IdF : des capteurs pour compter le nombre de passagers

La DIRIF (Direction des routes d’Ile-de-France) le promet, les capteurs ne feront que compter les occupants. Ils ne relèvent pas les plaques ni rien d’autre. A quoi cela peut-il bien servir ? Et bien à valider le fonctionnement pour un futur contrôle du covoiturage.

En effet, la Présidente de la Région, Valérie Pécresse, veut encourager le covoiturage. Après une « subvention » de 2 euros par trajets déclarés sur certaines plateformes partenaires, après des places « relais » dédiées près de certaines gares franciliennes, la région veut ouvrir des « voies covoiturage ». Mais, les contrôles humains y seront rares et les profiteurs visiblement nombreux craint la Région.

Donc, on prend un capteur qui a déjà été testé sur d’autres routes, et on l’installe en IdF. Pour le moment, le premier est installé à hauteur de Colombes dans les Hauts-de-Seine, sur l’A86 extérieure. Le but est de vérifier que les capteurs peuvent supporter le flot de voitures bien plus important que sur les premières routes de test.

« On a besoin de savoir si on arrive à compter les gens qui sont dans les voitures pour vérifier que ceux qui empruntent les voies dédiées sont bien en train de covoiturer » déclare Valérie Pécresse. Quand on sait que la région envisage une voie spéciale sur l’A1, l’A6, l’A10, l’A3 et l’A12, etc. il vaut mieux s’assurer que cela sera respecté sous peine de nullité de la promesse de gain de temps pour les « covoitureurs ».

De l’infrarouge a priori

Difficile d’en savoir plus sur les deux caméras protégées par des grilles (elles sont sur le bas-côté de l’A86, à portée de mains). Mais, il se pourrait fortement que ce soient des caméras fonctionnant en infrarouge. En effet, de « simples » caméras ne pourraient pas faire la différence entre une poupée gonflable et un passager humain. Une caméra infrarouge le peut.

Ce sont certainement les mêmes caméras, développées par Xerox Business Services (devenu Conduent depuis), qui ont été mises en test en 2015 à la frontière franco-suisse à Jougne (Doubs). C’est l’un des volets du système DriveSafe. Une caméra prend le véhicule de 3/4 avant, une autre, de côté. Avec ces deux photos, le système est théoriquement capable de distinguer les passagers de la voiture. Seule l’apposition d’un film « chaud » sur les vitres latérales, ou un air ambiant à 37° dans la voiture, seraient de nature à brouiller le système…

Dans le monde, il y a d’autres villes ou régions réservant des voies « rapides » au covoiturage. Et les astuces/triches pour les emprunter quand même sont légion. Certains utilisent un mannequin ou une poupée gonflable pour les voies contrôlées « humainement » à la jumelle. Mais, dans d’autres pays, des gens se proposent de jouer les passagers moyennant quelques sous. Le prix de la triche, mais aussi d’un temps de transport plus court. Bientôt en Ile-de-France ?

A quand les amendes ?

Le covoiturage est un enjeu pour les agglomérations comme l’Ile-de-France. En effet, les trajets domicile-travail faits en voiture, en IdF, se font en moyenne avec 1,1 personne à bord. Selon Ile-de-France Mobilités, passer à 2 personnes en moyenne réduirait d’un tiers le nombre de véhicules en circulation. Et améliorer également la pollution.

A Bordeaux-Merignac, une expérimentation avait été lancée début 2017 avec succès si on en croit les retours qui avaient eu lieu après plusieurs mois d’essais.

Pour le moment, en IdF, on est donc en phase de test. Mais, si ce dernier est concluant, des voies réservées aux taxis, bus et covoiturage seront donc généralisées. Pour les contrevenants, il y a de fortes chances que ces capteurs liront alors les plaques et enverront une amende de 135 euros et quelques points en moins. Cela reste à préciser.

