Alors que les premiers bilans financiers des constructeurs voient le jour, GM a d’ores et déjà indiqué s’attendre aux plus gros bénéfices de son histoire pour 2017. Une situation qui devrait stagner en 2018, avant de repartir de plus belle en 2019. Date à laquelle seront lancés de nouveaux modèles de pickups et des massifs SUV, véritable vache à lait des constructeurs aux Etats-Unis. Pour l’heure le Chevrolet Silverado et le SUV GMC Sierra lui permettent d’engranger les bénéfices.
« GM a eu une très bonne année 2017; nous avons continué de transformer la société pour qu’elle soit plus solide, raisonnée et rentable », a déclaré à cette occasion la directrice générale de GM, Mary Barra. Ajoutant : « nous sommes bien partis pour une nouvelle année forte en 2018 et même encore meilleure en 2019″. La dirigeante a tenu à saluer à cette occasion les solides ventes de véhicules opérées en Chine et aux Etats-Unis, les deux premiers marchés mondiaux.
Charge exceptionnelle liée à la réforme fiscale US sans impact sur l’investissement
Le constructeur a parallèlement annoncé qu’il enregistrerait sur ses comptes du 4eme trimestre une charge exceptionnelle de 7 milliards de dollars, liée à des crédits d’impôt différés. Mesures qui font suite à la réforme fiscale récemment adoptée aux Etats-Unis.
Cette charge liée à des dépréciations d’actifs n’aura aucune conséquence sur les résultats, a tenu à rassurer GM, ajoutant que la réforme, qui diminue fortement les impôts des entreprises et des consommateurs, devrait à terme avoir des effets positifs pour le groupe.
Chuck Stevens, le directeur financier, a même assuré lors d’un point presse que cette réforme n’aura de conséquence ni sur les investissements ni sur les usines de GM. Au contraire, le constructeur a tenu à préciser qu’il souhaitait investir près de 8,5 milliards de dollars en 2018, dont un milliard environ dans les technologies de la voiture autonome.
Contrairement à son concurrent FCA, GM ne prévoit pas de verser une prime exceptionnelle à ses salariés. Il privilégie à l’heure actuelle des investissements dans les services de mobilité, les véhicules électriques et autonomes. Histoire de préparer l’avenir et de ne pas louper la marche.
Le gouvernement américain va prochainement examiner une requête faite par le constructeur en vue de tester une voiture sans volant ni pédales. Un projet qui s’intègre dans son programme de développement de véhicule autonome dont la mise en circulation est prévue en 2019.
Vers un bénéfice par action record
GM a enfin annoncé que son bénéfice par action de 2017, ajusté des éléments exceptionnels (valeur de référence en Amérique du nord) serait sans doute dans le haut de sa prévision, dans une fourchette variant entre 6 et 6,50 dollars. Ce qui le cas échéant constituerait un record. A relativiser tout de même en fonction de la valeur du dollar. Les analystes anticipent quant à eux une valeur de 6,3 dollars. Les résultats globaux seront annoncés le 6 février prochain.
L’annonce concernant 2018 s’avère quant à elle supérieure aux attentes du marché, permettant au titre de gagner à la suite 3% dans toutes les premières heures avant Bourse, s’échangeant alors à 45,42 dollars.
Tout pour les pick-up
Si certains donnent tout pour le musique, les constructeurs US semblent eux vouloir miser sur les pick-ups. Face à une demande croissante, GM et ses concurrents – parmi lesquels figurent en première ligne Ford et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) – conçoivent à l’heure actuelle de nouveaux pick-ups. Le marché est moteur alors qu’on observe un tassement du marché automobile US. Les ventes de pick-up continuent de croître outre-Atlantique, suivies de près par SUV et de crossovers, tandis que les berlines s’essoufflent.
GM a quant à lui récemment présenté au salon de Detroit sa nouvelle génération de pick-up Chevrolet Silverado, deuxième véhicule le plus vendu du groupe aux Etats-Unis en 2017. Les ventes de la version actuelle ont augmenté de près de 2% cette année à 585.000 unités. Dans les mois qui viennent, GM doit annoncer un pick-up GMC Sierra relooké …
A noter que ces pick-ups pour le moins massifs ont permis de générer de fortes marges bénéficiaires. Ils ont constitué près d’un tiers des 3 millions de véhicules vendus aux Etats-Unis en 2017 par GM. A lui seul, ce segment pourrait représenter à l’avenir plus de 65 milliards de dollars de chiffre d’affaires. A comparer au 149 milliards de dollars chiffre d’affaires global enregistré par GM en 2016.
Cox Automotive estime pour sa part que les constructeurs ont fait grimpé le prix de vente moyen d’un pick-up à quelque 47.000 dollars, en les dotant d’accessoires luxueux. Une telle stratégie permettant au final d’atteindre un montant nettement supérieur à la transaction moyenne de 31.600 dollars pour le secteur établie à partir des calculs de GM.
Si durant la crise financière de 2018, les citoyens américains se sont détournés des grosses voitures, un certain rebond de croissance les autorise désormais à se montrer beaucoup plus conciliants à leur égard. Et ce, d’autant plus, que le fossé se creuse entre consommateurs aisés et salariés ou chomeurs à la peine. Le faible prix de l’essence à la pompe accentuant le phénomène de ruée vers les pick-ups.
Sources : GM, AFP, Reuters, Cox Automotive
Crédit Photo : GM