Véhicule électrique : le marketing nous aurait trompés

Vaste sujet que ce sujet là …. et fort peu politiquement correct par les temps qui courent où l’écologie est mise en avant de tous les  côtés  pour sauver la planète…. et relancer la demande automobile soit dit en passant …

Le journaliste Guillaume Pitron – collaborateur notamment du Monde Diplomatique – dénonce dans son dernier ouvrage intitulé «La guerre des métaux rares », « la face cachée de la transition énergétique et numérique ».

L’auteur estime que les éoliennes, les panneaux solaires et voitures électriques ne feraient au final que déplacer la pollution à l’autre bout du monde. Bien loin de pratiquer la langue de bois, il considère même que « cette transition est un leurre. » Selon lui, « un fabuleux marketing nourrit l’illusion que les énergies renouvelables sont vertes. » sans que cela ne soit véritablement le cas …. voire même le contraire. « Nous avons juste délocalisé la pollution et faisons semblant de faire du propre » martèle-t-il.

Dans cette enquête menée sur le terrain et nourrie par six années de travail dans une douzaine de pays, l’auteur jette une lumière crue sur une zone d’ombre des actions menées en vue de lutter contre le réchauffement climatique. Paradoxalement, la manière dont sont produites les  technologies dites vertes dont dépendent les énergies renouvelables – et pour lesquelles nous sommes de plus en plus demandeurs – s’avère au final très peu respectueuse de l’écosystème.

Guillaume Pitron estime en effet que les raisonnements actuels concernant le dossier sont ni plus moins tronqués. Les démonstrations laissant entendre que ce type d’énergies sont on ne peut plus écologiques laissant de coté un élément clef : elles sont « tributaires de l’extraction de métaux sales. » Une omission faite selon lui consciemment pour des raisons marketing …. et financières.

Les terres rares comme fauteur de trouble

Le journaliste tient ainsi à préciser que des pans essentiels de la révolution énergétique en cours sont fabriqués à partir d’une trentaine de métaux rares (graphite, cobalt, indium, prométhium, tungstène, terres rares…). Or, leur extraction et leur le raffinage sont dévastateurs pour l’environnement. Il en vient au constat suivant : « notre quête d’un modèle de croissance plus écologique a plutôt conduit à l’exploitation intensifiée de l’écorce terrestre pour en extraire le principe actif, à savoir les métaux rares, avec des impacts environnementaux encore plus importants que ceux générés par l’extraction pétrolière.” Mais selon lui, « dissimuler en Chine l’origine douteuse des métaux a permis de décerner aux technologies vertes et numériques un certificat de bonne réputation”.

La production « écologique » des véhicules électriques remise en cause

Guillaume Pitron qualifie même de « délirant » le fait que l’on parle de « zéro émission » pour parler des véhicules électriques. « Sur l’ensemble de son cycle de vie, un véhicule électrique génère presque autant de carbone qu’un diesel. Comment peut-on qualifier cette technologie de durable ? » s’interroge-t-il. S’appuyant sur une étude de l’université de Californie, à Los Angeles, il affirme même que « la seule industrialisation d’une voiture électrique consomme trois à quatre fois plus d’énergie que celle d’un véhicule conventionnel”.

Guillaume Pitron est l’auteur d’une centaine de reportages, enquêtes et documentaires, réalisés dans une quarantaine de pays. Il est notamment lauréat du prix Erik Izraelewicz de l’enquête économique 2017 et de la Bourse des talents de la Fondation Lagardère.

Sources : Libération, CCFA, Inrocks

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