F1 : la réglementation moteur 2021 se dessine

Au risque de doucher les espoirs de ceux qui souhaitent un retour aux V10 ou V12 atmosphériques, il n’en est rien. Même pas les V8. Mais, la F1 semble vouloir faire un pas « en arrière » par rapport à des moteurs devenus trop complexes, trop chers, trop fragiles.

« Nous avons attentivement écouté ce que les fans pensent du moteur actuel et ce qu’ils voudraient voir dans le futur proche, avec l’objectif de définir des règles qui définissent un moteur plus simple, moins cher et plus bruyant, tout en créant des conditions pour faciliter l’entrée de motoristes en F1 et atteindre un nouveau niveau dans le sport ».

Rester dans le flou pour ne pas lancer les hostilités

Voilà pour la déclaration officielle de Ross Brawn. Pour le moment, ce sont des grandes lignes tracées pour lancer les discussions. En effet, la F1 ne veut pas trop en dire pour ne pas permettre à un constructeur de commencer à travailler sur le moteur 2021 trop tôt.

Mercedes est souvent accusé d’avoir débuter le développement du Power Unit de 2014 plusieurs années en avance et d’avoir influé sur le règlement pour être performant d’entrée de jeu. Ross Brawn promet qu’il n’en sera rien avec ce nouveau moteur.

Plus de bruit, plus d’éléments communs

Si on regarde les grandes lignes, on trouve par exemple le maintien du 1600 cm3 V6 turbo hybride. Mais, le moteur devrait pouvoir prendre 3000 tours/min de plus. Cela devrait augmenter le bruit généré.

Ce moteur aura des « grands principes de design » pour restreindre les possibilités de développements radicalement différents et ainsi tenter de minimiser les coûts. On pensera par exemple à l’architecture Mercedes du turbo éclaté en plusieurs éléments. Ou bien encore à la « taille de guêpe » du moteur Honda qui lui a valu tant de pannes.

Le MGU-H disparaîtrait. Cet élément récupère de l’énergie électrique à partir des gaz d’échappement. En gros le turbo agit en générateur électrique. En contrepartie, il est mu en partie par l’électricité pour gommer l’effet retard des turbos.

Il ne subsisterait que le MGU-K (énergie cinétique). Ce dernier devrait être plus puissant et avec un contrôle assez poussé par le pilote. Cela devrait lui permettre d’emmagasiner de l’énergie pendant plusieurs tours pour la ressortir sur un seul tour et dépasser, ou creuser un écart.

Beaucoup de contraintes pour limiter les budgets

Le turbo sera aussi limité dans son design, ses dimensions, son poids, etc. pour là aussi restreindre le coût de développement. D’autres éléments seront carrément communs à toutes les écuries comme les batteries, l’électronique de contrôle, etc.

Ces contraintes visent également à avoir une « unité de puissance » un peu plus « plug-and-play ». Cela devrait faciliter la vie des mécanos et permettre des remplacements plus simples qu’actuellement. De même, une écurie devrait pouvoir plus facilement passer d’un fournisseur à l’autre sans tout redessiner.

La FIA et la F1 vont désormais procéder à plusieurs réunions avec les acteurs actuels de la F1, mais aussi des candidats à l’entrée en tant que motoriste. On pense à Aston Martin, Porsche, Cosworth, Ilmor, etc.

Ce règlement ressemble à un retour en arrière. La F1 a introduit le SREC (ou KERS) avec d’abord un volant d’inertie puis une batterie en 2009. Ici, on se retrouve avec un super-kers et une gestion par le pilote, comme avant.

Plus attractif ?

Cela pose tout de même quelques questions. La suppression du MGU-H signifie-t-elle la suppression de la possibilité de « lancer » le turbo électriquement ? Oui sans doute. On devrait donc retrouver des moteur avec un effet retard (lag), à l’ancienne.

Avec la perte du MGU-H, il va falloir compenser la baisse de puissance globale par le régime maximum plus élevé du moteur thermique. Mais, cela signifie une consommation plus élevée. Quid de la consommation instantanée limitée ? Quid des 105 kg de carburant actuels ?

Ce règlement va-t-il faire revenir les fans de la F1 « d’avant » ? Pas sûr. En effet, beaucoup se sont éloignés de la discipline surtout à cause des aérodynamiques devenues prépondérantes, mais aussi des aides trop présentes et des bagarres castrées par des pénalités incompréhensibles et des pistes ressemblant de plus en plus à des parkings de super-marché.

Source : F1

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