Salon de Genève : Tavares sème l’incertitude autour de Vauxhall because Brexit

Gros soucis à se faire pour les salariés de Opel / Vauxhall. Dans le cadre du Salon de Genève, mardi, Carlos Tavares, patron du groupe PSA a laissé planer le doute sur l’avenir d’un site important de la marque Vauxhall au Royaume-Uni.

Arguments invoqués ? Les incertitudes liées au Brexit. Rappelons que PSA a finalisé l’année dernière le rachat de la filiale européenne de General Motors. Laquelle inclut le constructeur britannique Vauxhall.

Interrogé par la BBC sur le salon, Carlos Tavares a même eu des propos fort inquiétants : la sortie du pays de l’UE est « une grande préoccupation » et « nous ne pouvons pas investir dans un monde d’incertitude », a-t-il déclaré. Même pas nécessaire de lire entre les lignes ! Le patron de PSA parle tout net d’une « impossibilité » à investir dans Vauxhall…ce qui ne présage vraiment rien de bon !

D’autant plus, que cette déclaration – pour le moins directe – intervient alors que le patron RH d’Opel vient de démissionner. Pour raisons personnelles nous dit-on. Convictions éthiques et respect de ses valeurs rentrant dans les dites raisons personnelles, rappelons-le au passage. Pas toujours facile, quoi qu’on en dise, d’assumer la fonction de cost killer ou plutôt de work killer

L’avenir de l’usine Vauxhall d’Ellesmere Port sur la sellette

« Personne ne va réaliser d’énormes investissements sans savoir ce que sera le résultat du Brexit« , a tenu à prévenir Carlos Tavares. En ligne de mire : de grandes incertitudes sur l’avenir de l’usine d’Ellesmere Port (nord-ouest de l’Angleterre) où la production n’est garantie que jusqu’à 2021.

Fort d’un effectif de 5.000 personnes au Royaume-Uni, Vauxhall a d’ores et déjà annoncé deux plans de départs volontaires depuis son rachat par PSA l’été dernier, un premier en octobre 2017 suivi d’un second dévoilé en janvier 2018.

En dehors de toute nouvelle décision du groupe PSA dans le domaine RH de Opel, on peut malheureusement affirmer avec certitude, à l’heure actuelle, qu’au total environ 650 emplois seront supprimés à Ellesmere Port, soit un tiers des effectifs. Le site produit l’Opel Astra, vendue à la fois sous la marque Vauxhall au Royaume-Uni et Opel dans le reste de l’Europe.

Le Brexit pourrait également avoir bon dos. En effet, il est plus facile devant un parterre de salariés et de syndicalistes d’invoquer les aléas d’une volonté britannique de sortir de l’UE qu’une politique RH pour justifier des suppressions d’emplois.

Rappelons, en effet que Carlos Tavares a indiqué à plusieurs reprises avoir relevé d' »énormes » écarts de compétitivité chez Opel et Vauxhall par rapport aux autres usines de PSA.

Impact majeur du Brexit sur droits de douanes et exportations du britannique Vauxhall

Via une sortie du marché unique européenne et de l’union douanière de l’UE, le Royaume-Uni s’expose, de facto, à la mise en place de droits de douane. Or, ces derniers pourraient fortement impacter l’industrie automobile et tout particulièrement le britannique Vauxhall qui exporte massivement sa production locale. Les déclarations de C. Tavares vise aussi, sans doute, à mettre la pression sur le gouvernement britannique.

Lors de son discours sur le Brexit vendredi dernier, la Première ministre britannique Theresa May a toutefois tenté de rassurer ses partenaires, assurant vouloir négocier un accord de libre-échange avec Bruxelles et vouloir éviter l’introduction de tout droit de douane entre le Royaume-Uni et l’UE.

Crédit Illustration : Opel / Vauxhall

(43 commentaires)

    1. Ou le Brexit est un prétexte facile… Curieusement, la Chine ou les pays du Maghreb ne font pas partie de l’Europe et ça n’y empêche pas d’y investir et d’y produire…

  1. PSA investira là où l’investissement sera rentable.
    Ils ont frisé la mort, ce n’est pas pour se permettre maintenant d’entretenir des paniers percés.
    Si l’Angleterre fait un Brexit qui rend ses usines moins rentables, les constructeurs s’adapteront, tous.

    1. Moins rentable, visiblement elles le sont déjà et visiblement de loin. A envoyer à tous ces anglo-saxons qui ne cessent de parler de ces fainéants de frenchies et leurs 35h…

  2. Tavares c’est du pipeau, toutes les multinationales ont une usine avec des voitures volant à droite qui ne sont pas faites en principe pour être vendues en zone euro..