Illustration : Conduent

(15 commentaires)

  1. https://www.lemoniteur.fr/article/lancement-d-une-consultation-internationale-sur-le-devenir-des-autoroutes-du-peripherique-et-des-voi-35565581
    «Il faut réinventer la route, la rendre plus intelligente et écologique. Opposer route et transports en commun est dépassé. Nous avons besoin de beaucoup plus de transports en commun, le plus simple est de les faire circuler sur les routes. La vraie difficulté, c’est l’autosolisme (le conducteur seul dans son véhicule)», a déclaré Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, lors de la présentation de la consultation internationale, le 23 mai.

    “Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris, en charge notamment de l’urbanisme et du Grand Paris, a pour sa part beaucoup insisté sur l’impact économique que va générer la révolution des mobilités. «Aujourd’hui les collectivités locales monétisent l’espace public par des redevances de stationnement. Il faut imaginer autre chose: une redevance de déplacement. On parle aussi de tarification dynamique, c’est-à-dire une tarification qui prend en compte le nombre de passagers dans un véhicule, la pollution qu’il génère, etc. Nous nous trouvons enfin face à une aberration économique: les autoroutes deviennent gratuites quand elles sont le plus cher à entretenir c’est-à-dire quand elles rentrent dans la zone dense. Il faut trouver une nouvelle façon de financer leur entretien et leur mise à niveau sur le plan numérique. Cette consultation doit permettre de tester de nouveaux modèles économiques», a-t-il expliqué”
    Et quand on sait que le PPA de Grand Paris indique, page 69, que la pollution est fonction de la pollution intrinsèque d’un véhicule × son usage et que “À mesure de l’amélioration technologique des véhicules et de la diminution des émissions de particules à l’échappement, la part des émissions liées à l’abrasion des pneus, freins et routes devient prépondérante, avec 42% des émissions primaires de PM10 en 2012.
    Ce gisement n’est quasiment pas sensible à l’amélioration des technologies de véhicules motorisés, et sa réduction passe donc obligatoirement par une réduction des déplacements motorisés.”

    A moins que ce ne soit en prévision de la redevance de déplacement basé sur la pollution réelle (donc la masse du véhicule) avec une réduction possible si plus d’une personne à bord (mais il faut être sûr de pouvoir l’évaluer).

    1. Encore du copier coller Christophe ! Merci de garder ton prosélytisme de bas étage pour toi ou un quelconque blog écolo !

      Ici on est sur un blog automobile a priori avec une majorité de personnes pour qui c’est une passion…

  2. « passer à 2 personnes en moyenne réduirait d’un tiers le nombre de véhicules en circulation »

    Si réellement le gain de temps y est, cela peut aussi créer un engouement et ne fera rien baisser du temps, sachant que la population à tendance augmenter dans le temps…

    Ca sent la riche idée…

    1. A Atlanta, la voie de gauche est reservee sur certains troncons aux voitures avec 2 personnes ou plus. L’avantage, c’est qu’ils y ont pense des le depart, et certaines sorties de l’autoroute se font par la gauche, et sont uniquement pour les voitures utilisant ces voies. Pratique.
      Ces voies sont reservees uniquement en jour de semaine pendant les rush-hours. On gagne du temps, mais difficile de dire si cela a ameliore les choses, Atlanta etant extremement embouteillee…

  3. 1/ On peut être passionné d’automobile et pour autant ne pas en utiliser une tous les jours et être responsable des externalités du tout voiture.
    2/ On peut être passionné d’automobile et ne pas être passionné par les bouchons.
    3/ Je fais une très grande différence entre les automobiles passionnantes et les traîne couillons bloqués dans les bouchons.

    1. J’aimerais te voir t’exprimer plus largement et avec tant de fougues sur les automobiles passionnantes !!!

      Enfin bouchons ou transports en communs, la merde vient d’abord de la densité de population de la concentration extrême du tout à Paris !!!

  4. @ART
    Je fais ce que je veux et si je ne veux pas m’exprimer sur « les automobiles passionnantes », c’est mon droit.
    Justement la densité est une chance pour sortir du tout voiture est utiliser des moyens moins polluants.
    Dans une ville peu dense, c’est bien la voiture le moyen le plus efficient mais je ne dis pas la consommation d’espace.
    Dans une ville dense, le moyen le plus efficient est le vélo vu les faibles distances.

