et une autre Alpine, alors que celle de Jabouille-Depailler ( une A443) a abandonné.
Le soir même de la course, Bernard Hanon, directeur délégué Renault, annonce la fin du programme du Mans, au profit de la Formule 1. Ainsi va la compétition. Aujourd’hui, Jean-Pierre Jaussaud présent avec cette auto véritable icône de cette prestigieuse histoire du Mans pour célébrer ce 40ème anniversaire, garde des étoiles plein les yeux et se voit encore très chaleureusement félicité pour cet exploit.
Alors que des bolides plus performants filaient en piste, beaucoup n’avaient d’yeux que pour l’A442 jaune et noire.
Alain Monnot
Émouvant de revoir jp Jaussaud et g Larousse … et d’avoir une pensée pour le regretté Didier Pironi
ils n’étaient que 2 pilotes par voiture ? c’est encore plus impressionnant … surtout que les voitures devaient être plus physiques que les voitures actuelles (et les pilotes actuels m’impressionnent déjà beaucoup !)
@ema : oui. Et vous imaginez bien l’état dans lequel ils étaient au milieu de la nuit, au petit matin, etc.
Surtout qu’à l’époque, il n’y avait pas l’armée qu’il y a autour des pilotes, physio, petites mains de la logistique, etc.
Sauf qu’il y a eu des accidents, plus ou moins graves, avec des pilotes s’endormant, ou faisant un malaise.
Donc pour éviter l’épuisement, l’ACO limite le nombre de relais maximum que peut prendre un pilote, et veille à ce que chaque pilote passe « un certain temps » en piste.
Exemple : Pour ne pas avoir suffisamment fait rouler Kanaan, la Ford #67 perd sa 4ème place et dégringole 12ème.
Selon le règlement 2018, c’est 6 heures de conduite minimum par pilote (il y a donc une souplesse pour privilégier par exemple deux pilotes rapides ou plus expérimentés).
Mais un pilote ne peut pas conduire plus de 4h par tranche de 6h.
Vu le côté physique, mais aussi la concentration extrême qui épuise, les pilotes prennent des triples ou quadruples relais, guère plus.
Un relais, c’est un passage aux stands. Pour cette année, Toyota a accepté de ne pas aller au delà des 10 tours avant de rentrer. En gros, 35 minutes. Mais en rentrant, c’est pour mettre de l’essence et repartir.
Le pilote va faire 4 relais, 2h et qq, puis laisser la place à son collègue. Donc au final, ils grimpent à peu près 4 fois dans la voiture et chacun conduit à un moment stratégique de la course (soir, nuit, matin, à 2h de l’arrivée).
Bref, oui à l’époque, c’était du brutal.
https://jaussaud-events.com/wp-content/uploads/2015/11/JPJ_PIRONI_LARROUSSE_1978.jpg (de gauche à droite : Pironi, Larousse et Jaussaud)
dans les annees 50,il y a aussi Louis Rosier qui a couru 23h sur 24 et qui a gagné
et ils montaient à + de 400kmh !
Il ne faut pas exagérer non plus… Le record a été établi une seule fois à 407 km/h, et c’était en 1988. Entre fantasme et réalité…
415 km/h avec la WM-Peugeot en 1988… Tronqué à 405 km/h pour une question de marketing, Peugeot lançait la 405 dans l’année. 😉
merci pour ces précisions, je pensais que dépasser les 400kmh était courant, en fait c’était exceptionnel