    1. Les voitures volant a droite ou a gauche sont faites sur les memes lignes. C’est leur developpement qui engendre un cout supplementaire. Par exemple, hors vauxhall, psa, nissan et honda qui produisent en UK, tous les autres importent d’europe leur conduite a droite

    2. Au Japon, le volant est à droite
      Toutes les Prius sont fabriquées au Japon
      Et donc en principe, on ne devrait pas voir les Prius sillonner nos routes….

      Pour ceux allergiques à la Prius, le même principe s’applique aussi à la Nissan GTR..

      Voilà.
      Il y a la Bible selon St Luc
      Et il y a le pipeau selon St Pilou…

  3. Entre Carlos et Carlos mon cœur balance.
    Qui est le plus donneur de leçon?
    Carlos ou Carlos?
    Là où un VW Group reste prudent, ben Carlos et Carlos,
    ils parlent, ils donnent leur avis, ils conseillent…
    A quand leurs engagements en politique?

    1. Vw est un mauvais exemple (diesel gate, greve en allemagne contre des transferts de prod chez skoda, marge de VW a 2% quand celles de skoda et audi sont a 9 etc…)
      Prenez plutot honda, kia la oui!

  4. De mémoire vous n’avez pas sorti un article sur l’intérêt de Jaguar de racheter une usine Wauxal ?

    Qui déjà nous disait que le Brexit n’avait aucune influence sur l’économie britannique bien au contraire ?

    1. Elisabeth,
      Je le redis, vous faites parfois des articles tres partials.
      Le commentaire ci dessus amene une vision plus globale du sujet

  5. @Lolo. Chez VW, le PDG à part s’excuser ces derniers mois …
    Il la ramène pas toutes les 5 secondes!
    2% chez VW, ben vous additionnez une nouvelle plateforme et des remises canons pour la marque pour maintenir son rang…
    On peut prendre Honda, Toyota ou Suzuki …
    Après quand vous êtes acteur important de l’industrie automobile britannique et bien vous restez mesurer!

  6. Je en comprends pas la logique d’acheter Opel/Vauxhall si c’est pour ensuite virer tout le monde ou fermer des usines à tous va, surtout quand il a dit le contraire lors du rachat. Soit ils ne savent pas ce qu’ils font, ou alors ils veulent juste se servir de la marque Opel pour vendre du PSA plus cher sous le nom Opel. Un peu comme VW et skoda quoi.

    1. La capacite industrielle d’un fabricant doit pouvoir répondre au besoin, ni plus, ni moins. Lors d’un rachat, les opportunités sont grandes d’optimiser le taux d’utilisation des usines, ce qui se traduit bien souvent par la fermeture de sites.
      Maintenant se pose la question : quels sites fermer? Les sites en allemagne qui sont dans la zones euros avec une stabilite economique plutot bonne, ou des sites situes en angleterre avec une enorme incertitude sur l’avenir?
      Une voiture conduite a droite et a gauche, cela se fabrique sur la meme ligne de fabrication sans aucun problème. Le rebadgeage aussi. L’allemagne pourrait parfaitement asssembler des Vauxhall.
      Ce que Tavares dit, c’est que vu le niveau d’incertitude, il ne va pas investir dans une usine dont la rentabilite a court terme risque de se degrader tres rapidement pour cause de Brexit. Donc pas d’investissements pour le moment.
      Mais soyons lucides, si d’aventure le brexit est positif pour l’industrie anglaise, il investira la bas.

  7. Et pour les multinationales, comme le numéro 1 mondial de l’automobile, le Duster fabriqué en Inde pour le marché anglais …
    Wizz: lisez une fois dans votre vie l’évangile selon Saint Ghosn.

    1. si les voitures fabriquées dans des pays à volant à droite ne se vendent que dans des pays de la même catégorie, alors ce serait une telle tristesse pour nous, automobilistes, de ne pas pouvoir acheter des Lotus, des Caterham, des Jaguar, des Aston Martin… Et les princes saoudiens n’auraient pas pu rouler en Rolls Royce, en Bentley.
      Quelle tristesse serait un tel monde, n’est ce pas…
      Et heureusement pour ces marques, et pour les automobilistes du monde entier, ce n’est pas le cas, n’est ce pas…

  8. Je suis plutôt d’accord, j’avais l’habitude de lire Elisabeth pour des articles bien rédigés et argumentés mais là j’ai l’impression de lire quelqu’un qui s’en prend volontairement à PSA.

    Dans un autre article toujours sur PSA (les bornes électrique je crois) c’était du même acabit. Elisabeth ? On est tombé en rade sur l’autoroute avec une voiture du groupe ou bien ?

    1. Sans oublier l’article du même auteur sur l’intéressement que Tavares donnerait pour acheter la paix sociale.

      Cette animosité bien orientée commence à être bien visible à mon sens.