    1. Bien sur que tu fais ce que tu veux Christophe, mais là n’est pas la question… Te plains pas alors de te faire chahuter si tes propos ne sont qu’exclusivement moralisateur !

      Une chance d’être entassé avec des transports dégueulasses et des loyers délirants ! Wouah, trop bien la vie !!!

      1. @ART
        Mon petit confort et mon petit porte-monnaie ne sont pas les questions.
        Les vraies questions sont :
        – veut-on combattre réellement le réchauffement climatique,
        – veut-on réduire réellement la pollution dans les villes et augmenter l’espérance de vie des gens qui y vivent ?
        Donne-moi des solutions pour :
        – combattre le réchauffement climatique et atteindre la neutralité carbone le plus rapidement possible,
        – réduire la pollution en ville.
        Remplacer simplement les VT par des VE, oublies, il a été démontré que ce n’était pas LA solution.

        1. @Christophe
          1) les rapports du Giec sont loins de faire l’unanimité sur le réchauffement climatique,
          2) pour diminuer la pollution en ville, faire utiliser du fuel raffiné aux 15 plus gros cargos du monde qui rejettent plus de déchets soufrés que le parc automobile mondial…
          Au passage, je serais prêt à renoncer à mon modeste confort et plaisir automobile quand les donneurs de leçon cesseront de se rendre aux congrès en avions et limousines pour pleurer sur l’état du monde et lever de nouvelles taxes

  5. Ca sent la taxe… Moins on sera nombreux dans la bagnole plus on paiera… Rigolez, je prends les paris que ça arrivera un jour. :-/

    1. Bien sûr que cela arrivera un jour, pourquoi payons-nous une redevance pour l’infrastructure avec le train et en bateau et pas en voiture (hors autoroutes concédées) ?
      L’excuse de la TICPE ne tient pas parce que pour le bateau et pour les TER / IC et fret diesel, le GNR est bien soumis à TICPE.

      1. @Christophe : tout le monde paie pour les routes. Dans les impôts, les impôts locaux, etc.
        Vouloir faire payer l’utilisateur c’est oublier tout ce qui passe par la route et que vous ne voyez pas.
        Tout ce que vous achetez en ville passe par la route à un moment donné.

        On peut vouloir une société où l’on compte tout et où on ne mutualise plus rien du tout.
        Ce n’est pas notre modèle de société, et franchement, personnellement, cela ne me plait guère.
        On paie tous pour des écoles, collèges, lycées, facs, (on en parle en ce moment avec la fin de l’année qui se profile). Mais est-ce qu’on utilise tous ces « équipements » ?
        On paie tous pour les hôpitaux, les maternités, etc. ou les routes, autoroutes, réseau ferré, réseau d’élec, etc.
        On cotise tous pour la sécu, ou pour l’assurance chômage…même si on a la chance de ne jamais avoir affaire avec eux…

        Les infrastructures routières reçoivent énormément d’argent collecté partout. Que ce soit les PV, les carburants, les impôts, les subventions d’état (et donc payé avec un argent non fléché), etc.

        Les villes du nord de l’Europe ont des péages urbains (sur le véhicule et pas le nombre de passagers).
        Cela n’a pas diminué le trafic…
        Londres non plus…même en le relevant.
        Tout ce que cela fait, c’est être répercuté qqpart.

  6. @Thibaut Emme
    Je suis aussi pour une mutualisation qui permet bien de réduire les inégalités.
    Cependant quand on voit les dérives de la sécurité sociale on se dit qu’il y a bien quelque chose à faire, à minima un contrôle plus strict des dépenses.
    Pour la route, c’est la même chose, comme c’est payé par tout le monde (comme la sécurité sociale) personne n’a idée du coût global. Peu de monde a idée des externalités.
    Donc à un moment ou un autre il faut bien faire quelque chose pour réduire la circulation automobile (et des camions aussi).
    Si il y a mieux que le péage ou l’augmentation des taxes sur l’énergie, alors essayons mais il y a une urgence climatique et en terme de pollution.

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