  9. Espérons pour PSA que Tavares ne va pas rejouer le coup Chrysler / Talbot d’il y a 30 ans, qui a conduit à la disparition de la marque sans gain réel pour PSA, ni le coup Citroën qui a conduit à une stagnation et un déclin de la marque en Europe alors que celle-ci aurait pu être la marque Premium de PSA. Maintenant PSA a trois marques généralistes en Europe ! Je ne parle pas de DS qui, pour l’instant, est plus un échec qu’une réussite, avec une part de marché Premium ridicule.

    1. Jusqu’à maintenant Tavares n’a pas fait trop de conneries… laissons-lui le de temps pour gérer la situation.
      DS n’est qu’au début de son renouvellement : DS 3 Crossback pour 2019, DS 7 ou 8 Sedan pour 2020, DS 4 II pour 2020, DS 4 Crossback pour 2021… si tout se passe bien…

      1. Citez-moi une grosse erreur de Tavares depuis qu’il a pris les rênes de PSA !? Vous qui savez ! 😯

  10. non rassurez vous : pas tombée en rade sur autoroute ou ailleurs avec voiture psa ou autre voiture d’ailleurs. je pense tout simplement que tavares en fait beaucoup au niveau comm. par contre sur les bornes de recharge , j’admire son franc parler par rapport aux États… même si la encore … son discours est peut être l’arbre qui cache la forêt des retards de PSA sur électrique et hybrides ou en tout manque d’offres par rapport à ses concurrents japonais notamment. merci pour le compliment concernant articles argumentés. cela me touche bcp.

  11. Comme le dit l’article, cette déclaration a un double objectif.
    1) Mettre la responsabilité des futurs licenciements sur le dos du Brexit, alors que Brexit ou pas, ces licenciements auraient été effectués de toute façon.
    2) Mettre la pression sur le gouvernement, pour récolter le max d’aides en tous genres.
    Il me semble que l’autre Carlos a eu exactement le même discours pour les usines Nissan, avec ce même double objectif.
    Quant à la menace d’hypothétique droits de douanes, ils seraient annihilés par une baisse de la Livre Sterling.

    1. « Quant à la menace d’hypothétique droits de douanes, ils seraient annihilés par une baisse de la Livre Sterling. »
      Comme si toutes les matières premières et tous les composants étaient d’origines britannique.
      Analyse économique pas très sérieuse.

    1. Ce mot, plutôt péjoratif, a une « histoire » amusante…
      Les Anglais nous ont emprunté le « boeuf rôti » (rosti en vieux françois) pour donner le nom de « roasted beef » (ou roast beef) à l’un de leur plat dominical favori.
      Et comme on ne peut s’empêcher de leur emprunter des mots (et réciproquement), le « roast beef » est devenu « rosbif » en « bon » français.
      Ou comment un mot français vient d’un autre mot français en passant par les îles britanniques. Un « franglanglicisme » en quelque sorte.

      Mais cela ne nous avance pas plus sur le Brexit 😀

  12. C’est n’importe quoi comme commentaire !
    Quel est le rapport entre la position du volant dans l’habitacle et les possibles conséquences du Brexit sur l’industrie automobile en Angleterre ???

  13. Avoir une usine d’assemblage final en Angleterre peut aussi permettre d’arroser le marché local sans droits de douane.
    Pas sûr que son intérêt soit de fermer absolument. Ça se discute, mais sans chiffres…

  14. baisse de la livre sterling (combinée des frais de douane) qui ferait augmenter drastiquement les tarifs d’importation, donc le prix des composants importés. La baisse d’une monnaie est mauvaise pour l’économie. Une monnaie forte (comme l’euro) permet d’importer pour moins cher.

    1. … oligeant à relocaliser dans la mesure du possible toute la chaine de sous-traitance, donc win-win pour l’emploi

      A l’inverse, une monnaie forte réduit la compétitivité des entreprises, suffit de voir la débandade en France et en Italie depuis la fin de années 1990

  15. Est-ce que l’Angleterre exporte des voitures à conduite à droite dans les autres pays qui roule à gauche ?
    En dehors des RR.

    1. Faux probleme SGL, n’importe quelle usine peut fabriquer des voiture CaG ET CaD. Les renaults vendues en angleterre sont produite sur les sites francais. L’Astra CaG est fabriquee en angleterre.

      1. OK, mais c’est aussi pour savoir si éventuellement un trop-plein d’une production anglaise peut-être facilement exportable dans d’autres pays à conduire à droite, pour pouvoir donner une certaine souplesse à l’industrie automobile Anglaise.
        Car seul le marché anglais peut se révéler trop étroit.

  16. Pilou, les Renault, les Peugeot, les BMW, les Audi, les Mercedes pour l’Angleterre sont fabriquées sur le continent… L’ecart de prix entre une CaG et une CaD pour la partie assemblage est nul.

    1. Ah… Ça, on le sera vers 2021, certainement avant.
      C’est effectivement un challenge rien n’est gagnée d’avance !
      Merci du commentaire @2 0 8, au moins on avance… 🙂

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